Il n'a pas beaucoup joué mais a été sans cesse un relais d'encouragements pour ses coéquipiers. Jérôme Fernandez vit avec gourmandise ses derniers moments en tunique bleu et sans excès, il les savoure tant qu'il peut. Et si en plus, l'efficacité est au rendez-vous, personne ne lui en voudra.
De notre envoyé spécial à Doha, Yves Michel
Côté rapport [temps passé sur le 40x20 – efficacité], Jérôme Fernandez est un modèle du genre. Le capitaine de l’équipe de France n’a bénéficié que de 7’32 sur le parquet mais il a été d’une efficacité exemplaire. Le probable futur aixois a inscrit trois buts en trois tentatives. Deux à 9 mètres, un en pénétration. Le vieux lion a rugi quand et où il le fallait, comme il le fallait. Ce lundi soir, la France a remporté son 8ème de finale de manière insolente face à l'Argentine (33-20). Cela valait bien un petit question-réponse auquel celui qui porte encore le brassard de capitaine des Bleus s’est prêté avec sa disponibilité et sa franchise habituelles.
Jérôme, ce qui est étonnant, c’est l’ampleur du score…
Ce que je sais en tout cas, c’est qu’on a des garçons qui ont beaucoup d’expérience et qui étaient bien conscients que le vrai Mondial débutait aujourd’hui, et que si on laissait faire cette équipe d’Argentine, elle pouvait nous poser beaucoup de problèmes. Pour éviter cela, on a été très sérieux d’entrée, tant en attaque qu’en défense. Les Argentins avaient très bien manœuvré en phase de poule et sans doute qu’aujourd’hui, ils étaient déjà très satisfaits d’être en 8èmes contre nous.
Une marche supplémentaire vers le titre ?
Je dirai simplement que la route continue et on espère qu’elle va aller très, très loin.
Peut-on parler de match référence contre l'Argentine ?
Oui je pense. En tout cas aujourd’hui, tout le monde a pu jouer, tout le monde a apporté quelque chose, a marqué, c’était important pour la confiance. Tout le monde a été efficace, c’est de bon augure pour le match contre la Slovénie.
On a l’impression que ce parcours se cale sur le même tempo que l’Euro.
Ça, je ne sais pas (sourires), il va falloir confirmer au prochain match. L’équipe de Slovénie a beaucoup de joueurs de qualité dont la plupart joue en France, on les connait, ils vont avoir une motivation supplémentaire à jouer contre nous. Ils inscrivent beaucoup de buts donc encore une fois, la clé de notre prochain match sera sur notre défense. Il faudra les empêcher de marquer et de notre côté, tenter d’en mettre beaucoup.
Chez les Slovènes, Miha Zvizej (notre photo) ton partenaire au Fénix, jouait le faux modeste…
Je crois que les 8 équipes qui sont désormais en quarts, méritent de repartir avec une médaille. On s’attend à beaucoup de qualité de la part des Slovènes mais on en a suffisamment pour les battre et atteindre à nouveau, les demi-finales d’un Mondial.
Est-ce un avantage qu’il y ait dans cette équipe, des joueurs qui évoluent en LNH ?
Les Argentins nous connaissaient aussi très bien. Je pense surtout que c’est un avantage pour la meilleure équipe. Il faudra renouveler le même début de match qu’aujourd’hui car si on laisse les Slovènes prendre confiance et s’installer dans le mach on risque de se compliquer la vie et de passer à la trappe. Mais comme j’ai envie que cette équipe aille aux prochains Jeux et très loin dans cette compétition, j’espère qu’on sera capable de gagner le prochain match.
Aux Jeux avec ou sans Jérôme Fernandez ?
Ah, ah, ah, on ne va pas reparler de cela. Mais c’est dans un an et demi donc… on verra !