Eliminatoires de l’Euro 2014. L’équipe de France démarre sa
nouvelle histoire, jeudi soir, face à la Slovaquie, pour le premier
match des éliminatoires de l’Euro 2014 (Croatie et Hongrie), avant de se
déplacer en Finlande dimanche. Avec une équipe rajeunie et six
nouvelles têtes, le staff, désormais chapeauté par Alain Portes, espère
poser les bases de son projet de jeu. Présentation des premières
actrices de cette nouvelle ère.
C’est jeudi soir, à 19h15, qu’une
page qui a déjà commencé à se soulever avec le vent du changement se
tournera définitivement. Après quinze années sous le commandement
d’Olivier Krumbholz, qui aura « fait le boulot » jusqu’au bout en
qualifiant son équipe pour le Mondial serbe, l’équipe de France nouvelle
arrive. A commencer par un staff flambant neuf mais néanmoins
expérimenté, sous la tutelle d’Alain Portes, sélectionneur de la Tunisie
ces quatre dernières années. Mais aussi, et surtout, quelques nouvelles
têtes.
Pour sa première liste, « à laquelle [il a] beaucoup
réfléchi », Alain Portes n’a pas hésité à faire appel à cinq puis six
nouvelles joueuses. En raison des blessures, mais pas seulement. Sans
remettre en cause les statuts au sein du groupe France, le sélectionneur
veut insuffler une nouvelle dynamique en s’appuyant sur des potentiels
qu’il pense capables d’arriver au plus haut niveau, comme il avait pu le
faire avec la Tunisie. Présentation de ces six nouvelles qui auront
leur carte à jouer jeudi (face à la Slovaquie) puis en Finlande pour les
premiers matches des éliminatoires à l’Euro 2014.
Dounia Abdourahim (Toulon, demi-centre/arrière, 21 ans)
Elle
est la révélation de ce début de saison. Si le club de Toulon se montre
aussi régulier depuis le départ, il le doit en partie à Dounia
Abdourahim. Arrière droite (droitière) de formation, elle a été
reconvertie demi-centre par Thierry Vincent, son entraîneur. Et avec
succès : 4 buts contre Nantes, 7 face à Metz et une belle capacité à
faire jouer des arrières. Avec la blessure d’Allison Pineau, Abdourahim
aura sa chance durant ces deux matches.
L’avis de Thierry Vincent,
son entraîneur à Toulon : Je l’ai replacée demi-centre cette saison car
ce n’était pas facile pour elle à droite et je crois que c’est une très
bonne idée. Elle est très intéressante. Elle a des qualités
athlétiques, défend bien, s’engage fort vers le but. Elle a pu bien
travailler la saison passée avec toutes les blessures que nous avons
eues et elle en bénéficie aujourd’hui.
Lesly Briémant (Issy-Paris, ailière droite, 22 ans)
Blandine
Dancette blessée, Alain Portes cherchait une seconde ailière droite
pour tourner avec Audrey Deroin. Son choix s’est presque naturellement
porté sur Lesly Briémant, qui brille depuis septembre avec son club
d’Issy-Paris où elle évolue… au poste d’arrière ! Le stage doit
permettre à la joueuse formée à Noisy-le-Grand et passée par Le Havre de
retrouver ses automatismes – et son coup de poignet – à l’aile. Avec
l’envie de croquer dans la moindre opportunité.
Lesly Briémant :
Le coach a expliqué son projet de jeu dès le premier jour. Maintenant,
je profite d’être là pour travailler. C’est bien d’être en équipe de
France mais j’ai envie de montrer qu’on a eu raison de me faire
confiance. Il faut travailler pour y rester. On pense d’abord aux deux
matches qui arrivent, pas encore au Mondial. Ca se passe très bien dans
le groupe, on se connaît toutes plus ou moins et c’est plus facile pour
s’intégrer.
Manon Houette (Fleury-Loiret, ailière gauche, 21 ans) (photo de tête)
Cinq
au départ, les bleues de l’équipe de France sont finalement six depuis
la convocation de Manon Houette samedi dernier. L’incertitude autour de
la santé de Siraba Dembélé (qui tiendra sa place jeudi) a incité Portes à
appeler l’ailière gauche qui ne cesse d’épater depuis plus d’un an.
