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Pascal Mahé, un "Barjot" arrive à Chartres

ProLigue

samedi 4 mai 2013 - © Yves Michel

 5 min 54 de lecture

Pascal Mahé succède à Benoit Guillaume à la tête de l’équipe de Chartres-Métropole. De retour d’Allemagne où il vient de passer quatorze ans, un des plus capés des anciens internationaux français aura la tâche de conduire le club beauceron en LNH au terme de la prochaine saison. A moins que dès le mois de juin, les play-offs réservent une belle surprise.

C’est à une sacrée légende du handball tricolore du début des années 90 que le club de Chartres a fait appel pour prendre en main pour les trois saisons qui viennent, les destinées de l’équipe première. Pascal Mahé figure en tant que joueur, parmi les plus capés de l’épopée "Bleus". Un Barjot parmi les pionniers qui ont décroché la 1ère médaille de bronze de l’histoire aux J.0 de Barcelone 92, qui ont enchaîné un an plus tard avec l’argent au Mondial suédois puis la consécration en 1995, au Mondial islandais. 297 sélections en équipe nationale, deux fois champion de France avec Créteil (1989) et Montpellier (1995), celui que Daniel Costantini surnommait affectueusement "la momie vivante" compte tenu de ses multiples blessures durant sa carrière, a enfilé la panoplie de coach en 1997, à Monaco. Il était entraîneur-joueur de l’équipe de Nationale 2 mais également responsable du centre de formation. Deux ans plus tard avec femme, enfants et bagages, "Kalou" débarquait en Allemagne, à Dormagen sur la rive droite du Rhin. Entraîneur-joueur, Pascal Mahé va le rester jusqu’en 2003, avant de se consacrer entièrement à son travail de technicien. «C’est simple, de 2003 à aujourd’hui, je me suis occupé de différents groupes, de l’équipe d’Allemagne juniors à la préparation physique des joueurs de Dormagen qui évoluaient à l’époque en D1 en passant par la réserve et les jeunes. » Quatorze ans après avoir quitté le sol français, l’ancien champion du monde est donc de retour. Avec une envie débordante de prouver à ceux qui pourraient encore en douter qu’il est capable de prendre en main une formation de haut niveau, destinée à terme à jouer le 1er rôle dans le championnat de Pro D2 mais  également accéder à l’élite d’ici 2014. « J’étais depuis un certain temps en recherche d’une nouvelle expérience et j’ai été contacté par Chartres. Au fil de la discussion qu’on a eue, il se trouve que je correspondais à ce qui était recherché mais aussi que les ambitions du club étaient très intéressantes. »  Outre l’accession en LNH, Chartres va se doter d’un outil très performant puisqu’une salle toute neuve de 3800 places en configuration sportive sera livrée en 2015.

Pascal Mahé quitte l’Allemagne. Définitivement ? Pas tout à fait puisqu’il y conservera quelques attaches. En premier lieu, Kentin, son international de fils qui termine un contrat à Gummersbach en Bundesliga avant de rallier le prestigieux Hambourg et son agent, ami et confident de toujours, François-Xavier Houlet (à droite sur la photo ci-dessus). Le nouvel entraîneur chartrain tourne une page importante de sa vie, conscient que la tâche à accomplir ne sera pas sans difficultés. « A partir du moment où on accepte une mission qui est exposée comme celle-là, il faut s’attendre à tout et en accepter les avantages et les inconvénients. Depuis au moins deux ans, Chartres s’est renforcé en vue de cet objectif d’accession à l’élite, il y a des joueurs expérimentés, d’autres vont être ou ont été recrutés comme Grahovac, le gardien de Chambéry. J’ai tout à prouver en France en tant que coach, j’en suis conscient mais cela ne me fait pas peur. »  Dès la fin du mois, Chartres disputera les play-offs de Pro D2 avec pourquoi pas, la possibilité d’accéder à la division supérieure. « Il ne faut pas s’emballer. Une accession, ça se construit dans le temps. Les exigences de la D1 n’ont rien à voir avec celles de la D2. Chartres s’en rapproche de plus en plus. Nous verrons bien comment l'équipe va négocier les play-offs. » Pascal Mahé qui a toujours gardé un œil sur les championnats français, s’est toutefois nourri du modèle allemand. « Je n’arrive pas en pays conquis mais je suis persuadé que ce que j’ai vécu peut être enrichissant pour tout le monde. » "Kalou" espère s’inscrire dans la continuité à Chartres. Son prédécesseur Benoit Guillaume était en place depuis quinze ans. Par les temps qui courent, il sera toutefois difficile de faire mieux.

Pascal Mahé vu à travers... Daniel Costantini

Dans l'histoire de l'équipe de France, Pascal Mahé figure dans le Top 5 des joueurs les plus capés. Daniel Costantini est l'entraîneur emblématique de la sélection bleue entre 1985 et 2001. Autant dire que le technicien marseillais, double champion du Monde en 1995 et 2001, est parmi les (sinon, le) mieux placés pour parler du joueur et de l'homme.

