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Chambéry remporte le Trophée des Champions

LMSL

dimanche 8 septembre 2013 - © Yves Michel

 7 min 31 de lecture

Chambéry qui courait après un trophée depuis 2002 a remporté celui des Champions en battant Dunkerque en finale (23-21). Les Savoyards ont enfin obtenu leur revanche après deux finales perdues en deux ans face aux Nordistes, toutes compétitions confondues.  

De notre envoyé spécial à Sousse, Yves Michel

Et si Chambéry avait chassé tout simplement les tourments de la saison dernière et que débarrassée de l'exigence de la Ligue des Champions, l'équipe entraînée par Mario Cavalli repartait sur de nouvelles (bonnes) bases ? En l'espace d'un week-end et malgré une infirmerie copieusement garnie, cette formation alpine a donné de sacrées garanties en écartant le grandissime favori parisien du chemin vers la finale et en faisant plier, moins de 24 heures plus tard, Dunkerque qui commençait à devenir une bête noire bien encombrante.

Les Nordistes privés de quelques cadres et non des moindres (Siakam, Rambo, Nagy) ont complètement raté leur entrée en matière (0/3 à la 5ème puis 4/9, douze minutes plus tard) essuyant à plusieurs reprises, les contres adverses ou faisant preuve d'une incroyable maladresse à la finition des actions (beaucoup des ballons seront perdus au près). La douce musique savoyarde avec à la baguette un Edin Basic des grands jours (9 buts sur l'ensemble du match) commençait à endormir les protégés de Patrick Cazal. Le coach dunkerquois va recadrer tout son monde et les repositionnements pratiqués combinés au remplacement de Vincent Gérard par William Annotel vont produire leurs effets (10-10 à la 24ème). Dans cette fin de 1er acte, Dunkerque va pleinement profiter d'une double supériorité numérique pour se refaire une santé et prendre les commandes (11-13 à la pause).

La seconde période va être du même acabit que la première. A ceci près qu'elle va être plus hachée. A maintes reprises, l'excellente paire arbitrale Dentz-Reibel étant obligée de faire appel aux "serpilleros" en raison de l'humidité ambiante (38° dans la salle) et les risques trop importants de glissades. Les organismes étaient mis à rude épreuve et alors que tout le monde pensait que Chambéry allait payer les efforts de la veille face au PSG, avec en plus la séance de tirs au but, c'est finalement Dunkerque qui va retomber dans ses travers. «Je pense surtout que Chambéry a été plus posé et a su mieux doser le dernier geste, argumentait dépité, Bastien Lamon. Nous avons peut-être plus mal  gérer la fatigue qu’eux, on leur a fait aussi beaucoup de cadeau notamment dans les dix dernières minutes et ça, ce n'est pas normal. » Menés pendant le 1er quart d'heure de la 2ème période, les Savoyards grâce à quelques arrêts à ce moment très précis de l'inévitable Cyril Dumoulin vont revenir (19-19 à la 49ème). « On était tous un peu cuits, avouera le portier international. Mais on savait qu'il fallait tenir, aller chercher la victoire non pas sur le physique ou sur la fraîcheur mais tout simplement en étant plus rigoureux. » Et c'est cette qualité de jeu qui va permettre à Chambéry de terminer en trombe par un cinglant 0-4 et d'atteindre un rêve devenu inaccessible pendant onze ans (victoire en coupe de la Ligue en 2002). Quelques historiques du club (Benjamin Gille, Greg Detrez et Mario Cavalli) n'avaient pas besoin de se cacher pour écraser une petite larme. Leurs efforts après tant d'années-galères étaient enfin récompensés.  « Il faut se servir de ce Trophée pour souder le groupe. Aujourd'hui, on a des réponses. Il y a une grande différence entre savoir qu'on peut réaliser une perf et savoir qu'on l'a fait. Et en plus, cela a permis à des jeunes (Traoré, Blanc, Tritta, Diot) de prendre du temps de jeu. Chambéry compte sur son centre de formation et le prouve.» Et l'écrivain Cyril Dumoulin pourra rajouter de belles lignes aux pages d'un prochain "Billets de match". Le gardien de l'équipe de France a désormais une nouvelle belle histoire à raconter.

