Résumé de la 4° Journée de LFH.
Battu dans les grandes largeurs à Paris vendredi, Nice patauge en ce début de saison malgré un recrutement et une préparation intéressants. « Il n’y a pas de panique à avoir, ce n’est que le début de saison », temporise Alexandra Lacrabère. « On est impactés psychologiquement et là, on est au pied du mur », prévient son coach, Sébastien Gardillou, avant de recevoir Metz mardi.
Le sommet attendu de la 4e journée a tourné court. Devant un Issy-Paris mort de faim en défense et auteur de son meilleur match, Nice s’est désagrégé, vendredi, et a failli complètement exploser (26-14) avant de revenir un peu, à l’orgueil (31-24 au final). Mais les intentions, les ressources collectives azuréennes étaient bien trop maigres face à un adversaire pourtant en construction, et les changements de Sébastien Gardillou, qui a tout essayé pour remotiver les siennes (on l’a vu debout prêt à entrer sur le terrain, assis, à genoux…), n’ont jamais lancé la machine niçoise. Un non-match qui a amené la troisième défaite de rang de l’OGCN, englué à la 7e place de LFH et donc hors des places qualificatives.
« Notre mauvais départ nous plombe, croit Alexandra Lacrabère (ci-dessus), en difficulté pendant 30 minutes devant une Armelle Attingré qui a largement remporté son duel à distance avec Cléopâtre Darleux (15 arrêts à 5 pour la Parisienne). On manque d’efficacité aux shoots alors qu’elles prennent confiance et derrière, c’était fini. » Et c’est justement ça le problème. « On sait que quand on ne réalise pas une bonne entame à l’extérieur, on ne gagne pas, souffle Sébastien Gardillou. On a joué à contre-sens en attaque, ça manquait de vitesse et dès qu’on prenait un impact, notre jeu était arrêté. » La défense locale, orchestrée par une Pernille Wibe aussi souriante en dehors que teigneuse sur le terrain, s’en est donc donnée à cœur joie pour contrer le triangle Filipovic-Larabère-Chavez (voir réactions plus bas). Et le match était gagné, même si le coach niçois aura bien tenté un vain passage à deux pivots.
Etonnant, tant l’effectif azuréen regorge de talents. Des noms prestigieux, bien sûr, mais aussi un collectif qui avait fait ses preuves en préparation et face à Dijon au premier match. « On ne doit pas perdre de cette manière », râle Béatrice Edwige, pilier de la défense qui recherche elle aussi des automatismes. « Si on se dit qu’on va y arriver avec nos individualités, alors on sera la pire équipe du monde, poursuit l’ancienne Dijonnaise. On a fait de bonnes choses en préparation et on doit s’appuyer sur ces certitudes. » « On était bien contre Dijon, puis nulles au Havre, à nouveau bien contre Fleury et nul ici, rembobine Sébastien Gardillou. Peut-être qu’on connaît des excès de confiance après ces bons matches… »
Il y a un an, les premiers matches avaient plombé la saison des Niçoises, contraintes de lutter en play-down. Peut-il en être de même cette saison ? « Il n’y a pas de panique à avoir, ce n’est que le début, relativise Alexandra Lacrabère. Nous, on n’a jamais dit qu’on jouait le titre cette année je vous rappelle. » « On n’est pas bien au niveau comptable donc oui, il faut s’inquiéter et se remettre en question, moi le premier, tranche son coach. Il va peut-être falloir travailler différemment, se dire les choses aussi. » Pour trouver une alchimie au sein d’un groupe qui vit bien ensemble hors du terrain. « Je reste optimiste, il faut prendre le temps de construire, lance Beatrice Edwige. Mais là, on doit être fortes tout de suite contre Metz. Si on gagne, on aurait deux victoires à la trêve avant un bloc de cinq matches moins compliqués, ça serait bien. » « On est impactés psychologiquement et là, on est au pied du mur », alerte Gardillou. C’est le moment où les équipes qui ont de la moelle se révèlent.
Et à Issy… la satisfaction
Solidité défensive, efficacité aux shoots, une Kali Niakité brillante au poste… d’arrière droit : tout a roulé à merveille côté isséen. De quoi glaner encore un peu plus de confiance pour la suite.
