Longtemps accroché par Velenje, le Paris Saint-Germain s’est appuyé sur une défense enfin solide devant un Sierra impeccable en seconde période pour faire la différence. A défaut de briller collectivement, les Parisiens ont fait parler leur fierté pour décrocher leur qualification en quart de finale de la Ligue des champions, la première de l’histoire du club.
A Carpentier, Pierre Menjot
C’est la plus belle des réponses. Trois jours après avoir sans doute définitivement abandonné son titre de champion de France à Dunkerque, le PSG s’est repris à merveille ce dimanche. Vainqueur de Velenje avec un écart de neuf buts (34-25), soit bien plus que les deux abandonnés à l’aller (30-28), le champion de France est qualifié pour les quarts de finale de la Ligue des champions. Parce qu’il a mis la hargne nécessaire, à l’image d’un Mikkel Hansen rageur dès son premier tir. Parce qu’il a su réciter à merveille en attaque face à des Slovènes bien apathiques, qui n’ont fait perdre que six petits ballons aux Parisiens. Et parce qu’il s’est enfin mis à défendre, après trente minutes à prendre l’eau (17 buts encaissés à la pause), avec une paire Vori-Diaw qu’on n’espérait plus voir.
Tous ces petits ingrédients qui ont tant fait défaut cette saison ont été réunis au meilleur moment pour Philippe Gardent, qui ne cachait plus sa déception de ne pas voir son équipe progresser. Le coach parisien est bien trop réaliste pour s’émerveiller d’une partition encore loin d’être au niveau que ses stars peuvent atteindre (« Je n’ai aucune certitudes, même après ce match », jure-t-il) mais il a, mine de rien, rempli un des objectifs fondamentaux que le PSG s’est fixé : se hisser dans le Top 8 de la plus prestigieuse des compétitions. A l’orgueil.
La fierté parisienne a attendu une bonne demi-heure avant d’émerger au grand jour. Trente minutes pendant lesquelles le même mal qu’à l’aller a sévi : une défense totalement absente. Devant laquelle le demi-centre Skube et le pivot Buric se régalaient et permettaient à leur équipe de faire la course en tête (7-8, 11e) et même de creuser un petit écart (9-11, 16e). « On n’a pas lâché en première mi-temps alors que Marko (Kopljar) était souvent en retard, qu’Ibou (Diaw) tentait de colmater les brèches sans succès. On s’est fait pas mal bougé et je tire un grand coup de chapeau aux joueurs », souligne Philippe Gardent. L’entrée en jeu de Sierra, excellent sur les tirs au près, et les fléchettes de Hansen et Abalo entretenaient le suspense mais jamais Paris ne parvenait à prendre plus d’un but d’avance jusqu’à ce que Skube égalise sur penalty à la pause (17-17).
Alors le réveil parisien a sonné. Resté sur le banc depuis le début, Igor Vori fit son entrée en défense au côté de Diaw et la paire, à défaut d’être parfaite, fut une tannée pour les Slovènes. Harcelés par les centraux parisiens, las de faire tourner la balle sans vraiment trouver de solutions, Skube (notre photo ci-dessous) et les siens faiblissaient, sans pour autant décrocher (20-19, 34e), mais le mal pointait. « On savait qu’on allait faire des erreurs grossières, comme quand le pivot se retrouve seul à six mètres, mais c’était un pari, poursuit le coach parisien. L’entrée d’Igor et Tonio (Garcia) a dynamisé tout le groupe, on a usé notre adversaire et cela a fonctionné comme on l’espérait… Ou plutôt comme on le rêvait. »
Impuissant, en plus, devant un Sierra qui n’avait plus connu de telles stats depuis de longues semaines (15 arrêts en 44 minutes), Velenje a posé un genou à terre (23-20, 39e), puis le second (30-23, 51e), laissant les locaux s’envoler dans le sillage de Garcia, M’Tima et Gunnarsson jusqu’au gong final. « On est vraiment heureux de cette qualification, ça fait du bien d’avoir cette bouffée d’oxygène à ce moment là, soufflait Philippe Gardent. On s’était fixé cet objectif avant même le tirage au sort des poules, en sachant que ce ne serait pas simple. Ce ne l’a pas été, on n’a pas de passé collectif dans cette compétition, mais on y est. » A la place qui doit être celle du PSG quand il évolue à ce niveau.
