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LDC F : Chronique d'un suspense annoncé

Champion's League

lundi 6 octobre 2014 - © Amélie Huhn

 5 min 32 de lecture

Bien malin celui qui pourra prédire aujourd'hui l'issue du MVM EHF Final 4, édition 2015. L'heure est au changement, et même l'Euro qui arrive semble incertain dans un monde du handball féminin qui ne peut qu'observer la page se tourner. Pour la Ligue des Champions, début des hostilités le 17 octobre.

Trois naufrages qui redistribuent les cartes
C'était en 2013 : après un échec cruel en demie finale de la Ligue des Champions, face à Györ, futur lauréat, le club roumain de Vâlcea met la clé sous la porte. Ses stars se sont éparpillées à travers l'Europe, la Roumanie est restée orpheline et les regards se tournent désormais vers Baia Mare, qui propose cette saison un projet audacieux : Camilla Herrem, les championnes du Monde Alexandra Do Nascimento et Barbara Arenhart, la prometteuse Loïs Abbingh ou encore les étoiles de Zvenigorod et Anastasia Lobach, toutes auront une carte à jouer autour d'une armature roumaine de qualité (Ardean-Elisei, Marin, Geiger, Ungureanu ou encore Nechita). Baia Mare, c'est le club qu'on n'attend pas, un outsider de choix pour le dernier carré : il s'est en outre déjà illustré en battant son adversaire direct, le CSM Bucarest, en championnat. Un peu plus à l'ouest, c'est cette année le Krim Mercator qui a dû libérer toutes ses joueuses pour survivre : sa star, Andrea Penezić, s'en est allée signer au Vardar Skopje, emmenant dans son sillage l'arrière droite Suzanna Lazović. Jelena Grubišić a finalement trouvé refuge à Győr. En Autriche, terminé le partenariat avec la fédération brésilienne : saigné de ses meilleurs éléments, partis en Roumanie (Baia Mare et Bucarest), Hypo Niederösterreich n'aura d'autre choix que d'endosser le costume de figurant.


Des surprises, déjà lors des qualifications
Présentes au Final 4 l'an dernier, les Danoises du FC Midtjylland sont allées se casser les dents en Serbie, face au club de Kragujevac (24-29) que les joueuses de Podravka, habituées de la compétition, ont battu en finale (24-28). En Allemagne, l'affiche finale était logique, le résultat reste incertain : déclaré perdant après un match interminable et une séance de tirs au buts, le club de Ferencváros a porté plusieurs réclamations déjà rejetées. Leipzig a fait tomber les Hongroises : les co-équipières de Karolina Kudłacz pourront sûrement aller déranger quelques équipes lors du tour préliminaire.

Les troubles-fête potentiels
On attendra peu d'un Krim Mercator en reconstruction : on suivra néanmoins une équipe qui aura à cœur de bien faire et au sein de laquelle évolue l'ancienne internationale française Amélie Goudjo. Thüringer a faillit créer l'exploit en s'arrêtant aux portes du Final 4; dans la même veine, le club suédois de Sävehof avait rendu la qualification du FC Midtjylland plus difficile que prévue. Enfin, Viborg a fini la saison dernière sur une Coupe des Coupes : l'exode prévu n'a pas eu lieu et l'équipe pourrait bien déranger le champion en titre dès la phase préliminaire.

Chez les favoris : L'heure du Vardar ou le retour de Larvik ? Un remake Györ-Buducnost ?
Remaniée à l'intersaison, l'équipe de Győr perd de fait la place de favori qu'elle détenait depuis deux saisons : Lunde absente, Tervel à la retraite, l'ogre hongrois a du travail. Malgré une victoire en Supercoupe de Hongrie, sur le fil, 29-28, face à Ferencváros, les co-équipières d'Anita Görbicz se sont fait peur avec une pré-saison catastrophique et des défaites à répétition contre Larvik, Skopje ou encore Leipzig. Depuis, c'est le sans-faute : néanmoins, les championnes n'avaient pas semblé aussi vulnérables depuis plusieurs années. Pour leur succéder, c'est à Budućnost qu'on pense : vaincues par KO en mai dernier, les Monténégrines reviendront avec le titre comme unique objectif. À l'excellente équipe de la saison passée (aucune défaite au tour principal) vient s'ajouter une arrière de choix : Katarina Bulatović revient soutenir le club avec lequel elle avait remporté la Ligue des Champions en 2012. Pour le meilleur ? Seule ombre au tableau, l'incertitude Neagu : en proie à des blessures à répétition, la Roumaine est déjà arrêtée pour une luxation du pouce et des douleurs au genou, elle sera pourtant nécessaire à Podgorica pour atteindre le Graal.



