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Dijon croise Créteil dans l'ascenseur de la D1

LMSL

mercredi 19 juin 2013 - © Yves Michel

 5 min 39 de lecture

Dijon est de retour en D1 ! Selon nos informations, la Commission Nationale d'Aide et de Contrôle de Gestion a rendu un avis favorable et plus de trois semaines après avoir gagné son accession sur le terrain, l'équipe de Denis Lathoud a le droit d'évoluer en LNH. L’ancien Barjot peut enfin souffler même si le plus dur commence.

Après deux ans de purgatoire à l'étage inférieur, Denis Lathoud va retrouver le goût de l'élite. Il attendait ce moment avec impatience. Aux commandes de l'effectif bourguignon depuis 2006, l'ancien Barjot bronzé olympique en 92 et doré mondial en 95 a connu des sensations diverses et variées. Avec peu, il a réussi à tirer le meilleur d'une équipe qui parfois a failli montrer ses limites mais qui finalement a parfaitement rempli sa mission. Depuis qu'il traine son imposante carrure dans toutes les salles de France et d'Europe, Denis Lathoud n'a pas son pareil pour tirer le maximum de ses joueurs. Dans le sillage du cannibale nîmois, Dijon a attendu son heure et surtout s'est sorti des pièges des play-offs.

Mais c'est pourtant sur tapis vert que le sort du club a failli pencher du mauvais côté. Rétrogradé dans un 1er temps en Nationale 1 pour fonds propres non conformes, toutes les collectivités et partenaires locaux ont mis la main à la poche. Les comptes ont été rééquilibrés et le budget minimum (1,4 M€) pour accéder à la LNH a été atteint. Deux ans après l'avoir quitté, le DBHB retrouve l'élite et par la même occasion précipite Créteil à l'étage inférieur. Denis Lathoud reste lucide et sait que son équipe sera attendue partout où elle évoluera.

Vous voilà donc en D1…
Oui et à Dijon, on doit faire avec les moyens du bord. Et quel que soit le contexte, on sait d’avance que ce sera compliqué. Cette saison, j’ai disposé d’un petit effectif de 14 joueurs. D’entrée, Bogunovic et Bezerra nos deux recrues sur la base arrière, ont été blessés, il fallait intégrer neuf nouveaux joueurs d’où une 1ère partie de championnat chaotique. Mais on s’est adapté, la preuve, nous avons perdu très peu de match sur la phase retour et nous sommes parvenus à sortir victorieux des play-offs.

Qu’est-ce qui a fait votre force ?

Sans hésiter, notre défense. La meilleure du championnat. Offensivement, cela a pris un peu plus de temps. On a fini en boulet de canon, on ne s’est pas trompé dans la préparation. Notre accession en LNH n’est ni volée, ni imméritée.



As-tu considéré la Pro D2 comme une punition ?
C’est sûr que quand tu as goûté à ce qui se fait de mieux, tu n’as pas envie d’aller jouer en Pro D2. Après, on ne fait pas toujours ce que l’on veut. Moi, j’ai connu le haut niveau et la LNH en tant qu’entraîneur, il fallait la retrouver au plus vite. Pas parce qu’il y a les caméras, tout simplement parce que c’est intéressant au niveau du jeu proposé. Mais c’est sûr qu’aujourd’hui, pour s'y faire une place, ça va être un véritable casse-tête.

L’expérience de Billère donne-t-elle à réfléchir ?
Tout à fait, c’est l’exemple à ne pas suivre. Pour eux, la saison a du vraiment être longue. Leur recrutement n’a certainement pas été bon, le manque d’expérience a joué aussi. Nous allons essayer de ne pas commettre les mêmes erreurs.

Que faire pour ne pas connaître pareil sort ?
Je pense que notre maintien passera par la qualité de nos entraînements avant tout. Cela ne tient pas qu’à ma personne. C’est vrai que je connais le haut niveau, que j’en ai l’expérience mais cela ne suffit pas. Le recrutement est primordial mais faute de moyens, on ne peut pas prendre de grands joueurs. En LNH aujourd’hui, il faut avoir 2,5 millions d’euros pour exister. Nous, on arrive péniblement à 1,6 million et il ne faut pas qu’on se trompe sur le choix des nouveaux venus. Avec des éléments qui ont le niveau de la LNH, on y arrivera. A Dijon, on n’a pas d’argent mais on est capable d’avoir de bonnes idées. Je sais qu’avec le plus petit budget de D1, beaucoup de personnes vont nous condamner. Eh bien, on va s’employer à démontrer que c’est possible d’y rester.



