Après plus de cinq ans à la tête de l'équipe de Tremblay, Stéphane Imbratta quitte donc le club. Il est remplacé par Dragan Zovko. L'ancien entraîneur de Créteil aura pour mission de redonner la confiance à un groupe en proie au doute depuis le début de la saison.
Les victoires face à Aix et à Chambéry n’auront servi à rien, du moins s’il s’agissait de sauver la tête de Stéphane Imbratta. En haut lieu, la décision de se séparer (à l'amiable ?) de l’entraîneur, avait été prise bien avant le déplacement en Savoie et la nouvelle défaite de ce vendredi à Cesson. La situation de l’équipe (avant dernière du classement de la LNH à seulement 1 point du 12ème) et surtout les relations plus que tendues avec certains joueurs-cadres depuis déjà la saison dernière ont précipité la mise à l’écart du technicien francilien. Après avoir conduit Ivry au titre en 2007 et Tremblay en finale de la Coupe des Coupes en 2011, Stéphane Imbratta ne terminera donc pas le travail qu’il avait entrepris lorsqu’il est arrivé en Seine Saint-Denis en 2008.
Un effectif sans cesse renouvelé avec cette année, une augmentation budgétaire de près de 30% et l’arrivée d’éléments d’expérience comme Sébastien Bosquet, Ivan Gajic ou Romain Ternel n’ont pas suffi à placer l’équipe dans d’excellentes dispositions. Un ressort est cassé depuis quelques mois et des dissensions sont apparues. Sur Handzone en octobre dernier, Pascal Papillon avait tenu à renouveler sa confiance à son entraîneur (lire par ailleurs). Le temps et surtout la pression de la mairie de Tremblay (très impliquée) ont eu raison du soutien du président du club.
Stéphane Imbratta sur la sellette, des consultations ont été engagées en coulisses. Quelques techniciens "en disponibilité" ou même "en activité" ont été contactés et le choix s’est rapidement porté sur deux figures du handball francilien. A deux reprises, Pascal Papillon a pu ainsi rencontrer Dragan Zovko (notre photo de tête), venu tout spécialement de Lyon pour définir les contours d’une collaboration. L’ancien entraîneur de Créteil et de bien d’autres clubs (voir plus bas) n’arrive pas seul puisque Rastko Stefanovic sera son adjoint. L’ancien international slovène connait bien la maison pour y avoir évolué six saisons jusqu’en 2011 au poste de demi-centre.
Dragan Zovko, c’est une grande satisfaction de vous retrouver en France ?
Oui bien-sûr mais sachez que la France… je ne l’ai jamais quittée ! Je suis parti quelques mois au Qatar mais ma famille est restée sur Lyon. J’ai passé plus de la moitié de ma vie en France. Mes enfants sont nés ici. Je retrouve du boulot et c’est tant mieux et j’espère rester le plus longtemps possible à Tremblay.
A Créteil, vous avez joué le pompier de service. Est-ce pareil à Tremblay ?
Je veux me débarrasser de cette image. J’aspire à la stabilité, je suis capable de mener un projet sportif sur la durée. A Créteil comme à Tremblay, je considère que c’est un honneur que l’on m’appelle quand une équipe est dans une situation délicate. J’assume totalement et les responsabilités sont énormes car il n’y a pas de droit à l’erreur.
Six mois, c'est court...
Aucun contrat n'a pour le moment été signé mais je relève le défi. Je suis plus fort quand je me sens en danger. Six mois ou trois ans, je travaille de la même manière et je m'investis pleinement.
La situation de Tremblay n’est pas désespérée…
Ah non ! Mais si on me fait venir, c’est qu’il y a des problèmes. Les joueurs devront réfléchir à tout ça. Je suis d’accord pour avancer et changer ce qui ne va pas mais je ne peux pas le faire tout seul. J’ai vu l’équipe à Chambéry. Elle a gagné sans rien voler, en exploitant de la meilleure des façons les carences de l’adversaire. Il y a un potentiel, l’effectif est bien fourni. Mais comment une équipe peut se permettre de ne pas gagner pendant huit mois ? Certains joueurs ont demandé le départ de Stéphane Imbratta. Ils ont été entendus. Désormais, ils vont devoir assumer. Mais c’est vrai, les écarts au classement ne sont pas catastrophiques.