Olivier Marroux fait partie de ces individus qui ne gardent jamais la langue dans leur poche. L'aîné de la fratrie (son jeune frère Guillaume est revenu au club cette saison), reste toujours lucide dans ses analyses. Et cette finale, il l'a pleinement savourée même si son temps de jeu n'a pas été celui qu'il aurait pu souhaiter.

Qu'est ce qui a finalement fait la différence ?
Tout simplement, nous n'avons rien laché. Même quand on s'est retrouvé menés de 3 buts, on est resté concentrés sur notre plan de jeu. L'idée de départ, c'était de bien jouer au hand, de se faire plaisir, de donner tout notre coeur et nos tripes. La recette a fonctionné contre Paris, on a remis ça contre Dunkerque. On ne s'est jamais affolés. Il fallait rester rigoureux en attaque et hausser notre niveau en défense.

En demie, Dunkerque avait moins puisé dans ses ressources que vous ne l'avez fait contre Paris. Donc cela n'était pas qu'une question de fraîcheur...
Non, je ne pense pas.Ce qui a été déterminant, c'est qu'aujourd'hui notamment, quand on a fait appel à tout le monde, personne ne s'est dérobé. Les jeunes s'y sont mis et ont parfaitement rempli leur contrat.    
 
Deux finales perdues face à Dunkerque. Ici, le contexte était-il différent ?
Oui car cette fois, on n'avait rien à perdre. Personne ne nous avait placé dans la peau du favori, nous n'avons eu aucun complexe et on a su enchaîner deux gros matches.

Ca commençait à devenir pesant de trébucher toujours contre les mêmes ?
J'entame ma 3ème saison au club, je suis arrivé après Bercy et c'est vrai que pour les plus anciens, c'était difficile à porter. Ce soir, je pense à Benjamin, Cécé, Greg ou Cyril qui attendaient ce bonheur depuis dix ans. Ce Trophée ne qualifie à rien mais pour Chambéry, il a beaucoup de valeur. Ce week-end doit nous permettre d'entamer quelque chose de neuf. Il faut capitaliser là-dessus, garder ce bel état d'esprit et avoir l'envie de gagner encore plus.

Quatre cadres étaient restés à la maison...
La richesse du club est sans doute là. Quatre joueurs et non des moindres sont absents (Bertrand et Guillaume Gille, Damir Bicanic et Timothey N'Guessan) mais on vient d'avoir l'éclatante preuve que le centre de formation était présent, l'émulation doit continuer. Si les places sont chères, cela sera bénéfique pour le groupe.

Il faudra donc compter avec Chambéry en LNH ?
Avec l'équipe qu'on a, on peut réaliser de belles choses. Chambéry est toujours en vie. On ne va pas se laisser griser mais cela ne doit pas être un coup isolé. Ce dimanche soir, on va savourer ce Trophée mais dès mardi, on va se remettre au travail et préparer le déplacement à Cesson (match vendredi).



Le palmarès du Trophée des Champions à Sousse (Tunisie)

Finale:            Chambéry - Dunkerque                    23-21  (11-13)
3ème place:   PSG Handball - Montpellier (CF)        45-27  (20-14)

Les jeunes pousses du centre de formation de Montpellier n'ont pas fait le poids face à l'armada parisienne (défaite de 18 buts). Arthur Anquetil (en photo) et ses partenaires qui pour la grande majorité, évolueront dans quelques jours en championnat de Nationale 1, ont tenu vingt bonnes minutes avant que Fahrudin Melic imprime le bon tempo (le Monténégrin a inscrit 16 buts !). Les Minots se rappelleront qu'ils ont mené face aux champions de France en titre (6-9 à la 13ème minute) et conserveront un sacré souvenir de cette escapade tunisienne. « On a emmagasiné de l’expérience, reconnaissait timidement l’ailier gauche d'à peine 18 ans (il les a eus fin juillet). On a vu ce qu’était le haut niveau, cela nous a vraiment enrichis. On a su au dernier moment qu’on allait venir, on ne s’est pas affolés. On a véritablement savouré. » A n'en pas douter, le fils de Frédéric Anquetil (patron de la réserve de Montpellier), devrait d'ici deux ou trois ans, inscrire son nom sur les feuilles de LNH. 


