Déjà qualifiés pour les huitièmes de finale, les Français terminent premiers du groupe C. Ils ont réalisé un véritable hold up face à la Suède. Menés pendant 55 minutes, les Bleus se sont finalement imposés 27 à 25. En huitièmes de finale, ils affronteront l’Argentine, quatrième du groupe D.
« Entre deux des meilleures équipes du monde, la différence est infime. Mais à la fin c’est toujours la France qui gagne ». Le clin d’œil date un peu. Il est signé du Croate Ivano Balic. Ce France-Suède version mondial 2015 confirme l’adage.
Difficile, ce samedi, de savoir sur quel pied danser. Evidemment, il faut se réjouir. La France termine seule équipe invaincue de son groupe, première du groupe C, et affrontera l’Argentine en huitièmes de finale. Mais plus que de la joie, c’est surtout le soulagement qui domine. Face à son premier concurrent particulièrement sérieux, elle a souffert pour s’imposer. Elle a surtout dû se reposer sur la réussite implacable de Guillaume Joli aux sept mètres (9/9 dans l’exercice) que la veille, Claude Onesta avait titillé par presse interposée et sur son dernier rempart, Thierry Omeyer, déterminant dans les moments-clé lorsque les Nordiques pouvaient véritablement tuer le match. Le gardien parisien n’a pas été élu homme du match par hasard. Avec 13 arrêts, dont un décisif en toute fin de rencontre face à Petersen, « Titi » s’est une nouvelle fois montré indispensable.
D’autres éléments pourraient s’avérer satisfaisants. Kentin Mahé a parfaitement assumé son rôle de doublure de Michaël Guigou à l’aile gauche. Le jeune stratège d'Hambourg n'a rien lâché dans ses face à face avec le talentueux portier Mattias Andersson. Jérôme Fernandez loin d'être encore un vieil éléphant, a fait peser toute son expérience dans le money time, en gérant idéalement ses jeunes camarades.
Mais, comme contre l’Islande, les Bleus ont eu toutes les peines du monde à trouver des solutions face à la défense suédoise. On ne peut pas encore parler de pauvreté de jeu, loin de là. La preuve, ce sont ces 11 penaltys obtenus, ou ces nombreux buts marqués par les ailiers sur décalages. Inutile non plus de s’inquiéter de la contre performance de Nikola Karabatic. Le demi-centre bleu a, pour ne pas changer, donné de sa personne pour la patrie. On pourrait plus pointer du doigt, une fois encore, les incohérences arbitrales. Après l’attentat de Muller dans le match Allemagne-Argentine, l’exclusion directe de Luka Karabatic pour un geste malheureux mais involontaire est quelque peu discutable.
Après cette victoire aux forceps, difficile de savoir ce que les Bleus pourront se dire pour faire taire les inquiétudes légitimes qui sont nées de cette première phase. Doivent ils seulement parler ? La France n’a perdu aucun match, mais elle n’a pas encore convaincu, sauf sur sa rage de vaincre. Malheureusement, ce n’est pas là dessus qu’on avait besoin d’être rassurés.
Les Réactions dans une zone mixte très dissipée et peu organisée....
Claude Onesta (entraîneur de l'EDF): "Ce n'est pas le meilleur match que j'aie eu à diriger avec l'équipe de France. On l'a gagné plus au courage qu'à l'intelligence ou la maîtrise, mais on a presque la sensation que c'est les autres qui n'ont pas voulu le remporter. Voilà, à défaut d'être brillants, on a été courageux, mais parfois, le courage est aussi un élément de la performance. Je continue à penser qu'il va falloir qu'on fasse des prestations de meilleure qualité maintenant."
Valentin Porte (ailier droit): "On s'est rendu le match compliqué d'entrée, comme face à l'Islande, on a couru après le score tout le temps, on passe devant pour la 1ère fois à la 56ème donc c'est un match hyper solide qui fait du bien pour la cohésion du groupe. Même si à l'extérieur, certains doutent peut-être de notre solidarité, la meilleure réponse qu'on puisse apporter, c'est celle de ce soir. Ne me parlez pas de match référence, ou alors peut-être sur la solidarité et l'état d'esprit car techniquement, on est loin du compte. Maintenant il va falloir préparer l'Argentine qui au cours de ce Mondial dans un groupe très difficile a montré qu'elle avait d'énormes ressources. Ca ne sera pas la même équipe qu'on avait rencontrée à Nantes, elle ne s'est pas qualifiée pour passer en 8èmes de finale et repartir."