Vous avez évité une relégation en N1, tout le monde vous voyait au plus mal…
J’ai toujours gardé ma sérénité et ma confiance dans les dirigeants et dans ce que disait le président. Les fonds propres ont été renfloués au mois de mars mais ça aurait peut-être arrangé certains, qu’il en soit autrement. C’est de bonne guerre. On a connu ce type de situation en 2011. Quand on est descendu, on espérait qu’il y en est un qui soit dans l’embarras pour qu’on soit repêché.

Le maintien est donc l’objectif majeur…
Quand on enlève les grosses cylindrées, on s’aperçoit qu’il ne reste pas grand monde contre qui se bagarrer pour le même objectif. Mais on va partir avec nos moyens pour figurer comme il faut.

Tu entraînes Dijon depuis 2006, qu’est-ce qui te retient là-bas ?
J’ai effectué deux montées parmi l’élite en sept ans, il y a des clubs qui ont mis dix ans pour accéder en 1ère division. C’est un concours de circonstances qui fait que je sois resté aussi longtemps. Quand j’ai débuté le hand, dans les années 85, Dijon était un peu le modèle français, il y avait une bagarre féroce avec Gagny. J’aime bien la ville, le palais des sports, j’y ai maintenant plein d’amis, je m’y sens bien. Après, cela ne signifie pas que je ferai toute ma vie à Dijon. Il y aura peut-être d’autres opportunités qui se présenteront à moi.

Tu avais la réputation de ne pas faire beaucoup de concessions. C’est toujours le cas ?
De toute façon, c’est en me montrant exigeant avec moi-même et avec les autres que je suis arrivé à mes fins. Dijon a un handicap, je le répète, en terme de moyens. Nous n’avons pas d’internationaux capables de nous apporter leur expérience, forcément il va falloir compenser. Sans dire qu’ils ne sont pas bons, nos joueurs devront donner plus qu’ailleurs. Aujourd’hui, on joue dans la cour des Grands, on a passé un cap, c’est là où on voulait aller donc il va falloir faire un gros effort, sur le terrain, pour pouvoir y rester. En D2, on était favori, là, les rôles vont être complètement inversés.

Et comme pour faire durer le suspense, une décision définitive concernant le sort de Dijon devrait intervenir le 26 juin prochain. La CNACG se déjugera-t-elle ? C'est peu probable ou alors, ne pouvait-elle pas se prononcer dès ce mercredi ? Une bonne fois pour toutes. Dans l'intérêt de tous les clubs !

Dijon croise Créteil dans l'ascenseur de la D1 

LMSL

mercredi 19 juin 2013 - © Yves Michel

 5 min 39 de lecture

Dijon est de retour en D1 ! Selon nos informations, la Commission Nationale d'Aide et de Contrôle de Gestion a rendu un avis favorable et plus de trois semaines après avoir gagné son accession sur le terrain, l'équipe de Denis Lathoud a le droit d'évoluer en LNH. L’ancien Barjot peut enfin souffler même si le plus dur commence.

Après deux ans de purgatoire à l'étage inférieur, Denis Lathoud va retrouver le goût de l'élite. Il attendait ce moment avec impatience. Aux commandes de l'effectif bourguignon depuis 2006, l'ancien Barjot bronzé olympique en 92 et doré mondial en 95 a connu des sensations diverses et variées. Avec peu, il a réussi à tirer le meilleur d'une équipe qui parfois a failli montrer ses limites mais qui finalement a parfaitement rempli sa mission. Depuis qu'il traine son imposante carrure dans toutes les salles de France et d'Europe, Denis Lathoud n'a pas son pareil pour tirer le maximum de ses joueurs. Dans le sillage du cannibale nîmois, Dijon a attendu son heure et surtout s'est sorti des pièges des play-offs.

Mais c'est pourtant sur tapis vert que le sort du club a failli pencher du mauvais côté. Rétrogradé dans un 1er temps en Nationale 1 pour fonds propres non conformes, toutes les collectivités et partenaires locaux ont mis la main à la poche. Les comptes ont été rééquilibrés et le budget minimum (1,4 M€) pour accéder à la LNH a été atteint. Deux ans après l'avoir quitté, le DBHB retrouve l'élite et par la même occasion précipite Créteil à l'étage inférieur. Denis Lathoud reste lucide et sait que son équipe sera attendue partout où elle évoluera.

Vous voilà donc en D1…
Oui et à Dijon, on doit faire avec les moyens du bord. Et quel que soit le contexte, on sait d’avance que ce sera compliqué. Cette saison, j’ai disposé d’un petit effectif de 14 joueurs. D’entrée, Bogunovic et Bezerra nos deux recrues sur la base arrière, ont été blessés, il fallait intégrer neuf nouveaux joueurs d’où une 1ère partie de championnat chaotique. Mais on s’est adapté, la preuve, nous avons perdu très peu de match sur la phase retour et nous sommes parvenus à sortir victorieux des play-offs.