Tirage au sort mardi à Vienne. Le PSG, 2e de sa poule, est assuré de rencontrer un 1er de poule (Veszprem, Barcelone, Kiel, Vardar Skopje qui à la surprise générale a éliminé Hambourg, le champion d'Europe en titre) et de recevoir au match aller.
Les réactions.... (par Yves Michel)
Luc Abalo (ailier droit PSG): "Ca fait toujours du bien de gagner mais il ne faut certainement pas s'enflammer. Il ne faut pas oublier que jeudi, on a laissé s'échapper le titre, là c'était une compétition différente et on avait les moyens de battre Velenje car ils étaient à notre portée, on a fait ce qu'on devait faire. Si on était sorti avant les quarts, on aurait considéré que c'était un échec. On a montré deux visages sur ce match, une 1ère mi-temps où on est resté en retrait et à la pause, on a décidé de mettre le feu dès le début de la 2ème parce que cela risquait de mal se passer à la fin. Ils ont été surpris et cela s'est bien passé pour nous. Il va falloir se servir de ce match d'aujourd'hui pour le reste de la saison. Ce qui fait du bien aussi, c'est qu'on a joué vite, sans complexe, en prenant des risques, c'est ce qu'attendent les gens et nous sur le terrain, on prend vraiment du plaisir. Il faut qu'on continue dans cette voie-là pour amener cette équipe au top."
Daniel Narcisse (capitaine du PSG): "Tout le monde nous voyait favori mais je peux vous assurer que c'est difficile de jouer contre eux. Nous avons vécu une semaine difficile avec la défaite de jeudi mais nous avons su trouver les ressources nécessaires pour aller chercher cette qualification en Ligue des Champions. On a mis plus d'activité défensive sur ce match retour."
Mario Sostaric (ailier droit Velenje): "Je veux avant tout féliciter le PSG. Nous étions venus ici pour montrer ce qu'on savait faire et prouver que notre prestation de l'aller n'était pas due au hasard. Sauf qu'ils ont produit un jeu qui ne nous a pas permis de trouver les bonnes formules. Nous avons tenu une mi-temps et ensuite leur gardien (J.M Sierra) est monté en puissance et à partir de ce moment-là, c'était fini pour nous. Je leur souhaite le meilleur pour les quarts de finale. "
A Paris, Halle Carpentier (13ème)
Le dimanche 30 mars 2014 à 17h00
8èmes de finale retour de la Ligue des Champions
PSG hand - RK Gorenje Velenje : 34 - 25 (Mi-temps : 17-17)
2000 spectateurs
Arbitres : Oscar Raluy Lopez et Angel Sabroso Ramirez (ESP)
match aller: RK Gorenje Velenje - Paris St Germain 30 - 28
PSG Handball
Gardiens: 1 ANNONAY, 16 SIERRA
Joueurs: MELIC (1) KOPLJAR (2) GUNNARSSON (7) HANSEN (7) GARCIA (4) NARCISSE (1) HONRUBIA (2) M'TIMA (3) HALLGRIMSSON (2), ABALO (5) GOJUN, DIAW, BOJINOVIC
RK Gorenje Velenje
Gardiens: 1 TALETOVIC, 12 BURIC Benjamin (Bos)
Joueurs: MEDVED (5) SKUBE (5) SOSTARIC (2) DUJMOVIC (3) BECIRI (Serb- 1), GAMS (1), BURIC Senjamin (5), PAPEZ (2), DOBELSEK (1) NOSAN, OSTIR, CEHTE N., GOLCAR
Evolution du score: 3/2 (4è) 3/3 (5è) 4/5 (7è) 7/7 (10è) 9/11 (15è) 11/11 (17è) 12/12 (19è) 14/12 (22è) 14/14 (24è) 16/15 (27è) 17/17 (MT) 19/18 (32è) 22/19 (36è) 25/21 (41è) 27/22 (46è) 29/23 (49è) 30/23 (51è) 33/24 (55è) 34/25 (fin)
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