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Avant Nantes-Montpellier: Thierry l'Anti conformiste

LMSL

mercredi 1 octobre 2014 - © Yves Michel

 6 min 44 de lecture

C'est le sommet de la 4ème journée. En s'imposant à Beaulieu, Nantes ou Montpellier a la possibilité d'être seul en tête de la D1 masculine. Thierry Anti, le coach du "H" affiche une sérénité inhabituelle. Cette année, l'équipe nantaise parait mieux armée que par le passé.

Quand Thierry Anti fait passer un message, il ne laisse jamais indifférent. Le technicien nantais ne connait pas la langue de bois, c'est tout à son honneur mais parfois, sa franchise agace. Peu importe, il est comme ça le Parisien de naissance et c’est ce genre d’interlocuteur qu’on affectionne par-dessus tout. Très exigeant avec notamment ses joueurs, il n’hésite pas à les piquer dans leur orgueil pour obtenir leur quintessence. Alors cette saison, après certes (seulement) trois petites journées, Nantes est en tête de la LNH. Ex aequo en points avec Montpellier. Les deux formations sont invaincues en championnat avec trois succès chacune. Pour Nantes, généralement cela se gâte lorsque les Héraultais pointent le bout de leur nez. Après la victoire à Créteil, Rock Feliho se défendait de vouloir endosser le costume de leader, prétextant que le MAHB avait toujours pris le dessus sur l’équipe de Loire-Atlantique. Et les statistiques donnent amplement raison au capitaine du "H". Depuis l’accession des Nantais parmi l’élite en 2008, les deux clubs se sont rencontrés à 17 reprises (toutes compétitions officielles confondues). Le bilan est significatif: 15 victoires pour le MAHB, deux nuls dont le dernier en février à Beaulieu. Mais plus les années passent, plus l’écart se resserre. Pour preuve au Trophée des Champions, en petite finale, le score de 32-31 et qui plus est aux tirs au but. Cette année, Thierry Anti parait plus serein. Aurait-il enfin l’équipe taillée à sa convenance ?

Nantes en tête de la D.1, cela fait rêver….
C’est toujours un plaisir de bien commencer le championnat surtout avec deux matches à l’extérieur. Mais on ne va pas s’enflammer, il faut rester vigilant car le danger peut venir de partout. Je le répète, c’est un plaisir par contre d’être premier avec Montpellier et de pouvoir les rencontrer chez nous.

Qu’est-ce qui change cette année, disposes-tu de plus de rotations ?
Je dirais que j’ai plus de facilités. Il y a toujours un décalage avec vous, les journalistes. Vous vous arrêtez souvent au match et vous pouvez vous demander,  « tiens ce joueur, il est sur le banc, pourquoi ne le fait-il pas rentrer ? » Mais c’est un travail de toute la semaine ! Aujourd’hui, on a un effectif plus réduit, nous ne sommes que 14 pros.  Mon coaching est en fonction de ce que les joueurs sont capables d’apporter ou de ce qu’ils font dans la semaine. C’est à partir de cela que je vais ou non, leur faire confiance. Et là, cette année, tout le monde est investi. Je sais que je peux compter sur tous.

Ah bon ? Ce n'était pas le cas par le passé ?
Ce n’est pas qu’un discours de façade ou une belle phrase. Compter sur tout le monde, cela se voit à l’entraînement et je peux faire des rotations en match. A Créteil, j’ai fait le choix de laisser un peu plus longtemps Alberto (Entrerrios) sur le terrain. Je n’ai quasiment pas fait jouer Wilson (Davyes). Mais je sais qu’au prochain match, Wilson pourra tenir une heure si je le décide. Et ça, c’est la grande nouveauté mais elle n’est possible que grâce à l’adhésion des joueurs. C’est leur investissement à l’entraînement qui détermine ma façon d’agir.

Lors des deux dernières saisons, tu as souvent tiré sur les mêmes…
Très honnêtement, je ne pouvais pas faire autrement. Sinon, c’était mettre l’équipe en péril sur certains matches.

Donc si j’ai bien compris, qualitativement, c’est meilleur cette année ?
Chacun sait ce qu’il peut apporter à l’équipe. Et tout le monde va dans ce sens. C’est dur à dire mais l’année dernière, j’avais encore deux-trois joueurs qui ne trouvaient pas leur place parce qu’ils préféraient plus se montrer que d’être dans le projet. Donc quand ils rentraient, ils accumulaient déjà les erreurs par rapport à ce qu’on avait travaillé. Et quand j’avais besoin d’eux, c’était toujours dans des phases délicates. Et ça n’améliorait pas l’équipe.

