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EDF F : Qualifiées, mais dans la douleur

Euro

samedi 29 mars 2014 - © François Dasriaux

 7 min 20 de lecture

Les Françaises sont à l’Euro, mais cela s’est fait dans la douleur et avec de grosses complications. Alors qu'on les attendait souveraines, elles ont balbutié leur jeu pendant 40 minutes avant d’enfin lâcher les chevaux, les esprits et une Islande bien plus coriace qu’annoncée.

Encore une fois que ce soit pour les hommes ou pour les femmes, Beaublanc était plein et bouillant. Le spectacle commençait par la célébration par Joël Delplanque, le président de la FFHB, de la 100° d’Amélie Goudjo avec les Bleues pour se prolonger avec une Marseillaise bien sentie. Si la victoire mercredi avait satisfait le staff tricolore, cela n’empêchait pas quelques changements avec Julie Goïorani et Armelle Attingre qui étaient dans les tribunes, Mariama Signate à la maison, place était faite à Koumba Cissé et Alice Lévèque.

Mais le sang neuf n’a pas vraiment amélioré les choses, en restant sur le même tempo que leur fin de match à Reykjavik, les Bleues ont galéré, peiné, sué pendant 40 minutes pour se défaire d’une Islande qui a joué crânement sa chance. Heureusement après les 20 minutes initiales du match en Islande, les 20 dernières à Limoges ont été là aussi très convaincantes sous l'impulsion d'une Gnonsiane Niombla en mode magique. Force de caractère et envie de ne jamais laisser filer le match auront été les leitmotiv de ce match qui envoie définitivement les Bleues à l’Euro en décembre prochain. Reste, comme le dira Alain Portes à la fin de la rencontre, à beaucoup travailler et encore et toujours caler le jeu tricolore qui connait encore trop de bas.

Ce bas, tout le monde va le voir en première période. En difficulté d’entrée sur la 6-0 très agressive des Islandaises, les Bleues perdaient les ballons qui permettaient à l’Islande de se lancer dans le jeu rapide. Même si le trio Niombla – Kanto – Lacrabère allait tout de suite montrer le bout de son nez, cela ne suffisait pas, les Islandaises étaient appliquées, patientes et surtout profitaient par moments de largesses arbitrales un peu incompréhensibles. Mais si cela perturbait les Bleues, cela ne leur donnait pas un surplus de volonté… Trop passives en défense, trop statiques en attaque, elles montraient un peu tout ce qu'il ne faut pas faire à pareil niveau quand l’adversaire sent des faiblesses chez son vis à vis. Même si Pekarskyte sortait touchée à la 10° minute, cela ne faisait pas tomber la puissance de feu nordique. Et quand cela ne finissait pas directement dans les buts, cela se traduisait en jet de 7 mètres (5 au total dans cette période, tous transformés "métronomiquement" par Knutsdottir). Peu d’arrêts côté bleu, le changement entre Amandine Leynaud et Cléopâtre Darleux ne donnait pas l’élan escompté. L’Islande se baladait presque dans le match et sans quelques éclairs individuels de Gnonsiane Niombla, l’addition aurait pu être lourde au bout de 30 minutes. On pouvait imaginer que le passage aux vestiaires allait se faire en mode remise en cause et ce fut le cas mais cela allait mettre encore un peu de temps avant de vraiment faire effet.

Si Alexandra Lacrabère et Nina Kanto revenaient telles des lionnes et ramenaient la France très rapidement à la marque, L’Islande avait encore un peu d’énergie pour aller chercher quelques buts, parfois de raccrocs mais qui les laissaient parfaitement dans la course. Avec 3 buts en dix minutes, elles regardaient encore les Françaises droit dans les yeux. Mais heureusement pour ce public bouillant, cela n’allait pas durer. Même si la paire arbitrale allait encore sortir quelques décisions surprenantes, cela ne perturbait plus les Bleues. La défense était en béton armé, Cléopâtre Darleux était imbattable et en 15 minutes, seulement 2 petits ballons de rien du tout allaient finir dans les cages de la gardienne de Viborg. Même si le + 2 allait largement tarder avec 6 occasions de le réussir, une fois réussi par Nina Kanto, il n’y avait plus de match. Les Tricolores déroulaient et l’emportaient 24-19 et s’offrait un ticket pour l’Euro et le droit de pouvoir travailler sereinement dans les 2 matches à suivre dans cette poule de qualification.

