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Mondial Juniors: les Français confrontés à la montagne allemande

International

dimanche 21 juillet 2013 - © Yves Michel

 18 min 8 de lecture

Les plus optimistes souligneront qu'après tout et quel que soit l'adversaire, la France s'est qualifiée pour les 8èmes de finale. Mais après un nouveau revers face à de vaillants tunisiens, les Tricolores n'ont toujours pas d'arguments probants pour les conduire vers un hypothétique podium. Face au prochain adversaire allemand, ils n'auront pourtant, rien à perdre.

De notre envoyé spécial en Bosnie, Yves Michel

La scène est assez unique pour être signalée. Pour ceux que cela concernait encore, les juniors français ont passé leur fin d’après-midi, un œil rivé sur l’écran d’ordinateur, devant Danemark-Russie. De l’issue de cette rencontre dépendait tout simplement leur survie dans le Mondial juniors. Après leur pitoyable revers (28-33) face à la Tunisie (3ème défaite en cinq rencontres), ils n’étaient plus maîtres de leur destin. Un score de parité ou un succès des Russes les envoyait en enfer, une victoire danoise les propulsait en 8èmes. Une heure durant, le camp français a croisé les doigts pour que les Nordiques sortent vainqueurs du piège russe.

Que les supporters des Bleuets soient rassurés ! Les Danois ont fait le boulot et se sont imposés de dix buts ! ils n’ont pas laissé passer l’occasion de clôturer la phase de groupe par un 5ème match invaincu (ils avaient été tenus en échec par la Serbie, 24-24).

Alors c’est vrai, les joueurs du duo Delattre-Bertholet sont qualifiés pour les 8èmes de finale. C’est une bonne nouvelle, la seule de la journée. Les Tunisiens ont livré le match qu’on attendait d’eux, âpre, sérieux en défense, intelligent en attaque face à des Français qui confrontés à leurs limites, n’ont eu que très peu à proposer. La Tunisie comme… l’Angola sont deux équipes qui ont été sans doute, prises de haut. Ce fut sans appel face à la 1ère, cela a failli mal se terminer contre la seconde. Il y a deux ans, en Grèce, les "aînés" de la génération 90-91 (Mahé, Afgour, Porte et autre Marche, …) avaient commis contre (encore) les Tunisiens, le même péché d’orgueil. Ils avaient été rossés comme il se doit en pareilles circonstances. Que dire du jeu tricolore ? Pauvre , lisible à des kilomètres à la ronde et sans ce grain de folie qui peut orienter un score. L'adversaire du jour a fait la décision dans le dernier quart d'heure. Les Bleuets sont-ils au bout du rouleau au point de caler dans les instants cruciaux ? Le constat après le match contre le Danemark en début de tournoi était édifiant. D’ailleurs dans le huis clos du vestiaire après cette rencontre, Yohann Delattre a égrainé devant ses joueurs, tous les griefs qu’il avait à leur reprocher, regrettant (jalousant ?) même la profondeur du banc danois ! Après tout, coach, vous avez l’équipe que vous méritez et surtout que vous avez choisie même si on vous l’accorde, les blessés comme N’Guessan (qui n’aura fait aucun championnat international avec sa catégorie d'âge depuis les Jeux Olympiques de la Jeunesse à Singapour en août 2010), Rondel (mêmes absences) et Bonnefond (indisponible cette fois) ont fait défaut.

Hier soir, persuadés que l’équipe de France allait se qualifier haut la main pour les 8èmes, notre intérêt s’est porté sur le groupe B au sein duquel se trouvait inévitablement son futur adversaire. Et tout particulièrement, le match pour la 1ère place du groupe entre Croates et Allemands. On a d’abord retrouvé deux messieurs du handball sur leur banc respectif. A la tête de l’équipe des Balkans, Slavko Goluza, patron de la Croatie A, double champion olympique en tant que joueur... Face à lui, Markus Baur, capitaine de la Mannschaft victorieuse du Mondial (certes controversé) de 2007. Par ailleurs, comme Ljubuski, l’agglomération où se disputait la rencontre est à… 15 km de la frontière croate, la salle était toute acquise à la cause des maillots à damiers rouge et blanc. Et dans cet enfer où le thermomètre avoisinnait les 38 degrés, les défenses ont pris le pas sur les attaques (4-4 seulement après 20 minutes !). Rien n’était plus indécis même si à la 53ème, la Croatie du pivot Teo Coric (notre photo ci-dessus) menait de deux buts. Et soudain Matthias Musche (qui partage le point commun du carton rouge avec Benjamin Bataille depuis le tournoi de Kloten en juin dernier) a fait sauter le verrou croate. Goluza a eu beau pester contre les arbitres slovènes, l’équipe la plus réaliste (peut-être la plus lucide) s’est imposée (22-21) au cours d’un match à l’ancienne avec ce qu’il faut côté intimidation et bourre-pif.



