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EDF masc. : Kentin Mahé a appris la patience

International

jeudi 31 octobre 2013 - © Yves Michel

 5 min 42 de lecture

Depuis lundi, Kentin Mahé a retrouvé l'équipe de France avec un plaisir non dissimulé. Le joueur impulsif qu'il était à ses débuts, a canalisé son énergie et surtout a su se montrer patient. Le fils de "Kalou" veut surtout profiter du temps présent. Comme ce week-end avec les Bleus en Norvège à l'occasion de la Golden Cup.

Des vingt joueurs de l’Equipe de France qui participent dès ce vendredi à Oslo à la 1ère Golden Cup masculine (avec la Norvège, le Danemark et la Croatie), Kentin Mahé est le seul  à évoluer en Bundesliga. Et cela ne date pas d’hier puisqu’en 2000, il avait suivi le mouvement familial au-delà du Rhin. A l’époque, Pascal son père (297 sélections chez les Bleus, un titre mondial en 95, deux fois champion de France) terminait une carrière déjà très bien remplie de joueur à Dormagen. Passé par les sélections nationales jeunes et juniors, le fils de Kalou a progressé dans les divers clubs où il s’est arrêté, à Dormagen (2000-2011), Gummersbach (2011-2013) et depuis cet été, à Hambourg, le tenant de la Ligue des Champions.  De retour dans une formation tricolore après une grave blessure qui l’a privé de la préparation et pourquoi pas, du Mondial espagnol, Kentin Mahé veut rattraper le temps perdu et surtout ouvrir son palmarès.

Hambourg, c’est le lieu idéal pour étoffer ce palmarès…
Je suis un peu jaloux des gars qui à mon âge, avaient déjà gagné une Champions League ou un titre national. Mais cela ne vient pas en claquant des doigts, il faut être patient. En équipe de France, c’est pareil.  J’arrive sur la pointe des pieds mais j’ai comme tous les autres, le désir d’apporter ma contribution et être régulièrement sélectionné.

Depuis plus de 13 ans, tu évolues en Allemagne et tu es français…
Je te vois venir... Si la question c’est, pourquoi je ne reviens pas... c’est tout simplement parce que je me sens bien en Allemagne, que c’est là-bas que je me suis construit et que je continue à progresser au niveau du hand.

L’Allemagne, c’est aussi l’assurance de jouer devant des salles bien garnies
Avec Hambourg, nous sommes à 8000 de moyenne. Il y a une véritable culture du handball. Celui qui vient au match, y va en tant que supporter et pas comme spectateur. En Allemagne, tout le monde participe, c’est ce qui diffère avec la France. Mais c’est vrai, c’est grisant. Contre Kiel par exemple, on a joué devant plus de 11 000 personnes.

Tu es donc dans ton élément…
Tout jeune, je me voyais déjà dans un grand club (sourires). J’ai signé cette année à Hambourg. Mes rêves commencent à se réaliser. Je dois reconnaître que je suis bien entouré. Par mes parents et mon père surtout, mon conseiller  "Zouzou" Houlet et mon agent Andrej Golic. De Dormagen à maintenant avec les deux saisons à Gummersbach, j’ai passé des paliers importants. Mais il me reste encore à accomplir le plus important, ouvrir mon palmarès car je n’ai encore rien gagné.

Mais à quel poste ? Demi-centre où tu es attendu chez les Bleus ou ailier gauche, comme à Hambourg ?
Je me pose cette question depuis quelques temps. A Gummersbach, j’ai commencé ailier gauche, j’ai terminé demi-centre. A Hambourg, depuis cet été, je joue à l’aile. J’ai 22 ans, je n’ai pas encore toute l’expérience requise pour porter le jeu d’une équipe. J’en parle souvent avec Schwalb (l’entraîneur de Hambourg). La saison prochaine, après le départ de Duvnjak pour Kiel, il m’associera à Canellas, au centre de la base arrière.

En équipe de France, c’est un peu pareil… la concurrence est rude
C’est le moins qu’on puisse dire. Le sélectionneur s’appuie sur des joueurs cadres et fait appel à des jeunes comme moi. Avec notamment mes potes de la génération 90-91 (Pardin, Grébille, Porte, Afgour), on est là pour apprendre et emmagasiner toute l’expérience nécessaire.



Tu aurais eu plus de sélections si tu n’avais pas été blessé au mauvais moment…
C’est clair. J’ai vécu pendant un mois, la prépa des J.O mais je savais que les chances d’aller à Londres étaient minces. Ensuite, je me suis gravement blessé (fracture au niveau du tibia en novembre 2012 et bloqué jusqu'en février 2013) et j’ai raté pas mal de choses. Ça fait partie des aléas du sportif, il faut se relever et continuer à travailler.