Les Réactions
Alain Portes (Entraîneur de l’équipe de France) : Je suis satisfait parce qu’on est qualifié, je suis aussi satisfait parce qu’on a inversé un scénario qui était mal enclenché et il faut être fort mentalement pour faire cela. En première mi-temps, on n’était pas au rendez-vous du combat physique, on jouait faux, nos gardiennes étaient absentes, on a su rectifier par de la combativité, mais pas seulement ! On a retrouvé nos savoir faire défensifs avec seulement 6 buts encaissés en seconde mi-temps, ça c’est important et on a usé physiquement nos adversaires, on a été vraiment plus fort que lui dans ce domaine. Je vois que toutes les grandes équipes ont des problèmes cette semaine de qualification, la Serbie a été accrochée, d’autres ont perdu des matches qu’elles devaient gagner, nous a passé le cap, ce n’était pas facile mais cela faisait 3 mois que l’on ne s’était pas vu, on avait un adversaire de qualité et qui avait pu nous observer pendant tout le Mondial… Et ce match là il y a 3 mois on l’aurait perdu, là on a réussi à inverser la tendance et c’est une grosse satisfaction. On doutait, il fallait absolument qu’on se redynamise sur quelque chose, et c’est pour cela que l’on a fait une défense avec une stricte et avec derrière des filles qui font des fautes pour user l’adversaire et mettre un petit peu le feu en montant les ballons, beaucoup plus que l’on l’avait fait en première période où on jouait petit bras. Il fallait qu’il y ait un scénario comme ça, même si on a tremblé au moment de passer devant et ça m’embête, mais on a réussi à le faire et c’est super. Mais on a encore beaucoup de choses à améliorer, surtout dans le jeu d’attaque où aujourd’hui on a été en grande difficulté, quant à la défense, il faut qu’elle tienne la route dès le début du match… On a encore beaucoup de travail, si l’Euro était demain, on ne serait pas prêt. »

Gnonsiane Niombla (Meilleure marqueuse du match) : « Une première mi-temps très, très difficile avec du manque d’agressivité, une paire arbitrale qui ne nous a pas aidé même si ce n’est pas une excuse. Heureusement, le public de Limoges nous a beaucoup aidées en seconde mi-temps et cela nous permet de finir sur un score assez confortable. Bien sur on a douté, mais on sait qu’on a une équipe solide et qu’on allait revenir petit à petit, il fallait juste être patientes. Les Islandaises avaient en première mi-temps l’agressivité qui nous manquait, mais on a inversé la tendance en seconde, on joue a 16 alors qu’elles n’ont quasiment qu’un 7 majeur. Personnellement, je prends ce que l’on me donne, aujourd’hui cela a marché, mais demain, une autre peut prendre le relais. Après ma blessure à l’épaule, j’ai mis presque deux ans à revenir et maintenant c’est super, je suis là en équipe de France, super heureuse de représenter mon pays tout simplement. »

A Limoges, Palais des Sports de Beaublanc
Le samedi 29 mars 2014 à 17h30
Groupe II des qualifications à l'Euro 2014
France - Islande : 24 - 19 (Mi-temps : 10-13)

5 000 spectateurs
Arbitres :
MMES Jelena Vujacic et Andjelina Kazanegra (Macédoine)

Evolution du score : 2-3 5°, 4-5 10°, 5-8 15°, 7-10 20°, 9-11 25°, 10-13 MT - 14-14 35°, 16-16 40°, 18-17 45°, 20-18 50°, 22-18 55°, 24-19 FT.

France
Gardiennes : Leynaud 14 min., 3 arrêts dt 0/3 pen., Darleux 46 min., 12 arrêts dt 0/2 pen.
Joueuses : Goudjo, Kanto 6/7, Ayglon 1/1, Cissé 1/1, Pineau 1/2, Baudouin, Zaadi 0/2, Tounkara, Bruneau 0/1, Dembélé Cap. 0/1, Deroin 1/4, Levèque, Niombla 8/12, Lacrabère 6/9.
Entraîneur : Portes Alain

Islande
Gardiennes : Simonardottir 60min. 13 arrêts, Haraldsdottir D.
Joueuses : Palsdottir 1/4, Stefansdottir 2/2, Einarsdottir 1/2, Knutsdottir 8/9 dont 5/5 penalties, Magnusdottir, Haraldsdottir B. 0/1, Thorgeirsdottir 3/7, Pekarskyte 1/6, Sigurjonsdottir, Ommardsdottir 1/2, Larudottir, Jonsdottir 1/2, Söradal 1/1, Bjornsdottir.
Entraîneur : Johannsson Agust

EDF F : Qualifiées, mais dans la douleur 

Euro

samedi 29 mars 2014 - © François Dasriaux

 7 min 20 de lecture

Les Françaises sont à l’Euro, mais cela s’est fait dans la douleur et avec de grosses complications. Alors qu'on les attendait souveraines, elles ont balbutié leur jeu pendant 40 minutes avant d’enfin lâcher les chevaux, les esprits et une Islande bien plus coriace qu’annoncée.

