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EDF féminine: les ailes du bonheur

Mondial

samedi 30 novembre 2013 - © Pierre Menjot

 9 min 27 de lecture

Après 10 minutes parfaites, l’équipe de France s’est empêtré dans le rythme tunisien, faisant un moment craindre une défaite avant de réagir (23-18). Entre les nombreuses pertes de balles et des arrières absentes, les Bleues ont montré qu’il y avait du travail. En attendant, les ailières assurent. 

Pierre Menjot à Coubertin

C’est un peu l’histoire du verre à moitié plein ou à moitié vide, c’est selon. L’équipe de France a enchaîné un second succès de rang face à la Tunisie samedi (23-18), deux jours après sa victoire à Reims (32-18). Cette fois dans un match un peu moins amical qui lui permet de retrouver la Roumanie en finale du tournoi dimanche (voir plus bas). Mais après son carton jeudi et le récital des 45 dernières minutes, les Bleues ont balbutié leur handball, en grande partie à cause de Tunisiennes autrement plus inspirées.

Si les dix premières minutes furent parfaites (4-0, avec 4 arrêts de Darleux), la suite le fut beaucoup moins. Le jeu d’attaque mené par Zaadi se heurtait à une défense à plat compacte et solidaire, laissant courir les Françaises avant de les bloquer quand elles décidaient de finalement accélérer. La défense en 1-5 concédait soudain beaucoup trop d’espaces aux vice-championnes d’Afrique. Et Mouna Chebbah, la coéquipière de Darleux à Viborg, punissait la gardienne tricolore à 10 mètres sur les refus de jeu qui menaçaient. « On a cru que le match serait facile, pestait Alain Portes, le sélectionneur. La Tunisie nous a un peu endormis et on n’a pas su vraiment réagir. Le groupe est jeune, avec beaucoup de joueuses qui découvrent ce niveau tandis que celles qui sont censées les encadrer comme Pineau et Signaté ne sont pas au mieux. »


Avec tout ça, la Tunisie recollait à deux buts (8-6, 23e puis 11-9, 29e), et même à une unité en début de seconde période (13-12), quand la Dijonnaise Ben Slama initiait son show dans les buts (9 arrêts à 43% en 30 minutes). Si le problème est avant tout collectif, difficile de dédouaner la base arrière. Bien que Alice Lévêque et Grâce Zaadi, titulaires au coup d’envoi, aient su produire un jeu de passe rapide, elles furent autrement moins en réussite dans leurs quelques tentatives lointaines. Avec une Alexandra Lacrabère (notre photo) peu en réussite à droite (0/3 et 5 balles perdues à la pause) et des remplaçantes guère plus efficaces, cela donne un piètre 2/15 au total pour les lignes arrières. Autant dire que le point noir est tout trouvé.


Pour inciter à l’optimisme, il y a quand même des constantes à cette nouvelle équipe de France. Alain Portes souhaitait mettre en place un jeu de transition efficace, où les filles prennent du plaisir, il est servi. Dès que les Françaises récupèrent des balles, les contres font mouche, comme en début de match et en seconde période (19-12, 43e). Avec des Dembélé et Tounkara aussi rapides, puis des fléchettes de rechange (Baudouin et Deroin) non moins avares en sprints, les Bleues se sont assuré une douzaine de buts en contre.

Côté défense aussi, la base est solide. Calées en 1-5, les filles d’Alain Portes ont souvent forcé leur adversaire à forcer les tirs et avec seulement 18 buts encaissés, le bilan est bon. Et après les trente bonnes minutes de Leynaud jeudi, Cléopâtre Darleux a brillamment pris le relais (16 arrêts et quelques relances laser). « Gagner un match international n’est jamais anodin », souligne Portes. L’emporter dimanche, face à la Roumanie, serait encore plus significatif.


