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LDC : Paris en mode « mission impossible » ?

Champion's League

samedi 19 avril 2014 - © François Dasriaux

 7 min 52 de lecture

Veszprém a fait le résultat qu’il était venu chercher à Paris : une courte victoire mais une victoire qui met le Paris SG dans le dur. Les Parisiens vont devoir gagner à la Veszprém Arena de 3 buts, autant dire que tout sera bien compliqué samedi prochain sur les bords du lac Balaton.

Bon, ceci dit, question ambiance, les Parisiens ont eu un petit aperçu de ce qui les attend dans une semaine, car la Halle Carpentier a plus entendu de l’encouragement en magyar que des clameurs dans la langue de Molière… Mais il faudra aussi gommer un paquet d’erreurs, régler une montagne de détails et surtout jouer 60 minutes comme si la vie des joueurs du PSG en dépendait. Surtout quand on voit le match que fait un Laszlo Nagy (photo ci-dessous) qui a déjà tout gagné avec le Barca. L’énergie, la justesse de jeu et l’impact qu’il a aussi bien attaque qu’en défense et ce pendant 60 minutes, on se dit que les Parisiens vont pouvoir revoir le match du géant gaucher et largement s’en inspirer. Certes, c’est Momir Ilic qui est le meilleur buteur du MKB, mais le patron, la star, l’homme par qui tout se fait et se gagne, c’est ce Laszlo Nagy qui a mis Paris à terre avec son équipe cet après-midi.

On a même cru que tout allait virer à la démonstration façon Barcelone en début de match. Paris ne trouvait pas les solutions en attaque… Trop statiques, ne gagnant aucun duel sur une défense pourtant très haute, les Parisiens mettaient en plus un repli défensif catastrophique dans leur panier à bourde. Non que cela ne courrait pas, mais la répartition, l’observation du jeu adverse et la communication étaient inexistants et Veszprém enquillait les buts comme à la parade. Philippe Gardent prenait son temps mort à -3 dès la 13° minute et cela allait largement changer la donne. L’entrée d’Igor Vori en pivot qui gagnait ses duels physiquement, des arrières plus percutants et surtout capables d’un peu de patience et enfin une défense qui met les Hongrois sur le reculoir. Comme en défense, Renato Sulic et consorts finissaient par se faire sortir, Paris avait les munitions pour revenir et ne se privait pas de le faire. Mirko Alilovic ne faisait plus d’arrêts, Momir Ilic ne pesait pas sur le jeu et Chema Rodriguez était coupé du reste de sa base arrière et le +2 à la pause aurait pu être un +3 sans une gourmandise de dernière seconde de Jeffrey M’Tima, mais les gourmandises de M’Tima, on allait en reparler…

Le retour des vestiaires était beaucoup moins percutant et même si Veszprém ne brillait pas de mille feux, il y avait toujours le bras de Laszlo Nagy, la vista de Chema Rodriguez ou le vice de Renato Sulic pour faire avancer la marque coté hongrois. Pourtant, Gabor Csaszar amenait de la fluidité dans le jeu placé, Igor Vori martyrisait les Schuch, Sulic et autre Ilic, mais Nador Fazekas faisait bonne garde dans les buts du MKB et peu à peu on sentait que les mouches avaient changé d’ânes. De nouveau moins d’implication dans les replis, un secteur central ou Marko Kopljar est à la rue face au métier de Chema Rodriguez et des échecs parfois bien stupides face à Nandor Fazekas comme ce chabala premier poteau, passé quelques minutes plus tôt par Jeffrey M’Tima et tranquillement arrêté à deux mains sur le bis repetita. Paris était derrière, Paris arrivait par moment à revenir à hauteur, mais c’était pour aussitôt gâcher un peu, voire beaucoup. La paire arbitrale aidait même le PSG en sortant Nandor Fazekas pour un coup de pied dans la barre transversale. Pour 99,9 % des gardiens, c’est un geste impossible à faire, pour le Hongrois, c’est sa façon qu’il a de montrer sa détermination et il a fait ce geste des milliers de fois dans sa longue carrière. Bref, à un de plus 2 fois de suite dans les 5 dernières minutes, Paris ne va pas savoir profiter de cette aubaine. Un jet de 7 mètres raté par Farudin Melic, des oublis défensifs et Jeffrey M’Tima doublait la bévue en donnant une balle de récupération directement dans les mains hongroises puis en loupant le 27 partout à 30 secondes de la fin du match en tentant encore et toujours son chabala face à Fazekas… Inutile de dire comment cela s’est fini : dans les mains du portier du MKB. Le temps pour Momir Ilic de finir le boulot en inscrivant le +2 et Paris SG était encore un peu plus dans la panade.