Chambéry remporte le Trophée des Champions  

LMSL

dimanche 8 septembre 2013 - © Yves Michel

 7 min 31 de lecture

Chambéry qui courait après un trophée depuis 2002 a remporté celui des Champions en battant Dunkerque en finale (23-21). Les Savoyards ont enfin obtenu leur revanche après deux finales perdues en deux ans face aux Nordistes, toutes compétitions confondues.  

De notre envoyé spécial à Sousse, Yves Michel

Et si Chambéry avait chassé tout simplement les tourments de la saison dernière et que débarrassée de l'exigence de la Ligue des Champions, l'équipe entraînée par Mario Cavalli repartait sur de nouvelles (bonnes) bases ? En l'espace d'un week-end et malgré une infirmerie copieusement garnie, cette formation alpine a donné de sacrées garanties en écartant le grandissime favori parisien du chemin vers la finale et en faisant plier, moins de 24 heures plus tard, Dunkerque qui commençait à devenir une bête noire bien encombrante.

Les Nordistes privés de quelques cadres et non des moindres (Siakam, Rambo, Nagy) ont complètement raté leur entrée en matière (0/3 à la 5ème puis 4/9, douze minutes plus tard) essuyant à plusieurs reprises, les contres adverses ou faisant preuve d'une incroyable maladresse à la finition des actions (beaucoup des ballons seront perdus au près). La douce musique savoyarde avec à la baguette un Edin Basic des grands jours (9 buts sur l'ensemble du match) commençait à endormir les protégés de Patrick Cazal. Le coach dunkerquois va recadrer tout son monde et les repositionnements pratiqués combinés au remplacement de Vincent Gérard par William Annotel vont produire leurs effets (10-10 à la 24ème). Dans cette fin de 1er acte, Dunkerque va pleinement profiter d'une double supériorité numérique pour se refaire une santé et prendre les commandes (11-13 à la pause).

La seconde période va être du même acabit que la première. A ceci près qu'elle va être plus hachée. A maintes reprises, l'excellente paire arbitrale Dentz-Reibel étant obligée de faire appel aux "serpilleros" en raison de l'humidité ambiante (38° dans la salle) et les risques trop importants de glissades. Les organismes étaient mis à rude épreuve et alors que tout le monde pensait que Chambéry allait payer les efforts de la veille face au PSG, avec en plus la séance de tirs au but, c'est finalement Dunkerque qui va retomber dans ses travers. «Je pense surtout que Chambéry a été plus posé et a su mieux doser le dernier geste, argumentait dépité, Bastien Lamon. Nous avons peut-être plus mal  gérer la fatigue qu’eux, on leur a fait aussi beaucoup de cadeau notamment dans les dix dernières minutes et ça, ce n'est pas normal. » Menés pendant le 1er quart d'heure de la 2ème période, les Savoyards grâce à quelques arrêts à ce moment très précis de l'inévitable Cyril Dumoulin vont revenir (19-19 à la 49ème). « On était tous un peu cuits, avouera le portier international. Mais on savait qu'il fallait tenir, aller chercher la victoire non pas sur le physique ou sur la fraîcheur mais tout simplement en étant plus rigoureux. » Et c'est cette qualité de jeu qui va permettre à Chambéry de terminer en trombe par un cinglant 0-4 et d'atteindre un rêve devenu inaccessible pendant onze ans (victoire en coupe de la Ligue en 2002). Quelques historiques du club (Benjamin Gille, Greg Detrez et Mario Cavalli) n'avaient pas besoin de se cacher pour écraser une petite larme. Leurs efforts après tant d'années-galères étaient enfin récompensés.  « Il faut se servir de ce Trophée pour souder le groupe. Aujourd'hui, on a des réponses. Il y a une grande différence entre savoir qu'on peut réaliser une perf et savoir qu'on l'a fait. Et en plus, cela a permis à des jeunes (Traoré, Blanc, Tritta, Diot) de prendre du temps de jeu. Chambéry compte sur son centre de formation et le prouve.» Et l'écrivain Cyril Dumoulin pourra rajouter de belles lignes aux pages d'un prochain "Billets de match". Le gardien de l'équipe de France a désormais une nouvelle belle histoire à raconter.

