Ca y est, la les juniors français ont lancé leur mondial en dominant la Russie 33 – 28. Si l’entame de match était très crispante, la suite, même avec un coup de moins bien en seconde période, fut beaucoup plus consistante.
Alors on passera sur cette entame, là où les hommes de Yohann Delattre confondaient vitesse et précipitation, faisant briller Artem Grushko dans les buts et surtout laissant la Russie développer son arme favorite, le jeu de transition. C'est un peu à cela que le match va se résumer. Soit les Bleuets prenaient le temps de placer du jeu, avec comme tactique unique mais diablement efficace pour affoler la 5-1 russe, des croisés arrière-demi centre et entrée du demi centre en second pivot, soit les partenaires d'Hugo Descat tentaient des coups rapides et souvent perdants, laissant ainsi la Russie courir, ce qu’elle sait faire à merveille. Car pour le reste, en attaque placée c’était un peu morne. La défense tricolore va également offrir deux visages. Celui d'un bloc trop haut et pas assez solidaire devant Alexandre Demaille aligné dès le départ et qui ne sera pas en réussite, le tableau d'affichage tournant en faveur des Russes (4-7 après 10 minutes). C'est à peu près à ce moment-là que Rémi Desbonnet va faire son entrée.
La prestation du néo-nîmois va friser la démonstration avec notamment des séquences arrêts – relances, soit sur Hugo Descat soit sur Théophile Caussé (qui retrouve peu à peu la forme qui était la sienne avant sa grave blessure) privant l'adversaire de tout espoir de conquête. La défense française va retrouver un peu plus de mobilité et surtout de la cohérence. Même quand les choses ne tournaient pas trop bien en attaque, le portier tricolore assurait le service après-vente, face à des Russes qui perdaient progressivement de la confiance. Entre coups de chance, coups d’audace et parfaite lecture, Rémi Desbonnet donnait l’assurance nécessaire à une défense qui enfin, jouait pleinement son rôle. A 20-16 à la pause, les Bleuets étaient dans le match.
La maladresse russe faisant le reste, la France allait dérouler en seconde période, et même lorsqu'il y aura ce petit coup de chaud et une alerte à -3 à la 42ème, rien ne les atteindra. Malgré encore pas mal de déchet, les Bleus vont se reprendre en mêlant contre attaque et jeu placé pour définitivement enterrer les velléités adverses (31-24 à la 51ème). La fin de match sera un peu "olé, olé", mais sans conséquence, le boulot était fait. Proprement pour se lancer dans ce mondial.
Avant espérer se qualifier pour les 8èmes, les Bleus devront passer leurs deux derniers obstacles. L'Angola ce jeudi et la Tunisie, samedi. Mais attention gare à tout excès de confiance. Les Champions d'Afrique que l'on croyait au fond du trou, ont eu un sursaut d'orgueil ce mercredi soir en battant, à la surprise générale, une Serbie pourtant soutenue par un nombreux public (29-28). Pour les hommes du tandem Delattre-Bertholet, la route pour Sarajevo est encore longue.
A Banja Luka, France - Russie : 33 - 28 (Mi-temps : 20-16)
Arbitres : MM BRKIC Radojko et JUSUFHODZIC Andrei (Autriche)
France: Demaille (2 arrêts/10), Desbonnet (10 arrêts /30) - Descat (10/13), Bataille (6/9), Minel (5/9), Bonilauri (4/5), Gutfreund (3/4), Caussé (2/3), Camarero (1/2), Ballet (1/4), Boschi (1/3), Ferrandier et Derot (0/1).
Evolution du score : 2-2 5°, 4-7 10°, 8-9 15°, 13-11 20°, 17-12 25°, 20-16 MT - 22-16 35°, 25-20 40°, 26-22 45°, 30-23 50°, 33-28 55°, 33-28 FT.
Enzo Cramoisy a quitté ses camarades
Après le forfait de Julian Emonet qui deux jours avant de partir pour la Bosnie, avait du renoncer (fissures au niveau du tibia), c'est au tour d'Enzo Cramoisy (le remplaçant du Dunkerquois) de laisser ses partenaires en chemin. Le jeune Massicois a été rapatrié sur Paris avec une fracture du 5ème métatarse après un choc au pied droit survenu dimanche à la fin du match contre la Serbie. Ce jeudi, il doit consulter un chirurgien pour envisager la suite.
Du coup, une place sur la feuille de match se libérant, Quentin Minel qui souffrait depuis la fin juin d'une entorse à la cheville mais qui avait gardé la confiance du staff, est entré en jeu contre la Russie. Avec succès puisque le Cristolien a été utilisé 27 minutes et son apport sur la base arrière a été significatif: cinq buts à 56% et une passe décisive. C'est une des bonnes nouvelles de la journée.
A lire... le résumé de la 3ème journée avec une 1ère projection sur les 8èmes de finale, cliquez ICI