Tu as désormais une belle page à écrire…
C’est une aventure qui dure depuis quelques années et quand tu en as la possibilité, tu saisis ta chance pour y prendre part. Il y a un renouvellement progressif de l’effectif, il faut se sentir concerné et montrer le plus possible de choses positives. J’ai un profond respect à l’égard des aînés mais je reste à l’affût par rapport au temps de jeu qui peut être proposé. Cela reste une grande chance de figurer parmi cette équipe.

Tu as de qui tenir...
Oui, de mon père qui m'a accompagné pendant tout ce temps.

Et qui a choisi de revenir en France pour entraîner Chartres (pro D2)...
Je suis vraiment impressionné. Il  se remet en question, chamboule son quotidien pour relever un nouveau défi. Il a saisi une opportunité qu’il attendait depuis longtemps. Le fait d’être éloigné ne me dérange pas plus que ça. Au contraire, ce sera plus intense quand on va se réunir. Ma mère notamment est très heureuse de retrouver la France.

Il ne manque plus que le fils prodigue..
Tu remets ça... Tu veux à tout prix que je joue en France !

On en reparle en 2016, à la fin du contrat avec Hambourg ?
On va dire cela. Je commence à peine avec ce club, j’ai encore le temps d’y penser. La France, c’est mon pays, je n’y ai jamais vraiment joué. Si un jour, je devais franchir la frontière, je ne me vois pas le faire pour une équipe qui ne dispute pas la Champions League.

Paris par exemple ?
Oui par exemple, ou Montpellier.

2016, il y aura aussi les Jeux de Rio...
Pour moi, c’est encore loin ! Il faut d’abord se qualifier pour les Jeux et ensuite, il faut gagner sa place. Dans l’immédiat, d’autres choses me préoccupent. Et c’est dès ce week-end avec la Golden League face à trois grosses nations.

La Golden League masculine

Compétition amicale créée en 2012 à l'initiative des Fédérations danoise, norvégienne et française, la Golden League est organisée chaque année, alternativement chez les femmes et les hommes, avec une étape dans chacun des trois pays organisateurs. La première édition, réservée aux sélections féminines, avait eu lieu en 2012-2013 avec une victoire finale de la France. 

1ère étape masculine en Norvège (Oslo)
ce vendredi:    Danemark - France puis Norvège - Croatie
samedi 2/11:    Croatie - Danemark puis Norvège - France
dimanche 3/11:    Norvège - Danemark puis France - Croatie

EDF masc. : Kentin Mahé a appris la patience  

International

jeudi 31 octobre 2013 - © Yves Michel

 5 min 42 de lecture

Depuis lundi, Kentin Mahé a retrouvé l'équipe de France avec un plaisir non dissimulé. Le joueur impulsif qu'il était à ses débuts, a canalisé son énergie et surtout a su se montrer patient. Le fils de "Kalou" veut surtout profiter du temps présent. Comme ce week-end avec les Bleus en Norvège à l'occasion de la Golden Cup.

Des vingt joueurs de l’Equipe de France qui participent dès ce vendredi à Oslo à la 1ère Golden Cup masculine (avec la Norvège, le Danemark et la Croatie), Kentin Mahé est le seul  à évoluer en Bundesliga. Et cela ne date pas d’hier puisqu’en 2000, il avait suivi le mouvement familial au-delà du Rhin. A l’époque, Pascal son père (297 sélections chez les Bleus, un titre mondial en 95, deux fois champion de France) terminait une carrière déjà très bien remplie de joueur à Dormagen. Passé par les sélections nationales jeunes et juniors, le fils de Kalou a progressé dans les divers clubs où il s’est arrêté, à Dormagen (2000-2011), Gummersbach (2011-2013) et depuis cet été, à Hambourg, le tenant de la Ligue des Champions.  De retour dans une formation tricolore après une grave blessure qui l’a privé de la préparation et pourquoi pas, du Mondial espagnol, Kentin Mahé veut rattraper le temps perdu et surtout ouvrir son palmarès.

Hambourg, c’est le lieu idéal pour étoffer ce palmarès…
Je suis un peu jaloux des gars qui à mon âge, avaient déjà gagné une Champions League ou un titre national. Mais cela ne vient pas en claquant des doigts, il faut être patient. En équipe de France, c’est pareil.  J’arrive sur la pointe des pieds mais j’ai comme tous les autres, le désir d’apporter ma contribution et être régulièrement sélectionné.

Depuis plus de 13 ans, tu évolues en Allemagne et tu es français…
Je te vois venir... Si la question c’est, pourquoi je ne reviens pas... c’est tout simplement parce que je me sens bien en Allemagne, que c’est là-bas que je me suis construit et que je continue à progresser au niveau du hand.