Kalidiatou Niakaté, arrière d'Issy (photo ci-dessous)
« C’est notre meilleur match depuis la reprise. On sait qu’on avait un peu de mal en défense et on s’est dit qu’on devait y aller, en faisant attention aux deux arrières (Lacrabère et Filipovic) et à Chavez en pivot. Si elles commençaient à jouer ensemble on aurait eu du mal. La saison est lancée maintenant, j’espère qu’on va continuer on est obligé de gagner à Nantes avant la trêve pour être bien. »
Pablo Morel, entraîneur d'Issy
« Après Metz (défaite 36-27, ndlr), tout le monde nous promettait une saison difficile, alors on ne va pas dire après ce match qu’on est les meilleurs. On avance, c’est bien, les filles ont répondu présentes dans le combat et je tiens à les féliciter. Le plus dur, dans un club, est de trouver une identité. Je crois qu’on commence à y arriver avec une défense fort, des internationales à fort potentiel et des jeunes Parisiennes : c’est en train de devenir ça, Issy. On va pouvoir travailler dans la sérénité. »
Les autres matches : Fleury s’est fait peur…
Sur l'autoproclamé « territoire des Panthères », autrement dit le gymnase Albert-Auger de Fleury-les-Aubrais, les braconnières nantaises ont cru jusqu'au bout avoir la peau du leader. Wendy Lawson a mené la chasse toute la première mi-temps (6/8, puis plus grand chose), l'inattendue Camille Aoustin a mystifié deux fois de suite Makaan Tounkara à l'aile gauche (en infériorité numérique, s'il vous plaît) pour ramener le NLA à -2, à cinq minutes du terme (29-27).
Le fol espoir de première victoire, qui aurait tenu du hold-up (jusqu'à buts de débours), s'est heurté à Darly Zoqbi de Paula, victorieuse de deux duels à quitte ou double contre Nze Minko et Coatanea, et à Marta Mangué, qui a fait exclure deux Ligériennes tout en sortant le un contre un qu'il fallait au moment qu'il fallait. Les approximations, les passes dans le vide observées bien avant l'emballage final ont aussi plombé la troupe de Jan Basny.
« A chaque fois qu'on rencontre une équipe, on se met à son niveau, constate Estelle Nze Minko. On va faire un match propre contre Fleury, la meilleure équipe du championnat selon moi, et pas terrible contre Dijon (28-28). Honnêtement, on a fait un match assez complet. Il nous manque quelques arrêts de gardiennes. Il faut trouver notre vrai rythme de jeu, notre vrai niveau, et jouer comme ça à tous les matches. On en est capables, c'est ça qui est frustrant. »
Leader contesté une fois encore, mais leader quand même, Fleury aligne donc une quatrième victoire. Moins évidente, moins éclatante que ne l'ont suggéré l'avalanche de contre-attaques déclenchée avant la pause (15-11, 29'), et le +6 (25-19, 42') ficelé par une Manon Houette euphorisée par sa convocation en équipe de France, en début de semaine (10/14 au tir). « Inconsciemment, ça donne un regain de force » avoue l'ailière gauche. A propos des fluctuations collectives, « on a eu du mal à gérer le cinq contre six à un moment donné. On a perdu des balles bêtement. On avait aussi à cœur que démontrer que sans Barbosa et sans Béa (Fernandez Ibanez), deux piliers de l'équipe, on avance petit à petit. On s'est fait peur, mais on est contentes de ce qu'on a fait, et de ces quatre victoires.»
… et Nîmes encore plus
Nîmes était prévenu, et comme prévu cela a pourtant été très difficile pour les co-leaders, en déplacement à Bègles pour affronter une Union revancharde et qui, à la faveur d’un 7-0 au cœur de la seconde période (de 12-18 à 19-18 à la 47e), pensait pouvoir l’emporter, portée par une Alice Léveque en forme internationale (7 buts). Mais les Gardoises bénéficient d’une force collective impressionnante en ce début de saison. Alors même quand Mouna Chebbah est en manque d’efficacité (5/11 dont 1/5 en seconde période), ce sont Cindy Champion (5 buts) et Maja Son (8) qui prennent le relais, tandis que Laurie Carretero se charge des arrêts importants (9 arrêts à 36%).
Encore une défaite rageante pour Mios-Biganos-Bègles, en progression néanmoins mais toujours un peu court. Le déplacement à Toulon, autre équipe sans victoire, sera vraiment révélateur : une défaite et il faudra sans doute, déjà, faire une croix sur les play-offs pour le battu. Une victoire et tous les espoirs seront à nouveau permis. Cela pendant que Nîmes s’offrira un superbe match face au Havre, revanchard après sa première défaite.
Dijon, quelle première !
Car les Normandes ont chuté, samedi soir, pour la première fois de la saison. La faute à des Dijonnaises venues sans Martina Skolkova (blessée) et sans pression, mais avec toujours autant de talent et d’insouciance. S’il manquait quelques points aux Bourguignonnes qu’elles avaient le niveau LFH, alors les voici ramenés du Havre, où peu d’équipes s’imposeront cette saison. Et les coéquipières de Léa Terzi ont fait un match majuscule, qu’elles ont presque mené du début à la fin. « La clé, ç’a été la défense, et nos gardiennes qui nous ont vraiment aidé », se réjouit Barbara Moretto (photo ci-dessous), excellente à l’arrière droit.
