Si le match Croatie – Russie n’avait que peu d’incidence pour la suite de la compétition, tant les Russes étaient en détresse dans leur effectif, le dernier match de la journée était capital pour les deux équipes mais aussi pour la France. Et en écrasant la Suède, la Pologne s’est offert un vrai quart de finale demain face à la Croatie, mais du même coup a ouvert la voie des demi-finales en tant que premier du groupe aux Français.
La Pologne éparpille la Suède
Depuis le début de l’Euro, les Polonais faisaient beaucoup plus souffler le froid que le chaud sur leurs supporters. Alors si ceux-ci trouvaient dans les boissons locales des façons moins light de se réchauffer, ils en attendaient pas moins que leurs protégés se révoltent face à la Suède.
Pourtant l’entame de match faisait craindre le pire, incapables de contrer le seul enclenchement suédois en attaque, ils se heurtaient à l’autre bout du terrain à un Jonas Sjöstrand princier dans les buts. Pendant que sa star Slawomir Szmal errait dans les buts polonais, le portier de Kiel propulsait la Suède largement devant au bout de seulement quelques minutes de jeu. Mais un temps mort cinglant et efficace de Michael Biegler leur expliquant dans le détail le seul schéma de jeu que les Suédois savent dérouler, le lancement du tout jeune Piotr Wyszomirski dans les buts et la Suède allait rester à quai pour de bon !
Incapables de varier, ils venaient consciencieusement se heurter à la muraille rouge et blanche et la cavalerie légère formée des Lukak et Wisniewski s’en donnait à cœur joie. Le pire va arriver avec littéralement l’explosion du jeune Piotr Wyszomirski dans les buts de la Pologne. Normalement cantonné à porter la bouteille à son illustre aîné voire entrer de ci de là sur un jet de 7 mètres, le jeune portier de 25 ans allait finir le boulot commencé par sa défense de la plus belle des façons. Résultat, la Suède allait encaisser un 26-8 de derrière les fagots qui allait enflammer la grosse colonie polonaise, ravir les supporters tricolores et complètement désespérer les supporters en jaune qui disparaissaient au fond des sièges de la NRGi Arena au fur et à mesure de la volée de bois vert infligée à leurs protégés. Reste maintenant à la Pologne à tenter de faire un match aussi plein face à la Croatie tandis que pour la Suède, on oscillera entre les soins à la tête et ceux à l’arrière-train.
Les Croates déroulent !
Victoire impérative pour « nos amis Croates » qui doivent vite digérer la défaite contre leur bête noire « tricolore », pour envisager le dernier carré. Les Russes en construction, courent après une victoire qui validerait les progrès entrevus en seconde période contre les Suédois.
Les Croates à l’image de Domagoj Duvnjak et Zlatko Horvat (5) annoncent la couleur et prennent les Russes à la gorge. Le maître à jouer mène le jeu à sa guise, et l’écart se creuse vite pour atteindre sept buts après quinze minutes de jeu. (3-10). Les arrières Ivan Sliskovic, Damir Bicanic, Denis Buntic marquent tour à tour, ce qui permet à Slavko Goluza de faire des rotations en vue du Pologne- Suède de demain sans doute décisif. Les Russes ont de la qualité dans la circulation de balle, et trouvent des décalages aux ailes, avec Dmitry Kovalev ou en montée rapide, mais souffrent dans les duels et physiquement. Konstantin Igropoulo est orphelin de son compère Sergei Gorbok et le gardien russe Vadim Bogdanov en quête d’efficacité. A la pause les Croates comptent « seulement » cinq buts d’avance et c’est essentiellement du à la combativité des Russes et à la facilité, parfois déployée par les coéquipiers d’Igor Vori. La seconde manche sera sans suspense, les Croates déroulent, le coach ne prend aucun risque et laisse Mirko Alilovic dans les buts encore un quart d’heure, avant de faire rentrer Venio Losert. Zlatko Horvat enfile les buts, devant un Ivan Cupic qui aura eu tout le loisir de penser à son dimanche « cauchemar », assis sur le banc ! Son coéquipier de l’aile gauche, Manuel Strlek, joue les intercepteurs, contre des Russes qui pourtant essaient de résister à l’image du « petit » Sergey Kudinov ou Aleksei Poliakov en pivot. En vain, Oleg Koulechov, le coach russe a compris et fait tourner ses jeunes pousses. Score final : 25-33 en faveur des Croates et de l’énergie en réserve pour le combat de demain contre la Pologne.