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La Liga Asobal, monument en péril d'outre-Pyrénées

Europe

jeudi 17 juillet 2014 - © Yves Michel

 5 min 42 de lecture

Ce jeudi, les dirigeants de la Liga Asobal ont dévoilé le calendrier pour la saison 2014-2015. Sans grande passion puisque de grosses incertitudes planent sur le championnat espagnol et surtout sur la situation financière de certains de ses clubs. Hors d'atteinte, le FC Barcelone va encore faire cavalier seul.

Il y a encore quelques années, la marque Asobal était une référence sur la planète handball. Le championnat espagnol aussi convoité que celui d'outre-Rhin ne souffrait d'aucune comparaison et tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes. Ciudad Real trustait les titres en Ligue des Champions, Barcelone n'était pas loin, rien ne semblait sonner faux. Et puis la crise plus forte encore dans la péninsule ibérique qu'ailleurs est passée par là. Certains dirigeants peu scrupuleux ont joué aussi aux apprentis-sorciers. Les bailleurs de fond ont pris la tangente et les finances ont fait cruellement défaut. 

Alors que l'Asobal s'enfonçait, la LNH progressait. Pendant qu'en France, la Commission Nationale de Contrôle de Gestion épluchait sans relâche les comptas des clubs, en Espagne, les dépenses dépassaient les recettes. Il a bien fallu que tout cela s'arrête. En 2012/2013, les budgets de l'autre côté des Pyrénées ont été considérablement réduits. Par comparaison, cette saison-là, sur le seul critère financier (et une garantie de base de 1,4 millions d'euros à fournir) seules trois équipes espagnoles (FC Barcelone, Atletico Madrid et Logroño) auraient pu prétendre au championnat français. Du Barça avec (à l'époque) ses 8 millions de budget et Villa de Aranda et ses 270 000 euros, la différence était criante.

Déjà, des clubs comme San Antonio Pampelune et Torrevieja avaient déposé le bilan, Valladolid, faute de financement n'a pas pu disputer la coupe EHF, en 2013, l'Atletico Madrid qui avait repris sous son aile les vestiges de Ciudad Real a disparu, un an plus tard, c'est au tour de Valladolid.

Des clubs au bord du précipice 

Et la situation ne s'est pas assainie pour autant. Selon nos confrères du quotidien sportif Marca, ce jeudi, le jour de la publication du calendrier de la Liga Asobal version 2014-2015, la fiabilité financière de certains clubs est remise en cause. Nombreuses sont les équipes à n'avoir pas fourni les documents nécessaires garantissant un budget pérenne au moins jusqu'en mai-juin 2015.

Le calendrier est connu certes, mais le BM Aragon qui a préservé sportivement sa place parmi l'élite, n'est pas certain de la conserver sur tapis vert. Le club de Saragosse accuse une dette de 1,4 millions d'euros. Une décision doit être prise... ce vendredi. Dans le cas le plus extrême, l'ancien club des Nantais Valero Rivera et Jorge Maqueda serait purement et simplement rayé de la carte du handball de haut niveau. En attendant, le club de la Bidasoa (Irun), dernier du championnat et relégué à l'étage inférieur prend son mal en patience et espère bénéficier du jeu des chaises musicales.    

Guadalajara (8ème du dernier exercice), coaché par l'ancien international Mateo Garralda et qui vient de perdre son principal sponsor (le groupe immobilier Quabit), n'a recruté pour le moment qu'un seul joueur contre cinq départs et n'entrevoit aucune embellie. Et selon nos confrères espagnols, ce cas n'est pas isolé.

Recrutement discret

Le recrutement à l'intersaison s'en ressent. Excepté Barcelone (voir plus bas) et Naturhouse La Rioja (Logroño) qui participera pour la 2ème fois de son histoire à la Ligue des Champions, les mouvements ne sont pas spectaculaires. De nombreux clubs ont choisi de faire avec les moyens du bord, de puiser dans leur centre de formation ou de renouveler (comme le promu Zamora) les éléments qui leur ont permis de faire une belle saison passée. Quelques joueurs qui ont fait un petit tour en LNH rentrent au pays. C'est le cas du Cristolien Rafaël Baena qui a signé à Puente Genil et du très discret Nantais Javier Garcia qui se retrouve à Logroño.
Handzone vous propose le tableau évolutif et quotidiennement remis à jour de ces mouvements du championnat Asobal 2014-2015.

Exode massif

Depuis le titre mondial acquis en 2013 à la maison, l'exode des joueurs de la "Roja" à l'étranger est massif !  Un an plus tard, sur les 17 qui ont pris part à l'Euro danois (remporté par l'équipe de France), seulement cinq évoluaient en Asobal, tous au FC Barcelone. Même le sélectionneur national, Manolo Cadenas a déserté la péninsule puisqu'il entraîne en Pologne, au Wisla Plock. D'ailleurs, bon nombre de ses collègues comme Talant Dujshebaev (Kielce), Raul Gonzalez (Vardar Skopje), Juan Carlos Pastor (Pick Szeged), Antonio Carlos Ortega (Veszprem), sans oublier Valero Rivera (sélection du Qatar) l'ont imité. En septembre, Toni Garcia (ex Granollers) sera le 1er technicien espagnol à officier sur un banc de LNH, à Toulouse.

