Dunkerque entretient encore un peu plus un rêve qui va bien finir par devenir réalité. En s'imposant à Coubertin et pour la seconde fois de la saison face au PSG, les Nordistes confirment qu'ils n'occupent pas le fauteuil de leader par hasard ou par défaut. Les six journées de championnat qui restent à disputer peuvent toutefois réserver bien des surprises.
A Coubertin, Yves Michel
Pierre Soudry (notre photo de tête), n’avait prévu ni gâteau, ni champagne, ce jeudi pour célébrer ses 26 printemps. Guillaume Joli né lui aussi un 27 mars...1985, n’y avait même pas pensé. Ce n’est que partie remise car au-delà de leur anniversaire, les deux gauchers de Dunkerque pourront fêter avec tous leurs partenaires cette victoire mémorable arrachée de haute lutte face au Paris St Germain. Un succès qui ne souffre d’aucune contestation tant la maîtrise nordiste s’est construit au fil des minutes. Dans la semaine, le jeu parisien avait été décortiqué à la loupe et chacun s’était employé à visualiser les solutions tactiques qui pouvaient être proposées. Dans cette rencontre, il n’y a presque pas eu de temps mort, comme si de part et d’autre, il fallait marquer les esprits et surtout remporter le défi physique. On savait que la défense serait une des clés du problème et elle l’a été. La 6-0 très haute de Dunkerque va perturber d’entrée l’attaque parisienne et les ballons récupérés vont être parfaitement exploités par un Kornel Nagy en forme retrouvée (0-2 dès la 3ème). Le PSG va pourtant recoller mais perdre trop de balles pour espérer faire le break. A contrario et surtout sans s’affoler, c’est l’USDK qui va prendre le large et obliger Philippe Gardent à poser un 1er temps mort après 20 minutes de jeu (9-12). Les consignes du coach parisien seront à peine suivies d’effets puisque le score ne va guère évoluer, les visiteurs accentuant même leur avance (11-15 à la 27ème). Peu avant la pause, Igor Vori parvenait à tromper la vigilance de Vincent Gérard mais c’est en tête que Dunkerque rentrait au vestiaire (12-15). Les organismes avaient besoin de souffler, la pression de retomber.
Le 1er round de ce combat entre deux poids lourds avait été largement remporté par les Nordistes. Ceux-ci allaient-ils payer leur débauche d’énergie, le spectre du match de Nantes perdu une semaine auparavant sur la fin allait-il ressurgir ? Vue l’entame des hommes de Philippe Gardent, on pouvait le penser. En deux minutes, Igor Vori et Duggie Bojinovic vont sonner le tocsin (14-15 à la 33ème). Le mirage va très vite disparaître dans les cintres d’un Coubertin chauffé à blanc par (enfin !) de vrais supporters. Le naturel des erreurs multiples, ballons expédiés trop rapidement, défense aléatoire et Kopljar totalement transparent (obligeant même Luc Abalo à se repositionner) va revenir au galop, permettant à Dunkerque de remettre de la distance au panneau d’affichage (14-18 à la 39ème). Seul Mikkel Hansen va surgir du brouillard parisien. Sur des exploits personnels, le Danois va exceller dans un rôle de buteur mais également de passeur. L’USDK avait un coup de moins bien, la fatigue commençait à se faire sentir (19-21 à la 49ème). «On a su gérer notre énergie, constatait Bastien Lamon. On disposait de plus de rotations que la semaine dernière, on avait plus de solutions de loin (avec Nagy, Espen Hansen et Soudry), au près (avec Afgour) et tous ceux qui étaient durs au combat ont évolué dans leur registre. A titre personnel, j’ai eu l’impression de finir moins HS que la semaine dernière face à Nantes. » Les Nordistes vont gagner le rapport de force. Ce jeudi soir, la cohésion d’un groupe aux moyens trois fois moins importants va prendre le pas sur l’affichage de joueurs de talent qui n’ont pas encore trouvé une cause commune.
Six minutes avant l'ultime buzzer, Samuel Honrubia et l’incontournable Mikkel d’Helsingor vont une nouvelle fois réduire le score côté parisien mais jamais en face, le bastion ne va céder, maintenant deux longueurs d’écart jusqu’à la fin (25-27). «On n’a pas su aller les chercher dans les moments chauds et notamment dans le money-time où on aurait pu recoller au score, enrageait Philippe Gardent. Au niveau de nos shoots et plus généralement de notre attaque, on a manqué de rigueur avec un côté droit complètement absent. Certains cadres ont répondu présents, d’autres un peu moins et le reste, pas du tout. » Et tandis que Dunkerque se remettait à rêver tout éveillé parfaitement lucide et serein, le PSG s’enfonçait un peu plus dans le doute. «Pour le titre, cela va être très compliqué, constatait le coach parisien. Il ne faut pas lâcher l’affaire, on a une fin de calendrier difficile. Je me dis que Dunkerque aussi donc il faut qu’on arrive à se remobiliser et après… on ne sait jamais. Tant qu’il y aura une possibilité, il faudra y croire. » On en oublierait presque que les champions de France en titre sont toujours en course en Coupe de France et surtout en Ligue des Champions. Ils ont à peine deux journées pour préparer leur 8ème retour face aux Slovènes de Velenje. Avec deux buts à remonter et certains démons à chasser. Mais ça, c’est une autre histoire.
La réaction de Luc Abalo (homme à tout faire sur le côté droit parisien): "C'est une grosse déception mais c'est la meilleure équipe qui a gagné. Il ne faut pas baisser les bras mais pour le titre, après chaque match restant à jouer, il va désormais falloir regarder les autres résultats. Cela ne dépend plus que de nous. Moi je dis que c'est mort mais cela ne signifie pas qu'on ne va pas se battre. On a tout de même, une certaine fierté !"
Trois questions à Vincent Gérard, gardien du temple dunkerquois
"Vince" s'est encore illustré hier soir, aux meilleurs moments de la rencontre en stoppant dix tentatives parisiennes dont un pénalty dès la 8ème minute face à un orfèvre en la matière, Fahrudin Melic.
On se dit que ce match, vous l'avez préparé avec minutie...
Pour le réussir, il fallait bien le préparer tactiquement et y mettre de la dimension physique. Je pense qu'on a respecté ces deux paramètres. Ca se joue à peu de choses mais cette fois-ci, le vent a tourné de notre côté.
Quand ils reviennent vers la fin, c'est le spectre de Nantes qui ressurgit ?
C'est ce que je me suis dit. On a été plus serein à ce moment-là. Par le passé, on a su gagner des matches d'un but alors qu'on était mené tout le long. Là, on a mené le match mais on aurait pu tout aussi bien le perdre donc il faut rester humble et être satisfait de ce qu'on a fait.
Le titre n'est plus un mot tabou du côté de Dunkerque ?
On avait dit que si on gagnait à Paris, on pourrait commencer à l'évoquer. Mais ça ne sert à rien de se mettre une pression inutile. Il reste encore six matches et 12 points à distribuer. Il faut continuer à travailler comme nous le faisons et éviter de tirer des plans sur la comète. Le gros défi va consister à se reconcentrer sur chaque match à venir pour pouvoir les gagner.
PARIS ST GERMAIN - DUNKERQUE 25-27 (mi-temps: 12-15)
Statistiques du match
Arbitres / Délégué (D) :
DENTZ THIERRY
REIBEL DENIS
GLORIEUX THIERRY (D)
Date et Heure :
Le 27/03/2014 à 20:45:00
Lieu :
Pierre de Coubertin
82, avenue Georges Lafont
PARIS