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LNH: Kévin Mesnard, intérimaire de luxe à Montpellier

LMSL

lundi 21 octobre 2013 - © Yves Michel

 4 min 43 de lecture

Pur produit du centre de formation de Montpellier, Kévin Mesnard a tenu crânement sa place dimanche à Sélestat. En attendant le retour dans les buts de Thierry Omeyer et vraisemblablement jeudi, de Mickaël Robin, le jeune portier a joué aux côtés d'Arnaud Siffert, les intérimaires de luxe. Et il y a pris goût.

Montpellier va mieux. Après deux défaites consécutives (à Paris et face à Cesson), l'équipe a redressé la barre en allant s’imposer très largement à Sélestat (24-41). Depuis un an, le MAHB n’est pas épargné par les coups durs. La blessure pour une longue durée de Thierry Omeyer est le dernier en date. Arnaud Siffert arrivé pour déjà pallier l’absence de Mickaël Robin (blessé cet été suite à un accident de la circulation et qui a fait son retour samedi avec la réserve à Rodez) a tout naturellement enfilé le costume de gardien n°1.

Dans le sillage de l’ancien nantais, Patrice Canayer a accordé toute sa confiance à Kévin Mesnard, né à Strasbourg en janvier 1993 et tombé dans la marmite du handball  montpelliérain dès l’âge de 8 ans. « En fait, j’ai toujours fait beaucoup de sport, raconte l’intéressé, j’ai même commencé par le basket. A trois ans, je participais déjà à des stages multisports. C’est d’ailleurs à cette occasion que j’ai été repéré par  Jérôme Diaz, le responsable des jeunes au MAHB. Et comme mon grand frère faisait du hand, je m’y suis mis à mon tour. » Pour ses débuts sur le parquet, Kévin assimile tous les enclenchements, observe ce qui se passe autour de lui, s’essaye à presque tous les postes mais très vite, son choix s’oriente vers l’extrémité du 40x20. Ses qualités morphologiques (1.92 m) le prédisposent à enfiler les gants, il devient donc gardien de buts. Les années passent, le centre de formation de Montpellier lui ouvre ses portes et le voilà dans l’antichambre du club le plus en vue du moment. « Je n’ai pas choisi la facilité car plus qu’ailleurs, la concurrence est rude surtout sur ce poste-là. Mais quand on est au sein d’une telle structure, on mesure la chance qu’on peut avoir. » Ses compagnons d’apprentissage s’appellent Gutfreund, Zerbib, Bonnefond et… Desbonnet. « Avec Rémi, on se connait depuis les moins de 18. Comme moi, il est de la région. On était sur le même poste et naturellement, il y a eu une saine émulation entre nous. On n’a pas du tout le même tempérament et le même style de jeu mais on nous a souvent dit qu’on était complémentaire. L’année dernière, il a réussi à faire de bonnes performances avec l’équipe 1, il s’est fait remarquer et c’est logique qu’il ait signé pro à Nîmes. » La concurrence entre les deux hommes prend racines en club mais se poursuit en sélection juniors. Mais toujours, Kévin, l’introverti vit dans l’ombre de Rémi, la boule de feu (côte à côte sur la photo ci-dessous).



