Face au Rhein Neckar Lowen, dauphin de Bundesliga, Nantes a fait plus que résister. Hélas, les erreurs techniques ont précipité sa perte avant la pause. Un premier trophée Continental pour le club Allemand, Nantes a de son côté vécu un week-end mémorable, une épopée flamboyante du "H" avec le secret espoir de faire partie un jour du gotha Européen.
Ambiance des grands jours à Beaulieu pour un HBC Nantes ayant rendez-vous avec son histoire : première finale Européenne face à l'un des ogres du handball Allemand... Et aussi étonnant soit il, Rhein Neckar est à la recherche de son tout premier titre Continental... sans Sesum blessé et avec un Petersson diminué. Et clin d'oeil du début de rencontre, c'est l'ancien Nantais Kim Ekdahl du Rietz qui inscrit le premier but.
Les Lions de Mannheim tentent de déstabiliser un bloc Nantais bien décidé à les perturber d'entrée. La vitesse est sans conteste au bénéfice des visiteurs, Bjarte Myrhol confirme très tôt que Nantes devra faire le minimum d'erreurs pour espérer l'exploit (0-3, 5'). Des Nantais hyper déterminés mais soumis à des exclusions précoces (Gharbi, Feliho) : en supériorité, les Allemands ne gâchent aucune opportunité. Jamais Beaulieu n'a vécu pareille ambiance, le double arrêt d'Arnaud Siffert donne aux supporters Nantais une nouvelle possibilité de s'enflammer. Et Nantes monte en puissance au sortir du premier quart d'heure, Fred Dole en contre égalise (5-5, 13'). Excellent la veille en demi-finale, le jeune O'brian Nyateu donne l'exemple, le jeune Nantais remplace à merveille le grand absent du jour, Alberto Entrerrios. Ne pas avoir peur de la muraille d'outre-Rhin et de son gardien d'exception Niklas Landin : le "H", par son trio Ibérique (Rivera sur penalty, Fernandez au pivot et Maqueda en percussion) donne l'impulsion (8-8, 17').
Face à des Nantais hermétiques, Rhein Neckar Lowen sait qu'il va devoir durcir le ton. Temps mort de Gudmundsson à la 19ème minute pour remettre les Noirs en ordre de bataille avec Stojanovic au secours d'un Landin médusé. En face, Arnaud Siffert freine les ardeurs Allemandes (11-12, 24'), une prestation bien utile à ce HBCN trop souvent pénalisé par les exclusions temporaires. Mais par une relance hasardeuse, le gardien Nantais donne le bâton... Un fait de jeu qui remet l'ogre Allemand dans le sens de la marche. La fin de première mi-temps est besogneuse : confondant vitesse et précipitation, les Violets multiplient les pertes de balle. Sanction logique, Mannheim reprend l'ascendant par Petersson et Gensheimer (12-16, 29').
Répétition de penalties pour Uwe Gensheimer au retour des vestiaires en face-à-face avec le dernier rentré Marouène Maggaiez. L'ailier de la Mannschaft maintient l'avance Allemande (13-17, 33'). S'il réduit ses pertes de balles, le "H" sait qu'il a une chance : toujours aussi déterminé, Nantes débute la seconde période tambour battant, Frédéric Dole réduisant ostensiblement l'écart (15-17, 35'). A l'image de la première période, la bataille est âpre et nul doute que les contacts laisseront des traces. La défense Ligérienne demeure inflexible mais concède tout de même une multitude de pénalties (16-20, 40'). Le bras de fer bat son plein lorsque Gunnar Jonsson arrache une balle de -2. L'Islandais se montre d'ailleurs percutant lors de cette finale.
Siffert tient tête à Gensheimer
Dernier quart d'heure... Nantes peut-il rattraper son retard ? A cette question, Bjarte Myrhol plein centre prononce un refus catégorique (18-22, 45'). Voyant ressortir ses démons de la première mi-temps, le "H" perd de sa lucidité en lâchant quelques balles capitales. Une fin de match soudainement plus hâchée, la fatigue se fait cruellement sentir dans les deux camps : c'est le moment pour Seufyann Sayad de s'illustrer (20-23, 51')... Un espoir vite déçu par la double exclusion Nantaise... due à la sévérité d'un arbitre espagnol pour le moins tatillon.
