bandeau handzone

Barrages : Nousty champion de France de Nationale 1 !

Nationale 1M

dimanche 1 juin 2014 - © Pierre Menjot

 4 min 55 de lecture

Résumé du tournoi d'accession en PRoD2.
Pau-Nousty champion, le reste, c’est du bidon. Pas les autres équipes, bien sûr, mais le contexte. A l’issue d’un week-end sans aucun autre enjeu que le titre, les Noustysiens ont soulevé le trophée de « meilleure équipe non professionnelle », récompensant un club à l’histoire si singulière dans un handball qui court en avant sans regarder sa base. Le club béarnais n’évoluera pas en D2 la saison prochaine.

Difficile, quand on voit le casting d’un film, que l’on sait qu’un des acteurs va écraser tous les autres, et qu’on connaît déjà la fin, de s’enthousiasmer. Alors bien sûr, dire que le tournoi de montée/maintien en D2 (on attend toujours un nom officiel) est un navet de production serait faire injure aux quatre équipes. Mais dans l’idée, on n’en est pas loin. « C’est un manque de respect pour les clubs, pour tout ce qu’on a fait toute l’année », lâche Bruno Boesch l’entraîneur de Strasbourg.

L’excellente organisation de Torcy n’y aura rien fait, trop d’éléments étaient contraires à une belle fête du handball. Une salle trop petite pour accueillir tout le monde et transformée en hammam sitôt le premier échauffement terminé. Une équipe, Pontault, qui a giflé (et gentiment) de 7 buts Pau-Nousty, en a mis 6 en 30 minutes à Cherbourg et qui n’avait rien à faire là. Des arbitres, parmi les meilleurs de Nationale (pourquoi pas des arbitres de D2 ?) supervisés alors que la plupart ont déjà été observés toute l’année. Et, surtout, aucun autre enjeu sportif que le titre, Pau-Nousty ne pouvant pas monter (même si le club a fait appel) et les trois autres étant certains de jouer en D2 Strasbourg, en train de monter un dossier, conserve l'espoir de monter).

Voilà pour le contexte. Sur le terrain, à part un Pontault une classe au-dessus donc, le reste ressembla vraiment à des finales, avec l’envie, la pression et les erreurs techniques qu’elles impliquent. Et Pau-Nousty, Cherbourg et Strasbourg ont fait honneur à leur statut de meilleure équipe de leur poule. « Nous n’avons jamais remporté de titre national en sénior, il n’y en a eu que deux de gagnés par des équipes d’Aquitaine, alors pour nous, pour le club, c’était un moyen de marquer l’histoire », espérait Michel Laborde, l’entraîneur de Nousty, au départ de la compétition. « Les joueurs avaient la tête à ce week-end depuis un moment », reprend Bruno Boesch. « Il y a deux semaines, on était au fond du gouffre, on a coupé une semaine et on a repris le hand comme on a pu, avoue pour sa part Alexis Jallamion, le capitaine de Pontault. En plus, on apprend trois jours avant qu’on est maintenus dans tous les cas, c’est ridicule, une honte pour tous les clubs qui sont venus se battre ce week-end. Alors on a assuré, on l’a fermé et on a joué. Mais je ne vous cache pas qu’on n’est pas fous de joie non plus. »

Et dans ce week-end où rien ne semblait bien logique, c’est donc Pau-Nousty, et surtout Nousty, ses 1400 âmes, ses 300.000 euros de budget pour 400 licenciés, seule équipe certaine de ne pas pouvoir se tester plus haut, qui l’a emporté au nez et à la barbe de Morgan Youf Pinsault et des Cherbourgeois, supérieurs dans bien des domaines mais pas dans celui du cœur, dimanche. Au point que les 4 buts d’écart à la mi-temps (12-8), dans la fausse finale du tournoi, ont fondu quand Dieme, Buchta ou Chauvin se sont cassé les dents pour ne marquer qu’une maigre fois en 18 minutes. Ou comment payer l'erreur d'avoir joué à fond le coup contre Pontault la veille, dans un match sans intérêt. Et voilà donc le champion de France qui n’aura pas le droit de défendre ses chances à l’étage supérieur puisque malgré plusieurs mois de travail, les dirigeants n’ont trouvé que 150.000 euros supplémentaires et qu’il en reste 350.000 à réunir.