Un mot à l’attention de Stéphane Imbratta ?
Je n’ai pas grand-chose à dire. Etre remplacé fait partie du job d’entraîneur. Cela m’est arrivé, ce n’est pas facile à vivre. La 1ère fois que le président de Tremblay m’a appelé, je l’ai prévenu que je ne souhaitais pas amorcer une discussion si Stéphane Imbratta n’était pas informé.
Vous avez l’habitude de travailler en solitaire, quel va être le rôle de Stéfanovic ?
On n’en a pas encore parlé. Du moins dans le détail. J’ai ma petite idée sur notre mode de fonctionnement. Je ne vais pas l’exposer ici. Je me suis souvent trouvé dans des clubs qui n’avaient pas les moyens d’avoir un coach et un adjoint. A Créteil, j’ai du composer avec Christophe Esparre. Au début, c’est lui qui ne voulait pas travailler avec moi. On avait des désaccords, on a fini par les régler.
Parmi les recrues, Sébastien Bosquet n’a pas le rendement attendu
Contre Chambéry, il a pris ses responsabilités et je l’ai trouvé plutôt bon. C’est un joueur qui doit être bien servi et mis en confiance. Son problème est-il physique, mental ? Est-ce que le jeu de l’équipe lui convient ? Il faudra là aussi, trouver une solution.
Votre expérience auprès des juniors qataris est-elle un échec ?
Pas du tout ! Sur le plan de la formation, j’estime que j’ai réussi puisque sur un effectif de 16 joueurs, six ont été retenus par Valero Rivera en équipe 1 en vue de préparer le Mondial 2015. Sur le plan des résultats, au Mondial Juniors (l’été dernier en Bosnie), on est tombé dans un groupe très relevé avec l’Allemagne, la Croatie, la Suisse et les Pays-Bas. On s’est fait voler contre la Croatie et on n’a pas pu aller en 8èmes. On peut considérer qu’il y a échec puisqu’on ne sort pas des poules. Mon contrat courait jusqu’en avril 2014, on a trouvé un commun accord pour se séparer.
La fiche de Dragan Zovko
né en 1961 à Jajce (ex Yougoslavie - aujourd'hui Bosnie)
2013 Sélection du Qatar Juniors
2010-2011 US Créteil (Pro D2 - champion)
fév 2010 US Créteil (D1 masc.)
2009-2010 Chenois-Genève (D2 Suisse)
2005-2008 Vernon (Pro D2)
2001-2004 ASUL Vaulx-en-Velin (D1 et D2 féminine)
2000-2001 St Cyr sur Mer (D2 féminine)
1999-2000 Morteau (N3 masc.)
1995-1998 Villeurbanne (D2 puis D1 masc.)
1994-1995 Vénissieux (D2 masc.)
1992-1994 Dijon (D1 féminine - 1/4 finaliste de la coupe EHF)
1991-1992 Bordeaux E.C (D1 féminine)
Le parcours de Rastko Stefanovic
né le 9 février 1971 à Virovitica (Slovénie)
2005-2011 Tremblay
2004-2005 BM Altea (Espagne)
2002-2004 Montpellier
1995-2002 Celje (Slovénie)
1994-1995 Pontevedra (Espagne)
1990-1994 Proleter Zrenjanin (ex Yougoslavie)
92 fois international yougoslave, médaille de bronze à l'Euro 96 et au Mondial 99
Champion de Yougoslavie et finaliste de la LDC en 91 avec Zrenjanin
6 fois champion de Slovénie avec Celje
Champion de France (2003 et 2004), Vainqueur de la LDC (2003) avec Montpellier
Finaliste de la Coupe des Coupes (2011) avec Tremblay