Arrivée de dernière minute après la blessure de Marie-Paule
Gnabouyou, Alice Lévêque étonne son monde, le sélectionneur le premier,
depuis le début de la préparation. Elle a trois rencontres pour gagner
sa place sur le poste d’arrière gauche, pourtant le plus fourni du
groupe France.
« Tout le monde dit que je suis arrière droite mais
je joue bien à gauche ! » Elle est comme ça, Alice Lévêque. A la fois
naturelle et franche, discrète et décidée à s’affirmer dans un collectif
qui vit bien ensemble, à en croire le sélectionneur Alain Portes. A 24
ans, l’Alsacienne (re)démarre tout juste une carrière internationale qui
lui tendait pourtant les bras depuis plusieurs années. Avec l’envie et
l’insouciance de celles qui n’ont rien à perdre.
Nouvelle mais pas
bizuth parmi les Bleues, Lévêque est une des rares à avoir déjà
remporté un titre avec l’équipe de France A: une médaille d’or aux Jeux
Méditerranéens de 2009 en compagnie des Baudouin, Darleux, Dembélé,
Pineau ou Signaté. Son joli gabarit (1m82) fait alors des ravages sur le poste d'arrière gauche à Besançon. Avant de tourner un peu en rond pendant
quatre saisons passées dans le Doubs et à Dijon à jouer le maintien.
La tête et le corps à 100% au handball
L’été
dernier, la blonde aux yeux bleus choisit de changer de cap et tente
l’aventure de la nouvelle Union Mios-Bègles. « J’ai un autre rôle, je
joue une heure par match, ça me laisse le temps de m’exprimer »,
justifie celle qui tourne à 4,2 buts par match en LFH, la meilleure
moyenne de sa carrière. Surtout, la médaillée de bronze 2005 avec
l’équipe de France jeune peut désormais se consacrer entièrement au
handball, après avoir obtenu son diplôme de masso-kinésithérapie. « Ça
me fait beaucoup de bien d’être libérée de ça, surtout physiquement,
souffle Alice. Cela me permet d’arriver plus tôt aux entraînements, pour
faire de la musculation et prendre davantage soin de mon corps. »
Si
elle prend du plaisir en Gironde, la Miossaise ne s’attendait pas à pareille
fin d’année. « Être appelée a été une vraie surprise, d’autant que c’est
une gauchère (Gnabouyou) qui s’est blessée et je pensais que le staff
appellerait une autre gauchère, affirme-t-elle. Cela me fait plaisir
qu’ils me fassent confiance. » Depuis dimanche, la Mulhousienne profite,
s’éclate dans un groupe désireux de démarrer une nouvelle aventure.
« Je me suis dit : ‘’Arrache-toi et si tu n’es pas prise, tu n’auras
rien à regretter’’. Le staff m’a dit que je n’étais pas là comme
partenaire d’entraînement, que j’avais mes chances d’aller au Mondial.
Alors je m’investis à fond. »
Alain Portes, le sélectionneur : « Elle m’étonne »
Au
point d’impressionner le sélectionneur, qui n’a pas manqué de souligner
les performances que ses deux jeunes arrières gauches, Lévêque et
Bruneau, réalisent au quotidien. « Je suis très content de son attitude,
elle m’étonne, déclarait Alain Portes mardi. En avoir fini avec ses
études a été un vrai déclic, on sent qu’elle a passé un cap désormais. »
Au
point de bouleverser la hiérarchie et gagner son ticket pour le
Mondial ? Ce sera à condition de damer le pion à Audrey Bruneau,
excellente avec Fleury, ou (et?) à Mariama Signaté qui n'a pas retrouvé la plénitude de ses moyens après une blessure à l'épaule qui l'a écartée des terrains pendant plus de cinq mois. « Et c’est avec
une grande Mariama que l’équipe de France a réalisé ses plus belles
performances », note Portes. « J’essaie de m’intégrer au jeu du groupe
sans vouloir faire Zorro, dédramatise Lévêque. Je sais comment ça se
passe et je connais les attentes, je suis plus détendue aujourd’hui. »
Celle qui rêve de tour du monde a désormais trois matches pour gagner un
aller-retour en Serbie.
Match amical
France - Tunisie
Reims, Complexe Sportif René Tys
Jeudi 28 novembre à 19h15, en direct sur Sport +
Le programme du 10ème Tournoi Razel-Bec Paris Ile-de-France (Salle Coubertin - Paris)
samedi 30 novembre: 16h30 Roumanie / Japon
19h00 France / Tunisie
dimanche 1 decembre: 14h30 Tunisie / Roumanie ou Japon
17h00 France / Roumanie ou Japon