Sous l’impulsion de l’ancienne Isséenne, auteur de 7 buts, les Dijonnaises ont créé un premier gros écart dans la première demi-heure (11-5, 19e, puis 15-11 à la pause), un écart stabilisé jusqu’au cœur de la seconde période (20-14, 44e) grâce à l’efficacité de la gauchère. « Cela fait deux ans que j'ai du temps de jeu à Dijon , j’en avais un peu marre de ne jouer que pour les autres et je me suis dit que je pouvais aussi en profiter un peu, sourit-elle. Anastasiya Pidpalova et Marie François étaient pas mal surveillées, j’ai eu des occasions et ç’a marché pour moi comme pour toute l’équipe. »
Mais les Normandes sont pourtant revenues (23-23, 57e), et les Dijonnaises semblaient rejouer leur match de Nîmes, à qui elles avaient longtemps tenu tête avant de lâcher la semaine dernière. « Mais on en avait parlé, l’entraîneur nous avait dit de jouer le money time plus sereinement, on a été efficaces aux tirs, Anastasiya a été là quand il fallait (2 buts et une passe décisive sur les trois derniers buts de Dijon), on a géré le match parfaitement, analyse Barbara Moretto. On en avait marre d’accrocher les équipes et de ne jamais gagner. » Et voilà le CDB qui se cale à la 6e place, qualificative en play-offs, avant de recevoir le leader Fleury. « Sans pression », jure la meilleure marqueuse du match. Et attention parce que ça, les Bourguignonnes adorent.
Toulon à mi-temps…
« Quand on joue au handball trente minutes alors que le match dure une heure, c'est compliqué de gagner. Notre première période a été dramatique, on a été indigents en attaque. » L’analyse est de Thierry Vincent et il est difficile de donner tort au coach varois, dont l’équipe était menée 15-5 à la pause par Metz. Pertes de balle et tirs loupés plombaient les Toulonnaises, décidément en difficulté en ce début de Championnat, tandis que la force de frappe messine se mettait en place (huit joueuses à deux buts ou plus). Puis les Sudistes ont grignoté, dans le sillage d’une bonne Léa Serdarevic dans les poteaux (9 arrêts à 38%), et ont infligé un 10 à 5 aux Messines dans le dernier quart d’heure. « Je suis satisfait de la réaction d'orgueil, pas du reste… », soufflait encore Thierry Vincent. La prochaine rencontre, face à l’Union, sera décisive pour la suite de la saison.
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ISSY PARIS HAND - OGC NICE COTE D'AZUR HANDBALL
31 - 24 (Mi-temps : 14-8)
Statistiques du match
Arbitres / Délégué (D) : BOUNOUARA MOURAD
THOBIE RICHARD
GUILLEMOT VINCENT (D)
Date et Heure : Le 26/09/2014 à 20:00:00
Lieu : Pierre de Coubertin
82, avenue Georges Lafont
PARIS
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CJF FLEURY LOIRET HANDBALL - NANTES LOIRE ATLANTIQUE HB
30 - 27 (Mi-temps : 17-13)
Statistiques du match
Arbitres / Délégué (D) : GASMI KARIM
GASMI RAOUF
DUJARDIN ROBERT (D)
Date et Heure : Le 26/09/2014 à 20:30:00
Lieu : Gymnase Albert Auger
8, rue Pablo Picasso
FLEURY LES AUBRAIS
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HAVRE ATHLETIC CLUB - CERCLE DIJON BOURGOGNE 21
26-28 (Mi-temps : 11-15)
Statistiques du match (à venir)
Arbitres / Délégué (D) :
Aucun arbitre renseigné
Date et Heure :
Le 27/09/2014 à 19:00:00
Lieu :
DOCKS OCEANE
Quai Frissard
LE HAVRE
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UNION MIOS BIGANOS - BEGLES - HANDBALL CERCLE NIMES
23 - 25 (Mi-temps : 10-14)
Statistiques du match
Arbitres / Délégué (D) : BOUNOUARA SAID
SAMI KHALID
VOYE JOEL (D)
Date et Heure : Le 26/09/2014 à 20:30:00
Lieu : DUHOURQUET
156, rue Marcel Sembat
BEGLES
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METZ HANDBALL - TOULON/SAINT-CYR VAR HANDBALL
30 - 24 (Mi-temps : 15-5)
Statistiques du match (à venir)
Arbitres / Délégué (D) :
Aucun arbitre renseigné
Date et Heure :
Le 27/09/2014 à 20:00:00
Lieu :
Les Arènes
5, avenue Louis le Débonnaire
METZ
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Avec LAURENT HOPPE, à Fleury et à Metz