Montpellier a tenu son rang face aux Roumains de Constanta (32-36) et se retrouvera ce dimanche en finale de la coupe de l'EHF. Face à un adversaire plutôt inattendu puisque les Hongrois de Pick Szeged ont écarté les favoris de la compétition, les Allemands de Berlin.
Ils la tiennent leur finale les Montpelliérains ! Mais ce samedi soir ils n’ont fait que la moitié du chemin ! Face à Constanta, ils se sont montrés patients, sérieux et ont su s’adapter à toutes les situations. Quand le dépositaire de la défense Matej Gaber par exemple, a pris sa 2ème exclusion peu avant la pause, il a fallu resserrer les boulons. Cela s’est fait avec plus ou moins d’efficacité mais le bloc ne s’est pas liquéfié. Autre alerte, lorsque William Accambray qui venait de tirer, s’est fait envoyer au tapis par le patibulaire monténégrin Adzic. L’international français est resté quelques minutes au sol, a regagné le banc et n’est pas revenu sur le terrain. Il souffre de la main droite et devait passer des radios dans la soirée (selon la gravité du diagnostic, il pourrait être forfait pour la finale).
Bref, c’est de bonne gestion et surtout d’inventivité dont a du faire preuve Patrice Canayer durant toute la seconde mi-temps. Et il a trouvé les clés puisque son équipe sort avec les honneurs d’une rencontre qu’elle a toujours maîtrisée.
Maestro El Chino !
Et dans le rôle du maestro, du chef d’orchestre, de celui qui rend ses coéquipiers encore plus talentueux, Diego Simonet (en photo de tête) a rayonné dans cette Max-Schmeling Halle prise d’assaut non pas par le nombre mais par la voix, par les "Blue Fox" supporters à la fidélité indéfectible. L’Argentin a exploité tous les intervalles, créé des brèches et des points de fixation à l’envie et même quand il a été pris en stricte, il a continué à s’exprimer. D’ailleurs son cerbère a vite lâché prise. Sur le plan offensif, les Héraultais se sont régalés. Les Roumains aussi d’ailleurs mais à la fin, l’important est de terminer devant. Quatre buts (32-36) et l’addition aurait pu être plus salée puisqu’au plus fort en faveur de Montpellier l’écart avait pris des allures de correction (24-32 à la 52ème).
Les joueurs du MAHB se sont imposés car ils ont su tout simplement se rendre le match facile. Ils avaient apparemment retenu la leçon d’Ivry, trois jours plus tôt et Constanta a vite été distancé (5-10 à la 13ème). Les seules alertes roumaines vont venir de loin, des mines catapultées par l’arrière Csepreghi (photo ci-dessus). Avec le gardien Popescu, c’est lui qui va à deux reprises (en milieu de 1ère et en début de seconde) remettre ses partenaires dans le droit chemin, à deux buts d’écart. A chaque fois, Patrice Canayer posera son temps mort, redistribuera les cartes et la machine montpelliéraine repartira de l’avant.
Entré après la pause à la place de Titi Omeyer, Arnaud Siffert va se montrer mieux qu’une doublure en réussissant plusieurs parades à des moments-clé. Notamment lorsque Constanta, distancé au tableau d’affichage, sera obligé de prendre plus de risques. Une situation dont va profiter le MAHB qui non content de mettre des buts, va innover en alignant une base arrière totalement inédite avec Simonet à gauche, Kavticnik au centre et Dolenec à son poste sur la droite. A +8 à huit minutes de la fin, il aurait fallu un cataclysme pour que la tendance s’inverse. Infatigable, Dragan Gajic s’était illustré à sa manière (9 buts), Mathieu Grébille aussi, sur les deux postes du couloir gauche.
Avant la finale où elle retrouvera Pick Szeged, une ancienne connaissance de la Ligue des Champions, (voir plus bas) la bande à Canayer devra récupérer de ses efforts. Car ce dimanche peut être un grand jour. Tout simplement celui d’un titre européen. Onze ans pile (ou presque) après celui en Ligue des Champions.