Lors du dernier Mondial en Bosnie, Kévin Mesnard fait enfin partie de la liste des 19 mais en tant que… 3ème gardien. Desbonnet est devant, le Raphaélois Alexandre Demaille, entre les deux. « Je me suis retrouvé dans les tribunes et plus les jours passaient, moins je voyais de possibilités de me retrouver sur le terrain. C’est très perturbant d’assister à un truc auquel tu pourrais participer. J’en étais presque devenu rancunier. » L’équipe de France s’incline en demi-finale face aux futurs champions du Monde suédois et dispute la rencontre pour la médaille de bronze face à la Croatie. Et là, coup de théâtre, la patience est récompensée, Kévin Mesnard figure sur la feuille de match. « J’ai été informé la veille et je dois avouer que pour moi, c’était une belle surprise. D’autant que l’entraîneur me fait débuter. Bien-sûr il y avait un certain stress mais j’avais tellement d’envie que je suis entré très rapidement dans le vif du sujet. » Le gardien tricolore multiplie les arrêts, dégoûte les Croates et la France monte sur le podium. De retour à Montpellier, le quotidien du centre de formation et de la Nationale 1 reprend ses droits. « Je sais où se trouve ma place. Avec Titi, Mickaël et ensuite Arnaud, il  était évident que tout espoir d’évoluer en D1 s’éloignait ou du moins se réduisait. » Et c’est encore une fois un concours de circonstances qui fait que le jeune aspirant est sollicité au plus haut niveau, au Trophée des Champions en Tunisie où Patrice Canayer fait le déplacement avec la réserve et la semaine dernière après la blessure de Thierry Omeyer.



Appelé à la rescousse, Kévin est du voyage à Sélestat et une fois le score acquis, il peut totalement s’exprimer (3 arrêts sur 6 tirs). « Cet emploi d’intérimaire me convient très bien. Je bosse dur, je veux répondre présent lorsque Patrice a besoin de moi. Mickaël va revenir, Titi aussi, mais sincèrement le simple fait d’être au contact des trois me fait beaucoup progresser. C’est vraiment génial de pouvoir s’entraîner avec eux. » Désormais en licence Staps, celui qui aurait pu se retrouver ingénieur (l’an dernier il a tenté l’école polytechnique de Montpellier) rêve d’un avenir tout tracé dans le handball. Devenir professionnel sera la prochaine étape. Avant cela, Kévin Mesnard espère avoir l’opportunité de réapparaître en Division 1 sous le maillot de Montpellier.  Peut-être dès jeudi à l’Arena face à Chambéry ? « Si j’ai la chance de jouer, je vais tout donner sans me mettre la pression. » Si ce n'est pas l'Arena contre les Savoyards, ce sera tout simplement Bougnol, samedi contre Martigues en Nationale 1.

LNH: Kévin Mesnard, intérimaire de luxe à Montpellier 

LMSL

lundi 21 octobre 2013 - © Yves Michel

 4 min 43 de lecture

Pur produit du centre de formation de Montpellier, Kévin Mesnard a tenu crânement sa place dimanche à Sélestat. En attendant le retour dans les buts de Thierry Omeyer et vraisemblablement jeudi, de Mickaël Robin, le jeune portier a joué aux côtés d'Arnaud Siffert, les intérimaires de luxe. Et il y a pris goût.

Montpellier va mieux. Après deux défaites consécutives (à Paris et face à Cesson), l'équipe a redressé la barre en allant s’imposer très largement à Sélestat (24-41). Depuis un an, le MAHB n’est pas épargné par les coups durs. La blessure pour une longue durée de Thierry Omeyer est le dernier en date. Arnaud Siffert arrivé pour déjà pallier l’absence de Mickaël Robin (blessé cet été suite à un accident de la circulation et qui a fait son retour samedi avec la réserve à Rodez) a tout naturellement enfilé le costume de gardien n°1.