Au nord, Larvik s'est renforcé pendant l'été : outre le remplacement de Lene Rantala par Sandra Toft, on ne peut que se réjouir de l'arrivée de la Polonaise Alina Wojtas qui pourrait bien combler les manques de l'équipe sur la base arrière. De la même façon, le recrutement de Marit Malm Frafjord ne peut qu'apporter de la diversité au jeu de pivot de l'équipe scandinave. À noter, le départ à la retraite imprévu de Cecilie Leganger : il en faudra plus pour détourner les Norvégiennes de leur objectif, récupérer la Coupe gagnée en 2011. C'est finalement le Vardar Skopje qu'on attend au tournant. Après une 3ème place au printemps dernier à Budapest, les joueuses d'Indira Kastratović s'imposent comme les favorites de cette saison : de loin l'équipe la plus complète, le Vardar bénéficie en outre d'un parcours a priori sans embûches pour se hisser jusqu'aux quarts de finale. Aux côtés des stars des Balkans, Andrea Lekić et Andrea Penezić, qui se connaissent de longue date, on suivra donc de près l'avancée des trois Françaises, Allison Pineau, Amandine Leynaud et Siraba Dembélé dans la compétition.

Quel parcours pour Metz ?

Le tirage aurait pu être pire, mais la tâche sera loin d'être facile pour les Lorraines : si Larvik semble intouchable dans le groupe D, il faudra batailler pour aller chercher Baia Mare. Seule la modeste équipe de Lublin semble à la portée des Dragonnes : une double victoire suffira néanmoins à leur ouvrir les portes du tour principal dont les modalités d'accès changent cette année. Les trois premiers de chaque groupe sont qualifiés : ils conservent les points acquis et affrontent ensuite les trois meilleurs d'un autre groupe (A et B, C et D). Autrement dit, Győr et Viborg risquent d'attendre les Messines en février ... Alors aller le plus loin possible, oui, mais l'objectif sera aussi de ne pas y laisser trop de plumes, afin d'écarter le risque de saison blanche que les joueuses alors dirigées par Sébastien Gardillou n'avaient pu éviter en 2011/2012, année où elles accédaient pour la première fois au tour principal.

Quatre tickets pour le Final 4 et déjà quatre appelés : la Ligue des Champions risque pourtant cette saison de se révéler bien plus incertaine que par le passé. Les lignes bougent et l'Euro qui se tiendra à mi-parcours pourrait bien amorcer les premières surprises. Une seule chose est certaine, handball féminin rime désormais avec Europe centrale, Budapest a par ailleurs été désignée hôte du Final 4 pour les deux années à venir ...

LDC F : Chronique d'un suspense annoncé 

Champion's League

lundi 6 octobre 2014 - © Amélie Huhn

 5 min 32 de lecture

Bien malin celui qui pourra prédire aujourd'hui l'issue du MVM EHF Final 4, édition 2015. L'heure est au changement, et même l'Euro qui arrive semble incertain dans un monde du handball féminin qui ne peut qu'observer la page se tourner. Pour la Ligue des Champions, début des hostilités le 17 octobre.

Trois naufrages qui redistribuent les cartes
C'était en 2013 : après un échec cruel en demie finale de la Ligue des Champions, face à Györ, futur lauréat, le club roumain de Vâlcea met la clé sous la porte. Ses stars se sont éparpillées à travers l'Europe, la Roumanie est restée orpheline et les regards se tournent désormais vers Baia Mare, qui propose cette saison un projet audacieux : Camilla Herrem, les championnes du Monde Alexandra Do Nascimento et Barbara Arenhart, la prometteuse Loïs Abbingh ou encore les étoiles de Zvenigorod et Anastasia Lobach, toutes auront une carte à jouer autour d'une armature roumaine de qualité (Ardean-Elisei, Marin, Geiger, Ungureanu ou encore Nechita). Baia Mare, c'est le club qu'on n'attend pas, un outsider de choix pour le dernier carré : il s'est en outre déjà illustré en battant son adversaire direct, le CSM Bucarest, en championnat. Un peu plus à l'ouest, c'est cette année le Krim Mercator qui a dû libérer toutes ses joueuses pour survivre : sa star, Andrea Penezić, s'en est allée signer au Vardar Skopje, emmenant dans son sillage l'arrière droite Suzanna Lazović. Jelena Grubišić a finalement trouvé refuge à Győr. En Autriche, terminé le partenariat avec la fédération brésilienne : saigné de ses meilleurs éléments, partis en Roumanie (Baia Mare et Bucarest), Hypo Niederösterreich n'aura d'autre choix que d'endosser le costume de figurant.


Des surprises, déjà lors des qualifications
Présentes au Final 4 l'an dernier, les Danoises du FC Midtjylland sont allées se casser les dents en Serbie, face au club de Kragujevac (24-29) que les joueuses de Podravka, habituées de la compétition, ont battu en finale (24-28). En Allemagne, l'affiche finale était logique, le résultat reste incertain : déclaré perdant après un match interminable et une séance de tirs au buts, le club de Ferencváros a porté plusieurs réclamations déjà rejetées. Leipzig a fait tomber les Hongroises : les co-équipières de Karolina Kudłacz pourront sûrement aller déranger quelques équipes lors du tour préliminaire.