A un moment charnière, qu'arrivera t'il au "H" ? Réponse : dans l'adversité, Nantes ne lâche rien : double arrêt phénoménal de Siffert à la 53' conjugué à la puissance de Maqueda. Le final est à couper le souffle : l'adversaire est de taille et Uwe Gensheimer l'artisan majeur du forcing Germanique. Dole remet Rhein Neckar sous pression (23-25, 59'). Deux buts à rattraper en 58 secondes... mais Alexander Petersson ruine aussitôt les rêves d'exploit. Nantes vient mourir à quelques encablures du visiteur Allemand... une prestation haut de gamme que le public de Beaulieu souligne par un "merci, le H". Premier trophée Européen pour Rhein Neckar, les Lions d'Outre-Rhin brisent enfin le mauvais sort.
A Nantes, Palais des Sports de Beaulieu
Finale de la Coupe EHF
Le dimanche 19 mai 2013 à 18h00
HBC Nantes - Rhein Neckar Lowen : 24 - 26 (Mi-temps : 12-16)
5.000 spectateurs
Arbitres :
MM. Oscar RALLUY LOPEZ & Angel SABROSO RAMIREZ (Espagne)
Nantes :
Siffert (21 arrêts sur 44 tirs), Maggaiez (1 arrêt sur 4 tirs).
Nyateu (4/6), Vujic, Gharbi (0/1), Rivera (2/5), Jonsson (3/4), Sayad (3/5), Feliho, Dole (4/4), Maqueda (6/11), Skatar, De la Bretèche (0/2), Fernandez (2/2), Tournat, Camarero.
Rhein Neckar :
Landin (4 arrêts sur 14 tirs), Stojanovic (10 arrêts sur 24 tirs).
Schmid (2/7), Gensheimer (10/12), Roggisch, I. Guardiola, Djozic, Sigurmarsson (1/2), Myrhol (6/10), Kretschmer, Groetzki (2/4), G. Guardiola (1/1), Petersson (2/6), Ekdahl du Rietz (2/4), Schmidt.
Commentaires d'après-match :
Mathieu de la Bretèche (ailier du HBC Nantes) :
"Il nous a manqué un petit peu de chance, du calme à certains moments et un petit coup de pouce des arbitres qui ne nous ont pas aidés. On est dans le match tout le temps sauf la fin de première mi-temps. Maintenant, je pense qu'il faut garder du positif après cet échec. Tout au long de cette Coupe d'Europe, on a été un groupe soudé, on a toujours mouillé le maillot. Pour les matchs à venir, il faut se baser sur cette solidarité qui fait notre force. Ca va être dur de se relever mais il reste l'Europe à aller chercher pour l'an prochain... Pour revivre des moments comme ça, on est obligé d'aller la chercher".
Rock Feliho (défenseur du HBC Nantes) :
"Perdre une finale de Coupe d'Europe, c'est clair qu'il y a de la frustration. Surtout qu'il y avait la place pour gagner. On a bien défendu, on les a gêné dans leur jeu. On a essayé de jouer le plus intelligemment possible... Après, on a pris pas mal de contre-attaques et on a eu deux à trois temps faibles. Je ne peux pas finir le match sans dire qu'il y a eu quelques décisions litigieuses, pas à notre avantage. Mais on est revenu à chaque fois. On voulait les emmener dans le money-time à -2, -3... On a fait les efforts mais on n'a pas su récupérer les ballons qu'il fallait. On n'a pas été récompensé de notre grosse débauche d'énergie défensive. Une grosse déception au final".
Gael Pelletier (président du HBC Nantes) :
"On n'est pas passé loin... C'est déjà héroique, on n'aurait jamais imaginé faire un parcours comme ça. On a rêvé la gagner, ç'aurait pu se faire. Maintenant, Rhein Neckar reste une très belle équipe. Très honnetement sur ce match, le plus fort a gagné. Quelques erreurs peuvent nous laisser des regrets mais on a été héroique dans notre volonté d'aller chercher le graal. Ca n'était pas pour aujourd'hui mais il nous reste à progresser, à apprendre... et j'ose espérer que l'on gagnera une Coupe d'Europe à Nantes".
