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Gnonsiane Niombla, en toute sérénité

Coupe de France

vendredi 23 mai 2014 - © Pierre Menjot

 8 min 10 de lecture

Présentation de la finale de Coupe de France
Battu deux fois en une semaine par Issy-Paris, Fleury a l’occasion de prendre une énorme revanche, samedi, en finale de Coupe de France. L’occasion pour le club loiretain, en pleine ascension, de remporter un premier titre après deux échecs. Et pour Gnonsiane Niombla, sa capitaine, de lever un premier trophée.
 
Elle a la même assurance sur le terrain qu’en dehors. La même simplicité, aussi, celle qui accompagne toutes les plus grandes joueuses. Gnonsiane Niombla le sait, elle n’en est pas encore là. Mais en deux ans, la native de Villeurbanne (Rhône) épouse la courbe de progression exponentielle de son club. « C’est une fille qui a énormément, énormément (il insiste) progressé au niveau handball la saison dernière, juge Fred Bougeant, son coach. Et au niveau de son leadership, de sa relation aux autres, elle a énormément progressé cette année. J’imaginais une petite année de transition après sa saison passée mais elle n’arrête pas de franchir les étapes. » Avec, toujours, la même sérénité qui se lit sur son visage, comme une fille qui se sent bien là où elle est. « Oui, je me plais dans ce groupe, avec ces joueuses, ou plutôt ces filles-là, sourit Gnonsiane Niombla. On est une bande de copines avant d’être coéquipières, et c’est pour ça qu’on veut vraiment s’offrir ce titre. »



Amitié et ambition, voilà les deux piliers qui, de Vaulx-en-Velin, en Nationale 1, jusqu’à l’équipe de France au dernier Mondial serbe, motivent la jeune femme de 23 ans seulement. Inséparable de Laura Kamdop et Koumba Cissé, ses deux coéquipières dans le Loiret qu’elle invite volontiers à dîner après les entraînements, la demi-centre poursuit son chemin, sereinement, sans regarder trop loin. Début 2014, elle a failli tenter l’aventure à Györ, le double champion d’Europe en titre. Avant de se raviser. « L’occasion ne se représentera peut-être plus, mais dans mon évolution, j’avais besoin de temps de jeu, explique-t-elle. Et puis, plein de choses me rattachent à Fleury, où tout est mis en place pour atteindre le très haut niveau. » Alors la capitaine a signé pour deux ans, jusqu’aux Jeux de 2016. Pour le plus grand plaisir de son entraîneur qui, en la faisant souvent débuter sur le banc, la protège encore un peu. « J’ai entraîné Siodmiak (la demi-centre de Fleury, ndlr) pendant 10 ans, Gnons me fait penser à elle avec un potentiel énergétique supérieur. Elle est déjà influente sur les fins de matches, prend les initiatives, va tirer les pénaltys, est au four et au moulin en défense aussi. Avec la confiance qu’elle a ici ou avec Alain Portes en équipe de France, on la verra encore plus forte dans les mois à venir. » Un euphémisme.

Pourtant, toutes ces considérations, Niombla n’en a cure. Elle, une joueuse qui fait gagner les matches ? « J’essaie juste de jouer sur mes points forts et si je sens qu’une situation est pour moi, j’y vais sans avoir peur de rater même si, des fois, ça ne rentre pas. » Elle, la joueuse qui monte dans le hand français ? « Sincèrement, je n’y pense pas du tout. Après, bien sûr, je sens que j’ai évolué, mais parce que je le vois dans le regard des gens, dans les questions des journalistes. » 

Pas la peine d’insister. Toujours lucide au moment d’analyser une défaite (ou une victoire), la capitaine de Fleury passe, vite, à autre chose. Non pas qu’elle s’en fiche, loin de là, et ce serait oublier sa détermination qui, à l’âge de 17 ans, l’a poussée à perdre 8 kilos en 1 mois après une blessure, à coup de double séance de footing, biscottes à peine beurrées et crudités. C’est juste que se morfondre, ce n’est pas sa philosophie. « Grâce au handball, j’ai créé des liens incassables avec certaines personnes, reprend-elle. Laura, Koumba, elles font partie de ma famille et sans le hand, ça n’aurait pas été la même relation. Alors si après un match perdu, tout le monde fait la gueule dans son coin, ça me fait mal. Moi, ce que j’adore, c’est qu’on se tombe dans les bras à la fin, parce que j’adore les joueuses de mon équipe. Finalement, c’est ça, ce qui me fait le plus de mal quand on perd. » 

Pour tout ça, elle promet de « jouer tous les coups à fond » face à Issy, qui « a compris notre jeu ». Et prévient : « On a failli. Maintenant, il faut se rattraper. » Fred Bougeant n’exclut d’ailleurs pas de l’aligner d’entrée de match, comme en demi-finale retour, afin de perturber le bloc parisien. Il peut en être certain : elle ne se défilera pas.
 