Mais le pire, c’est que sur bon nombre de séquences dans le match, on a vu un Paris au dessus de son prestigieux adversaire. Montées de balle percutantes et intelligentes, jeu en attaque patient et inspiré, shoots efficaces et même défense rendant Veszprém aphone et en refus de jeu quasi à chaque attaque. Mais cela on ne l’a vu que sur à peine la moitié du match, pas suffisant pour envisager autre chose qu’un résultat très moyen. Si Paris sait jouer à ce niveau 60 minutes, il est capable de faire l’exploit en Hongrie. Problème, c’est que justement ce problème est récurant cette saison, une inconstance terriblement handicapante à ce niveau de jeu…

A Paris, Halle Carpentier
Le samedi 19 avril à 16h30
PSG Handball - MKB-MVM Veszprém : 26 - 28 (Mi-temps : 14-12)

4 800 spectateurs
Arbitres :
MM Matija Gubica et  Boris Milosevic (Croatie)

Les stats sont ici

Evolution du score : 0-1 5°, 3-4 10°, 4-8 15°, 8-9 20°, 11-11 25°, 14-12 MT - 17-14 35°, 18-17 40°, 19-19 45°, 21-23 50°, 24-25 55°, 26-28 FT.




                     Les réactions d'après-match recueillis par Yves Michel

Philippe Gardent (entraîneur du PSG): "Nous sommes forcément déçus mais quel que soit le score, le match retour s'annonçait difficile de toute façon. La sortie d'Igor (Vori) au moment où nous étions bien dans le match, a été perturbante. Autant en défense qu'en attaque. Malgré la défaite, j'ai bien aimé notre comportement défensif. On a assez bien réussi à certains moments malgré quelques manques d'attention. C'est en attaque qu'on a rencontré des difficultés. La semaine prochaine, on va aller là-bas sans complexe. Pour jouer le match... à fond."

Luc Abalo (ailier droit du PSG): "Ce que j'ai ressenti pendant le match, c'est qu'ils étaient bien en place, ils n'ont pas fait beaucoup d'erreurs en défense et quand tu tentais de les prendre de vitesse, c'était très difficile de leur mettre des buts. En 2ème mi-temps, ils ont vite compris ce qui leur avait fait défaut juste avant. Un exemple... après la pause, Jeffrey M'Tima n'a plus de décalages alors qu'en première, ce sont ces décalages qui nous ont fait du bien parce que ça attaquait fort à droite et ça finissait à gauche et on n'a plus réussi à retrouver ces situations. Il faudra continuer à travailler car sincèrement deux buts à remonter, c'est faisable. Il faut y croire et aller là-bas avec le sentiment qu'on peut le faire. C'est vrai qu'ils sont en position de force et qu'ils ont l'habitude de jouer ces matches-là. En Hongrie, il va falloir essayer de tenir et faire une sorte de hold-up à la fin. Il ne faut pas essayer de courir derrière le score. Il faudra jouer avec la tête."

Jeffrey M'Tima (ailier gauche du PSG): "Ce match, on le perd en 2ème mi-temps car leur gardien a fermé la cage et nous, on n'a pas su trouver la solution. Ils sont montés d'un ton, notamment en défense, et même si on ne va pas se cacher derrière ça, on a senti des signes de fatigue. Pour ma part, j'ai joué 60 minutes, j'ai beaucoup couru, j'ai défendu face à des Golgoths qui mesurent 2 m et avec mes 1.60, ça demande plus d'efforts mais quel que soit l'adversaire, je prends énormément de plaisir. Par contre, j'ai manqué de lucidité sur mes deux derniers shoots. Je m'en veux beaucoup, j'ai de l'amertume. Il va falloir décortiquer leur jeu, regarder ce qui n'a pas marché pour se présenter là-bas avec la volonté de faire quelque chose. Tout est jouable."