As-tu des exemples ?
Oui, celui de Gunnar Jonsson. C’est un joueur qui a explosé contre Paris (7/7 au tir) mais avant, qu’avait- il fait ? Je l’aime bien Gunnar, c’est un bon gars mais il n’a rien montré d’autre (depuis, le demi-centre islandais est parti à Gummersbach). Autre exemple, Stefan Vujic. C’est un jeune joueur qui a envie de prouver énormément. Il veut tellement bien faire qu’il vaut mieux qu’il joue dans une équipe où il va avoir plus de temps de jeu. Mais pour faire souffler Alberto Entrerrios, Vujic ce n’était pas ça (depuis, le demi-centre croate a signé à Istres).  Là, j’ai une meilleure rotation avec O'brian (Nyateu) qui veut plus jouer en attaque et Jordan (Camarero) qui est capable de s’investir, ne serait-ce qu’en défense. Chacun est astreint à un rôle et il s’y tient. 

Oui mais quatorze joueurs pros, c’est le minimum…
C’est vrai qu’à Nantes, on a 14 pros mais nous avons un centre de formation qui est très riche. On a vu Salmon, Delecroix, Tournat mais il y en a d’autres. Ces jeunes là vont pouvoir nous rendre d’énormes services et c’est une richesse pour nous.

Cette confrontation face à Montpellier est-elle décisive ?
Je m’attends à un match solide… j’espère que tout le public va être derrière nous et qu’on va mettre la folie. On en aura besoin parce que Montpellier pratique un très beau jeu collectif et il va falloir être costaud pour les faire déjouer. Mais après ce match, rien ne sera définitif.

Chaque année, on annonce un championnat encore plus passionnant…
Et cette année, il sera extraordinaire mais il faut rester très concentré. Je sens que les joueurs veulent donner plus. Personne n’a envie qu’une autre équipe passe devant.

Balasz Laluska (notre photo) fait partie du groupe des quatorze joueurs (les mêmes qu’en Ligue des Champions sans Mesnard et Saidani) que Patrice Canayer a retenus pour le déplacement à Nantes. C’est une bonne nouvelle tant la place du Hongrois dans la défense héraultaise est déjà importante. Le coup de coude (involontaire) qu’il a reçu samedi à Mannheim l’a étourdi pendant plusieurs minutes et des points de suture ont été nécessaires. Il devrait tenir sa place avec une protection. C’est en leader potentiel que Montpellier se déplace en Loire-Atlantique même si pour le coach du MAHB, ce "statut" n’a pas grand intérêt. « Il faut regarder le contenu des matchs plutôt que le classement. On regardera le classement plus tard. Aujourd’hui, ca ne veut rien dire. Je pense qu’on va se faire une idée lors des prochaines journées mais pas maintenant, c’est beaucoup trop tôt. » Au cours de son traditionnel point presse ce mercredi, Patrice Canayer a avoué ne pas avoir insisté sur la déroute subie en Allemagne face à Rhein Neckar Löwen. « On a pris un coup derrière la carafe mais le sport de haut niveau c’est ça,  alors on fait avec. Par contre, il faut qu’ils apprennent et qu’ils travaillent, ça c’est une certitude. Pour moi, on s’est liquéfié devant l’adversaire samedi dernier et on ne doit plus jouer de cette manière. » Ce qui signifie qu’un sursaut est attendu à Nantes. « C’est une équipe que j’apprécie. J’aime la manière dont ils évoluent depuis quelques années. Mais j’aime surtout quand ils sont derrière nous. » Au "H" de déjouer le pronostic qui fait que depuis que les deux équipes se rencontrent, la roue a majoritairement tourné dans le même sens.

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HBC NANTES - MONTPELLIER HANDBALL

Pronostic : Nantes

Date et Heure :
Le 02/10/2014 A 20:45:00
Lieu :
BEAULIEU
RUE ANDRE TARDIEU  -  NANTES
Lien Google Maps vers la salle

Match à suivre sur  beIN SPORTS 3. Commentaires: Thomas Villechaize / François Xavier Houlet. Sans oublier le magazine "Handaction" présenté par Thomas Villechaize dès 20h00 sur beIN SPORTS 3.