Questions à Fred Bougeant, l’entraîneur de Fleury

Votre équipe a-t-elle évacué son élimination en demi-finale ?
On avait digéré depuis jeudi dernier, dès le match aller qui nous a plombé la demi-finale dans son intégralité. Le retour n’était qu’un match pour évacuer car on savait que ce serait compliqué de battre Issy de 6 buts avec aussi peu de temps entre les deux matches On a pu tenter des choses qu’on n’a pas l’habitude de faire et cela nous a permis de courir, de nous engager physiquement. On a vite tiré un trait sur tout ça et pensé à finale.

Issy vous tient à 22 et 23 buts sur ces deux matches. Faut-il essayer de nouvelles choses en attaque ?
Quand on regarde les statistiques, c’est surtout dans le duel avec la gardienne qu’on doit être meilleur. Combien de fois une gardienne a-t-elle été à plus de 45% ? Pas souvent. Armelle Attingré a été très, très bonne sur les deux matches, elle le sera encore samedi mais si les nôtres sont un peu meilleures et elle un peu moins bien… On n’a pas à s’affoler, il faut continuer. On était dans un climat de stress lors du match aller et il y a eu des échecs.
 

Vous réalisez une superbe saison, qui pourrait pourtant se finir sans titre…
On est à plus de 80% de victoires, dont une série de 21 succès d’affilée, on est la meilleure attaque de LFH. Je voudrais retrouver les statistiques pour voir quand, avec une seule défaite et un nul, on n’est pas 1er du championnat. Même durant mes années au Havre, avec les gros duels face à Metz, je crois que ce n’est jamais arrivé. On réussit vraiment une saison sans trou. Malheureusement, après cinq semaines de coupure, on n’a pas réussi à passer en mode play-off. Et en plus, la finale de Coupe de France était dans les têtes, on en parlait depuis un moment comme le match à gagner. Tout ça est dur à analyser mais maintenant, il faut basculer sur la finale.

Avec l’énorme pression de concrétiser ça par un titre ?
Moi, je suis plutôt dans la position où il faut gagner absolument. Mais j’ai dîné avec mon président cette semaine, il était très relâché. Il m’a rappelé d’où vient le club, m’a rappelé qu’on était engagé sur l’olympiade (jusqu’en 2016). Beaucoup de choses ont évolué en un an et demi et là, on a une superbe chose à aller chercher. Mais j’ai senti chez lui beaucoup de lucidité, de tranquillité, ça fait du bien. D’un côté, nous, les entraîneurs et les joueuses, on veut absolument gagner, d’autant que ces deux derniers matches nous ont retourné le moral. Mais de l’autre, le président mesure plus que nous l’évolution qu’il y a sur les deux dernières saisons. Et je n’ai absolument pas senti de pression, d’énervement.


Fanny Chatellet quitte Issy
En fin de contrat avec Issy-Paris, la gardienne de but Fanny Chatellet (photo ci-dessus), qui faisait la paire avec Armelle Attingré, n’est pas conservée par le club, qui préfère miser sur Maryam Garba, internationale junior de 17 ans, plutôt prometteuse lors de ses apparitions ces dernières semaines. Chatellet, elle aussi excellente avant de se faire opérer d’une fracture de fatigue début mars, est toujours en convalescence mais pourra reprendre pour la préparation. Et l’ancienne Nîmoise n’aura aucun mal à retrouver un club en France.


*************************
FLEURY LOIRET – ISSY-PARIS
Samedi 24 Mai, 18 heures (En direct sur Sport +)
Halle Carpentier de Paris (Paris XIIIe). 
Arbitres : Mmes Charlotte et Julie Bonaventura. Délégué : M. Jean-Yves Renon.

