Championnat du monde jeunes filles.
Sortie difficilement du premier
tour, l'équipe de France des -18 ans tâtonne dans sa quête d'une
identité collective. Le temps presse pour réussir l'osmose : le Danemark arrive dès ce lundi pour un huitième de finale périlleux.
Au
soir du troisième revers en trois rencontres de poule (21-17 contre le
Portugal), le doute était permis. Figée au fond de la classe, le
compteur à zéro, la France était alors virtuellement exclue des
huitièmes de finale du Mondial jeunes. « Notre programme a été celui de l'équipe théoriquement la plus faible, avance Christophe Caillabet. Nous avons donc affronté les équipes les mieux classées dès le début ».
Dans l'ordre, le Monténégro (23-28), la Croatie (16-23) et, donc, les
Lusitaniennes, tous dans les huit meilleurs du championnat d'Europe 2013.
Les
qualités de l'opposition et l'ordre du programme n'expliquent pas tout.
Leur attaque trop longtemps silencieuse (14 minutes sans but contre la
Croatie, de 14-15 à 14-23, quatre réalisations en première période face
au Portugal), leurs gardiennes pas assez décisives, les Bleuettes de la
génération 96-97 ont cruellement manqué de stabilité, de continuité dans
les étapes de montagne. « Le groupe est hétérogène par sa culture, son
expérience et ses savoir-faire, pointe le technicien fédéral. Nous
travaillons pour aider les joueuses à s'approprier une trame et un fond
de jeu communs. Cet apprentissage prend du temps. Il n'est pas linéaire.
Cela explique sans doute nos absences au cours de certains matches ».
Heureusement
pour la patrie, les malfaçons se sont moins vues lorsque l'adversaire
était étranger au Vieux Continent. Au gré de deux succès indispensables
sur l'Angola, champion d'Afrique (31-23), et la Chine (31-24), les
Françaises ont attrapé in extremis le quatrième et ultime billet pour
les huitièmes. « Notre qualification est une bonne nouvelle, avec une progression réelle de l'équipe tout au long de ce premier tour » estime Christophe Caillabet. « Comment parler de ''minimum syndical'' pour un groupe composé de dix joueuses (sur seize) découvrant ce niveau de compétition ? C'est, au contraire, la marque d'une progression intéressante que d'y être parvenu ».
En Macédoine, le groupe France grandit, apprend sur le tas les dures réalités du sacro-saint « contexte international ».
Marie-Hélène Sajka, l'arrière droite gauchère de Metz (21 buts depuis
le début du tournoi), la gardienne de Montigny-le-Bretonneux Victoria
Alric (40,1 % d'arrêts, cinquième meilleur pourcentage global malgré des
débuts poussifs) et leurs copines vont cependant avoir l'obligation
d'accélérer d'un coup, d'un seul, leur croissance. Car les prochaines
contradictrices ne sont pas du genre commode.
Premières du groupe C,
les Danoises se présentent invaincues, bien que le vent du boulet ait
soufflé violemment lors du choc contre la Roumanie (30-30). Ce soir-là,
les partenaires de Celine Kristiansen, arrière droit aussi douée au tir
qu'à la passe (30 buts à 64 %, 11 assists), ne risquaient pas de rigoler
comme au premier match. A vrai dire, une désintégration pure et simple
de l'Ouzbékistan, sur un score digne d'une demi-finale de Mondial de
foot : 60-18.
Bien entendu, l'équipe de France compte incarner une résistance plus crédible. Coach Caillabet reprend la parole : « Nous
aborderons ce match dans la peau de l'équipe que nous sommes. Le
onzième du dernier championnat d'Europe face au dernier médaillé de
bronze. Cette équipe du Danemark avait dominé l'équipe de France 35-26,
l'année dernière (troisième match du premier tour). La tâche va être
ardue face à un des favoris de la compétition ». Comme elle l'a souvent été depuis l'installation dans l'ex-république yougoslave…
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PREMIER TOUR – GROUPE D
MONTENEGRO – FRANCE : 28-23 (12-10)
FRANCE – CROATIE : 16-23 (8-8)
Le 22.07.2014 à Ohrid. 200 spectateurs. Arbitres : MM. Petursson et Sigurjonsson (ISL).