A Paris, stade Pierre de Coubertin 
Le samedi 30 novembre 2013 à 19h00

France - Tunisie       23 - 18    (Mi-temps: 12-9)
2500 spectateurs

Arbitres : Julie et Charlotte Bonaventura 

Evolution du score: 4-0 (7è) 7-2 (13è) 8-6 (22è) 9-7 (25è) 12-9 (MT) 13-12 (36è) 19-12 (42è) 19-14 (46è) 21-14 (48è) 22-16 (52è) 23-18 (60è) 

FRANCE : gardiennes : Darleux (51 min., 16 arrêts dt 0/0 pen.), Attingré (9 min., 3 arrêts dt 1/2 pen.) ; buteuses : Kanto (4/4), Cissé (0/2), Baudouin (5/8 dt 3/4 pen.), Zaadi (1/4), Tounkara (4/6), Lévêque (0/1), Dembélé (cap. 5/7), Deroin (3/4), Goiorani (0/1), Niombla (0/2), Lacrabère (0/3) Bruneau (1/2), Pineau (0/1), Abdourahim 

TUNISIE : gardiennes : Ben Slama (30 min., 9 arrêts), Abdallah (30 min., 7 arrêts) ; buteuses : Daoula (2/3), Elghaoui (2/4), Rejeb, Amiche, Sfar-Ben-Chker, Toumi (2/7), Hlaili (0/2), Kilani (1/4), Chebbah (6/12), Hachana, Dhaouadi (2/6), Yahiaoui (1/1), Jaouadi (2/5), Kouki




Le débrief de Yves Michel avec Nina Kanto, pivot de l'équipe de France (183 sel / 243 buts)

La Tunisie a montré un autre visage qu'à Reims...
Je pense qu'à Reims, les Tunisiennes n'ont pas joué et qu'elles avaient ciblé cette rencontre à Paris, pour vraiment montrer leur valeur. Jeudi, on avait déroulé,sans rencontrer de difficultés. Là, elles nous ont posé des problèmes sur ce qu'on avait proposé, ce qui est bien c'est qu'on n'a pas baissé les bras. C'est la 1ère fois qu'on se trouve dans cette situation-là et on a su garder la tête hors de l'eau. 

Il y a encore du boulot...
On en est toutes conscientes. Ce n'est pas une surprise, maintenant ce qui est intéressant, c'est que tout le monde est vraiment concentré et motivé pour avancer. Par rapport au Mondial, ce tournoi, c'est une montée en puissance. C'est le début d'une histoire. Il ne faut pas non plus commencer à paniquer parce qu'on n'a pas réussi à mettre 20 buts à la Tunisie, ce n'est pas grave. On a su rester dans le match, c'est l'essentiel. On a 10 bons jours pour préparer le Mondial, on apportera encore les réglages nécessaires.

Qu'est-ce qu'il vous manque le plus ? 
De l'expérience et de la préparation. On demande à un coach de préparer une compétition en quinze jours ! Même pour la meilleure équipe du monde, c'est impossible. Je le répète, cela ne sert à rien de s'affoler. En Serbie, il faudra gagner absolument gagner les matches dits "à notre portée", par contre dès qu'on va rencontrer des adversaires à notre niveau ou au dessus, il faudra sortir sans regrets. Avec le sentiment du devoir accompli. 

La Roumanie ce dimanche, c'est un style différent de la Tunisie...
Cela va être super compliqué parce que les Roumaines sont très expérimentées et elles tournent depuis un moment avec le même effectif. Depuis trois ans, elles n'arrivent plus à gagner de médailles sur les compétitions mais elles sont très dangereuses. Pour nous, cela va monter de 3-4 tons d'un coup. L'essentiel sera de se concentrer sur notre jeu et faire abstraction du score. 

On a l'impression que tu prends du plaisir  comme au 1er jour....
Ce n'est pas qu'une impression. Humainement, je m'éclate et handballistiquement, ce que Alain nous propose est super. C'est totalement différent, on est toutes investies avec un rôle bien précis à jouer. Il n'y a rien de pareil qu'avant. Au niveau des enclenchements, en attaque, en défense. Je vous invite à bien regarder tous les matches pour bien comprendre ce qui se passe en équipe de France. (rires



La Roumanie pas si facile

Largement favorite face au Japon, la Roumanie a passé une heure plus compliquée que prévue face aux courageuses Asiatiques (victoire 18-23), seulement 14e des derniers Championnats du monde. Surprises d’entrée par la défense haute adverse (3-0, 6e), les coéquipières de Paula Ungureanu (13 arrêts dt 1 pen.) ont réagi (3-6, 12e) sans jamais complètement contrôler les Nipponnes.

Avec toujours 4 à 5 buts d’avance en seconde période, les Roumaines n’ont pas vraiment tremblé mais ont souvent été transpercées en défense par les petits gabarits adverses. Posté en tribunes, Alain Portes, en  bon observateur, l’aura sans doute marqué sur un petit bout de papier.