L’Allemagne est désormais sur une rampe de lancement, affronter les Français n’est finalement pas pour lui déplaire et ce samedi, l'arrière droit Jan Forstbauer, seul francophone de sa formation, nous faisait remarquer que les matches contre la France lui avaient toujours réussi. Et si c’était cela leur chance à nos petits Bleuets ? Un excès de confiance dans le camp d'en face ? Désorganiser la machine teutonne en la faisant douter est un dessein ambitieux. Désormais, qui a le plus à gagner ? La France, pardi ! Parmi les plus sereins de la bande, le Nantais Jordan Camarero avait dès hier soir, tourné la page de cette semaine chaotique (3 défaites, 2 victoires contre les deux non qualifiés). Sur son mur hébergé par un célèbre réseau social, le petit gars de Gan (près de Pau) a passé ce message « qualifié pour les 8emes de finale !! la manière n’y est sûrement pas mais on y est !! Maintenant, on n’a plus le droit au moindre faux pas sinon tout s’arrête pour nous !!!! » Eh bien,  l’arrière du « H » est dans le vrai ! C’est ce genre de message simple qu’il faut désormais faire passer.  Lundi, c’est un vrai combat sans dérobade autorisée qui attend l’équipe de France. Les statistiques et autres schémas tactiques que seule l’Ecole Française des Entraîneurs est en droit de comprendre devront être laissées dans les tiroirs de la DTN. Les Allemands eux, ont déjà fait leur choix. Le match contre les Croates en est la preuve éclatante.



Les huitièmes de finale qui se déroulent lundi à Sarajevo dans deux salles différentes, sont désormais connus:

Salle de Skenderija

 

 

 

13h30

Allemagne-France

 

16h00

Tunisie-Croatie

 

18h30

Danemark-Suisse

 

21h00

Pays Bas-Serbie

Stade Olympique

 

 

 

13h30

Slovénie-Brésil

 

16h00

Hongrie-Espagne

 

18h30

Suède-Argentine

 

21h00

Egypte-Bosnie

Curiosités de fin de semaine

Si les Français réussissaient le tour de force de déposer l'Allemagne, les Bleuets seraient confrontés en quart de finale, au vainqueur de Espagne-Hongrie. Les champions d'Europe en titre, rien de moins... à moins que les Hongrois avancent masqués depuis le début du tournoi.

A noter que l'Espagne qui contre toute attente a été laminée par la Suède (27-37), ne termine pas 1ère de son groupe. Les champions d'Europe en titre laissent cet honneur aux Nordiques.

La Slovénie, comme l'Allemagne et la Suède terminent leur phase de groupe à 5 victoires et 10 points. Et si on avait tout simplement là, le podium de ce Mondial juniors 2013 ?



Au rayon des artilleurs, c'est un Congolais, Yannick Angao qui a le mieux réglé la mire sur la compétition avec 42 tirs à 62%, suivent le Koweiti Alghabaralli (41 tirs à 53%), le Français Hugo Descat (35 à 67%) et l'Argentin Pablo Simonet (34 à 57%).

Côté gardiens du temple, le Suisse Nikola Portner (notre photo) qui n'a pas été à son avantage ce samedi face au Qatar, tient le comptoir de... la banque (bien entendu) avec 69 arrêts à 38%, suivent le Russe Grushko (60 à 33%), le Néerlandais Ravensbergen (59 à 38%), le Hongrois Balogh (58 à 40%). Rémi Desbonnet est 6ème (52 à 32%).

Les recalés des 8èmes: Russie, Angola, Algérie, Qatar, Corée du sud, Congo, Chili et Koweit. Et dire que la France a failli se retrouver au milieu de cette éclectique assemblée !

Valero Rivera, le coach champion du Monde avec l'Espagne A en janvier dernier, est en Bosnie jusqu'à demain (notre photo ci-dessous). Non pas pour encourager la sélection ibérique mais tout simplement pour évaluer certains membres de l'équipe du Qatar juniors. L'Espagnol est rappelons-le patron de la sélection A de l'émirat et lors d'un prochain rassemblement qui aura lieu en août à Doha, il envisage de donner leur chance à sept des 16 joueurs retenus en Bosnie par Dragan Zovko. Malgré un ultime succès hier, face à la Suisse (29-27), ces mêmes juniors n'ont pas pu se qualifier pour les 8èmes.