Gnonsiane Niombla, en toute sérénité 

Coupe de France

vendredi 23 mai 2014 - © Pierre Menjot

 8 min 10 de lecture

Présentation de la finale de Coupe de France
Battu deux fois en une semaine par Issy-Paris, Fleury a l’occasion de prendre une énorme revanche, samedi, en finale de Coupe de France. L’occasion pour le club loiretain, en pleine ascension, de remporter un premier titre après deux échecs. Et pour Gnonsiane Niombla, sa capitaine, de lever un premier trophée.
 
Elle a la même assurance sur le terrain qu’en dehors. La même simplicité, aussi, celle qui accompagne toutes les plus grandes joueuses. Gnonsiane Niombla le sait, elle n’en est pas encore là. Mais en deux ans, la native de Villeurbanne (Rhône) épouse la courbe de progression exponentielle de son club. « C’est une fille qui a énormément, énormément (il insiste) progressé au niveau handball la saison dernière, juge Fred Bougeant, son coach. Et au niveau de son leadership, de sa relation aux autres, elle a énormément progressé cette année. J’imaginais une petite année de transition après sa saison passée mais elle n’arrête pas de franchir les étapes. » Avec, toujours, la même sérénité qui se lit sur son visage, comme une fille qui se sent bien là où elle est. « Oui, je me plais dans ce groupe, avec ces joueuses, ou plutôt ces filles-là, sourit Gnonsiane Niombla. On est une bande de copines avant d’être coéquipières, et c’est pour ça qu’on veut vraiment s’offrir ce titre. »



Amitié et ambition, voilà les deux piliers qui, de Vaulx-en-Velin, en Nationale 1, jusqu’à l’équipe de France au dernier Mondial serbe, motivent la jeune femme de 23 ans seulement. Inséparable de Laura Kamdop et Koumba Cissé, ses deux coéquipières dans le Loiret qu’elle invite volontiers à dîner après les entraînements, la demi-centre poursuit son chemin, sereinement, sans regarder trop loin. Début 2014, elle a failli tenter l’aventure à Györ, le double champion d’Europe en titre. Avant de se raviser. « L’occasion ne se représentera peut-être plus, mais dans mon évolution, j’avais besoin de temps de jeu, explique-t-elle. Et puis, plein de choses me rattachent à Fleury, où tout est mis en place pour atteindre le très haut niveau. » Alors la capitaine a signé pour deux ans, jusqu’aux Jeux de 2016. Pour le plus grand plaisir de son entraîneur qui, en la faisant souvent débuter sur le banc, la protège encore un peu. « J’ai entraîné Siodmiak (la demi-centre de Fleury, ndlr) pendant 10 ans, Gnons me fait penser à elle avec un potentiel énergétique supérieur. Elle est déjà influente sur les fins de matches, prend les initiatives, va tirer les pénaltys, est au four et au moulin en défense aussi. Avec la confiance qu’elle a ici ou avec Alain Portes en équipe de France, on la verra encore plus forte dans les mois à venir. » Un euphémisme.

Pourtant, toutes ces considérations, Niombla n’en a cure. Elle, une joueuse qui fait gagner les matches ? « J’essaie juste de jouer sur mes points forts et si je sens qu’une situation est pour moi, j’y vais sans avoir peur de rater même si, des fois, ça ne rentre pas. » Elle, la joueuse qui monte dans le hand français ? « Sincèrement, je n’y pense pas du tout. Après, bien sûr, je sens que j’ai évolué, mais parce que je le vois dans le regard des gens, dans les questions des journalistes. » 

Pas la peine d’insister. Toujours lucide au moment d’analyser une défaite (ou une victoire), la capitaine de Fleury passe, vite, à autre chose. Non pas qu’elle s’en fiche, loin de là, et ce serait oublier sa détermination qui, à l’âge de 17 ans, l’a poussée à perdre 8 kilos en 1 mois après une blessure, à coup de double séance de footing, biscottes à peine beurrées et crudités. C’est juste que se morfondre, ce n’est pas sa philosophie. « Grâce au handball, j’ai créé des liens incassables avec certaines personnes, reprend-elle. Laura, Koumba, elles font partie de ma famille et sans le hand, ça n’aurait pas été la même relation. Alors si après un match perdu, tout le monde fait la gueule dans son coin, ça me fait mal. Moi, ce que j’adore, c’est qu’on se tombe dans les bras à la fin, parce que j’adore les joueuses de mon équipe. Finalement, c’est ça, ce qui me fait le plus de mal quand on perd. » 

Pour tout ça, elle promet de « jouer tous les coups à fond » face à Issy, qui « a compris notre jeu ». Et prévient : « On a failli. Maintenant, il faut se rattraper. » Fred Bougeant n’exclut d’ailleurs pas de l’aligner d’entrée de match, comme en demi-finale retour, afin de perturber le bloc parisien. Il peut en être certain : elle ne se défilera pas.
 

