Avec le Tchèque Jurka et le Tunisien Hmam, Arnor Atlason est l'un des trois joueurs de St Raphaël présents sur ce Mondial. Ce samedi, l'Islande jouera son va-tout face à l'Egypte pour une qualification en 8ème de finale. Au moment du décompte, le point pris sur la France, pourrait s'avérer déterminant. Les Slovènes et les Tunisiens, plus gros contingents étrangers de la LNH ont eux assuré leur billet pour la suite.
De notre envoyé spécial à Doha, Yves Michel
Arnor Atlason est à l'image de cette équipe islandaise, calme et posé. Le natif d'Akureyri est d'une simplicité et d'une gentillesse qui forcent le respect. Au sein de cette sélection repêchée par l'IHF à la toute dernière minute, il fait partie des anciens. Ceux qui étaient déjà là pour le titre de vice-champion olympique (derrière la France) à Pékin en 2008 et qui sont montés sur la 3ème marche du podium à l'Euro 2010.
Au Qatar, son équipe a chuté à deux reprises (contre la Suède, moins 8 et la République Tchèque, moins 11) et s'est mise dans une situation inconfortable pour espérer disputer les 8èmes. Pourtant tout est encore possible.
Arnor, l'Islande ménage le suspens...
C’est comme d’hab’, on est très irréguliers. On peut gagner contre n’importe qui et perdre de la même façon. Mais on ne peut pas être satisfaits car on a fait un début de compétition catastrophique avec des matches où on a été mené de 5-6 buts très rapidement chaque fois. Il n’y a que contre la France qu’on a bien démarré et qu’on a même failli gagner.
Il y avait une motivation supplémentaire face à la France ?
Non, non c’est trop facile de dire cela… ce jour-là, on a trouvé les solutions pour les contrer, pour les empêcher de développer leur jeu. C’est dommage qu’on n’ait pas produit le même jeu contre les autres.
Vous êtes maîtres de votre destin...
Oui et je peux te dire qu’on est vraiment concentrés pour aller chercher la victoire contre l’Egypte. On veut même terminer 3ème du groupe.
L’Egypte, c’est très difficile à manœuvrer…
Oui, c’est vrai, c’est un style de jeu que nous n’avons pas l’habitude d’aborder mais c’est ce qui fait l’attrait d’un championnat du monde. On est confronté à des équipes d’autres continents qui ont chacune leurs particularités. Eux, ils sont déjà qualifiés pour les 8èmes donc cela peut nous aider. Si tu regardes nos différents parcours dans les championnats auxquels on a participé, avant le dernier match, on était souvent dans la merde (sic) et on y est arrivé.
Ce point gagné contre la France risque d’être un bon passeport…
On ne va pas les remercier (sourires) mais on a la satisfaction d’une équipe qui a produit un bon match contre une équipe de France qui est la référence en Europe, cela nous a donné de la confiance, on sait qu’on peut bien jouer.
Le fait d’avoir été repêchés, est-ce que cela confère des devoirs ?
Oui, bien-sûr, on s’est dit qu’il fallait montrer qu’on méritait notre place, là c’est encore flou mais on a notre destin en main. La Suède nous a aidés aussi en faisant match nul contre l’Egypte.
Etes-vous devenus gourmands ?
Ce que je peux dire c’est que dans ce groupe, il y a une belle solidarité. J’ai eu ma 1ère sélection à l’âge de 20 ans, cela fait déjà pas mal de temps. On a alterné le bon et le moins bon, là, on joue notre avenir sur un match.
La LNH est représentée par quatre Islandais, ce n’est pas mal comme contingent…
Il y a aussi beaucoup de joueurs de Bundesliga mais c’est vrai que le championnat français est bien présent. Ça montre qu’il y a de la qualité dans cette compétition.
Tu as croisé les deux autres joueurs de St Raphaël ?
Oui, j’ai vu Wissem et Jurka, ils sont eux aussi préoccupés par la qualification. Avec Jurka et la République Tchèque, on n’a pas trop parlé du match (rires). On ne va pas s’occuper des autres équipes. Notre "focus" c’est la qualification pour les 8èmes et après, tout est possible.
Les Slovènes et les Tunisiens aussi dans la bonne file
Quatrièmes au dernier Mondial espagnol, les Slovènes tenteront de renouveler leur bon parcours entrevu il y a deux ans en Catalogne. Seulement voilà, lorsqu'on veut s'intéresser à leur état de forme, chacun reste évasif. « La qualification pour les 8èmes, c’était l’objectif minimum, nous a confié Dragan Gajic. Le dernier match, on a pu faire beaucoup de rotations puisque contre l’Espagne, il n’y avait pas d’enjeu. Il fallait garder un maximum de fraîcheur. Maintenant, nous voulons aller au-delà des 8èmes car on vise une qualification pour le tournoi olympique en prévision des Jeux de Rio. Par rapport à il y a deux ans, je ne sais pas si nous sommes au même niveau. Ce dont je suis sûr, c'est que nous n'avons pas montré le visage d'une équipe qui peut aller en demis. Occupons nous des 8èmes, on verra ensuite. Avec notre sélection, tout est possible. » Ce dimanche, les Slovènes retrouveront le Cristolien Borko Ristovski et la Macédoine de l'entraîneur chambérien Ivica Obrvan.
Les Tunisiens eux, reviennent de loin. Après deux matches, ils étaient à 0 point, après 3, ils n'en avaient qu'un, les critiques notamment dans les médias de Tunis commençaient à germer et Sead Hasanefendic avait de plus en plus de mal à contrer le feu nourri des questions des journalistes tunisiens. « La qualif’ était programmée, avouait l’ailier tremblaysien Oussama Boughanmi (notre photo). La défaite contre la Macédoine nous a mis le doute. Il a fallu retrouvé la confiance. On n’a pas écouté les critiques et on est resté solidaires. On n’allait pas se plaindre d’être sur un championnat du Monde ! Et puis le déclic, ça a été la Bosnie. Ça nous a redonné confiance. Maintenant, on ne veut plus s’arrêter. » Sauf que l'obstacle qui se présente, est de taille. C'est ni plus, ni moins que la "Roja" championne du Monde en titre avec des joueurs frais puisque ce vendredi contre la Slovénie, les cadres ont été mis au repos. «Les favoris, ce sont eux, pas nous, avance Oussama Boughanmi. On va les respecter, comme on le fait avec toutes les équipes mais sans plus. On n'a peur de personne. La pression est sur leurs épaules.» L'Espagne fait tout de même partie avec la Croatie du cercle très fermé des équipes qui ont remporté leurs cinq matches.
A noter que la Croatie (avec "ses 4 expats" Kopljar, Gojun, Bicanic et Vori) et le Brésil avec son seul et unique Borges (Montpellier) se sont également qualifiés.
Les 1ers huitièmes de finale de dimanche (programmation dans la journée)
16h30 |
Autriche - Qatar |
16h30 |
Slovénie - Macédoine |
19h00 |
Espagne - Tunisie |
19h00 |
Croatie - Brésil |