Mondial Juniors: les Français confrontés à la montagne allemande  

International

dimanche 21 juillet 2013 - © Yves Michel

 18 min 8 de lecture

Les plus optimistes souligneront qu'après tout et quel que soit l'adversaire, la France s'est qualifiée pour les 8èmes de finale. Mais après un nouveau revers face à de vaillants tunisiens, les Tricolores n'ont toujours pas d'arguments probants pour les conduire vers un hypothétique podium. Face au prochain adversaire allemand, ils n'auront pourtant, rien à perdre.

De notre envoyé spécial en Bosnie, Yves Michel

La scène est assez unique pour être signalée. Pour ceux que cela concernait encore, les juniors français ont passé leur fin d’après-midi, un œil rivé sur l’écran d’ordinateur, devant Danemark-Russie. De l’issue de cette rencontre dépendait tout simplement leur survie dans le Mondial juniors. Après leur pitoyable revers (28-33) face à la Tunisie (3ème défaite en cinq rencontres), ils n’étaient plus maîtres de leur destin. Un score de parité ou un succès des Russes les envoyait en enfer, une victoire danoise les propulsait en 8èmes. Une heure durant, le camp français a croisé les doigts pour que les Nordiques sortent vainqueurs du piège russe.

Que les supporters des Bleuets soient rassurés ! Les Danois ont fait le boulot et se sont imposés de dix buts ! ils n’ont pas laissé passer l’occasion de clôturer la phase de groupe par un 5ème match invaincu (ils avaient été tenus en échec par la Serbie, 24-24).

Alors c’est vrai, les joueurs du duo Delattre-Bertholet sont qualifiés pour les 8èmes de finale. C’est une bonne nouvelle, la seule de la journée. Les Tunisiens ont livré le match qu’on attendait d’eux, âpre, sérieux en défense, intelligent en attaque face à des Français qui confrontés à leurs limites, n’ont eu que très peu à proposer. La Tunisie comme… l’Angola sont deux équipes qui ont été sans doute, prises de haut. Ce fut sans appel face à la 1ère, cela a failli mal se terminer contre la seconde. Il y a deux ans, en Grèce, les "aînés" de la génération 90-91 (Mahé, Afgour, Porte et autre Marche, …) avaient commis contre (encore) les Tunisiens, le même péché d’orgueil. Ils avaient été rossés comme il se doit en pareilles circonstances. Que dire du jeu tricolore ? Pauvre , lisible à des kilomètres à la ronde et sans ce grain de folie qui peut orienter un score. L'adversaire du jour a fait la décision dans le dernier quart d'heure. Les Bleuets sont-ils au bout du rouleau au point de caler dans les instants cruciaux ? Le constat après le match contre le Danemark en début de tournoi était édifiant. D’ailleurs dans le huis clos du vestiaire après cette rencontre, Yohann Delattre a égrainé devant ses joueurs, tous les griefs qu’il avait à leur reprocher, regrettant (jalousant ?) même la profondeur du banc danois ! Après tout, coach, vous avez l’équipe que vous méritez et surtout que vous avez choisie même si on vous l’accorde, les blessés comme N’Guessan (qui n’aura fait aucun championnat international avec sa catégorie d'âge depuis les Jeux Olympiques de la Jeunesse à Singapour en août 2010), Rondel (mêmes absences) et Bonnefond (indisponible cette fois) ont fait défaut.

Hier soir, persuadés que l’équipe de France allait se qualifier haut la main pour les 8èmes, notre intérêt s’est porté sur le groupe B au sein duquel se trouvait inévitablement son futur adversaire. Et tout particulièrement, le match pour la 1ère place du groupe entre Croates et Allemands. On a d’abord retrouvé deux messieurs du handball sur leur banc respectif. A la tête de l’équipe des Balkans, Slavko Goluza, patron de la Croatie A, double champion olympique en tant que joueur... Face à lui, Markus Baur, capitaine de la Mannschaft victorieuse du Mondial (certes controversé) de 2007. Par ailleurs, comme Ljubuski, l’agglomération où se disputait la rencontre est à… 15 km de la frontière croate, la salle était toute acquise à la cause des maillots à damiers rouge et blanc. Et dans cet enfer où le thermomètre avoisinnait les 38 degrés, les défenses ont pris le pas sur les attaques (4-4 seulement après 20 minutes !). Rien n’était plus indécis même si à la 53ème, la Croatie du pivot Teo Coric (notre photo ci-dessus) menait de deux buts. Et soudain Matthias Musche (qui partage le point commun du carton rouge avec Benjamin Bataille depuis le tournoi de Kloten en juin dernier) a fait sauter le verrou croate. Goluza a eu beau pester contre les arbitres slovènes, l’équipe la plus réaliste (peut-être la plus lucide) s’est imposée (22-21) au cours d’un match à l’ancienne avec ce qu’il faut côté intimidation et bourre-pif.