LDC : Paris en mode « mission impossible » ? 

Champion's League

samedi 19 avril 2014 - © François Dasriaux

 7 min 52 de lecture

Veszprém a fait le résultat qu’il était venu chercher à Paris : une courte victoire mais une victoire qui met le Paris SG dans le dur. Les Parisiens vont devoir gagner à la Veszprém Arena de 3 buts, autant dire que tout sera bien compliqué samedi prochain sur les bords du lac Balaton.

Bon, ceci dit, question ambiance, les Parisiens ont eu un petit aperçu de ce qui les attend dans une semaine, car la Halle Carpentier a plus entendu de l’encouragement en magyar que des clameurs dans la langue de Molière… Mais il faudra aussi gommer un paquet d’erreurs, régler une montagne de détails et surtout jouer 60 minutes comme si la vie des joueurs du PSG en dépendait. Surtout quand on voit le match que fait un Laszlo Nagy (photo ci-dessous) qui a déjà tout gagné avec le Barca. L’énergie, la justesse de jeu et l’impact qu’il a aussi bien attaque qu’en défense et ce pendant 60 minutes, on se dit que les Parisiens vont pouvoir revoir le match du géant gaucher et largement s’en inspirer. Certes, c’est Momir Ilic qui est le meilleur buteur du MKB, mais le patron, la star, l’homme par qui tout se fait et se gagne, c’est ce Laszlo Nagy qui a mis Paris à terre avec son équipe cet après-midi.

On a même cru que tout allait virer à la démonstration façon Barcelone en début de match. Paris ne trouvait pas les solutions en attaque… Trop statiques, ne gagnant aucun duel sur une défense pourtant très haute, les Parisiens mettaient en plus un repli défensif catastrophique dans leur panier à bourde. Non que cela ne courrait pas, mais la répartition, l’observation du jeu adverse et la communication étaient inexistants et Veszprém enquillait les buts comme à la parade. Philippe Gardent prenait son temps mort à -3 dès la 13° minute et cela allait largement changer la donne. L’entrée d’Igor Vori en pivot qui gagnait ses duels physiquement, des arrières plus percutants et surtout capables d’un peu de patience et enfin une défense qui met les Hongrois sur le reculoir. Comme en défense, Renato Sulic et consorts finissaient par se faire sortir, Paris avait les munitions pour revenir et ne se privait pas de le faire. Mirko Alilovic ne faisait plus d’arrêts, Momir Ilic ne pesait pas sur le jeu et Chema Rodriguez était coupé du reste de sa base arrière et le +2 à la pause aurait pu être un +3 sans une gourmandise de dernière seconde de Jeffrey M’Tima, mais les gourmandises de M’Tima, on allait en reparler…

Le retour des vestiaires était beaucoup moins percutant et même si Veszprém ne brillait pas de mille feux, il y avait toujours le bras de Laszlo Nagy, la vista de Chema Rodriguez ou le vice de Renato Sulic pour faire avancer la marque coté hongrois. Pourtant, Gabor Csaszar amenait de la fluidité dans le jeu placé, Igor Vori martyrisait les Schuch, Sulic et autre Ilic, mais Nador Fazekas faisait bonne garde dans les buts du MKB et peu à peu on sentait que les mouches avaient changé d’ânes. De nouveau moins d’implication dans les replis, un secteur central ou Marko Kopljar est à la rue face au métier de Chema Rodriguez et des échecs parfois bien stupides face à Nandor Fazekas comme ce chabala premier poteau, passé quelques minutes plus tôt par Jeffrey M’Tima et tranquillement arrêté à deux mains sur le bis repetita. Paris était derrière, Paris arrivait par moment à revenir à hauteur, mais c’était pour aussitôt gâcher un peu, voire beaucoup. La paire arbitrale aidait même le PSG en sortant Nandor Fazekas pour un coup de pied dans la barre transversale. Pour 99,9 % des gardiens, c’est un geste impossible à faire, pour le Hongrois, c’est sa façon qu’il a de montrer sa détermination et il a fait ce geste des milliers de fois dans sa longue carrière. Bref, à un de plus 2 fois de suite dans les 5 dernières minutes, Paris ne va pas savoir profiter de cette aubaine. Un jet de 7 mètres raté par Farudin Melic, des oublis défensifs et Jeffrey M’Tima doublait la bévue en donnant une balle de récupération directement dans les mains hongroises puis en loupant le 27 partout à 30 secondes de la fin du match en tentant encore et toujours son chabala face à Fazekas… Inutile de dire comment cela s’est fini : dans les mains du portier du MKB. Le temps pour Momir Ilic de finir le boulot en inscrivant le +2 et Paris SG était encore un peu plus dans la panade.