Les troubles-fête potentiels
On attendra peu d'un Krim Mercator en reconstruction : on suivra néanmoins une équipe qui aura à cœur de bien faire et au sein de laquelle évolue l'ancienne internationale française Amélie Goudjo. Thüringer a faillit créer l'exploit en s'arrêtant aux portes du Final 4; dans la même veine, le club suédois de Sävehof avait rendu la qualification du FC Midtjylland plus difficile que prévue. Enfin, Viborg a fini la saison dernière sur une Coupe des Coupes : l'exode prévu n'a pas eu lieu et l'équipe pourrait bien déranger le champion en titre dès la phase préliminaire.

Chez les favoris : L'heure du Vardar ou le retour de Larvik ? Un remake Györ-Buducnost ?
Remaniée à l'intersaison, l'équipe de Győr perd de fait la place de favori qu'elle détenait depuis deux saisons : Lunde absente, Tervel à la retraite, l'ogre hongrois a du travail. Malgré une victoire en Supercoupe de Hongrie, sur le fil, 29-28, face à Ferencváros, les co-équipières d'Anita Görbicz se sont fait peur avec une pré-saison catastrophique et des défaites à répétition contre Larvik, Skopje ou encore Leipzig. Depuis, c'est le sans-faute : néanmoins, les championnes n'avaient pas semblé aussi vulnérables depuis plusieurs années. Pour leur succéder, c'est à Budućnost qu'on pense : vaincues par KO en mai dernier, les Monténégrines reviendront avec le titre comme unique objectif. À l'excellente équipe de la saison passée (aucune défaite au tour principal) vient s'ajouter une arrière de choix : Katarina Bulatović revient soutenir le club avec lequel elle avait remporté la Ligue des Champions en 2012. Pour le meilleur ? Seule ombre au tableau, l'incertitude Neagu : en proie à des blessures à répétition, la Roumaine est déjà arrêtée pour une luxation du pouce et des douleurs au genou, elle sera pourtant nécessaire à Podgorica pour atteindre le Graal.



Au nord, Larvik s'est renforcé pendant l'été : outre le remplacement de Lene Rantala par Sandra Toft, on ne peut que se réjouir de l'arrivée de la Polonaise Alina Wojtas qui pourrait bien combler les manques de l'équipe sur la base arrière. De la même façon, le recrutement de Marit Malm Frafjord ne peut qu'apporter de la diversité au jeu de pivot de l'équipe scandinave. À noter, le départ à la retraite imprévu de Cecilie Leganger : il en faudra plus pour détourner les Norvégiennes de leur objectif, récupérer la Coupe gagnée en 2011. C'est finalement le Vardar Skopje qu'on attend au tournant. Après une 3ème place au printemps dernier à Budapest, les joueuses d'Indira Kastratović s'imposent comme les favorites de cette saison : de loin l'équipe la plus complète, le Vardar bénéficie en outre d'un parcours a priori sans embûches pour se hisser jusqu'aux quarts de finale. Aux côtés des stars des Balkans, Andrea Lekić et Andrea Penezić, qui se connaissent de longue date, on suivra donc de près l'avancée des trois Françaises, Allison Pineau, Amandine Leynaud et Siraba Dembélé dans la compétition.

Quel parcours pour Metz ?

Le tirage aurait pu être pire, mais la tâche sera loin d'être facile pour les Lorraines : si Larvik semble intouchable dans le groupe D, il faudra batailler pour aller chercher Baia Mare. Seule la modeste équipe de Lublin semble à la portée des Dragonnes : une double victoire suffira néanmoins à leur ouvrir les portes du tour principal dont les modalités d'accès changent cette année. Les trois premiers de chaque groupe sont qualifiés : ils conservent les points acquis et affrontent ensuite les trois meilleurs d'un autre groupe (A et B, C et D). Autrement dit, Győr et Viborg risquent d'attendre les Messines en février ... Alors aller le plus loin possible, oui, mais l'objectif sera aussi de ne pas y laisser trop de plumes, afin d'écarter le risque de saison blanche que les joueuses alors dirigées par Sébastien Gardillou n'avaient pu éviter en 2011/2012, année où elles accédaient pour la première fois au tour principal.

Quatre tickets pour le Final 4 et déjà quatre appelés : la Ligue des Champions risque pourtant cette saison de se révéler bien plus incertaine que par le passé. Les lignes bougent et l'Euro qui se tiendra à mi-parcours pourrait bien amorcer les premières surprises. Une seule chose est certaine, handball féminin rime désormais avec Europe centrale, Budapest a par ailleurs été désignée hôte du Final 4 pour les deux années à venir ...

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