L’Allemagne est désormais sur une rampe de lancement, affronter les Français n’est finalement pas pour lui déplaire et ce samedi, l'arrière droit Jan Forstbauer, seul francophone de sa formation, nous faisait remarquer que les matches contre la France lui avaient toujours réussi. Et si c’était cela leur chance à nos petits Bleuets ? Un excès de confiance dans le camp d'en face ? Désorganiser la machine teutonne en la faisant douter est un dessein ambitieux. Désormais, qui a le plus à gagner ? La France, pardi ! Parmi les plus sereins de la bande, le Nantais Jordan Camarero avait dès hier soir, tourné la page de cette semaine chaotique (3 défaites, 2 victoires contre les deux non qualifiés). Sur son mur hébergé par un célèbre réseau social, le petit gars de Gan (près de Pau) a passé ce message « qualifié pour les 8emes de finale !! la manière n’y est sûrement pas mais on y est !! Maintenant, on n’a plus le droit au moindre faux pas sinon tout s’arrête pour nous !!!! » Eh bien,  l’arrière du « H » est dans le vrai ! C’est ce genre de message simple qu’il faut désormais faire passer.  Lundi, c’est un vrai combat sans dérobade autorisée qui attend l’équipe de France. Les statistiques et autres schémas tactiques que seule l’Ecole Française des Entraîneurs est en droit de comprendre devront être laissées dans les tiroirs de la DTN. Les Allemands eux, ont déjà fait leur choix. Le match contre les Croates en est la preuve éclatante.



Les huitièmes de finale qui se déroulent lundi à Sarajevo dans deux salles différentes, sont désormais connus:

Salle de Skenderija

 

 

 

13h30

Allemagne-France

 

16h00

Tunisie-Croatie

 

18h30

Danemark-Suisse

 

21h00

Pays Bas-Serbie

Stade Olympique

 

 

 

13h30

Slovénie-Brésil

 

16h00

Hongrie-Espagne

 

18h30

Suède-Argentine

 

21h00

Egypte-Bosnie

Curiosités de fin de semaine

Si les Français réussissaient le tour de force de déposer l'Allemagne, les Bleuets seraient confrontés en quart de finale, au vainqueur de Espagne-Hongrie. Les champions d'Europe en titre, rien de moins... à moins que les Hongrois avancent masqués depuis le début du tournoi.

A noter que l'Espagne qui contre toute attente a été laminée par la Suède (27-37), ne termine pas 1ère de son groupe. Les champions d'Europe en titre laissent cet honneur aux Nordiques.

La Slovénie, comme l'Allemagne et la Suède terminent leur phase de groupe à 5 victoires et 10 points. Et si on avait tout simplement là, le podium de ce Mondial juniors 2013 ?



Au rayon des artilleurs, c'est un Congolais, Yannick Angao qui a le mieux réglé la mire sur la compétition avec 42 tirs à 62%, suivent le Koweiti Alghabaralli (41 tirs à 53%), le Français Hugo Descat (35 à 67%) et l'Argentin Pablo Simonet (34 à 57%).

Côté gardiens du temple, le Suisse Nikola Portner (notre photo) qui n'a pas été à son avantage ce samedi face au Qatar, tient le comptoir de... la banque (bien entendu) avec 69 arrêts à 38%, suivent le Russe Grushko (60 à 33%), le Néerlandais Ravensbergen (59 à 38%), le Hongrois Balogh (58 à 40%). Rémi Desbonnet est 6ème (52 à 32%).

Les recalés des 8èmes: Russie, Angola, Algérie, Qatar, Corée du sud, Congo, Chili et Koweit. Et dire que la France a failli se retrouver au milieu de cette éclectique assemblée !

Valero Rivera, le coach champion du Monde avec l'Espagne A en janvier dernier, est en Bosnie jusqu'à demain (notre photo ci-dessous). Non pas pour encourager la sélection ibérique mais tout simplement pour évaluer certains membres de l'équipe du Qatar juniors. L'Espagnol est rappelons-le patron de la sélection A de l'émirat et lors d'un prochain rassemblement qui aura lieu en août à Doha, il envisage de donner leur chance à sept des 16 joueurs retenus en Bosnie par Dragan Zovko. Malgré un ultime succès hier, face à la Suisse (29-27), ces mêmes juniors n'ont pas pu se qualifier pour les 8èmes.

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