Encore une fois que ce soit pour les hommes ou pour les femmes, Beaublanc était plein et bouillant. Le spectacle commençait par la célébration par Joël Delplanque, le président de la FFHB, de la 100° d’Amélie Goudjo avec les Bleues pour se prolonger avec une Marseillaise bien sentie. Si la victoire mercredi avait satisfait le staff tricolore, cela n’empêchait pas quelques changements avec Julie Goïorani et Armelle Attingre qui étaient dans les tribunes, Mariama Signate à la maison, place était faite à Koumba Cissé et Alice Lévèque.

Mais le sang neuf n’a pas vraiment amélioré les choses, en restant sur le même tempo que leur fin de match à Reykjavik, les Bleues ont galéré, peiné, sué pendant 40 minutes pour se défaire d’une Islande qui a joué crânement sa chance. Heureusement après les 20 minutes initiales du match en Islande, les 20 dernières à Limoges ont été là aussi très convaincantes sous l'impulsion d'une Gnonsiane Niombla en mode magique. Force de caractère et envie de ne jamais laisser filer le match auront été les leitmotiv de ce match qui envoie définitivement les Bleues à l’Euro en décembre prochain. Reste, comme le dira Alain Portes à la fin de la rencontre, à beaucoup travailler et encore et toujours caler le jeu tricolore qui connait encore trop de bas.

Ce bas, tout le monde va le voir en première période. En difficulté d’entrée sur la 6-0 très agressive des Islandaises, les Bleues perdaient les ballons qui permettaient à l’Islande de se lancer dans le jeu rapide. Même si le trio Niombla – Kanto – Lacrabère allait tout de suite montrer le bout de son nez, cela ne suffisait pas, les Islandaises étaient appliquées, patientes et surtout profitaient par moments de largesses arbitrales un peu incompréhensibles. Mais si cela perturbait les Bleues, cela ne leur donnait pas un surplus de volonté… Trop passives en défense, trop statiques en attaque, elles montraient un peu tout ce qu'il ne faut pas faire à pareil niveau quand l’adversaire sent des faiblesses chez son vis à vis. Même si Pekarskyte sortait touchée à la 10° minute, cela ne faisait pas tomber la puissance de feu nordique. Et quand cela ne finissait pas directement dans les buts, cela se traduisait en jet de 7 mètres (5 au total dans cette période, tous transformés "métronomiquement" par Knutsdottir). Peu d’arrêts côté bleu, le changement entre Amandine Leynaud et Cléopâtre Darleux ne donnait pas l’élan escompté. L’Islande se baladait presque dans le match et sans quelques éclairs individuels de Gnonsiane Niombla, l’addition aurait pu être lourde au bout de 30 minutes. On pouvait imaginer que le passage aux vestiaires allait se faire en mode remise en cause et ce fut le cas mais cela allait mettre encore un peu de temps avant de vraiment faire effet.

Si Alexandra Lacrabère et Nina Kanto revenaient telles des lionnes et ramenaient la France très rapidement à la marque, L’Islande avait encore un peu d’énergie pour aller chercher quelques buts, parfois de raccrocs mais qui les laissaient parfaitement dans la course. Avec 3 buts en dix minutes, elles regardaient encore les Françaises droit dans les yeux. Mais heureusement pour ce public bouillant, cela n’allait pas durer. Même si la paire arbitrale allait encore sortir quelques décisions surprenantes, cela ne perturbait plus les Bleues. La défense était en béton armé, Cléopâtre Darleux était imbattable et en 15 minutes, seulement 2 petits ballons de rien du tout allaient finir dans les cages de la gardienne de Viborg. Même si le + 2 allait largement tarder avec 6 occasions de le réussir, une fois réussi par Nina Kanto, il n’y avait plus de match. Les Tricolores déroulaient et l’emportaient 24-19 et s’offrait un ticket pour l’Euro et le droit de pouvoir travailler sereinement dans les 2 matches à suivre dans cette poule de qualification.

