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EDF M: Avec Cédric Sorhaindo, défense de passer !

Euro

samedi 1 novembre 2014 - © Yves Michel

 5 min 47 de lecture

Après avoir corrigé la République Tchèque, l'équipe de France poursuit sa campagne de qualification à l'Euro 2016 en se déplaçant en Suisse. Les Tricolores qui sont largement favoris compteront encore sur la qualité de leur bloc défensif où Cédric Sorhaindo se sent de plus en plus à son aise.

C’est grâce notamment à l’efficacité de sa défense que l’équipe de France a construit ses succès les plus probants. Couronnement d'un fonctionnement immuable dans lequel Didier Dinart avait le 1er rôle. Autour de lui, les partenaires pouvaient changer, les dispositifs eux, étaient intégrés à la conscience collective. Même en 2009 pendant les championnats du monde en Croatie, lorsque le "Roc" de Ciudad Real s’était retrouvé momentanément sur le flanc (lésion à la cuisse gauche), l’implication du groupe avait été totale et cela avait plutôt bien marché. En 2013, après le Mondial espagnol, le Guadeloupéen qui n’envisageait pas encore de rejoindre le banc tricolore, a pris la décision de raccrocher après… 379 capes internationales. Il a donc fallu une nouvelle fois s’adapter. Les principes fondamentaux sont restés mais les responsabilités ont été réparties. Dans ce dispositif, Cédric Sorhaindo, celui que Dinart avait surnommé "le mini-moi" a pris un peu plus d’épaisseur. «Tout évolue. La défense en équipe de France, c’est surtout… un trio, précise le pivot barcelonais. En club, depuis plus d'un an, je forme un binôme bien rodé avec Nikola Karabatic. Nous fonctionnons presque les yeux fermés et en sélection, c’est la même chose avec désormais, Luka. On joue à ses côtés car c’est un pur n°3. Cela augmente les certitudes. Il y a plus de sécurité et de complicité entre nous. C’est aussi pour cela que cela marche bien. » En équipe de France, on ne change pas une formule qui a fait ses preuves, on la bonifie. La nouveauté depuis la retraite de l'inventeur du poste, c’est que le projecteur n’est plus braqué sur un seul homme. «Le poids du patron de la défense est divisé par 3. Avoir trois personnes qui pensent de la même façon et qui sont concentrées sur la même chose, inévitablement, cela rejaillit sur toute l’équipe. Le plus difficile ce n’est pas d'être le patron, le plus difficile c’est de faire passer le message et que tout le monde se sente investi. Je pense que c’est un plus par rapport à d’autres équipes. » Mais chez les Bleus, la porte du laboratoire est toujours ouverte.



Les jeunes restent en permanence concernés et les anciens jouent les courroies de transmission. «L’expérience que j’ai accumulée aux côtés de Didier Dinart et maintenant de Niko m’a fait progresser. J’ai grandi, j’ai passé des caps et j’ai atteint une certaine maturité. Pendant quatre ans, j’ai été protégé dans une sorte de cocon et c’est ce qui a facilité mon apprentissage. Les entraînements sont une richesse et tout ce que les jeunes apprennent va leur servir pour plus tard quand ils seront  sur le point de prendre notre place. »  A Barcelone où il a paraphé un bail jusqu’en 2017, le pivot tricolore a trouvé un certain équilibre. « Quand je suis arrivé là-bas (en 2010), j’avais un sacré défi à relever. Je me suis inspiré du vécu de Daniel (Narcisse) ou de Niko qui à l’époque évoluaient à l’étranger. Au Barça, je me suis mis à viser très haut. C’était une sorte de respect de moi-même et des autres de vivre cela à fond. Mes coéquipiers m’ont accordé d’entrée leur confiance et le coach m’a fait comprendre ce qu’il attendait de moi. En sélection, je vivais un peu la même chose. Le passage de témoin n’était pas encore à l’ordre du jour mais il fallait que je sois prêt quand ça arriverait. C’est je pense à ce moment-là que je me suis plus ouvert.  En Espagne, j’ai vraiment trouvé ce que je cherchais.» Il y un peu plus d’un an, un élément a encore plus convaincu Cédric Sorhaindo qu’il avait fait le bon choix de franchir les Pyrénées. L’arrivée de Nikola Karabatic, son pote de toujours dans l’escouade "blaugrana"  a été primordiale. «Cela n’a fait que renforcer ce bien-être. On a toujours voulu évoluer ensemble et par rapport à mon contrat, cela n’aurait duré que deux ans. Et comme on s’estime beaucoup plus que des amis, ce côté a pris le dessus et j’ai donc signé jusqu’en 2017. » Comme Nikola,  Cédric aura 33 ans et ne se fixe aucune limite même si l'envie d’un retour aux sources est envisageable. « J’ai été formé à Angers mais mon aventure au plus haut niveau a commencé à Paris donc cela reste mon club de cœur. Finir sur une bonne note dans la capitale est quelque chose qui me plairait bien. »   2017 c'est aussi l'année du Mondial organisé en France. De quoi donner des idées au Martiniquais pour correctement boucler le cycle et transmettre le relais. Toujours cette recette en défense pour empêcher tout corps étranger de passer.

