Dénominateurs communs aux contre-performances face à la Suède et l’Allemagne, les échecs au tir et les mauvaises passes ont handicapé l’équipe de France. Alain Portes l’a bien vu et a vivement rappelé ses joueuses à l’ordre mardi soir. Avec un message : pour espérer une médaille dans le futur, il faudra être plus « tueur ».
De notre envoyé spécial à Zagreb (Croatie)
Alain Portes avouait, après la victoire difficile face à la Slovaquie en ouverture (21-18), avoir poussé son « plus gros coup de gueule depuis [qu’il est] en poste » à la mi-temps du match. Le Nîmois, d’un naturel calme, a remis ça mardi soir. Après le match nul face à l’Allemagne (24-24), qui allait priver le lendemain les Françaises de demi-finale, le sélectionneur a mis ses joueuses face à leurs carences offensives. En déplorant surtout les trop nombreuses pertes de balle et les tirs manqués (28 face aux Germaniques). « On a eu les ballons pour gagner à chaque fois », rembobine Alexandra Lacrabère. Mais c’est surtout l’état d’esprit que le technicien reprochait à son groupe. Trop sûr de lui, peut-être. Pas assez tueur en tout cas.
« J’ai râlé car je pensais que le groupe allait droit dans le mur, justifiait Alain Portes mercredi. Et j’estime que je n’aurais pas tenu mon rôle si je n’étais pas intervenu. Il y avait un manque de rigueur général. D’accord, la plupart des filles découvrent le haut-niveau et ce ne sont que des petits détails qui ont manqué. Mais cette accumulation de détails fait la différence à haut-niveau. »
Le message a été entendu, même s’il faudra attendre le match pour la 5e place face à la Hongrie, vendredi, pour constater si les actes suivent. « Les mots d’Alain nous ont touché, jure Grâce Zaadi, rugissante quand elle a retrouvé le chemin des buts. Il n’a pas eu des mots gentils. Et ça fait réagir, bien sûr. On va dire que ça remet les idées en place. » Les Françaises, piquées dans leur fierté, ont ainsi su se rattraper en l’emportant face aux Pays-Bas (20-18). « J’espère qu’Alain a apprécié notre orgueil », disait Alexandra Lacrabère.
Et maintenant ? Il faut gagner sa place au Mondial (le tirage au sort des barrages aura lieu samedi), puis aux Jeux Olympiques (la 5e place permet de participer à un tournoi de qualification), et apprendre en accéléré. Si Alain Portes décelait « la culture de la gagne » chez ses joueuses, elles manquent encore de sang-froid. Et les passages à vide sont encore trop fréquents. « On doit être rigoureuses dans tous nos gestes, et surtout être dures avec nous-mêmes, reprend l’arrière droite. Regardez la Norvège, qui met toujours de l’application dans ce qu’elle fait. Il va falloir qu’on prenne vite le pli. » Grâce Zaadi renchérit : « J’espère que ça va nous servir de leçon, car là j’ai le même sentiment d’inachevé que l’an dernier (défaite face à la Pologne en quart de finale du Mondial) et ça fait ch.... On a la chance de construire quelque chose de magique et on échoue si près… »
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Match pour la 5e place
A Budapest, Papp László Budapest Sportaréna
Vendredi 19 décembre 2014 à 15h30
Hongrie – France
Arbitres : MM. Opava et Valek (RTC)
Des Françaises en... finale
Charlotte et Julie Bonaventura iront jusqu'au bout de cet Euro. Dimanche, elles arbitreront une des deux finales. La grande à 18h ou la petite (places 3/4) à 15h30. Cela dépend tout simplement du résultat des demies et du comportement de la Norvège. Si les partenaires de Stine Oftedal battent la Suède, les deux Françaises dirigeront le match pour le titre européen. Dans le cas d'un succès suédois, c'est la paire norvégienne Arntsen/Roen qui sera à l'oeuvre.