A Berlin, Max Schmeling Halle
HCM Constanta - Montpellier AHB 32 - 36 (mi-temps: 14-18)
5000 spectateurs
Arbitres: Mrs Licis & Stolarovs (Let)
HCM Constanta: Popescu (60') Stanescu - Cespreghi (10/16) Toma (4/7) Simicu (7/10) Novanc (2/3) Vujadinovic(1/1) Sadoveac (1/3) Angelovski (1/1) Criciotoiu (3/7)Cristescu (2/2) Cutura (1/1)
Montpellier AHB: Omeyer (30') Siffert (30') Mesnard - Gajic (9/12) Grébille (6/10) Simonet (6/9) Dolenec (6/6) Accambray (3/5) Tej (2/5) Kavticnik (1/2) Guigou (1/1) Gaber (1/1) Gutfreund (1/1) Hmam, Borgès, Fabregas
Evolution du score: 3-5 (6è) 4-7 (10ème) 5-10 (13ème) 9-11 (18ème) 9-14 (22è) 14-16 (27è) 14-18 (MT) 15-20 (33è) 20-22 (39è) 21-26 (42è) 23-29 (47è) 24-32 (52è) 28-33 (56è) 32-36 (Fin)
Dur à avaler pour Berlin !
Cet un véritable coup de tonnerre qui a retenti sous la Max Schmeling Halle lorsqu'au coup de buzzer final, les joueurs de Pick Szeged ont tous levé les bras au ciel, fous de joie de se qualifier pour l'apothéose de cette coupe de l'EHF. Car elle est là, la sensation de la 1ère demi-finale ! Donnés archi favoris de cette confrontation, les Renards de Berlin, les tauliers du coin, se sont inclinés devant leurs supporteurs 22-24. Et il n'y a rien à dire tant la maîtrise tactique et l'engagement ont été du côté des Hongrois. Pick Szeged a dominé son sujet de bout en bout. Du 0-3 après cinq minutes de jeu à la pause avec une avance conséquente (9-13) puis n'a jamais relâché son pressing même lorsque les partenaires du peu inspiré Silvio Heinevetter (remplacé vers la 25ème dans les cages par l'ancien Istréen Petr Stochl) sont revenus à une longueur (16-17 à la 48ème) et que Sigurdsson leur entraîneur multipliait sur les attaques placées, les rentrées de Jaszka, chasuble sur le dos. A sept joueurs de champ, Berlin qui jusque-là avait manqué d'impact et d'agressivité en défense, ne va pas oour autant changer la donne. Les Allemands qui ont entretenu l'illusion grâce notamment au suédois Zachrisson, vont s'empaler sur le mur (un comble !) hongrois dans lequel Alen Blazevic fera parler l'expérience dans l'axe et Jonas Larholm sera un véritable poison en position avancée. Son succès, Szeged le doit aussi à la réussite de Balogh, Ilyès et consors mais surtout à Roland Mikler. Inamovible pendant 60 minutes, le gardien de 29 ans a été d'une régularité déconcertante pour les attaquants adverses. Avec 17 arrêts à son actif, c'est lui qui à moins de cinq minutes de la fin, alors que Berlin n'avait que deux buts à remonter, va détourner un pénalty d'Igropoulo. Les Berlinois n'auront jamais été les tauliers et pour une fois, après dix ans d'hégémonie germanique, la Coupe de l'EHF ira dans un autre pays.
A Berlin, Max Schmeling Halle
Füchse Berlin - Pick Szeged 22 - 24 (mi-temps: 9-13)
7000 spectateurs
Arbitres: Mrs Togstad & Kristiansen (Nor)
Berlin: Heinevetter, Stochl - Wiede (1/2) Romero (0/5) Zachrisson (6/8) Jaszka (6/9) Horak (4/4) Igropoulo 3/9) Nielsen (1/4) Petersen (1/2)
Szeged: Mikler (60') Tatai - Mindegia (1/2) Larholm (5/8) Zubai (4/5) Ilyès (5/9) Balogh (6/8) Blazevic (0/1) Garcia Parrondo (3/4)
Face à Szeged, Montpellier mène 5 victoires à 3
Depuis que les deux équipes brillent sur la scène européenne, Montpellier et Pick Szeged se sont officiellement affrontés à huit reprises en Champions League et ce sont les Français qui sont devant avec cinq succès entre 1994 et 2011. Il y a le souvenir douloureux des deux 8èmes de finale perdus en 1994 et décembre 2003 en aller et retour, avec un succès à Bougnol mais une défaite plus large en Hongrie et ensuite des matches de groupe où à une exception près, le MAHB avait pris l’ascendant. Ce dimanche, les deux équipes seront en terrain neutre. Les Allemands restés dans la salle prendront-ils fait et cause pour les Français et en voudront-ils aux Hongrois qui ont éliminé Berlin en demi ? Peu importe, les "Blue Fox" seront là pour faire du bruit et mettre l’ambiance !
Les horaires des deux rendez-vous dominicaux
13h match 3-4
Füchse Berlin (All) - HCM Constanta (Rou) arb: Mrs Cohen et Peretz (Isr)
15h35 finale
Pick Szeged (Hon) - Montpellier MAHB (Fra) arb: Mrs Nikolov et Nachevski (Mac)