Avant Nantes-Montpellier: Thierry l'Anti conformiste 

LMSL

mercredi 1 octobre 2014 - © Yves Michel

 6 min 44 de lecture

C'est le sommet de la 4ème journée. En s'imposant à Beaulieu, Nantes ou Montpellier a la possibilité d'être seul en tête de la D1 masculine. Thierry Anti, le coach du "H" affiche une sérénité inhabituelle. Cette année, l'équipe nantaise parait mieux armée que par le passé.

Quand Thierry Anti fait passer un message, il ne laisse jamais indifférent. Le technicien nantais ne connait pas la langue de bois, c'est tout à son honneur mais parfois, sa franchise agace. Peu importe, il est comme ça le Parisien de naissance et c’est ce genre d’interlocuteur qu’on affectionne par-dessus tout. Très exigeant avec notamment ses joueurs, il n’hésite pas à les piquer dans leur orgueil pour obtenir leur quintessence. Alors cette saison, après certes (seulement) trois petites journées, Nantes est en tête de la LNH. Ex aequo en points avec Montpellier. Les deux formations sont invaincues en championnat avec trois succès chacune. Pour Nantes, généralement cela se gâte lorsque les Héraultais pointent le bout de leur nez. Après la victoire à Créteil, Rock Feliho se défendait de vouloir endosser le costume de leader, prétextant que le MAHB avait toujours pris le dessus sur l’équipe de Loire-Atlantique. Et les statistiques donnent amplement raison au capitaine du "H". Depuis l’accession des Nantais parmi l’élite en 2008, les deux clubs se sont rencontrés à 17 reprises (toutes compétitions officielles confondues). Le bilan est significatif: 15 victoires pour le MAHB, deux nuls dont le dernier en février à Beaulieu. Mais plus les années passent, plus l’écart se resserre. Pour preuve au Trophée des Champions, en petite finale, le score de 32-31 et qui plus est aux tirs au but. Cette année, Thierry Anti parait plus serein. Aurait-il enfin l’équipe taillée à sa convenance ?

Nantes en tête de la D.1, cela fait rêver….
C’est toujours un plaisir de bien commencer le championnat surtout avec deux matches à l’extérieur. Mais on ne va pas s’enflammer, il faut rester vigilant car le danger peut venir de partout. Je le répète, c’est un plaisir par contre d’être premier avec Montpellier et de pouvoir les rencontrer chez nous.

Qu’est-ce qui change cette année, disposes-tu de plus de rotations ?
Je dirais que j’ai plus de facilités. Il y a toujours un décalage avec vous, les journalistes. Vous vous arrêtez souvent au match et vous pouvez vous demander,  « tiens ce joueur, il est sur le banc, pourquoi ne le fait-il pas rentrer ? » Mais c’est un travail de toute la semaine ! Aujourd’hui, on a un effectif plus réduit, nous ne sommes que 14 pros.  Mon coaching est en fonction de ce que les joueurs sont capables d’apporter ou de ce qu’ils font dans la semaine. C’est à partir de cela que je vais ou non, leur faire confiance. Et là, cette année, tout le monde est investi. Je sais que je peux compter sur tous.

Ah bon ? Ce n'était pas le cas par le passé ?
Ce n’est pas qu’un discours de façade ou une belle phrase. Compter sur tout le monde, cela se voit à l’entraînement et je peux faire des rotations en match. A Créteil, j’ai fait le choix de laisser un peu plus longtemps Alberto (Entrerrios) sur le terrain. Je n’ai quasiment pas fait jouer Wilson (Davyes). Mais je sais qu’au prochain match, Wilson pourra tenir une heure si je le décide. Et ça, c’est la grande nouveauté mais elle n’est possible que grâce à l’adhésion des joueurs. C’est leur investissement à l’entraînement qui détermine ma façon d’agir.

Lors des deux dernières saisons, tu as souvent tiré sur les mêmes…
Très honnêtement, je ne pouvais pas faire autrement. Sinon, c’était mettre l’équipe en péril sur certains matches.

Donc si j’ai bien compris, qualitativement, c’est meilleur cette année ?
Chacun sait ce qu’il peut apporter à l’équipe. Et tout le monde va dans ce sens. C’est dur à dire mais l’année dernière, j’avais encore deux-trois joueurs qui ne trouvaient pas leur place parce qu’ils préféraient plus se montrer que d’être dans le projet. Donc quand ils rentraient, ils accumulaient déjà les erreurs par rapport à ce qu’on avait travaillé. Et quand j’avais besoin d’eux, c’était toujours dans des phases délicates. Et ça n’améliorait pas l’équipe.