FRANCE :
Sajka 4/5 ; D. Sylla et Takamoud 2/4 (1/2 penaltys) ; Toublanc 2/4 ;
Lepère 2/5 (1/2 penaltys) ; Derrien 1/1 ; Philipp et Plazanet 1/2 ;
Sercien 1/4 ; Bouchard et O. Dos Reis 0/1 ; Mandret 0/3 ; Kieffer 0/4 ;
Millot. Gardiennes : Lo (4/16 arrêts en 36', dont 1/6 penaltys) et Alric (3/14 en 24', dont 0/3 penaltys).
PORTUGAL – FRANCE : 21-17 (10-4)
Le 23.07.2014 à Ohrid. 100 spectateurs. Arbitres : MM. Diop et Faye (SEN).
FRANCE :
Takamoud 4/7 (3/4 penaltys) ; Plazanet 4/7 ; Sajka 3/8 ; O. Dos Reis
2/2 ; Mandret 1/1 ; Kieffer 1/2 ; D. Sylla 1/4 ; Toublanc 1/5 ; Derrien
et Lepère 0/1 ; Bouchard, Millot et Sercien 0/2. Gardiennes : Alric (16/35 arrêts en 55', dont 0/1 penalty) et Lo (1/3 en 5').
FRANCE – ANGOLA : 31-23 (13-11)
Le 25.07.2014 à Ohrid. 100 spectateurs. Arbitres : MM. Mosorinski et Pandzic (MTN).
FRANCE :
Sajka 6/13 ; Bouchard 4/4 ; D. Sylla 4/6 ; Lepère 3/6 ; Philipp et
Toublanc 2/2 ; Takamoud 2/3 (sur penalty) ; O. Dos Reis 2/3 ; Mandret
2/4 ; Plazanet 2/6 ; Millot 1/2 ; Kieffer 1/4. Gardiennes : Alric (14/33 arrêts en 51', dont 1/2 penaltys) et Lo (1/5 en 9', dont 0/1 penalty).
CHINE – FRANCE : 24-31 (8-18)
Le 26.07.2014 à Ohrid. 100 spectateurs. Arbitres : MM. Guzman et Perez (PRI).
FRANCE :
Lepère 5/7 (2/3 penaltys) ; Mandret 4/4 ; O. Dos Reis 4/7 ; Sajka 3/4
(0/1 penalty) ; Takamoud 3/5 (0/1 penalty) ; D. Sylla 3/6 (1/2 penaltys)
; Toublanc 2/3 (0/1 penalty) ; Sercien 2/3 ; Derrien 2/6 ; Plazanet 1/1
; Bouchard et Kieffer 1/2 ; Millot ; Philipp. Gardiennes : Alric (15/32 arrêts en 50', dont 0/2 penaltys) et Lo (1/8 en 10', dont 0/3 penaltys).
Classement final : 1. MONTENEGRO 10 points ; 2. PORTUGAL 8 ; 3. CROATIE 6 ; 4. FRANCE 4 ; 5. Angola 2 ; 6. Chine 0.
Les huitièmes de finale (lundi 28 juillet)
A 14 h : Hongrie – Pays-Bas (à Ohrid) ; Allemagne – Portugal (à Strumica).
A 16h15 Suède – Russie (Ohrid) ; Monténégro – Argentine (Strumica).
A 18h30 : Norvège – Roumanie (Ohrid) ; Croatie – Brésil (Strumica).
A 20h45 : Corée du Sud – Japon (Ohrid) ; Danemark – France (Strumica).