EDF féminine: les ailes du bonheur 

Mondial

samedi 30 novembre 2013 - © Pierre Menjot

 9 min 27 de lecture

Après 10 minutes parfaites, l’équipe de France s’est empêtré dans le rythme tunisien, faisant un moment craindre une défaite avant de réagir (23-18). Entre les nombreuses pertes de balles et des arrières absentes, les Bleues ont montré qu’il y avait du travail. En attendant, les ailières assurent. 

Pierre Menjot à Coubertin

C’est un peu l’histoire du verre à moitié plein ou à moitié vide, c’est selon. L’équipe de France a enchaîné un second succès de rang face à la Tunisie samedi (23-18), deux jours après sa victoire à Reims (32-18). Cette fois dans un match un peu moins amical qui lui permet de retrouver la Roumanie en finale du tournoi dimanche (voir plus bas). Mais après son carton jeudi et le récital des 45 dernières minutes, les Bleues ont balbutié leur handball, en grande partie à cause de Tunisiennes autrement plus inspirées.

Si les dix premières minutes furent parfaites (4-0, avec 4 arrêts de Darleux), la suite le fut beaucoup moins. Le jeu d’attaque mené par Zaadi se heurtait à une défense à plat compacte et solidaire, laissant courir les Françaises avant de les bloquer quand elles décidaient de finalement accélérer. La défense en 1-5 concédait soudain beaucoup trop d’espaces aux vice-championnes d’Afrique. Et Mouna Chebbah, la coéquipière de Darleux à Viborg, punissait la gardienne tricolore à 10 mètres sur les refus de jeu qui menaçaient. « On a cru que le match serait facile, pestait Alain Portes, le sélectionneur. La Tunisie nous a un peu endormis et on n’a pas su vraiment réagir. Le groupe est jeune, avec beaucoup de joueuses qui découvrent ce niveau tandis que celles qui sont censées les encadrer comme Pineau et Signaté ne sont pas au mieux. »


Avec tout ça, la Tunisie recollait à deux buts (8-6, 23e puis 11-9, 29e), et même à une unité en début de seconde période (13-12), quand la Dijonnaise Ben Slama initiait son show dans les buts (9 arrêts à 43% en 30 minutes). Si le problème est avant tout collectif, difficile de dédouaner la base arrière. Bien que Alice Lévêque et Grâce Zaadi, titulaires au coup d’envoi, aient su produire un jeu de passe rapide, elles furent autrement moins en réussite dans leurs quelques tentatives lointaines. Avec une Alexandra Lacrabère (notre photo) peu en réussite à droite (0/3 et 5 balles perdues à la pause) et des remplaçantes guère plus efficaces, cela donne un piètre 2/15 au total pour les lignes arrières. Autant dire que le point noir est tout trouvé.


Pour inciter à l’optimisme, il y a quand même des constantes à cette nouvelle équipe de France. Alain Portes souhaitait mettre en place un jeu de transition efficace, où les filles prennent du plaisir, il est servi. Dès que les Françaises récupèrent des balles, les contres font mouche, comme en début de match et en seconde période (19-12, 43e). Avec des Dembélé et Tounkara aussi rapides, puis des fléchettes de rechange (Baudouin et Deroin) non moins avares en sprints, les Bleues se sont assuré une douzaine de buts en contre.

Côté défense aussi, la base est solide. Calées en 1-5, les filles d’Alain Portes ont souvent forcé leur adversaire à forcer les tirs et avec seulement 18 buts encaissés, le bilan est bon. Et après les trente bonnes minutes de Leynaud jeudi, Cléopâtre Darleux a brillamment pris le relais (16 arrêts et quelques relances laser). « Gagner un match international n’est jamais anodin », souligne Portes. L’emporter dimanche, face à la Roumanie, serait encore plus significatif.