Elue meilleure espoir de la saison dernière, Houette avait surtout à
cœur de confirmer cette année avec Fleury. Avec 6 buts par match depuis
le début de saison, la Fleuryssoise fait même mieux, d’où sa
convocation aux côtés des pointures Baudouin et Dembélé. Troisième
joueuse à son poste, elle est la moins bien lotie des nouvelles.
Manon
Houette : C’est dur d’y croire quand je vois toutes les très bonnes
joueuses qui sont à mon poste. Et vu que Siraba (Dembélé) n’est pas
blessée, je ne suis pas là comme remplaçante. Il y a beaucoup de jeunes
joueuses, un nouveau staff, c’est parfait d’arriver maintenant dans
cette équipe. Je prends les choses petit à petit, j’ai encore du mal à
me projeter vers la suite. Le but est de faire un bon stage, de bien
évoluer dans cette équipe et on verra ensuite.
Astride N’Gouan (Issy-Paris, pivot, 22 ans)
Peut-être
celle qui était le moins attendue dans cette liste, Astride N’Gouan se
voit récompensée de son excellent début de saison avec Issy-Paris. Dans
le Top 10 des joueuses les plus adroites de la Ligue (70% de réussite),
la pivot a séduit par son profil différent des autres (1,87 m) et ses
mains si sûres au moment de saisir la balle. Elle a même été préférée à
la Havraise Laurissa Landre, très bonne depuis le début de saison.
Surtout là pour apprendre avec Julie Goiorani et Nina Kanto, N’Gouan
pourrait être une belle promesse pour les mois à venir.
Astride
N’Gouan : J’ai été très contente et surprise d’apprendre ma sélection.
Je savais que les entraîneurs regardaient beaucoup de joueuses du
championnat mais je ne pensais pas moi. Le staff parle beaucoup aux
jeunes, nous motive, dit qu’il compte sur nous, que tout le monde aura
sa chance. J’ai des filles très connues à mon poste, j’apprends au
milieu de tout ce monde. J’espère continuer ma progression et rester,
mais pour le moment on se concentre sur les qualifications. Les coaches
sont à l’écoute, les filles nous ont mis à l’aise, tout se passe
vraiment bien.
Estelle Nze Minko (Nantes, demi-centre, 22 ans)
En
passant de Nîmes au promu Nantes cet été, Estelle Nze Minko a pris des
risques. Si le début de saison de son équipe a été compliqué (1 victoire
en 7 matches), la demi-centre a surnagé, au point de squatter tous les
meilleurs classements de la Ligue : 9e marqueuse (5,3 buts par match) et
même 2e si on ne compte pas les pénaltys, 4e aux interceptions,
précieuse passeuse. Bref, une valeur sûre, à seulement 22 ans, pour sa
cinquième saison dans l’élite. Elle aussi pourra profiter de l’absence
de Pineau pour se montrer.
Estelle Nze Minko : Je suis hyper
motivée et pressée d’y être pour de bon. C’est une super opportunité
pour nous, alors qu'il y avait peu de jeunes avant. Les entraîneurs montrent
qu’ils ont confiance en nous, qu’on n’est pas là que pour boucher les
trous. Je vais en profiter et on verra après pour les prochaines
échéances.
Grace Zaadi (Metz, arrière/demi-centre, 20 ans)
Comme
Dounia Abdourahim, Grace Zaadi a explosé cette saison en changeant de
poste. Reconvertie demi-centre par Sandor Rac du fait de l’absence
d’Andryushina, la vice-championne du monde junior 2012 (avec Abdourahim et
Houette) a étoffé son jeu en ajoutant la passe à sa capacité à marquer
(4,7 buts par match cette saison encore). Comme N’Gouan, la benjamine du
groupe y va pour apprendre.
Grace Zaadi : J’étais très contente
d’apprendre ma sélection, je ne m’y attendais pas. Maintenant je suis
impatiente d’y être. Le maillot bleu représente la France, c’est une
fierté pour moi. Je suis forcément là pour découvrir le contexte
international mais j’espère saisir ma chance. Forcément, je rêve du
Mondial mais on va d’abord se concentrer sur les qualifications de
l’Euro 2014.
France – Slovaquie
1° match des éliminatoires pour l’Euro 2014
Lieu :
Kindarena de Rouen
Date :
Jeudi 24 octobre (19h15)
Arbitres et délégué (D) :
Alexandra Laurell et Natasha Engberg (SUE)
Frédéric Rudin (SUI) (D)