Les vacances sont déjà derrière le PSG handball qui a entamé sa préparation à Coubertin avant de partir, jeudi pour un stage au Qatar. Cinq nouvelles recrues internationales dont Daniel Narcisse sont venues grossir les rangs d’une équipe qui cette saison, veut aller au-delà d’un titre national. Rien n’a commencé mais les ambitions sont déjà là.
Bronzés, détendus et surtout pressés de reprendre le chemin de l’entraînement après plus de sept semaines d’un repos bien mérité, c’est le sentiment qui anime depuis lundi, l’effectif du PSG handball. Dix-huit professionnels se sont retrouvés à Coubertin où ils doivent rester jusqu’à ce mercredi soir, avant un départ (jeudi aux aurores) vers Doha et un stage d’une semaine au Qatar. Sur les dix-huit joueurs, seize participent aux séances concoctées par Philippe Gardent et son adjoint Thierry Perreux. Mikkel Hansen et Zacharia N’Diaye sont à l’écart, entre les mains expertes de Christophe Dubois, le kiné du club qui s’emploie à la stabilisation de leur genou abimé. Opéré fin mai, le vice champion du Monde danois en termine avec sa convalescence, poche de glace après l’effort sur le genou, il est tout à fait serein et pense évoluer aux côtés de ses camarades dans les prochaines semaines. « Mikki va très bien, rassure Philippe Gardent, c’est tout simplement le protocole qui est ainsi, on ne doit pas prendre de risques, il a encore un petit travail à faire en terme de re-musculation et de proprioception mais nous ne sommes pas inquiets. Le boulot a été très bien fait, il sera ménagé dix à quinze jours et ensuite, il intègrera le jeu tout à fait naturellement.» Les nouveaux eux, n’ont pas besoin de chercher trop de repères pour s’installer. La plupart se connaisse soit pour avoir évolué ensemble, soit pour avoir été (le plus souvent) adversaire. « Depuis deux jours, confirme "Boule", on sent que eux aussi veulent rapidement trouver leur place. Ils se connaissent sans se connaître, certains n’ont jamais échangé longuement, nous en tenons compte en créant des formes de petits jeux où à moment donné, ils sont obligés de trouver des affinités. » Et déjà le géant Igor Vori rivalise en facéties avec Duggie Bojinovic. L’un est croate, l’autre serbe, ils parlent la même langue et savent comment détendre leurs coéquipiers.
Même si les séances sont soutenues, ces trois premiers jours passés à Coubertin, sont surtout une prise de contact, de quoi cimenter un groupe dans lequel cinq éléments (Melic, Narcisse, Vori, Gojun et Csaszar) viennent d’arriver. Les choses sérieuses commenceront dès le 1er entraînement à Doha. « Là c’était la phase plutôt tranquille, martèle le coach. Contrairement à l’an passé, nous disposons de 7 semaines de prépa. Il ne faut certainement pas être impatient, le travail physique et la mise en place tactique vont commencer au Qatar. On a déjà quelques idées en tête mais les surprises sont toujours possibles, un "mec" peut être à l’aise dans un domaine où on ne l’attendait pas forcément. » Cette saison, le PSG ne pourra pas se contenter uniquement d’une bonne tenue sur le sol national. Se succéder à lui-même en tête de la LNH fait partie bien entendu des objectifs, décrocher une coupe quelle qu’elle soit serait la bien venue et puis, il y a le plat de résistance, celui qui fait saliver tous les handballeurs de la vieille Europe, la Ligue des Champions. « On a bâti cet effectif pour mener de front toutes ces échéances, précise Gardent. Nous ne serons pas à l’abri des bobos çà et là, mais très sincèrement je ne vais pas me plaindre de connaître cette cadence-là ! Jouer tous les trois jours, c’est bon et l’an dernier, même si la saison s’est bien déroulée, avoir un match tous les dix jours apparaissait bien long. » Il manquera sans doute au club parisien une histoire en Ligue des Champions. Les joueurs talentueux sont présents mais il va falloir les mettre en ordre de bataille et sur les mêmes rails. C’est finalement ce qui parait le plus difficile dans la mise en route.
Daniel Narcisse totalement dans son élément
Parmi les cinq recrues du PSG cette saison, il en est une qui est particulièrement satisfaite d’avoir posé ses valises dans la capitale. En janvier 2013, le jour même où il était élu meilleur joueur mondial de l’année 2012, Daniel Narcisse a paraphé un contrat de deux ans. Après quatre belles saisons passées à Kiel où en 2011-2012, il a réalisé le triplé: Ligue des Champions – Championnat et Coupe d’Allemagne. "Toumout" retrouve le sol français, un club devenu très ambitieux et un entraîneur qui avait été le 1er à le diriger en 1998 lorsque le Réunionnais a débarqué à Chambéry.
Comment se passent ces 1ers jours au PSG ?
Super bien ! Je trouve peu à peu mes marques dans un groupe vraiment très sympa. Le seul truc, c’est que j’essaie de faire attention aux horaires car je ne connais pas du tout Paris et cela peut me jouer des tours.
A l’entraînement, on te retrouve souvent aux côtés d’Igor Vori…
Cela s’est fait comme cela, mais c’est vrai qu’on s’est beaucoup croisé lors des Kiel-Hambourg et en sélection pour les France-Croatie. Il y a beaucoup de respect entre nous donc cela ne nous pose aucun problème de partager de nombreux moments.
C’est une remise en question personnelle après 4 ans passés à Kiel ?
Je ne le dirais pas dans ces termes. J’aurais pu rester à Kiel mais j’avais envie de revivre une nouvelle aventure dans un club très ambitieux. La saison écoulée n’a pas été si évidente. Il n’y a pas eu de répit. Je ne voulais pas tomber dans un certain confort, Kiel voulait me prolonger, j’ai choisi Paris. Pour un autre projet. Une histoire est à construire et c’est excitant.
Les objectifs sont naturellement tournés vers les sommets ?
Il y a toujours la même motivation de ma part à jouer sur différents tableaux, j’y suis parvenu il y a deux ans en Allemagne mais une saison est très longue et les surprises multiples.
Les retrouvailles avec "Boule", c’est important ça aussi ?
C’est vrai qu’on se connait maintenant depuis longtemps ! Huit saisons à Chambéry sous sa direction, ça compte ! J’espère que ce sera un plus dans la relation avec le groupe. Quand tu es nouveau, c’est toujours difficile en début de saison. C’est beaucoup plus simple quand tu connais le coach. Et puis je n’arrive pas en terre inconnue, entre les joueurs de l’équipe de France, ceux que j’ai eus comme adversaires, l’amalgame est facile.
Tout va bien alors ?
Je ne vois pas pourquoi il en serait autrement (rires). Il y a de la qualité pour réussir. Etre dans les meilleurs d’Europe est un but. Nous allons tendre vers cela, même s’il faut se montrer patient.