Olivier Marroux fait partie de ces individus qui ne gardent jamais la langue dans leur poche. L'aîné de la fratrie (son jeune frère Guillaume est revenu au club cette saison), reste toujours lucide dans ses analyses. Et cette finale, il l'a pleinement savourée même si son temps de jeu n'a pas été celui qu'il aurait pu souhaiter.

Qu'est ce qui a finalement fait la différence ?
Tout simplement, nous n'avons rien laché. Même quand on s'est retrouvé menés de 3 buts, on est resté concentrés sur notre plan de jeu. L'idée de départ, c'était de bien jouer au hand, de se faire plaisir, de donner tout notre coeur et nos tripes. La recette a fonctionné contre Paris, on a remis ça contre Dunkerque. On ne s'est jamais affolés. Il fallait rester rigoureux en attaque et hausser notre niveau en défense.

En demie, Dunkerque avait moins puisé dans ses ressources que vous ne l'avez fait contre Paris. Donc cela n'était pas qu'une question de fraîcheur...
Non, je ne pense pas.Ce qui a été déterminant, c'est qu'aujourd'hui notamment, quand on a fait appel à tout le monde, personne ne s'est dérobé. Les jeunes s'y sont mis et ont parfaitement rempli leur contrat.    
 
Deux finales perdues face à Dunkerque. Ici, le contexte était-il différent ?
Oui car cette fois, on n'avait rien à perdre. Personne ne nous avait placé dans la peau du favori, nous n'avons eu aucun complexe et on a su enchaîner deux gros matches.

Ca commençait à devenir pesant de trébucher toujours contre les mêmes ?
J'entame ma 3ème saison au club, je suis arrivé après Bercy et c'est vrai que pour les plus anciens, c'était difficile à porter. Ce soir, je pense à Benjamin, Cécé, Greg ou Cyril qui attendaient ce bonheur depuis dix ans. Ce Trophée ne qualifie à rien mais pour Chambéry, il a beaucoup de valeur. Ce week-end doit nous permettre d'entamer quelque chose de neuf. Il faut capitaliser là-dessus, garder ce bel état d'esprit et avoir l'envie de gagner encore plus.

Quatre cadres étaient restés à la maison...
La richesse du club est sans doute là. Quatre joueurs et non des moindres sont absents (Bertrand et Guillaume Gille, Damir Bicanic et Timothey N'Guessan) mais on vient d'avoir l'éclatante preuve que le centre de formation était présent, l'émulation doit continuer. Si les places sont chères, cela sera bénéfique pour le groupe.

Il faudra donc compter avec Chambéry en LNH ?
Avec l'équipe qu'on a, on peut réaliser de belles choses. Chambéry est toujours en vie. On ne va pas se laisser griser mais cela ne doit pas être un coup isolé. Ce dimanche soir, on va savourer ce Trophée mais dès mardi, on va se remettre au travail et préparer le déplacement à Cesson (match vendredi).



Le palmarès du Trophée des Champions à Sousse (Tunisie)

Finale:            Chambéry - Dunkerque                    23-21  (11-13)
3ème place:   PSG Handball - Montpellier (CF)        45-27  (20-14)

Les jeunes pousses du centre de formation de Montpellier n'ont pas fait le poids face à l'armada parisienne (défaite de 18 buts). Arthur Anquetil (en photo) et ses partenaires qui pour la grande majorité, évolueront dans quelques jours en championnat de Nationale 1, ont tenu vingt bonnes minutes avant que Fahrudin Melic imprime le bon tempo (le Monténégrin a inscrit 16 buts !). Les Minots se rappelleront qu'ils ont mené face aux champions de France en titre (6-9 à la 13ème minute) et conserveront un sacré souvenir de cette escapade tunisienne. « On a emmagasiné de l’expérience, reconnaissait timidement l’ailier gauche d'à peine 18 ans (il les a eus fin juillet). On a vu ce qu’était le haut niveau, cela nous a vraiment enrichis. On a su au dernier moment qu’on allait venir, on ne s’est pas affolés. On a véritablement savouré. » A n'en pas douter, le fils de Frédéric Anquetil (patron de la réserve de Montpellier), devrait d'ici deux ou trois ans, inscrire son nom sur les feuilles de LNH. 


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