Ce titre peut-il inciter partenaires et collectivités à mettre la main à la poche ? « Il faut savoir si on veut se professionnaliser ou si on reste plutôt formateur et convivial, et dans ce cas on jouera en N2, pose Michel Laborde. Sur le sportif, on a fait ce qu’il fallait, maintenant c’est aux dirigeants de voir. » Ceux-ci avaient proposé une montée avec un budget en-dessous du seuil (600.000€ environ) la première saison avant d’augmenter : refus catégorique de la fédération. « On sait que certains clubs de D2 n’ont pas un budget de 830.000 euros, reprend le coach noustysien, alors pourquoi ne pas nous autoriser nous ? Le contexte économique est difficile en France et la fédération exige de plus en plus gros budgets, sans tenir compte de la politique des clubs, de leur travail depuis des années. Nos jeunes joueurs peuvent passer professionnels (aucun joueur ne l’est aujourd’hui, ndlr), quelques cadres semi-pro, et avec deux ou trois recrues professionnelles, on ressemblerait à une équipe de D2. Vraiment, on n’a pas toutes les réponses à nos questions… » Quand à savoir quelle équipe était la meilleure, ils l'ont crié haut et fort : ce week-end, c'était bien eux.

Les résultats
Vendredi :
Cherbourg – Strasbourg, 30-28
Pau-Nousty – Pontault-Combault, 25-32
Samedi :
Cherbourg – Pontault-Combault, 29-31
Pau-Nousty – Strasbourg, 25-19
Dimanche :
Strasbourg – Pontault-Combault, 30-30
Pau-Nousty – Cherbourg, 26-24

Le classement
1. Pontault (D2), 8 pts ; 2. Pau-Nousty, 7 ; 3. Cherbourg, 5 ; 4. Strasbourg, 4.

Statistiques à venir…

Barrages : Nousty champion de France de Nationale 1 ! 

Nationale 1M

dimanche 1 juin 2014 - © Pierre Menjot

 4 min 55 de lecture

Résumé du tournoi d'accession en PRoD2.
Pau-Nousty champion, le reste, c’est du bidon. Pas les autres équipes, bien sûr, mais le contexte. A l’issue d’un week-end sans aucun autre enjeu que le titre, les Noustysiens ont soulevé le trophée de « meilleure équipe non professionnelle », récompensant un club à l’histoire si singulière dans un handball qui court en avant sans regarder sa base. Le club béarnais n’évoluera pas en D2 la saison prochaine.

Difficile, quand on voit le casting d’un film, que l’on sait qu’un des acteurs va écraser tous les autres, et qu’on connaît déjà la fin, de s’enthousiasmer. Alors bien sûr, dire que le tournoi de montée/maintien en D2 (on attend toujours un nom officiel) est un navet de production serait faire injure aux quatre équipes. Mais dans l’idée, on n’en est pas loin. « C’est un manque de respect pour les clubs, pour tout ce qu’on a fait toute l’année », lâche Bruno Boesch l’entraîneur de Strasbourg.

L’excellente organisation de Torcy n’y aura rien fait, trop d’éléments étaient contraires à une belle fête du handball. Une salle trop petite pour accueillir tout le monde et transformée en hammam sitôt le premier échauffement terminé. Une équipe, Pontault, qui a giflé (et gentiment) de 7 buts Pau-Nousty, en a mis 6 en 30 minutes à Cherbourg et qui n’avait rien à faire là. Des arbitres, parmi les meilleurs de Nationale (pourquoi pas des arbitres de D2 ?) supervisés alors que la plupart ont déjà été observés toute l’année. Et, surtout, aucun autre enjeu sportif que le titre, Pau-Nousty ne pouvant pas monter (même si le club a fait appel) et les trois autres étant certains de jouer en D2 Strasbourg, en train de monter un dossier, conserve l'espoir de monter).