Mais le pire, c’est que sur bon nombre de séquences dans le match, on a vu un Paris au dessus de son prestigieux adversaire. Montées de balle percutantes et intelligentes, jeu en attaque patient et inspiré, shoots efficaces et même défense rendant Veszprém aphone et en refus de jeu quasi à chaque attaque. Mais cela on ne l’a vu que sur à peine la moitié du match, pas suffisant pour envisager autre chose qu’un résultat très moyen. Si Paris sait jouer à ce niveau 60 minutes, il est capable de faire l’exploit en Hongrie. Problème, c’est que justement ce problème est récurant cette saison, une inconstance terriblement handicapante à ce niveau de jeu…

A Paris, Halle Carpentier
Le samedi 19 avril à 16h30
PSG Handball - MKB-MVM Veszprém : 26 - 28 (Mi-temps : 14-12)

4 800 spectateurs
Arbitres :
MM Matija Gubica et  Boris Milosevic (Croatie)

Les stats sont ici

Evolution du score : 0-1 5°, 3-4 10°, 4-8 15°, 8-9 20°, 11-11 25°, 14-12 MT - 17-14 35°, 18-17 40°, 19-19 45°, 21-23 50°, 24-25 55°, 26-28 FT.




                     Les réactions d'après-match recueillis par Yves Michel

Philippe Gardent (entraîneur du PSG): "Nous sommes forcément déçus mais quel que soit le score, le match retour s'annonçait difficile de toute façon. La sortie d'Igor (Vori) au moment où nous étions bien dans le match, a été perturbante. Autant en défense qu'en attaque. Malgré la défaite, j'ai bien aimé notre comportement défensif. On a assez bien réussi à certains moments malgré quelques manques d'attention. C'est en attaque qu'on a rencontré des difficultés. La semaine prochaine, on va aller là-bas sans complexe. Pour jouer le match... à fond."

Luc Abalo (ailier droit du PSG): "Ce que j'ai ressenti pendant le match, c'est qu'ils étaient bien en place, ils n'ont pas fait beaucoup d'erreurs en défense et quand tu tentais de les prendre de vitesse, c'était très difficile de leur mettre des buts. En 2ème mi-temps, ils ont vite compris ce qui leur avait fait défaut juste avant. Un exemple... après la pause, Jeffrey M'Tima n'a plus de décalages alors qu'en première, ce sont ces décalages qui nous ont fait du bien parce que ça attaquait fort à droite et ça finissait à gauche et on n'a plus réussi à retrouver ces situations. Il faudra continuer à travailler car sincèrement deux buts à remonter, c'est faisable. Il faut y croire et aller là-bas avec le sentiment qu'on peut le faire. C'est vrai qu'ils sont en position de force et qu'ils ont l'habitude de jouer ces matches-là. En Hongrie, il va falloir essayer de tenir et faire une sorte de hold-up à la fin. Il ne faut pas essayer de courir derrière le score. Il faudra jouer avec la tête."

Jeffrey M'Tima (ailier gauche du PSG): "Ce match, on le perd en 2ème mi-temps car leur gardien a fermé la cage et nous, on n'a pas su trouver la solution. Ils sont montés d'un ton, notamment en défense, et même si on ne va pas se cacher derrière ça, on a senti des signes de fatigue. Pour ma part, j'ai joué 60 minutes, j'ai beaucoup couru, j'ai défendu face à des Golgoths qui mesurent 2 m et avec mes 1.60, ça demande plus d'efforts mais quel que soit l'adversaire, je prends énormément de plaisir. Par contre, j'ai manqué de lucidité sur mes deux derniers shoots. Je m'en veux beaucoup, j'ai de l'amertume. Il va falloir décortiquer leur jeu, regarder ce qui n'a pas marché pour se présenter là-bas avec la volonté de faire quelque chose. Tout est jouable."



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