Malgré les mêmes difficultés que depuis le début de ce tour principal, les joueuses de Györ ont su maîtriser celles de Ljubljana pour décrocher un précieux sésame pour le Final 4. Une victoire qui reste logique mais loin des démonstrations observées la saison dernière.
De notre envoyé spécial à Ljubljana
Un match tendu de chaque côté
Dans la capitale slovène, c'est surtout l'incroyable horde de supporters hongrois qu'on entendait ce samedi soir dans une aréna Stožice à moitié vide. Un soutien qui ne fut pas de trop pour Györ qui a trouvé en terres slovènes, une équipe soudée et certainement sur-motivée par l'enjeu du match. D'entrée de jeu, Maja Zrnec saisit sa chance en concrétisant une contre-attaque : le ton est donné. Par Lazovic et Penezic, les locales vont s'offrir de belles occasions à 9m, aussitôt imitées par Eduarda Amorim côté hongrois. Alors que les invitées font la course en tête (5-7 à la 11'), Jelena Grubišic va faire monter la pression en remportant ses deux duels face à Anita Görbicz, pourtant seule face au but tandis que, inspirée sur son aile droite, Katarina Krpež en profite pour égaliser à la 18' (9-9). Malgré les nombreuses récupérations de Görbicz en fin de première mi-temps et la bonne prestation de Bernadett Bognár-Bódi, Krim parvient à rester au coude à coude au coup de sifflet (14-14), en s'étant même offert le luxe de prendre l'avantage à la 20' (10-9).
Un money-time tendu géré par les pivots
Écartée des terrains depuis sa blessure en juin dernier (matchs de qualification pour l'Euro, face à la France), Jelena Grubišic, qui n'est de retour que depuis peu, se sera particulièrement illustrée en deuxième période, donnant du fil à retordre à l'attaque hongroise qui peine à l'aile gauche depuis la blessure d'Ivett Szepesi. Au retour des vestiaires, la tension est palpable de chaque côté du terrain : à la faveur d'une nouvelle perte de balle hongroise, Nina Wörz donne l'avantage aux siennes (17-16 a la 38'), entraînant une réaction immédiate dans le camp adverse. Gyor débloque alors des secteurs de jeu inexploités jusqu'à présent : on trouve plus facilement Heidi Løke au pivot tandis qu'Anikó Kovacsics et Dorina Korsós parviennent enfin à trouver un intervalle à gauche. Les championnes en titre creusent l'écart et mènent de 3 buts à un quart d'heure de la fin (21-18 à la 46'). Oana Manea absente (transférée à Bucarest), Daniela Piedade s'est révélée être la seule solution possible au poste de pivot : rôle qu'elle a pris très au sérieux en œuvrant pour ramener son équipe à égalité à la 50' (22-22). Malheureusement pour elle, en face, Løke répond. Écartelée dans la défense slovène, elle inscrit les deux derniers buts et offre à son équipe, dans une fin de match aussi haletante qu'étouffante, le premier ticket pour Budapest.
Un premier tour plus compliqué cette année
En proie à des problèmes financiers, le RK Krim a vu plusieurs de ses joueuses partir : une situation qui n'empêche pas l'équipe de jouer à fond ses dernières chances, comme l'expliquait Ambros Martin, le coach hongrois : "On attendait un match comme ça. Une excellente équipe comme Krim, leurs problèmes externes, ça les rend encore plus fort. Le plus important, c'est qu'on ait été capables de répondre, tant dans le jeu que dans l'engagement. On fait un très bon match."
De son côté, Raphaëlle Tervel reste lucide sur sa propre équipe et ses ambitions : "On a en face de nous une équipe qui joue sa vie, on l'a senti à la fin, il y avait beaucoup de tension, d'autant plus qu'elles avaient encore une chance. Là du coup on va jouer la première place du groupe face à Buducnost, ça va être dur comme on va jouer là-bas, c'est toujours compliqué mais on aimerait bien avoir cette première place. On a une moins bonne équipe que l'année dernière et on reste l'équipe à battre : il faut arrêter de penser qu'on va faire la même saison que l'année dernière, qui reste exceptionnelle. Mais on est toujours là : on ne perd qu'un point sur ce tour principal alors que le groupe est bien plus costaud que l'an dernier."
RK Krim - Gyori ETO KC : 22-24 (Mi-temps : 14-14).
Arena Stožice, Ljubljana (Slovenie),
2000 spectateurs.
Gyor : Katrine Lunde, Orsolya Herr - Eduarda Amorim (4), Katarina Bulatovic (4), Anita Görbicz (5), Anikó Kovacsics (1), Heidi Løke (4), Bernadett Bognár-Bódi (2), Dorina Korsós (2), Adrienn Orbán (2), Ágnes Hornyák, Szederke Sirián, Viktória Rédei-Soós, Raphaëlle Tervel. Suspensions : 3 x 2 min. Entraîneur : Ambros Martin.
Krim : Sergeja Stefanišin, Miša Marincek, Jelena Grubišic - Daniela Piedade (4), Nina Wörz (1), Tamara Mavsar (3), Andela Bulatovic, Barbara Lazovic-Varlec (5), Nina Zulic, Andrea Penezic (3), Katarina Krpež (5), Maja Zrnec (1), Špela Potisek. Suspensions : 1 x 2 min. Entraîneur : Tone Tiselj.