Si Nimes a connu moins de mal pour passer face à Toulon, les trois autres rescapées des quarts de finale de la Coupe de la Ligue féminine ont rencontré bien plus de difficultés. Le suspens a été à son comble pour Issy-Paris qui n'a du son salut qu'à un ultime pénalty face à Dijon. Fleury et le HAC se sont qualifiées au bout du suspense, respectivement face à Metz et Mios. Les demi-finales opposeront ce jeudi à 18h, Nîmes à Fleury et Issy-Paris au Havre.
METZ – FLEURY-LES-AUBRAIS (31-32) : LEÇON DE PHYSIQUE
En voulant renforcer sa base arrière, Metz a déshabillé son aile droite. Afin de permettre à sa dernière acquisition, l’Ukrainienne Anastasia Pidpalova, d’effectuer ses débuts en jupette sans dépasser le quota légal de cinq étrangères sur la feuille de match, Sandor Rac a sacrifié Ailly Luciano. Du haut de l’Arena de Gagny, la Hollandaise a vu sa nouvelle coéquipière œuvrer essentiellement en défense (1 but, 1 passe décisive). Elle a surtout assisté, médusée, à la seconde élimination consécutive de son club en quarts.
Contrairement à la saison dernière, où il s’était délibérément privé de ses internationales françaises contre Arvor (22-26), le patron de la LFH a perdu par KO avec son équipe-type. Il a craqué dans l’ultime minute d’un intense combat, d’une vraie finale avant l’heure. Dragonnes et Panthères ont couru, impacté, cogné sans relâche pendant une heure. Et à l’image de Katia Andryushina, aussi adroite (5 buts) que maladroite (5 pertes de balle), les premières ont été les moins constantes.
« Je suis déçu, souffle Jean Pietrala, l’entraîneur adjoint. En deuxième mi-temps, on a eu du mal à passer devant, et quand on l’était, on s’est fait battre sur le repli défensif, l’engagement rapide ». Pris à son propre jeu par Fernandez et Koumba Cissé, Metz n’a pas su défendre son +2, arraché par Liscevic et son poteau rentrant (28-26, 53’). Roxane Boxenberg, le joker médical batave, et Marta Mangué ont ensuite porté le coup de grâce (30-31, 57’ puis 31-32, 60’).
Grâce à ce fameux défi physique imposé d’emblée, grâce à la furia de ses Espagnoles, dans leur élément lorsque l’atmosphère est à la corrida (8/13 pour Mangué, 6/12 pour Beatriz Fernandez), Fleury-les-Aubrais a défoncé la porte du Final Four. Le quasi sans faute de Manon Houette (7/8) explique également cette vraie-fausse surprise aux dépens du septuple vainqueur de la Coupe. « C’était un match avec le cœur, sourit Camille Rassinoux, alias Mademoiselle penaltys. On était préparées à être solidaires, à ne rien lâcher. On a réussi à tenir notre promesse ».
MIOS – LE HAVRE (25-26) : MENTAL GAGNANT
Gagny n’avait pas le monopole du suspense. A Plaisir (Yvelines), Le Havre est sorti vainqueur d’un autre duel sans merci, tout aussi fertile en rebondissements. Nanti de quatre buts d’avance à la 33ème minute (11-15), le club normand a encaissé un 5-0 en quatre minutes (16-15, 37ème). Les rôles ont ensuite été inversés : Mios a mené de trois longueurs (22-19, 46ème) avant de se faire rejoindre lentement, mais sûrement (24-24, 54ème). Jovana Stoiljkovic, l’arrière gauche du HAC, a mis tout le monde d’accord à dix secondes du terme, d’un petit croisé pleine lucarne imparable pour Julie Foggea. « On aurait pu sombrer, mais on a trouvé des ressources mentales, souligne Aurélien Durrafourg, l’entraîneur ciel et marine. Il faudra en avoir encore plus contre Issy ».
ISSY/PARIS PAR UN TROU DE SOURIS
Le club hôte de la Coupe de la Ligue féminine est le premier qualifié pour les demi-finales. Malmené par un Dijon aux ressources insoupçonnées, il n’a validé sa place qu’à la toute dernière seconde, sur penalty (23-22).
Le meilleur joueur du monde en 2011 est galant. Il accepte volontiers de prêter, pendant quatre jours, son terrain de jeu favori aux amazones de la LFH. Mikkel Hansen, la star du PSG et parrain informel de la Coupe de la Ligue, a donné le coup d’envoi de la 11ème édition. Chez lui, à Coubertin. Pour remercier le géant danois de cette attention, Issy/Paris s’est qualifié pour le dernier carré.
Une première depuis quatre saisons, certes, mais le strict minimum au regard de la copie raturée rendue par l’hôte de l’épreuve. Consistant pour commencer, à l’image d’une Mariama Signaté envoûtante (7/13), inquiétant à force de rendre des munitions (16 pertes de balle) ou de buter sur Marina Pantic, la bonne pioche du mercato dijonnais (10 arrêts à 38 %), le collectif d’Arnaud Gandais a frôlé la correctionnelle. Au point de sortir les avirons dans le money time (19-20, 49’ puis 21-22, 56’), conséquence de ce qu’Armelle Attingré qualifiera après-coup de « black-out ».
Seulement voilà, la devise de la capitale n’est pas « Fluctuat nec mergitur * » par hasard. C’est ainsi qu’en l’espace de quinze secondes, les quinze dernières, la gardienne internationale a sorti une huitième et ultime parade en or face à Laurine Daquin, Angélique Spincer obtenu un jet de 7 m sur la relance qui suit, et Charlotte Mordal gagné à pile ou face contre Pantic. « Je suis très soulagée, respire Armelle Attingré. On a bien commencé la deuxième mi-temps, mais on a manqué de fraîcheur physique. C’est le fait que nous n’étions plus dedans qui a rendu mes arrêts importants ».
Si ce triomphe à la Pyrrhus n’efface pas les doutes naissants sur les capacités du cinquième de LFH à supporter la cadence imposée par la Coupe de la Ligue (trois matches en quatre jours), il confirme en revanche que Dijon est taillé pour l’élimination directe. Touchées, mais pas coulées à -4 (18-14, 38’), les Bourguignonnes ont failli créer un nouvel exploit, un mois après avoir bouté Fleury-les-Aubrais hors de la Coupe de France. Leur audace défensive (une 3-3 pour débuter le match), l’insolence de leurs Bleuettes (Prouvensier, Daquin, Zulemaro) ont été très mal récompensées.
« Ce n’est pas à la dernière seconde qu’on perd le match, observe Christophe Maréchal. On a raté deux occasions à six mètres dans les cinq dernières minutes ». Malgré ces immanquables ratés par Béatrice Edwige et Céline Murigneux, le positif est de retour chez l’avant-dernier de l’élite. « Après une défaite qui nous a fait mal dans la tête à Nice (28-22, samedi dernier), on a mieux défendu. Quand on joue comme ça, on est capables d’emm… beaucoup de monde » affirme l’entraîneur du CDB. Jusqu’à enquiquiner à nouveau Issy/Paris, le week-end prochain, pour la revanche en championnat ?
* Il flotte, mais ne sombre pas
Mi-temps 1 - Issy Paris HB - Cercle Dijon... par Livehandball Mi-temps 2 - Issy Paris HB - Cercle Dijon... par Livehandball