Après une première journée compliquée pour Aragon, passé à la moulinette parisienne et pour Chambéry, battu par Dunkerque,mais en mal de joueurs et surtout de jeu, on s’attendait à une possible renonciation face aux deux armadas de l’Est que sont le HC Vardar et le MK Veszprém. Il n’en fut absolument rien !

Et si les Espagnols et les Français ont fini par s’incliner face aux rotations de leurs adversaires, longtemps ils auront fait déjouer leurs opposants et même pour Chambéry, auront mis la tête sous l’eau à un Veszprém un peu chafouin de se faire bousculer de la sorte par la jeunesse savoyarde.

Vardar se rode, Aragon se relève
L’entrée en jeu du nouvel épouvantail macédonien était très attendue dans cet EuroTournoi 2013, avec les dollars russes, le club de Skopje avait fait un recrutement tonitruant. Il fallait voir ce que tout cela pouvait donner sur le terrain.

Visiblement, le collectif est encore en plein rodage. Cela se sent surtout par le nombre impressionnant de rotations qu’aura fait Zoran Kastratovic pendant toute la partie. Alors en face, avec un effectif largement plus restreint, les choses étaient plus simples… Jouer le plus longtemps possible avec les forces présentes et surtout montrer plus de jeu que la veille, lors de la déroute face à Paris. Chose dite, chose faite ! Pendant vingt bonnes minutes, les feu-follets aragonais vont donner le tournis aux Golgoths macédoniens… Du Perez de Inestrosa partout, du Gomez Lite encore une fois étincelant dans les buts du BM, de la vitesse, de la prise de risque et en face une équipe qui peine à trouver la bonne carburation et les bonnes solutions. Tout cela va finir par se régler ! Les entrées de Nemjana Pribak, l’ancien Nantais, et la perle Alex Dushebaev allaient permettre au Vardar de faire un premier écart en fin de première période.

Mais cela ne faisait pas lâcher l’affaire aux hommes de Mariano Ortega ! Certes ils ne pouvaient revenir à hauteur de leurs adversaires mais jamais ils n’auront baissé les bras, seule la fatigue leur donnera le coup de grâce dans les 5 dernières minutes. Aragon finira dernier de la poule A, l’explication en haute altitude entre le Vardar et Paris aura bien lieu lors de la 3° journée, mais à l’évidence, les Macédoniens vont devoir largement hausser leur niveau si ils veulent résister à l’armada du Paris SG.

Chambéry renaît de ses cendres
La veille, le CSH avait balbutié son handball face à l’USDK ! Mis sur le compte des absences, les errements dans le jeu offensif avaient toutefois inquiété. Face à Veszprém et son incroyable pléiade de stars, la peur de les voir prendre une leçon était réelle, même dans les rangs du staff chambérien. Au final il n’en a rien été, tout au contraire et si les 7 buts d’écart semblent implacables, ils sont surtout à mettre au crédit d’un 6-0 sur les 8 dernières minutes du match, alors que le CSH était tout simplement à l’agonie physiquement.

Mais quel régal de voir le CSH dérouler son jeu offensif en première période. Les vertus défensives retrouvées et surtout un Cyril Dumoulin en pleine lumière, les hommes de Mario Cavalli pouvaient lâcher les chevaux en attaque ! Et ils ne se sont pas fait prier pour quasiment ridiculiser un des plus beaux effectifs européens sur la première mi-temps. Cédric Paty était sur un nuage à des kilomètres d’altitude, Kevynn Nyokas avait retrouvé ses jambes et son bras de feu, le jeune Antoine Blanc faisait beaucoup mieux que du bouchage de trou sur le poste d’arrière gauche et Veszprém voyait passer tout cela avec un air de ne rien y comprendre. Alors, pour contrer l’insolence savoyarde, les Magyars vont choisir de sortir un peu la boîte à tartines… Heureusement, les sanctions tombaient et Chambéry en profitait pour encore accroître son avantage, au point de mener de 6 buts à 5 minutes du terme de la première période. Il fallait que le MKB s’en remette à des coups d’éclats individuels pour qu’enfin il puisse réduire l’écart.

Le retour des vestiaires ne changeait pas grand-chose à la physionomie du match… Insolent de qualité de jeu et de réalisme face au gardien, Chambéry continuait à dominer les débats de la tête et des épaules. Pendant ce temps, Veszprém continuait encore à hausser le ton en défense, sachant pertinemment que le physique de la jeunesse savoyarde et aussi les nerfs allaient craquer à un moment ou à un autre. Spécialisés dans la poussette énergique lorsque le joueur est en suspension, les joueurs d’Antonio Ortega profitaient de quelques ballons lâchés dans le jeu pour se faire de plus en plus menaçants au score. De façon étonnante, c’est Edin Basic qui va craquer le premier ! Une poussette de trop et le dépositaire du jeu savoyard craquait et envoyait sa réponse directement à Chema Rodriguez. Résultat, rouge sec et plus de meneur et de leader dans l’attaque chambérienne. Mario Cavalli jouait quasiment avec les 2/3 de son équipe de N1 de la saison passée, mais cela tenait encore. Remi Feutrier jouait arrière gauche, Grégoire Detrez demi-centre, Queido Traoré jouait en N° 2 défensif, en bref on s’adaptait un peu à « l’arrache » mais Chambéry tenait encore bon via Paturel, Tritta et autre Marroux. Seulement, les rotations adverses vont finir par avoir raison de l’opiniâtreté du CSH. Les contre-attaques fusaient de partout, le CSH lâchait trop de ballons bêtement et la fin était même très cruelle pour Chambéry. De quoi se donner le sourire tout de même, car la qualité de jeu proposée pendant 40 minutes aura fait totalement oublier le match plus que moyen dans le domaine de la veille.