Qu’est-ce qui a fait votre force ?

Sans hésiter, notre défense. La meilleure du championnat. Offensivement, cela a pris un peu plus de temps. On a fini en boulet de canon, on ne s’est pas trompé dans la préparation. Notre accession en LNH n’est ni volée, ni imméritée.



As-tu considéré la Pro D2 comme une punition ?
C’est sûr que quand tu as goûté à ce qui se fait de mieux, tu n’as pas envie d’aller jouer en Pro D2. Après, on ne fait pas toujours ce que l’on veut. Moi, j’ai connu le haut niveau et la LNH en tant qu’entraîneur, il fallait la retrouver au plus vite. Pas parce qu’il y a les caméras, tout simplement parce que c’est intéressant au niveau du jeu proposé. Mais c’est sûr qu’aujourd’hui, pour s'y faire une place, ça va être un véritable casse-tête.

L’expérience de Billère donne-t-elle à réfléchir ?
Tout à fait, c’est l’exemple à ne pas suivre. Pour eux, la saison a du vraiment être longue. Leur recrutement n’a certainement pas été bon, le manque d’expérience a joué aussi. Nous allons essayer de ne pas commettre les mêmes erreurs.

Que faire pour ne pas connaître pareil sort ?
Je pense que notre maintien passera par la qualité de nos entraînements avant tout. Cela ne tient pas qu’à ma personne. C’est vrai que je connais le haut niveau, que j’en ai l’expérience mais cela ne suffit pas. Le recrutement est primordial mais faute de moyens, on ne peut pas prendre de grands joueurs. En LNH aujourd’hui, il faut avoir 2,5 millions d’euros pour exister. Nous, on arrive péniblement à 1,6 million et il ne faut pas qu’on se trompe sur le choix des nouveaux venus. Avec des éléments qui ont le niveau de la LNH, on y arrivera. A Dijon, on n’a pas d’argent mais on est capable d’avoir de bonnes idées. Je sais qu’avec le plus petit budget de D1, beaucoup de personnes vont nous condamner. Eh bien, on va s’employer à démontrer que c’est possible d’y rester.



Vous avez évité une relégation en N1, tout le monde vous voyait au plus mal…
J’ai toujours gardé ma sérénité et ma confiance dans les dirigeants et dans ce que disait le président. Les fonds propres ont été renfloués au mois de mars mais ça aurait peut-être arrangé certains, qu’il en soit autrement. C’est de bonne guerre. On a connu ce type de situation en 2011. Quand on est descendu, on espérait qu’il y en est un qui soit dans l’embarras pour qu’on soit repêché.

Le maintien est donc l’objectif majeur…
Quand on enlève les grosses cylindrées, on s’aperçoit qu’il ne reste pas grand monde contre qui se bagarrer pour le même objectif. Mais on va partir avec nos moyens pour figurer comme il faut.

Tu entraînes Dijon depuis 2006, qu’est-ce qui te retient là-bas ?
J’ai effectué deux montées parmi l’élite en sept ans, il y a des clubs qui ont mis dix ans pour accéder en 1ère division. C’est un concours de circonstances qui fait que je sois resté aussi longtemps. Quand j’ai débuté le hand, dans les années 85, Dijon était un peu le modèle français, il y avait une bagarre féroce avec Gagny. J’aime bien la ville, le palais des sports, j’y ai maintenant plein d’amis, je m’y sens bien. Après, cela ne signifie pas que je ferai toute ma vie à Dijon. Il y aura peut-être d’autres opportunités qui se présenteront à moi.

Tu avais la réputation de ne pas faire beaucoup de concessions. C’est toujours le cas ?
De toute façon, c’est en me montrant exigeant avec moi-même et avec les autres que je suis arrivé à mes fins. Dijon a un handicap, je le répète, en terme de moyens. Nous n’avons pas d’internationaux capables de nous apporter leur expérience, forcément il va falloir compenser. Sans dire qu’ils ne sont pas bons, nos joueurs devront donner plus qu’ailleurs. Aujourd’hui, on joue dans la cour des Grands, on a passé un cap, c’est là où on voulait aller donc il va falloir faire un gros effort, sur le terrain, pour pouvoir y rester. En D2, on était favori, là, les rôles vont être complètement inversés.

Et comme pour faire durer le suspense, une décision définitive concernant le sort de Dijon devrait intervenir le 26 juin prochain. La CNACG se déjugera-t-elle ? C'est peu probable ou alors, ne pouvait-elle pas se prononcer dès ce mercredi ? Une bonne fois pour toutes. Dans l'intérêt de tous les clubs !

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