Les Réactions
Alain Portes (Entraîneur de l’équipe de France) : Je suis satisfait parce qu’on est qualifié, je suis aussi satisfait parce qu’on a inversé un scénario qui était mal enclenché et il faut être fort mentalement pour faire cela. En première mi-temps, on n’était pas au rendez-vous du combat physique, on jouait faux, nos gardiennes étaient absentes, on a su rectifier par de la combativité, mais pas seulement ! On a retrouvé nos savoir faire défensifs avec seulement 6 buts encaissés en seconde mi-temps, ça c’est important et on a usé physiquement nos adversaires, on a été vraiment plus fort que lui dans ce domaine. Je vois que toutes les grandes équipes ont des problèmes cette semaine de qualification, la Serbie a été accrochée, d’autres ont perdu des matches qu’elles devaient gagner, nous a passé le cap, ce n’était pas facile mais cela faisait 3 mois que l’on ne s’était pas vu, on avait un adversaire de qualité et qui avait pu nous observer pendant tout le Mondial… Et ce match là il y a 3 mois on l’aurait perdu, là on a réussi à inverser la tendance et c’est une grosse satisfaction. On doutait, il fallait absolument qu’on se redynamise sur quelque chose, et c’est pour cela que l’on a fait une défense avec une stricte et avec derrière des filles qui font des fautes pour user l’adversaire et mettre un petit peu le feu en montant les ballons, beaucoup plus que l’on l’avait fait en première période où on jouait petit bras. Il fallait qu’il y ait un scénario comme ça, même si on a tremblé au moment de passer devant et ça m’embête, mais on a réussi à le faire et c’est super. Mais on a encore beaucoup de choses à améliorer, surtout dans le jeu d’attaque où aujourd’hui on a été en grande difficulté, quant à la défense, il faut qu’elle tienne la route dès le début du match… On a encore beaucoup de travail, si l’Euro était demain, on ne serait pas prêt. »

Gnonsiane Niombla (Meilleure marqueuse du match) : « Une première mi-temps très, très difficile avec du manque d’agressivité, une paire arbitrale qui ne nous a pas aidé même si ce n’est pas une excuse. Heureusement, le public de Limoges nous a beaucoup aidées en seconde mi-temps et cela nous permet de finir sur un score assez confortable. Bien sur on a douté, mais on sait qu’on a une équipe solide et qu’on allait revenir petit à petit, il fallait juste être patientes. Les Islandaises avaient en première mi-temps l’agressivité qui nous manquait, mais on a inversé la tendance en seconde, on joue a 16 alors qu’elles n’ont quasiment qu’un 7 majeur. Personnellement, je prends ce que l’on me donne, aujourd’hui cela a marché, mais demain, une autre peut prendre le relais. Après ma blessure à l’épaule, j’ai mis presque deux ans à revenir et maintenant c’est super, je suis là en équipe de France, super heureuse de représenter mon pays tout simplement. »

A Limoges, Palais des Sports de Beaublanc
Le samedi 29 mars 2014 à 17h30
Groupe II des qualifications à l'Euro 2014
France - Islande : 24 - 19 (Mi-temps : 10-13)

5 000 spectateurs
Arbitres :
MMES Jelena Vujacic et Andjelina Kazanegra (Macédoine)

Evolution du score : 2-3 5°, 4-5 10°, 5-8 15°, 7-10 20°, 9-11 25°, 10-13 MT - 14-14 35°, 16-16 40°, 18-17 45°, 20-18 50°, 22-18 55°, 24-19 FT.

France
Gardiennes : Leynaud 14 min., 3 arrêts dt 0/3 pen., Darleux 46 min., 12 arrêts dt 0/2 pen.
Joueuses : Goudjo, Kanto 6/7, Ayglon 1/1, Cissé 1/1, Pineau 1/2, Baudouin, Zaadi 0/2, Tounkara, Bruneau 0/1, Dembélé Cap. 0/1, Deroin 1/4, Levèque, Niombla 8/12, Lacrabère 6/9.
Entraîneur : Portes Alain

Islande
Gardiennes : Simonardottir 60min. 13 arrêts, Haraldsdottir D.
Joueuses : Palsdottir 1/4, Stefansdottir 2/2, Einarsdottir 1/2, Knutsdottir 8/9 dont 5/5 penalties, Magnusdottir, Haraldsdottir B. 0/1, Thorgeirsdottir 3/7, Pekarskyte 1/6, Sigurjonsdottir, Ommardsdottir 1/2, Larudottir, Jonsdottir 1/2, Söradal 1/1, Bjornsdottir.
Entraîneur : Johannsson Agust

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