Quart de finale du Mondial féminin juniors.
Machinalement, le Danemark a fermé à triple tour la porte du dernier carré. Celles de la défense française, hélas, étaient grandes ouvertes. Dominée de long en large, coupable de trop de largesses, l'équipe de France est éliminée (26-36). Elle jouera encore deux rencontres de classement avant de faire ses valises.
Les Bleuettes avaient été avisées pendant l'entre-deux-tours. Briefées par leurs supérieurs, Eric Baradat et Pierre Taillé en tête, sur l'état de la puissance offensive du Danemark. Une force rouge de premier plan, entrée tambours battants dans le Mondial (34 buts passés à l'Angola, 36 contre la Serbie), ronronnante sur la fin du premier tour (entre 24 et 27), avant de repartir de plus belle en huitième de finale (37-23 contre la République Tchèque).
Ces mises en garde, chiffrées ou filmées, n'ont eu que très peu d'effet. Devant quelques dizaines de compatriotes sur place, et quelque 1500 internautes, la défense française a vu trente-six chandelles. Comme autant d'uppercuts reçus pendant soixante minutes pénibles, qui en ont paru beaucoup plus. L'imperméabilité du socle sur les parquets croates, l'assurance de ses piliers, sont passées à la broyeuse. Dans des proportions inédites pour cette génération désenchantée, en quatre saisons de grandes compétitions.
Les intentions de départ n'avaient rien d'aventureuses. Demander à Kellya Zulemaro de saboter les enclenchements, ce qu'elle réussit dans le premier quart d'heure. Prendre en stricte, aussi, Nadia Offendal, la stratège des championnes d'Europe 2012 en -18 ans. Laura Flippes, puis Alizée Frécon, s'y sont collées. Leur plan n'a, en définitive, fait que déplacer le problème. Le joyau d'Odense entravé côté gauche, Larsen, Jensen et compagnie contournent l'obstacle par la droite (9-6, 15'). Le doute s'insinue, s'accentue par un temps mort et une supériorité numérique sans effet (13-9, 20' puis 20-13 à la pause).
Même constat d'échec pour la 2-4 tentée après la mi-temps, avec Burlet et Zulemaro en premier rideau. Offendal nargue Deborah Dangueuger à 7 m, s'élève beaucoup trop facilement en attaque placée, Line Haugsted s'occupant de fusiller Catherine Gabriel en contre-attaque (28-17, 40'). Touchées, coulées à quatorze graduations de profondeur (36-22, 54'), les Bleuettes n'y sont plus. A l'image de Lindsay Burlet, interceptant un ballon sur son poste de garde pour l'égarer une fois sur la ligne médiane.
A la fin du récital danois (64 % de réussite au tir, dix de moins côté français, tout de même), la liane messine et Diénaba Sy, la future Niçoise, demeurent prostrées, visages déconfits, au centre du parquet. Adieu les demi-finales, place à deux rencontres de classement (la première contre les Pays-Bas, victimes d'une Russie elle aussi d'humeur massacrante) pour recoller les morceaux et accrocher la cinquième place finale. Ce ne serait pas si mal pour un collectif toujours, d'après le propos d'Eric Baradat avant l'entame de la phase finale, « en apprentissage du contexte international ». On comprend mieux pourquoi aujourd'hui.
FRANCE - DANEMARK : 36-26 (Mi-temps : 20-13)
A Koprivnica, 90 spectateurs environ. Arbitres :
FRANCE : Bouquet 1/1 ; Flippes 4/9 ; Kpodar 1/1 ; Prouvensier 1/5 ; Zulemaro ; Horacek 5/8 (2/2 pen) ; Camara 1/1 ; A. Frécon 1/2 ; Niakaté 5/10 ; Sy 1/2 ; Toth 0/1 ; Zazai 3/4 pen ; Burlet 3/4 ; Kouyaté. Gardiennes : Dangueuger (4/18 arrêts, dont 0/3 penaltys) puis Gabriel (7/29 arrêts, dont 0/1 penaltys).