L’Allemagne, c’est aussi l’assurance de jouer devant des salles bien garnies
Avec Hambourg, nous sommes à 8000 de moyenne. Il y a une véritable culture du handball. Celui qui vient au match, y va en tant que supporter et pas comme spectateur. En Allemagne, tout le monde participe, c’est ce qui diffère avec la France. Mais c’est vrai, c’est grisant. Contre Kiel par exemple, on a joué devant plus de 11 000 personnes.

Tu es donc dans ton élément…
Tout jeune, je me voyais déjà dans un grand club (sourires). J’ai signé cette année à Hambourg. Mes rêves commencent à se réaliser. Je dois reconnaître que je suis bien entouré. Par mes parents et mon père surtout, mon conseiller  "Zouzou" Houlet et mon agent Andrej Golic. De Dormagen à maintenant avec les deux saisons à Gummersbach, j’ai passé des paliers importants. Mais il me reste encore à accomplir le plus important, ouvrir mon palmarès car je n’ai encore rien gagné.

Mais à quel poste ? Demi-centre où tu es attendu chez les Bleus ou ailier gauche, comme à Hambourg ?
Je me pose cette question depuis quelques temps. A Gummersbach, j’ai commencé ailier gauche, j’ai terminé demi-centre. A Hambourg, depuis cet été, je joue à l’aile. J’ai 22 ans, je n’ai pas encore toute l’expérience requise pour porter le jeu d’une équipe. J’en parle souvent avec Schwalb (l’entraîneur de Hambourg). La saison prochaine, après le départ de Duvnjak pour Kiel, il m’associera à Canellas, au centre de la base arrière.

En équipe de France, c’est un peu pareil… la concurrence est rude
C’est le moins qu’on puisse dire. Le sélectionneur s’appuie sur des joueurs cadres et fait appel à des jeunes comme moi. Avec notamment mes potes de la génération 90-91 (Pardin, Grébille, Porte, Afgour), on est là pour apprendre et emmagasiner toute l’expérience nécessaire.



Tu aurais eu plus de sélections si tu n’avais pas été blessé au mauvais moment…
C’est clair. J’ai vécu pendant un mois, la prépa des J.O mais je savais que les chances d’aller à Londres étaient minces. Ensuite, je me suis gravement blessé (fracture au niveau du tibia en novembre 2012 et bloqué jusqu'en février 2013) et j’ai raté pas mal de choses. Ça fait partie des aléas du sportif, il faut se relever et continuer à travailler.

Tu as désormais une belle page à écrire…
C’est une aventure qui dure depuis quelques années et quand tu en as la possibilité, tu saisis ta chance pour y prendre part. Il y a un renouvellement progressif de l’effectif, il faut se sentir concerné et montrer le plus possible de choses positives. J’ai un profond respect à l’égard des aînés mais je reste à l’affût par rapport au temps de jeu qui peut être proposé. Cela reste une grande chance de figurer parmi cette équipe.

Tu as de qui tenir...
Oui, de mon père qui m'a accompagné pendant tout ce temps.

Et qui a choisi de revenir en France pour entraîner Chartres (pro D2)...
Je suis vraiment impressionné. Il  se remet en question, chamboule son quotidien pour relever un nouveau défi. Il a saisi une opportunité qu’il attendait depuis longtemps. Le fait d’être éloigné ne me dérange pas plus que ça. Au contraire, ce sera plus intense quand on va se réunir. Ma mère notamment est très heureuse de retrouver la France.

Il ne manque plus que le fils prodigue..
Tu remets ça... Tu veux à tout prix que je joue en France !

On en reparle en 2016, à la fin du contrat avec Hambourg ?
On va dire cela. Je commence à peine avec ce club, j’ai encore le temps d’y penser. La France, c’est mon pays, je n’y ai jamais vraiment joué. Si un jour, je devais franchir la frontière, je ne me vois pas le faire pour une équipe qui ne dispute pas la Champions League.

Paris par exemple ?
Oui par exemple, ou Montpellier.

2016, il y aura aussi les Jeux de Rio...
Pour moi, c’est encore loin ! Il faut d’abord se qualifier pour les Jeux et ensuite, il faut gagner sa place. Dans l’immédiat, d’autres choses me préoccupent. Et c’est dès ce week-end avec la Golden League face à trois grosses nations.

La Golden League masculine

Compétition amicale créée en 2012 à l'initiative des Fédérations danoise, norvégienne et française, la Golden League est organisée chaque année, alternativement chez les femmes et les hommes, avec une étape dans chacun des trois pays organisateurs. La première édition, réservée aux sélections féminines, avait eu lieu en 2012-2013 avec une victoire finale de la France. 

1ère étape masculine en Norvège (Oslo)
ce vendredi:    Danemark - France puis Norvège - Croatie
samedi 2/11:    Croatie - Danemark puis Norvège - France
dimanche 3/11:    Norvège - Danemark puis France - Croatie

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