Dans le sillage de l’ancien nantais, Patrice Canayer a accordé toute sa confiance à Kévin Mesnard, né à Strasbourg en janvier 1993 et tombé dans la marmite du handball  montpelliérain dès l’âge de 8 ans. « En fait, j’ai toujours fait beaucoup de sport, raconte l’intéressé, j’ai même commencé par le basket. A trois ans, je participais déjà à des stages multisports. C’est d’ailleurs à cette occasion que j’ai été repéré par  Jérôme Diaz, le responsable des jeunes au MAHB. Et comme mon grand frère faisait du hand, je m’y suis mis à mon tour. » Pour ses débuts sur le parquet, Kévin assimile tous les enclenchements, observe ce qui se passe autour de lui, s’essaye à presque tous les postes mais très vite, son choix s’oriente vers l’extrémité du 40x20. Ses qualités morphologiques (1.92 m) le prédisposent à enfiler les gants, il devient donc gardien de buts. Les années passent, le centre de formation de Montpellier lui ouvre ses portes et le voilà dans l’antichambre du club le plus en vue du moment. « Je n’ai pas choisi la facilité car plus qu’ailleurs, la concurrence est rude surtout sur ce poste-là. Mais quand on est au sein d’une telle structure, on mesure la chance qu’on peut avoir. » Ses compagnons d’apprentissage s’appellent Gutfreund, Zerbib, Bonnefond et… Desbonnet. « Avec Rémi, on se connait depuis les moins de 18. Comme moi, il est de la région. On était sur le même poste et naturellement, il y a eu une saine émulation entre nous. On n’a pas du tout le même tempérament et le même style de jeu mais on nous a souvent dit qu’on était complémentaire. L’année dernière, il a réussi à faire de bonnes performances avec l’équipe 1, il s’est fait remarquer et c’est logique qu’il ait signé pro à Nîmes. » La concurrence entre les deux hommes prend racines en club mais se poursuit en sélection juniors. Mais toujours, Kévin, l’introverti vit dans l’ombre de Rémi, la boule de feu (côte à côte sur la photo ci-dessous).



Lors du dernier Mondial en Bosnie, Kévin Mesnard fait enfin partie de la liste des 19 mais en tant que… 3ème gardien. Desbonnet est devant, le Raphaélois Alexandre Demaille, entre les deux. « Je me suis retrouvé dans les tribunes et plus les jours passaient, moins je voyais de possibilités de me retrouver sur le terrain. C’est très perturbant d’assister à un truc auquel tu pourrais participer. J’en étais presque devenu rancunier. » L’équipe de France s’incline en demi-finale face aux futurs champions du Monde suédois et dispute la rencontre pour la médaille de bronze face à la Croatie. Et là, coup de théâtre, la patience est récompensée, Kévin Mesnard figure sur la feuille de match. « J’ai été informé la veille et je dois avouer que pour moi, c’était une belle surprise. D’autant que l’entraîneur me fait débuter. Bien-sûr il y avait un certain stress mais j’avais tellement d’envie que je suis entré très rapidement dans le vif du sujet. » Le gardien tricolore multiplie les arrêts, dégoûte les Croates et la France monte sur le podium. De retour à Montpellier, le quotidien du centre de formation et de la Nationale 1 reprend ses droits. « Je sais où se trouve ma place. Avec Titi, Mickaël et ensuite Arnaud, il  était évident que tout espoir d’évoluer en D1 s’éloignait ou du moins se réduisait. » Et c’est encore une fois un concours de circonstances qui fait que le jeune aspirant est sollicité au plus haut niveau, au Trophée des Champions en Tunisie où Patrice Canayer fait le déplacement avec la réserve et la semaine dernière après la blessure de Thierry Omeyer.



Appelé à la rescousse, Kévin est du voyage à Sélestat et une fois le score acquis, il peut totalement s’exprimer (3 arrêts sur 6 tirs). « Cet emploi d’intérimaire me convient très bien. Je bosse dur, je veux répondre présent lorsque Patrice a besoin de moi. Mickaël va revenir, Titi aussi, mais sincèrement le simple fait d’être au contact des trois me fait beaucoup progresser. C’est vraiment génial de pouvoir s’entraîner avec eux. » Désormais en licence Staps, celui qui aurait pu se retrouver ingénieur (l’an dernier il a tenté l’école polytechnique de Montpellier) rêve d’un avenir tout tracé dans le handball. Devenir professionnel sera la prochaine étape. Avant cela, Kévin Mesnard espère avoir l’opportunité de réapparaître en Division 1 sous le maillot de Montpellier.  Peut-être dès jeudi à l’Arena face à Chambéry ? « Si j’ai la chance de jouer, je vais tout donner sans me mettre la pression. » Si ce n'est pas l'Arena contre les Savoyards, ce sera tout simplement Bougnol, samedi contre Martigues en Nationale 1.

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