Voilà pour le contexte. Sur le terrain, à part un Pontault une classe au-dessus donc, le reste ressembla vraiment à des finales, avec l’envie, la pression et les erreurs techniques qu’elles impliquent. Et Pau-Nousty, Cherbourg et Strasbourg ont fait honneur à leur statut de meilleure équipe de leur poule. « Nous n’avons jamais remporté de titre national en sénior, il n’y en a eu que deux de gagnés par des équipes d’Aquitaine, alors pour nous, pour le club, c’était un moyen de marquer l’histoire », espérait Michel Laborde, l’entraîneur de Nousty, au départ de la compétition. « Les joueurs avaient la tête à ce week-end depuis un moment », reprend Bruno Boesch. « Il y a deux semaines, on était au fond du gouffre, on a coupé une semaine et on a repris le hand comme on a pu, avoue pour sa part Alexis Jallamion, le capitaine de Pontault. En plus, on apprend trois jours avant qu’on est maintenus dans tous les cas, c’est ridicule, une honte pour tous les clubs qui sont venus se battre ce week-end. Alors on a assuré, on l’a fermé et on a joué. Mais je ne vous cache pas qu’on n’est pas fous de joie non plus. »

Et dans ce week-end où rien ne semblait bien logique, c’est donc Pau-Nousty, et surtout Nousty, ses 1400 âmes, ses 300.000 euros de budget pour 400 licenciés, seule équipe certaine de ne pas pouvoir se tester plus haut, qui l’a emporté au nez et à la barbe de Morgan Youf Pinsault et des Cherbourgeois, supérieurs dans bien des domaines mais pas dans celui du cœur, dimanche. Au point que les 4 buts d’écart à la mi-temps (12-8), dans la fausse finale du tournoi, ont fondu quand Dieme, Buchta ou Chauvin se sont cassé les dents pour ne marquer qu’une maigre fois en 18 minutes. Ou comment payer l'erreur d'avoir joué à fond le coup contre Pontault la veille, dans un match sans intérêt. Et voilà donc le champion de France qui n’aura pas le droit de défendre ses chances à l’étage supérieur puisque malgré plusieurs mois de travail, les dirigeants n’ont trouvé que 150.000 euros supplémentaires et qu’il en reste 350.000 à réunir.

Ce titre peut-il inciter partenaires et collectivités à mettre la main à la poche ? « Il faut savoir si on veut se professionnaliser ou si on reste plutôt formateur et convivial, et dans ce cas on jouera en N2, pose Michel Laborde. Sur le sportif, on a fait ce qu’il fallait, maintenant c’est aux dirigeants de voir. » Ceux-ci avaient proposé une montée avec un budget en-dessous du seuil (600.000€ environ) la première saison avant d’augmenter : refus catégorique de la fédération. « On sait que certains clubs de D2 n’ont pas un budget de 830.000 euros, reprend le coach noustysien, alors pourquoi ne pas nous autoriser nous ? Le contexte économique est difficile en France et la fédération exige de plus en plus gros budgets, sans tenir compte de la politique des clubs, de leur travail depuis des années. Nos jeunes joueurs peuvent passer professionnels (aucun joueur ne l’est aujourd’hui, ndlr), quelques cadres semi-pro, et avec deux ou trois recrues professionnelles, on ressemblerait à une équipe de D2. Vraiment, on n’a pas toutes les réponses à nos questions… » Quand à savoir quelle équipe était la meilleure, ils l'ont crié haut et fort : ce week-end, c'était bien eux.

Les résultats
Vendredi :
Cherbourg – Strasbourg, 30-28
Pau-Nousty – Pontault-Combault, 25-32
Samedi :
Cherbourg – Pontault-Combault, 29-31
Pau-Nousty – Strasbourg, 25-19
Dimanche :
Strasbourg – Pontault-Combault, 30-30
Pau-Nousty – Cherbourg, 26-24

Le classement
1. Pontault (D2), 8 pts ; 2. Pau-Nousty, 7 ; 3. Cherbourg, 5 ; 4. Strasbourg, 4.

Statistiques à venir…

Dans la même rubrique

Nationale 1M
vendredi 24 février 2023
  
Nationale 1M
dimanche 5 juin 2022
  
Nationale 1M
vendredi 8 avril 2022
  
Nationale 1M
jeudi 21 octobre 2021
  
  1 2 3 4