Daniel, quelle 1ère image, gardez-vous de Pascal Mahé?
L'image d'un gars gentil ! Un bon mec, droit, respectueux de ses partenaires et vis à vis de ses coaches mais paradoxalement, assez timide, assez réservé au milieu des "Barjots" qui étaient tous, plus félés les uns que les autres. Lui c'était un "Barjot"... de l'intérieur. Pas du tout exhibitionniste, pas du tout porté sur la recherche de l'exploit en dehors du terrain comme certains d'entre eux.

C'était aussi un intraitable défenseur...
Oui mais quand au départ je l'ai recruté, c'était plutôt sur un poste d'arrière gauche-buteur car il ne faut pas oublier qu'il a été un des meilleurs buteurs français à la fin des années 80 notamment lorsqu'il jouait à Créteil. Il a su évoluer intelligemment quand sont arrivés sur ce poste les plus jeunes comme Lathoud et Volle. Il a su se reconvertir. C'était vraiment devenu le patron du secteur défensif, derrière Richardson et comme "Jack" on ne savait jamais ce qu'il allait faire, il valait mieux avoir des gens qui soient très disponibles comme Pascal. Il s'est forgé une belle réputation de défenseur le plus redouté parmi nos adversaires.

Suite logique, il a basculé entraîneur...
Je lui tire mon chapeau qu'il ait choisi l'Allemagne pour le faire. Car la nation qui le haïssait le plus sur le terrain, c'était bien l'Allemagne.

Et là, il revient en France à la tête d'une équipe ambitieuse...
J'ai envie de dire au président de Chartres que son choix est judicieux et très intelligent car la caractéristique de Pascal Mahé, contrairement à tous ses collègues des "Barjots" qui sont devenus entraîneurs, c'est qu'il s'est consacré tout de suite à la formation. Sa super réputation en Allemagne vient de la qualité qu'il a eu à former non seulement son fils (ndlr: Kentin qui joue à Gummersbach avant de partir à Hambourg et qui a été appelé par Claude Onesta en France A) mais surtout beaucoup de jeunes allemands qui brillent aujourd'hui. Pour moi être formateur quand on est embauché dans un club, c'est une assurance tous risques. Il va être capable d'améliorer les joueurs de l'effectif et surtout les plus jeunes. Le reste, quand tu as été champion du Monde et finaliste européen, ça va tout seul.

Pascal Mahé, un "Barjot" arrive à Chartres 

ProLigue

samedi 4 mai 2013 - © Yves Michel

 5 min 54 de lecture

Pascal Mahé succède à Benoit Guillaume à la tête de l’équipe de Chartres-Métropole. De retour d’Allemagne où il vient de passer quatorze ans, un des plus capés des anciens internationaux français aura la tâche de conduire le club beauceron en LNH au terme de la prochaine saison. A moins que dès le mois de juin, les play-offs réservent une belle surprise.

C’est à une sacrée légende du handball tricolore du début des années 90 que le club de Chartres a fait appel pour prendre en main pour les trois saisons qui viennent, les destinées de l’équipe première. Pascal Mahé figure en tant que joueur, parmi les plus capés de l’épopée "Bleus". Un Barjot parmi les pionniers qui ont décroché la 1ère médaille de bronze de l’histoire aux J.0 de Barcelone 92, qui ont enchaîné un an plus tard avec l’argent au Mondial suédois puis la consécration en 1995, au Mondial islandais. 297 sélections en équipe nationale, deux fois champion de France avec Créteil (1989) et Montpellier (1995), celui que Daniel Costantini surnommait affectueusement "la momie vivante" compte tenu de ses multiples blessures durant sa carrière, a enfilé la panoplie de coach en 1997, à Monaco. Il était entraîneur-joueur de l’équipe de Nationale 2 mais également responsable du centre de formation. Deux ans plus tard avec femme, enfants et bagages, "Kalou" débarquait en Allemagne, à Dormagen sur la rive droite du Rhin. Entraîneur-joueur, Pascal Mahé va le rester jusqu’en 2003, avant de se consacrer entièrement à son travail de technicien. «C’est simple, de 2003 à aujourd’hui, je me suis occupé de différents groupes, de l’équipe d’Allemagne juniors à la préparation physique des joueurs de Dormagen qui évoluaient à l’époque en D1 en passant par la réserve et les jeunes. » Quatorze ans après avoir quitté le sol français, l’ancien champion du monde est donc de retour. Avec une envie débordante de prouver à ceux qui pourraient encore en douter qu’il est capable de prendre en main une formation de haut niveau, destinée à terme à jouer le 1er rôle dans le championnat de Pro D2 mais  également accéder à l’élite d’ici 2014. « J’étais depuis un certain temps en recherche d’une nouvelle expérience et j’ai été contacté par Chartres. Au fil de la discussion qu’on a eue, il se trouve que je correspondais à ce qui était recherché mais aussi que les ambitions du club étaient très intéressantes. »  Outre l’accession en LNH, Chartres va se doter d’un outil très performant puisqu’une salle toute neuve de 3800 places en configuration sportive sera livrée en 2015.

