Depuis ce week-end et après deux ans et trois mois d'activité, Mario Cavalli n'est plus l'entraîneur du Chambéry Savoie Handball. Aussi curieux que cela puisse paraître, une séparation à l'amiable a été décidée entre le technicien et le club.
FIN DE COLLABORATION ENTRE MARIO CAVALLI ET LE CSH. C’est par une phrase des plus laconiques que ce lundi matin, le Chambéry Savoie Handball a annoncé le divorce avec Mario Cavalli, son entraîneur.
Neuf mots exactement pour mettre fin à une collaboration qui durait depuis dix-sept ans. Le technicien savoyard a tout d’abord était joueur (1ère licence signée en 1976), entraîneur adjoint puis en juillet 2012 entraîneur principal lorsque Philippe Gardent avait décidé de quitter le club et partir vers le Paris St Germain.
Cette annonce est plutôt surprenante dans la mesure où Mario Cavalli avait été prolongé de deux ans en avril dernier et surtout, après une mise en route difficile affectée par une infirmerie bien garnie (2 défaites consécutives en LNH), l’équipe s’était bien reprise et surtout avait signé une des performances les plus probantes de ce début de saison en s’imposant (mercredi dernier) face à l’armada parisienne.
C’est finalement en coulisses et dans le huis clos du vestiaire que le divorce s’est consommé. Le dialogue ne passant plus entre une partie des joueurs parmi les plus influents et le coach actuel.
Ce week-end, une réunion s’est déroulée entre le principal intéressé, le président Alain Poncet et Laurent Munier, le directeur général du club et comme l’indique le communiqué « il a été décidé, d’un commun accord que Mario Cavalli ne serait plus l’entraineur du CSH. Leur collaboration prend fin aujourd’hui après 17 ans d’aventure commune et loyale. »
Sur le plan pratique et à moins de trois jours d’un déplacement important à Créteil, l’équipe sera dirigée par… Jackson Richardson qui jusque-là était l’adjoint de Cavalli. Des contacts ont été d’ores et déjà noués pour trouver un technicien qui prendra la succession.
Comme la situation ne saurait trop durer, le profil du futur coach du CSH n’est pas très difficile à définir. Le choix pourrait donc s’orienter vers des entraîneurs actuellement en inactivité mais qui ont dirigé des équipes de LNH. On peut penser à Stéphane Imbratta (ex Tremblay) ou Denis Lathoud (ex Dijon) mais la liste n'est pas exhaustive. Ou alors pourquoi pas une solution en interne en s'orientant vers Laurent Busselier, co-responsable du centre de formation.
Ce matin, Alain Poncet (notre photo ci-dessus) a accepté de répondre à nos questions sans pour autant dévoiler le nom de son futur entraîneur.
Alain, vous concevez que cette annonce peut paraître surprenante ?
Oui, certainement. Quand il commence à y avoir une rupture trop importante entre le vestiaire et l'entraîneur, il faut savoir prendre les décisions qui s'imposent. Et elles ont été prises tant par Mario que par nous, et voilà....
Pourtant les résultats sportifs du CSH sont loin d'être catastrophiques...
Il faut savoir entendre aussi, ce qui se dit et ce qui se fait dans un vestiaire. Je n'ai jamais été un fan pour appuyer sur un bouton et faire sauter l'entraîneur. Il y a des moments, c'est plus compliqué que d'autres, aujourd'hui, cette équipe a des ambitions, nos résultats ne sont pas mauvais mais il faut mettre toutes les chances de notre côté. Mario assume ses responsabilités, de notre côté nous assumons les nôtres et les joueurs assumeront les leurs.
Ce sont donc les joueurs qui vous ont demandé la tête de l'entraîneur ?
On s'en tenait au communiqué, j'accepte de vous donner des précisions, il ne faut quand même pas pousser le bouchon trop loin ! Tout ce qui arrive est le résultat d'une rupture entre le vestiaire et son entraîneur. Je n'ai rien à rajouter sur ce point.
Est-ce qu'on peut penser que Guillaume Gille pourrait revenir ?
Je viens de confier la mission à Laurent Munier de trouver un nouvel entraîneur. Aujourd'hui, je ne vais pas vous dire qui le remplacera. Les raisons pour lesquelles Guillaume (Gille) n'était pas entraîneur de Chambéry ont été évoquées l'année dernière. Il suffit de reprendre ces explications pour répondre à votre question.
Quel peut être le profil idéal du successeur de Cavalli ?
Chambéry reste un club ambitieux malgré les commentaires qu'on a pu entendre ou lire par ci par là, donc il y aura un entraîneur qui nous permettra à la fois d'assouvir nos ambitions et d'assurer la pérennité de l'équipe, en construisant. On ne va pas prendre un mercenaire. Cela restera dans la tradition chambérienne.
On peut le répéter, la décision est soudaine et surprenante...
Il y a quinze jours-trois semaines, on nous disait que Chambéry n'existait plus, je suis resté calme à ce moment-là, je reste calme, on a appris avec les années, à ne pas subir en fonction des évènements. On est construit et raisonné. La décison peut surprendre mais on ne s'est jamais arrêté à une victoire exceptionnelle ou une défaite cuisante pour décider de quoi que ce soit. Notre cerveau ne fonctionne pas à l'émotion. On est adulte et responsable.