En Suisse, pour faire sauter la banque

Les Suisses sont-ils sincères lorsqu'ils affirment par la voix de leur entraîneur que cela n'est même pas la peine de discuter et que presque personne ne peut gagner contre la France ? L'Allemand Rolf Brack estime que c'est déjà un honneur d'accueillir "la meilleure formation de la planète handball" mais souhaite que son équipe montre un meilleur visage que celui de mercredi face à la Macédoine où à Skopjé, elle s'était inclinée 27-20 par manque notamment d'efficacité offensive. Ce sont les mêmes joueurs qui seront alignés face aux Français. Un groupe remanié par la force des choses puisque le sélectionneur a du faire face à des forfaits sur blessure. C'est le cas de Manuel Liniger gêné au niveau des ischios jambiers. On se souvient parfaitement de l'excellent ailier gauche de Kadetten Schaffhausen qui en inscrivant 11 buts début octobre avait fait beaucoup de mal à Dunkerque en Ligue des Champions. Absents également l'arrière de Winterthur Michal Svajlen et le pivot Fabio Baviera. Les Helvètes s'appuieront toutefois sur des éléments de valeur comme le meneur de jeu de Rhein Neckar, Andy Schmid (notre photo), le gardien de Schaffhausen Nikola Portner et son partenaire de club, l'arrière gauche David Graubner. La Suisse n'a pas battu la France depuis... 21 ans. C'était encore à l'époque des Bronzés au championnat du Monde en Suède. Les Tricolores, futurs médaillés d'argent avaient chuté d'entrée (24-26). Depuis, ils ont enchaîné onze succès dont les deux derniers en avril 2012, à Chambéry et Montbéliard avec deux raz de marée de 13 et 9 buts d'écart.  

La rencontre Suisse-France sera à suivre ce dimanche dès 14h25 sur beIn sports 3. Commentaires: Thomas Villechaize et François-Xavier Houlet.

EDF M: Avec Cédric Sorhaindo, défense de passer ! 

Euro

samedi 1 novembre 2014 - © Yves Michel

 5 min 47 de lecture

Après avoir corrigé la République Tchèque, l'équipe de France poursuit sa campagne de qualification à l'Euro 2016 en se déplaçant en Suisse. Les Tricolores qui sont largement favoris compteront encore sur la qualité de leur bloc défensif où Cédric Sorhaindo se sent de plus en plus à son aise.

C’est grâce notamment à l’efficacité de sa défense que l’équipe de France a construit ses succès les plus probants. Couronnement d'un fonctionnement immuable dans lequel Didier Dinart avait le 1er rôle. Autour de lui, les partenaires pouvaient changer, les dispositifs eux, étaient intégrés à la conscience collective. Même en 2009 pendant les championnats du monde en Croatie, lorsque le "Roc" de Ciudad Real s’était retrouvé momentanément sur le flanc (lésion à la cuisse gauche), l’implication du groupe avait été totale et cela avait plutôt bien marché. En 2013, après le Mondial espagnol, le Guadeloupéen qui n’envisageait pas encore de rejoindre le banc tricolore, a pris la décision de raccrocher après… 379 capes internationales. Il a donc fallu une nouvelle fois s’adapter. Les principes fondamentaux sont restés mais les responsabilités ont été réparties. Dans ce dispositif, Cédric Sorhaindo, celui que Dinart avait surnommé "le mini-moi" a pris un peu plus d’épaisseur. «Tout évolue. La défense en équipe de France, c’est surtout… un trio, précise le pivot barcelonais. En club, depuis plus d'un an, je forme un binôme bien rodé avec Nikola Karabatic. Nous fonctionnons presque les yeux fermés et en sélection, c’est la même chose avec désormais, Luka. On joue à ses côtés car c’est un pur n°3. Cela augmente les certitudes. Il y a plus de sécurité et de complicité entre nous. C’est aussi pour cela que cela marche bien. » En équipe de France, on ne change pas une formule qui a fait ses preuves, on la bonifie. La nouveauté depuis la retraite de l'inventeur du poste, c’est que le projecteur n’est plus braqué sur un seul homme. «Le poids du patron de la défense est divisé par 3. Avoir trois personnes qui pensent de la même façon et qui sont concentrées sur la même chose, inévitablement, cela rejaillit sur toute l’équipe. Le plus difficile ce n’est pas d'être le patron, le plus difficile c’est de faire passer le message et que tout le monde se sente investi. Je pense que c’est un plus par rapport à d’autres équipes. » Mais chez les Bleus, la porte du laboratoire est toujours ouverte.