Pascal Mahé quitte l’Allemagne. Définitivement ? Pas tout à fait puisqu’il y conservera quelques attaches. En premier lieu, Kentin, son international de fils qui termine un contrat à Gummersbach en Bundesliga avant de rallier le prestigieux Hambourg et son agent, ami et confident de toujours, François-Xavier Houlet (à droite sur la photo ci-dessus). Le nouvel entraîneur chartrain tourne une page importante de sa vie, conscient que la tâche à accomplir ne sera pas sans difficultés. « A partir du moment où on accepte une mission qui est exposée comme celle-là, il faut s’attendre à tout et en accepter les avantages et les inconvénients. Depuis au moins deux ans, Chartres s’est renforcé en vue de cet objectif d’accession à l’élite, il y a des joueurs expérimentés, d’autres vont être ou ont été recrutés comme Grahovac, le gardien de Chambéry. J’ai tout à prouver en France en tant que coach, j’en suis conscient mais cela ne me fait pas peur. »  Dès la fin du mois, Chartres disputera les play-offs de Pro D2 avec pourquoi pas, la possibilité d’accéder à la division supérieure. « Il ne faut pas s’emballer. Une accession, ça se construit dans le temps. Les exigences de la D1 n’ont rien à voir avec celles de la D2. Chartres s’en rapproche de plus en plus. Nous verrons bien comment l'équipe va négocier les play-offs. » Pascal Mahé qui a toujours gardé un œil sur les championnats français, s’est toutefois nourri du modèle allemand. « Je n’arrive pas en pays conquis mais je suis persuadé que ce que j’ai vécu peut être enrichissant pour tout le monde. » "Kalou" espère s’inscrire dans la continuité à Chartres. Son prédécesseur Benoit Guillaume était en place depuis quinze ans. Par les temps qui courent, il sera toutefois difficile de faire mieux.

Pascal Mahé vu à travers... Daniel Costantini

Dans l'histoire de l'équipe de France, Pascal Mahé figure dans le Top 5 des joueurs les plus capés. Daniel Costantini est l'entraîneur emblématique de la sélection bleue entre 1985 et 2001. Autant dire que le technicien marseillais, double champion du Monde en 1995 et 2001, est parmi les (sinon, le) mieux placés pour parler du joueur et de l'homme.

Daniel, quelle 1ère image, gardez-vous de Pascal Mahé?
L'image d'un gars gentil ! Un bon mec, droit, respectueux de ses partenaires et vis à vis de ses coaches mais paradoxalement, assez timide, assez réservé au milieu des "Barjots" qui étaient tous, plus félés les uns que les autres. Lui c'était un "Barjot"... de l'intérieur. Pas du tout exhibitionniste, pas du tout porté sur la recherche de l'exploit en dehors du terrain comme certains d'entre eux.

C'était aussi un intraitable défenseur...
Oui mais quand au départ je l'ai recruté, c'était plutôt sur un poste d'arrière gauche-buteur car il ne faut pas oublier qu'il a été un des meilleurs buteurs français à la fin des années 80 notamment lorsqu'il jouait à Créteil. Il a su évoluer intelligemment quand sont arrivés sur ce poste les plus jeunes comme Lathoud et Volle. Il a su se reconvertir. C'était vraiment devenu le patron du secteur défensif, derrière Richardson et comme "Jack" on ne savait jamais ce qu'il allait faire, il valait mieux avoir des gens qui soient très disponibles comme Pascal. Il s'est forgé une belle réputation de défenseur le plus redouté parmi nos adversaires.

Suite logique, il a basculé entraîneur...
Je lui tire mon chapeau qu'il ait choisi l'Allemagne pour le faire. Car la nation qui le haïssait le plus sur le terrain, c'était bien l'Allemagne.

Et là, il revient en France à la tête d'une équipe ambitieuse...
J'ai envie de dire au président de Chartres que son choix est judicieux et très intelligent car la caractéristique de Pascal Mahé, contrairement à tous ses collègues des "Barjots" qui sont devenus entraîneurs, c'est qu'il s'est consacré tout de suite à la formation. Sa super réputation en Allemagne vient de la qualité qu'il a eu à former non seulement son fils (ndlr: Kentin qui joue à Gummersbach avant de partir à Hambourg et qui a été appelé par Claude Onesta en France A) mais surtout beaucoup de jeunes allemands qui brillent aujourd'hui. Pour moi être formateur quand on est embauché dans un club, c'est une assurance tous risques. Il va être capable d'améliorer les joueurs de l'effectif et surtout les plus jeunes. Le reste, quand tu as été champion du Monde et finaliste européen, ça va tout seul.

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