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HOLSTEBRO AVEC LES HONNEURS
Le double détenteur de la Coupe EHF finira 4ème, un Goppingen très décevant a été surpris par Holstebro : l'invité surprise s'est bien remis de sa demi-finale perdue face à Nantes pour conclure une superbe aventure Européenne cette saison.
Pavel Horak, l'arrière de Goppingen, donne d'entrée le ton (4-1, 7'), bien aidé par la main ferme de Primoz Prost. Holstebro, malgré une défense haute, peine à endiguer les assauts Allemands. Mais loin de se résigner, le club Danois trouve peu à peu les solutions au pivot (6-5, 13'). En face, le pivot Manuel Spath n'est pas maladroit non plus et gratifie Beaulieu d'un superbe but à l'aveugle dos au mur puis d'un magnifique lob. Des Verts logiquement en tête à l'entame du second quart d'heure de jeu mais l'adversaire Scandinave maintient la pression (10-9, 20').
Tim Kneule, par deux fois, croit bien faire sauter le verrou Danois (10-14, 25'). Le n°4 de Goppingen est l'homme fort de cette fin de première mi-temps. Mais Holstebro répond au tac au tac. Dynamique en attaque à l'image du remuant Patrick Larsen, Holstebro soutient la comparaison au cours d'un premier acte rythmé (16-15, 30'). Et le retour des vestiaires confirme que si l'élimination des Danois en demi laisse un goût amer, l'intention d'accrocher la 3ème place est bien là (17-17, 34'). Face à un Goppingen quelque peu décevant à l'image d'un Momic Rnic discret, Holstebro joue crânement sa chance. Les Blancs de Jorgensen font forte impression : un premier avantage mérité (19-20, 40') avec l'appui d'un Ramus Lind bien présent à la parade (16 arrêts au total).
Chassé-croisé permanent durant la seconde période (22-22, 45'), Goppingen s'embrouille et peine à hausse son niveau de jeu. Prost, impuissant après la pause, assiste médusé à ce mano-à-mano indécis. Le joli kung-fu de Magnus Bramming soulève les clameurs du public, la photo à l'instant précis d'un Holstebro dominateur (24-27, 54'). Fort d'un bonus de 4 buts, la formation Danoise va pourtant subir la révolte Allemande : un 3-0 qui n'aura pas d'issue heureuse pour Goppingen, la dernière tentative de Rnic ne trouvera pas sa cible. Holstebro conclue de la plus belle des manières ce week-end Nantais. Double détenteur de la Coupe EHF, Goppingen quitte par la petite porte ce final four et par voie de conséquence la Coupe d'Europe.
A Nantes, Palais des Sports de Beaulieu
Finale pour la 3ème place de la Coupe EHF
Le dimanche 19 mai 2013 à 15h45
Frisch Auf Göppingen - TVIS Holstebro : 27 - 28 (Mi-temps : 16-15)
5.000 spectateurs
Arbitres :
MM. Andrei GOUSKO & Siarhei REPKIN (Belarus)
Göppingen :
Prost (12 arrêts sur 36 tirs), Rutschmann (0 arrêt sur 4 tirs).
Kneule (5/6), Oprea (1/1), Schone (0/2), Spath (5/6), Beljanski, Lobedank (1/3), Haas (3/4), Fontaine, Rnic (5/10), Schubert (0/2), Horak (3/9), Markovic (4/12).
TVIS Holstebro :
A. Petersen (1 arrêt sur 1 tir), Lind (16 arrêts sur 43 tirs).
Thoustrup (1/7), S. Hansen (4/4), A. Nielsen (1/2), Chistiansen (3/9), Mose, S. Sorensen (1/2), Bramming (6/6), Mi. Damgaard Nielsen (7/14), Thomsen, Jensen (1/1), Jeppesen, Meklenborg, P. Larsen (4/5), Ma. Damgaard.