Les jeunes restent en permanence concernés et les anciens jouent les courroies de transmission. «L’expérience que j’ai accumulée aux côtés de Didier Dinart et maintenant de Niko m’a fait progresser. J’ai grandi, j’ai passé des caps et j’ai atteint une certaine maturité. Pendant quatre ans, j’ai été protégé dans une sorte de cocon et c’est ce qui a facilité mon apprentissage. Les entraînements sont une richesse et tout ce que les jeunes apprennent va leur servir pour plus tard quand ils seront  sur le point de prendre notre place. »  A Barcelone où il a paraphé un bail jusqu’en 2017, le pivot tricolore a trouvé un certain équilibre. « Quand je suis arrivé là-bas (en 2010), j’avais un sacré défi à relever. Je me suis inspiré du vécu de Daniel (Narcisse) ou de Niko qui à l’époque évoluaient à l’étranger. Au Barça, je me suis mis à viser très haut. C’était une sorte de respect de moi-même et des autres de vivre cela à fond. Mes coéquipiers m’ont accordé d’entrée leur confiance et le coach m’a fait comprendre ce qu’il attendait de moi. En sélection, je vivais un peu la même chose. Le passage de témoin n’était pas encore à l’ordre du jour mais il fallait que je sois prêt quand ça arriverait. C’est je pense à ce moment-là que je me suis plus ouvert.  En Espagne, j’ai vraiment trouvé ce que je cherchais.» Il y un peu plus d’un an, un élément a encore plus convaincu Cédric Sorhaindo qu’il avait fait le bon choix de franchir les Pyrénées. L’arrivée de Nikola Karabatic, son pote de toujours dans l’escouade "blaugrana"  a été primordiale. «Cela n’a fait que renforcer ce bien-être. On a toujours voulu évoluer ensemble et par rapport à mon contrat, cela n’aurait duré que deux ans. Et comme on s’estime beaucoup plus que des amis, ce côté a pris le dessus et j’ai donc signé jusqu’en 2017. » Comme Nikola,  Cédric aura 33 ans et ne se fixe aucune limite même si l'envie d’un retour aux sources est envisageable. « J’ai été formé à Angers mais mon aventure au plus haut niveau a commencé à Paris donc cela reste mon club de cœur. Finir sur une bonne note dans la capitale est quelque chose qui me plairait bien. »   2017 c'est aussi l'année du Mondial organisé en France. De quoi donner des idées au Martiniquais pour correctement boucler le cycle et transmettre le relais. Toujours cette recette en défense pour empêcher tout corps étranger de passer.

En Suisse, pour faire sauter la banque

Les Suisses sont-ils sincères lorsqu'ils affirment par la voix de leur entraîneur que cela n'est même pas la peine de discuter et que presque personne ne peut gagner contre la France ? L'Allemand Rolf Brack estime que c'est déjà un honneur d'accueillir "la meilleure formation de la planète handball" mais souhaite que son équipe montre un meilleur visage que celui de mercredi face à la Macédoine où à Skopjé, elle s'était inclinée 27-20 par manque notamment d'efficacité offensive. Ce sont les mêmes joueurs qui seront alignés face aux Français. Un groupe remanié par la force des choses puisque le sélectionneur a du faire face à des forfaits sur blessure. C'est le cas de Manuel Liniger gêné au niveau des ischios jambiers. On se souvient parfaitement de l'excellent ailier gauche de Kadetten Schaffhausen qui en inscrivant 11 buts début octobre avait fait beaucoup de mal à Dunkerque en Ligue des Champions. Absents également l'arrière de Winterthur Michal Svajlen et le pivot Fabio Baviera. Les Helvètes s'appuieront toutefois sur des éléments de valeur comme le meneur de jeu de Rhein Neckar, Andy Schmid (notre photo), le gardien de Schaffhausen Nikola Portner et son partenaire de club, l'arrière gauche David Graubner. La Suisse n'a pas battu la France depuis... 21 ans. C'était encore à l'époque des Bronzés au championnat du Monde en Suède. Les Tricolores, futurs médaillés d'argent avaient chuté d'entrée (24-26). Depuis, ils ont enchaîné onze succès dont les deux derniers en avril 2012, à Chambéry et Montbéliard avec deux raz de marée de 13 et 9 buts d'écart.  

La rencontre Suisse-France sera à suivre ce dimanche dès 14h25 sur beIn sports 3. Commentaires: Thomas Villechaize et François-Xavier Houlet.

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