L'oasis barcelonais

Au milieu de la morosité ambiante, le FC Barcelone tient le cap. Mais dans un championnat exsangue, l'équipe catalane ne trouve plus sa place. Elle sait que dans dix mois, l'histoire se renouvellera et que pour la 22ème fois (la 5ème de rang), elle sera couronnée en tête de l'Asobal. Les partenaires de Nikola Karabatic et Cédric Sorhaindo se sont copieusement ennuyés la saison dernière. Aucun suspense, 30 matches disputés, autant de succès, meilleure attaque avec plus de 1100 buts inscrits, meilleure défense et 13 points d'avance au classement sur le 2ème, Naturhouse La Rioja (Logroño). A vaincre sans péril, le Barça a triomphé sans gloire au point de se demander si une participation exceptionnelle en LNH (si, si, en Ligue Française) n'était pas la meilleure solution. Ce manque de concurrence à l'échelon national est un réel problème. Barcelone court après un succès en Ligue des Champions depuis trois ans. En mai dernier, à Cologne, c'est de justesse que les "Blaugrana" ont été écartés de la finale par Flensburg le futur lauréat allemand. En quart de finale, ils ont bien failli passer à la trappe sans un extraordinaire retournement de situation et sept buts remontés face à Rhein Neckar Löwen. Les Catalans ont beau être rois d'Espagne, ils restent de prudents gestionnaires. Pour le moment, le recrutement est mesuré. Trois départs, deux arrivées. Gros ménage sur l'aile gauche puisque le Slovaque Stranovsky émigre en Bundesliga à Erlangen et que l'historique Juanin Garcia a signé à Logroño. Pour les remplacer, le jeune champion d'Europe juniors Aitor Arino a été confirmé et l'Islandais Sigurdsson a été débauché de Kiel. Dans les cages, le meilleur jeune de la LNH, Gonzalo Perez de Vargas a été rappelé de Toulouse pour pallier le départ d'Arpad Sterbik qui a répondu aux sirènes macédoniennes du Vardar Skopje.

Le calendrier de la 25ème Liga Asobal (2014-2015), cliquer ICI

Il faudra attendre le 8 novembre et la 9ème journée pour voir le FC Barcelone, archi favori de cette Liga Asobal, peut-être en difficulté à Logroño, le rival et dauphin désigné comme lors du précédent exercice.

La Liga Asobal, monument en péril d'outre-Pyrénées 

Europe

jeudi 17 juillet 2014 - © Yves Michel

 5 min 42 de lecture

Ce jeudi, les dirigeants de la Liga Asobal ont dévoilé le calendrier pour la saison 2014-2015. Sans grande passion puisque de grosses incertitudes planent sur le championnat espagnol et surtout sur la situation financière de certains de ses clubs. Hors d'atteinte, le FC Barcelone va encore faire cavalier seul.

Il y a encore quelques années, la marque Asobal était une référence sur la planète handball. Le championnat espagnol aussi convoité que celui d'outre-Rhin ne souffrait d'aucune comparaison et tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes. Ciudad Real trustait les titres en Ligue des Champions, Barcelone n'était pas loin, rien ne semblait sonner faux. Et puis la crise plus forte encore dans la péninsule ibérique qu'ailleurs est passée par là. Certains dirigeants peu scrupuleux ont joué aussi aux apprentis-sorciers. Les bailleurs de fond ont pris la tangente et les finances ont fait cruellement défaut. 

Alors que l'Asobal s'enfonçait, la LNH progressait. Pendant qu'en France, la Commission Nationale de Contrôle de Gestion épluchait sans relâche les comptas des clubs, en Espagne, les dépenses dépassaient les recettes. Il a bien fallu que tout cela s'arrête. En 2012/2013, les budgets de l'autre côté des Pyrénées ont été considérablement réduits. Par comparaison, cette saison-là, sur le seul critère financier (et une garantie de base de 1,4 millions d'euros à fournir) seules trois équipes espagnoles (FC Barcelone, Atletico Madrid et Logroño) auraient pu prétendre au championnat français. Du Barça avec (à l'époque) ses 8 millions de budget et Villa de Aranda et ses 270 000 euros, la différence était criante.

Déjà, des clubs comme San Antonio Pampelune et Torrevieja avaient déposé le bilan, Valladolid, faute de financement n'a pas pu disputer la coupe EHF, en 2013, l'Atletico Madrid qui avait repris sous son aile les vestiges de Ciudad Real a disparu, un an plus tard, c'est au tour de Valladolid.

Des clubs au bord du précipice 

Et la situation ne s'est pas assainie pour autant. Selon nos confrères du quotidien sportif Marca, ce jeudi, le jour de la publication du calendrier de la Liga Asobal version 2014-2015, la fiabilité financière de certains clubs est remise en cause. Nombreuses sont les équipes à n'avoir pas fourni les documents nécessaires garantissant un budget pérenne au moins jusqu'en mai-juin 2015.