A Paris, stade Pierre de Coubertin 
Le samedi 30 novembre 2013 à 19h00

France - Tunisie       23 - 18    (Mi-temps: 12-9)
2500 spectateurs

Arbitres : Julie et Charlotte Bonaventura 

Evolution du score: 4-0 (7è) 7-2 (13è) 8-6 (22è) 9-7 (25è) 12-9 (MT) 13-12 (36è) 19-12 (42è) 19-14 (46è) 21-14 (48è) 22-16 (52è) 23-18 (60è) 

FRANCE : gardiennes : Darleux (51 min., 16 arrêts dt 0/0 pen.), Attingré (9 min., 3 arrêts dt 1/2 pen.) ; buteuses : Kanto (4/4), Cissé (0/2), Baudouin (5/8 dt 3/4 pen.), Zaadi (1/4), Tounkara (4/6), Lévêque (0/1), Dembélé (cap. 5/7), Deroin (3/4), Goiorani (0/1), Niombla (0/2), Lacrabère (0/3) Bruneau (1/2), Pineau (0/1), Abdourahim 

TUNISIE : gardiennes : Ben Slama (30 min., 9 arrêts), Abdallah (30 min., 7 arrêts) ; buteuses : Daoula (2/3), Elghaoui (2/4), Rejeb, Amiche, Sfar-Ben-Chker, Toumi (2/7), Hlaili (0/2), Kilani (1/4), Chebbah (6/12), Hachana, Dhaouadi (2/6), Yahiaoui (1/1), Jaouadi (2/5), Kouki




Le débrief de Yves Michel avec Nina Kanto, pivot de l'équipe de France (183 sel / 243 buts)

La Tunisie a montré un autre visage qu'à Reims...
Je pense qu'à Reims, les Tunisiennes n'ont pas joué et qu'elles avaient ciblé cette rencontre à Paris, pour vraiment montrer leur valeur. Jeudi, on avait déroulé,sans rencontrer de difficultés. Là, elles nous ont posé des problèmes sur ce qu'on avait proposé, ce qui est bien c'est qu'on n'a pas baissé les bras. C'est la 1ère fois qu'on se trouve dans cette situation-là et on a su garder la tête hors de l'eau. 

Il y a encore du boulot...
On en est toutes conscientes. Ce n'est pas une surprise, maintenant ce qui est intéressant, c'est que tout le monde est vraiment concentré et motivé pour avancer. Par rapport au Mondial, ce tournoi, c'est une montée en puissance. C'est le début d'une histoire. Il ne faut pas non plus commencer à paniquer parce qu'on n'a pas réussi à mettre 20 buts à la Tunisie, ce n'est pas grave. On a su rester dans le match, c'est l'essentiel. On a 10 bons jours pour préparer le Mondial, on apportera encore les réglages nécessaires.

Qu'est-ce qu'il vous manque le plus ? 
De l'expérience et de la préparation. On demande à un coach de préparer une compétition en quinze jours ! Même pour la meilleure équipe du monde, c'est impossible. Je le répète, cela ne sert à rien de s'affoler. En Serbie, il faudra gagner absolument gagner les matches dits "à notre portée", par contre dès qu'on va rencontrer des adversaires à notre niveau ou au dessus, il faudra sortir sans regrets. Avec le sentiment du devoir accompli. 

La Roumanie ce dimanche, c'est un style différent de la Tunisie...
Cela va être super compliqué parce que les Roumaines sont très expérimentées et elles tournent depuis un moment avec le même effectif. Depuis trois ans, elles n'arrivent plus à gagner de médailles sur les compétitions mais elles sont très dangereuses. Pour nous, cela va monter de 3-4 tons d'un coup. L'essentiel sera de se concentrer sur notre jeu et faire abstraction du score. 

On a l'impression que tu prends du plaisir  comme au 1er jour....
Ce n'est pas qu'une impression. Humainement, je m'éclate et handballistiquement, ce que Alain nous propose est super. C'est totalement différent, on est toutes investies avec un rôle bien précis à jouer. Il n'y a rien de pareil qu'avant. Au niveau des enclenchements, en attaque, en défense. Je vous invite à bien regarder tous les matches pour bien comprendre ce qui se passe en équipe de France. (rires



La Roumanie pas si facile

Largement favorite face au Japon, la Roumanie a passé une heure plus compliquée que prévue face aux courageuses Asiatiques (victoire 18-23), seulement 14e des derniers Championnats du monde. Surprises d’entrée par la défense haute adverse (3-0, 6e), les coéquipières de Paula Ungureanu (13 arrêts dt 1 pen.) ont réagi (3-6, 12e) sans jamais complètement contrôler les Nipponnes.

Avec toujours 4 à 5 buts d’avance en seconde période, les Roumaines n’ont pas vraiment tremblé mais ont souvent été transpercées en défense par les petits gabarits adverses. Posté en tribunes, Alain Portes, en  bon observateur, l’aura sans doute marqué sur un petit bout de papier.



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