Le championnat de France pourrait à très court terme bénéficier de la situation financière calamiteuse que traverse le club danois de Viborg. Trois de ses meilleures joueuses avec en tête Cléopâtre Darleux ont l'intention de changer d'air la saison prochaine.
Malgré des résultats sportifs probants au niveau international avec pour la sélection nationale, une médaille de bronze au dernier championnat du Monde en Serbie, la situation financière des clubs du championnat féminin danois, n'est pas très florissante. C’est le prestigieux club de Viborg qui tire le premier la sonnette d’alarme. Le triple vainqueur de la Ligue des Champions et de la Coupe de l’EHF, encore qualifié pour les quarts de finale de la Coupe des Coupes n’a plus de liquidités et ne sait pas comment boucler la saison. Début février, son administrateur principal citait des chiffres inquiétants. Pour clôturer la saison et envisager un avenir plus serein, entre 2,5 et 5 millions de couronnes danoises (entre 3,3 et 6,7 millions d’euros) devront être trouvés. Les joueuses ont fait part de leur crainte concernant les salaires mais des garanties leur auraient été données. Mais jusqu’à quand ? D’ores et déjà, la direction de Viborg a prévenu que pour la saison prochaine, le budget serait réduit de 25 %.
Dans ce contexte, nombre d’entre elles pourraient quitter le navire dès le prochain été. Trois cadres de l'équipe ont fait connaître leur intention et pourraient débarquer dans le championnat français.
En 1er lieu, Cléopâtre Darleux (notre photo de tête). Victime de la gestion financière hasardeuse qui a plombé l’avenir d’Arvor Brest, champion de France 2012, la gardienne de la sélection française avait mis le cap au nord et signé pour deux saisons à Viborg. Après une expérience mitigée, la Mulhousienne envisage donc de revenir au pays. Plusieurs clubs sont sur les rangs. Nantes était intéressé mais la piste s’est évaporée, Mios et Nice auraient pris le relais. On sait aussi que l'internationale aimerait travailler à nouveau avec Laurent Bezeau son ancien coach à Brest. Le club qui a changé de nom, a remonté la pente. Mais son équipe 1 n'évolue qu'en Nationale 1 où avec un budget de 900 000 euros, elle est largement en tête de sa poule. Les chances d'accéder à l'élite en 2015 sont réelles.
2ème élément prête à tourner le dos à Viborg, Amanda Kurtovic (photo ci-dessus). Championne du Monde en 2011, championne olympique à Londres il y a un an et demi avec la Norvège, absente du Mondial en Serbie, la gauchère (qui peut évoluer sur le poste d’arrière ou d’ailière droite) devrait quitter Viborg où elle est arrivée en juillet 2012. Une expérience en France ne lui déplairait pas. On pense tout de suite à Issy Paris Handball où elle retrouverait ses compatriotes Stine Oftedal, Pernille Wibe et Charlotte Mordal. Il ne reste plus aux dirigeants parisiens qu'à trouver le financement.
Autre joueuse sur le départ et non des moindres, Mouna Chebbah. Après trois saisons passées à Besançon (2005-2008), la meneuse de jeu tunisienne avait elle aussi, pris un billet pour le Danemark. Tout d’abord à Ejsberg où elle a côtoyé Paule Baudouin puis à Viborg depuis 2010. Récemment couronnée en or au championnat d’Afrique des Nations avec la Tunisie, la joueuse originaire de Mahdia n’a pas caché son intention de changer d’air. La France lui tend les bras. Nîmes pourrait l’accueillir.
D’autres joueuses de Viborg comme l’arrière gauche suédoise Torstensson qui a signé deux ans à Bucarest et qui était arrivée au Danemark en... janvier dernier, ont décidé d'aller voir ailleurs. L’hémorragie est loin d'être contenue.