Le calendrier est connu certes, mais le BM Aragon qui a préservé sportivement sa place parmi l'élite, n'est pas certain de la conserver sur tapis vert. Le club de Saragosse accuse une dette de 1,4 millions d'euros. Une décision doit être prise... ce vendredi. Dans le cas le plus extrême, l'ancien club des Nantais Valero Rivera et Jorge Maqueda serait purement et simplement rayé de la carte du handball de haut niveau. En attendant, le club de la Bidasoa (Irun), dernier du championnat et relégué à l'étage inférieur prend son mal en patience et espère bénéficier du jeu des chaises musicales.    

Guadalajara (8ème du dernier exercice), coaché par l'ancien international Mateo Garralda et qui vient de perdre son principal sponsor (le groupe immobilier Quabit), n'a recruté pour le moment qu'un seul joueur contre cinq départs et n'entrevoit aucune embellie. Et selon nos confrères espagnols, ce cas n'est pas isolé.

Recrutement discret

Le recrutement à l'intersaison s'en ressent. Excepté Barcelone (voir plus bas) et Naturhouse La Rioja (Logroño) qui participera pour la 2ème fois de son histoire à la Ligue des Champions, les mouvements ne sont pas spectaculaires. De nombreux clubs ont choisi de faire avec les moyens du bord, de puiser dans leur centre de formation ou de renouveler (comme le promu Zamora) les éléments qui leur ont permis de faire une belle saison passée. Quelques joueurs qui ont fait un petit tour en LNH rentrent au pays. C'est le cas du Cristolien Rafaël Baena qui a signé à Puente Genil et du très discret Nantais Javier Garcia qui se retrouve à Logroño.
Handzone vous propose le tableau évolutif et quotidiennement remis à jour de ces mouvements du championnat Asobal 2014-2015.

Exode massif

Depuis le titre mondial acquis en 2013 à la maison, l'exode des joueurs de la "Roja" à l'étranger est massif !  Un an plus tard, sur les 17 qui ont pris part à l'Euro danois (remporté par l'équipe de France), seulement cinq évoluaient en Asobal, tous au FC Barcelone. Même le sélectionneur national, Manolo Cadenas a déserté la péninsule puisqu'il entraîne en Pologne, au Wisla Plock. D'ailleurs, bon nombre de ses collègues comme Talant Dujshebaev (Kielce), Raul Gonzalez (Vardar Skopje), Juan Carlos Pastor (Pick Szeged), Antonio Carlos Ortega (Veszprem), sans oublier Valero Rivera (sélection du Qatar) l'ont imité. En septembre, Toni Garcia (ex Granollers) sera le 1er technicien espagnol à officier sur un banc de LNH, à Toulouse.

L'oasis barcelonais

Au milieu de la morosité ambiante, le FC Barcelone tient le cap. Mais dans un championnat exsangue, l'équipe catalane ne trouve plus sa place. Elle sait que dans dix mois, l'histoire se renouvellera et que pour la 22ème fois (la 5ème de rang), elle sera couronnée en tête de l'Asobal. Les partenaires de Nikola Karabatic et Cédric Sorhaindo se sont copieusement ennuyés la saison dernière. Aucun suspense, 30 matches disputés, autant de succès, meilleure attaque avec plus de 1100 buts inscrits, meilleure défense et 13 points d'avance au classement sur le 2ème, Naturhouse La Rioja (Logroño). A vaincre sans péril, le Barça a triomphé sans gloire au point de se demander si une participation exceptionnelle en LNH (si, si, en Ligue Française) n'était pas la meilleure solution. Ce manque de concurrence à l'échelon national est un réel problème. Barcelone court après un succès en Ligue des Champions depuis trois ans. En mai dernier, à Cologne, c'est de justesse que les "Blaugrana" ont été écartés de la finale par Flensburg le futur lauréat allemand. En quart de finale, ils ont bien failli passer à la trappe sans un extraordinaire retournement de situation et sept buts remontés face à Rhein Neckar Löwen. Les Catalans ont beau être rois d'Espagne, ils restent de prudents gestionnaires. Pour le moment, le recrutement est mesuré. Trois départs, deux arrivées. Gros ménage sur l'aile gauche puisque le Slovaque Stranovsky émigre en Bundesliga à Erlangen et que l'historique Juanin Garcia a signé à Logroño. Pour les remplacer, le jeune champion d'Europe juniors Aitor Arino a été confirmé et l'Islandais Sigurdsson a été débauché de Kiel. Dans les cages, le meilleur jeune de la LNH, Gonzalo Perez de Vargas a été rappelé de Toulouse pour pallier le départ d'Arpad Sterbik qui a répondu aux sirènes macédoniennes du Vardar Skopje.

Le calendrier de la 25ème Liga Asobal (2014-2015), cliquer ICI

Il faudra attendre le 8 novembre et la 9ème journée pour voir le FC Barcelone, archi favori de cette Liga Asobal, peut-être en difficulté à Logroño, le rival et dauphin désigné comme lors du précédent exercice.

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