Questions à Fred Bougeant, l’entraîneur de Fleury

Votre équipe a-t-elle évacué son élimination en demi-finale ?
On avait digéré depuis jeudi dernier, dès le match aller qui nous a plombé la demi-finale dans son intégralité. Le retour n’était qu’un match pour évacuer car on savait que ce serait compliqué de battre Issy de 6 buts avec aussi peu de temps entre les deux matches On a pu tenter des choses qu’on n’a pas l’habitude de faire et cela nous a permis de courir, de nous engager physiquement. On a vite tiré un trait sur tout ça et pensé à finale.

Issy vous tient à 22 et 23 buts sur ces deux matches. Faut-il essayer de nouvelles choses en attaque ?
Quand on regarde les statistiques, c’est surtout dans le duel avec la gardienne qu’on doit être meilleur. Combien de fois une gardienne a-t-elle été à plus de 45% ? Pas souvent. Armelle Attingré a été très, très bonne sur les deux matches, elle le sera encore samedi mais si les nôtres sont un peu meilleures et elle un peu moins bien… On n’a pas à s’affoler, il faut continuer. On était dans un climat de stress lors du match aller et il y a eu des échecs.
 

Vous réalisez une superbe saison, qui pourrait pourtant se finir sans titre…
On est à plus de 80% de victoires, dont une série de 21 succès d’affilée, on est la meilleure attaque de LFH. Je voudrais retrouver les statistiques pour voir quand, avec une seule défaite et un nul, on n’est pas 1er du championnat. Même durant mes années au Havre, avec les gros duels face à Metz, je crois que ce n’est jamais arrivé. On réussit vraiment une saison sans trou. Malheureusement, après cinq semaines de coupure, on n’a pas réussi à passer en mode play-off. Et en plus, la finale de Coupe de France était dans les têtes, on en parlait depuis un moment comme le match à gagner. Tout ça est dur à analyser mais maintenant, il faut basculer sur la finale.

Avec l’énorme pression de concrétiser ça par un titre ?
Moi, je suis plutôt dans la position où il faut gagner absolument. Mais j’ai dîné avec mon président cette semaine, il était très relâché. Il m’a rappelé d’où vient le club, m’a rappelé qu’on était engagé sur l’olympiade (jusqu’en 2016). Beaucoup de choses ont évolué en un an et demi et là, on a une superbe chose à aller chercher. Mais j’ai senti chez lui beaucoup de lucidité, de tranquillité, ça fait du bien. D’un côté, nous, les entraîneurs et les joueuses, on veut absolument gagner, d’autant que ces deux derniers matches nous ont retourné le moral. Mais de l’autre, le président mesure plus que nous l’évolution qu’il y a sur les deux dernières saisons. Et je n’ai absolument pas senti de pression, d’énervement.


Fanny Chatellet quitte Issy
En fin de contrat avec Issy-Paris, la gardienne de but Fanny Chatellet (photo ci-dessus), qui faisait la paire avec Armelle Attingré, n’est pas conservée par le club, qui préfère miser sur Maryam Garba, internationale junior de 17 ans, plutôt prometteuse lors de ses apparitions ces dernières semaines. Chatellet, elle aussi excellente avant de se faire opérer d’une fracture de fatigue début mars, est toujours en convalescence mais pourra reprendre pour la préparation. Et l’ancienne Nîmoise n’aura aucun mal à retrouver un club en France.


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FLEURY LOIRET – ISSY-PARIS
Samedi 24 Mai, 18 heures (En direct sur Sport +)
Halle Carpentier de Paris (Paris XIIIe). 
Arbitres : Mmes Charlotte et Julie Bonaventura. Délégué : M. Jean-Yves Renon.

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