As-tu des exemples ?
Oui, celui de Gunnar Jonsson. C’est un joueur qui a explosé contre Paris (7/7 au tir) mais avant, qu’avait- il fait ? Je l’aime bien Gunnar, c’est un bon gars mais il n’a rien montré d’autre (depuis, le demi-centre islandais est parti à Gummersbach). Autre exemple, Stefan Vujic. C’est un jeune joueur qui a envie de prouver énormément. Il veut tellement bien faire qu’il vaut mieux qu’il joue dans une équipe où il va avoir plus de temps de jeu. Mais pour faire souffler Alberto Entrerrios, Vujic ce n’était pas ça (depuis, le demi-centre croate a signé à Istres).  Là, j’ai une meilleure rotation avec O'brian (Nyateu) qui veut plus jouer en attaque et Jordan (Camarero) qui est capable de s’investir, ne serait-ce qu’en défense. Chacun est astreint à un rôle et il s’y tient. 

Oui mais quatorze joueurs pros, c’est le minimum…
C’est vrai qu’à Nantes, on a 14 pros mais nous avons un centre de formation qui est très riche. On a vu Salmon, Delecroix, Tournat mais il y en a d’autres. Ces jeunes là vont pouvoir nous rendre d’énormes services et c’est une richesse pour nous.

Cette confrontation face à Montpellier est-elle décisive ?
Je m’attends à un match solide… j’espère que tout le public va être derrière nous et qu’on va mettre la folie. On en aura besoin parce que Montpellier pratique un très beau jeu collectif et il va falloir être costaud pour les faire déjouer. Mais après ce match, rien ne sera définitif.

Chaque année, on annonce un championnat encore plus passionnant…
Et cette année, il sera extraordinaire mais il faut rester très concentré. Je sens que les joueurs veulent donner plus. Personne n’a envie qu’une autre équipe passe devant.

Balasz Laluska (notre photo) fait partie du groupe des quatorze joueurs (les mêmes qu’en Ligue des Champions sans Mesnard et Saidani) que Patrice Canayer a retenus pour le déplacement à Nantes. C’est une bonne nouvelle tant la place du Hongrois dans la défense héraultaise est déjà importante. Le coup de coude (involontaire) qu’il a reçu samedi à Mannheim l’a étourdi pendant plusieurs minutes et des points de suture ont été nécessaires. Il devrait tenir sa place avec une protection. C’est en leader potentiel que Montpellier se déplace en Loire-Atlantique même si pour le coach du MAHB, ce "statut" n’a pas grand intérêt. « Il faut regarder le contenu des matchs plutôt que le classement. On regardera le classement plus tard. Aujourd’hui, ca ne veut rien dire. Je pense qu’on va se faire une idée lors des prochaines journées mais pas maintenant, c’est beaucoup trop tôt. » Au cours de son traditionnel point presse ce mercredi, Patrice Canayer a avoué ne pas avoir insisté sur la déroute subie en Allemagne face à Rhein Neckar Löwen. « On a pris un coup derrière la carafe mais le sport de haut niveau c’est ça,  alors on fait avec. Par contre, il faut qu’ils apprennent et qu’ils travaillent, ça c’est une certitude. Pour moi, on s’est liquéfié devant l’adversaire samedi dernier et on ne doit plus jouer de cette manière. » Ce qui signifie qu’un sursaut est attendu à Nantes. « C’est une équipe que j’apprécie. J’aime la manière dont ils évoluent depuis quelques années. Mais j’aime surtout quand ils sont derrière nous. » Au "H" de déjouer le pronostic qui fait que depuis que les deux équipes se rencontrent, la roue a majoritairement tourné dans le même sens.

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HBC NANTES - MONTPELLIER HANDBALL

Pronostic : Nantes

Date et Heure :
Le 02/10/2014 A 20:45:00
Lieu :
BEAULIEU
RUE ANDRE TARDIEU  -  NANTES
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Match à suivre sur  beIN SPORTS 3. Commentaires: Thomas Villechaize / François Xavier Houlet. Sans oublier le magazine "Handaction" présenté par Thomas Villechaize dès 20h00 sur beIN SPORTS 3.

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