Le pays organisateur vainqueur de l’Allemagne (26-24), les Polonais tombeurs de Croates impuissants : une double surprise a traversé le Mondial. Une des deux équipes arrivera en finale. Dans le dernier quart de finale, l'Espagne a fait jouer le Danemark à son rythme et a fini par prendre le dessus sur le gong.
La Pologne solide jusqu’au bout
Claude Onesta l’avait dit mardi, la Pologne n’est pas du genre à faire des fioritures. Alors face à la Croatie, les Polonais ont fait la même chose que contre la Suède au match précédent : une grosse défense, beaucoup de combat, des montées de balle autant que possible et quelques sachets de loin. Et passée un premier quart d’heure dominé par les défenses (4-4), la recette a fonctionné, reléguant les Croates d’un Duvnjak décevant (0/4) à trois longueurs (10-7, 24e).
C’est finalement du banc que venait la solution pour les Slaves. Siskovic efficace, une défense retrouvée et un Ivic excellent au relais d’Alilovic dans les cages permettaient aux Croates de reprendre la tête. Cinq buts de Duvnjak, revenu transfiguré des vestiaires, semblaient même lanceStrlek. r les siens vers le succès (17-14, 42e). Puis la Pologne a grappillé. Szmal, bien discret jusqu’ici, a commencé à toucher. Chrapkowski et Syprzak, les deux tours centrales de la défense polonaise, ont commencé à marquer à l’arrière et en pivot. Le Pologne est revenue (18-18), a tenu grâce à un bon Jurkiewicz (22-22, 55e). Et a porté l’estocade grâce à un brillant Szmal, auteur de deux arrêts énormes à 6 mètres face à Karacic et Strlek (24-22). Surprenants, les Polonais ont maintenant une chance énorme de rejoindre la finale…
Marko Kopljar, arrière de la Croatie : « On a bien défendu pendant 50 minutes, mais on a perdu trop de forces en attaque, c’était dur pour nous de marquer car on n’a pas réussi à trouver les solutions en montée de balle. (A la question « Etes-vous déçu ? ») Que voulez-vous que je dise ? Bien sûr qu’il y a des regrets. Là, je suis vidé… »
Le Qatar l’a fait !
L’opportunité était réelle, face à une équipe d’Allemagne pas tout à fait dans la catégorie des favoris. Le Qatar ne l’a pas manquée. Les hommes de Valero Rivera ont même été énormes pour s’offrir une demi-finale devant leur public. Solides en défense, à l’image d’un Roiné motivé au point de coller son front à celui de Gensheimer, particulièrement en réussite en attaque, parfois un peu aidés par la paire d’arbitres macédoniens, les Qatariens ont donné une leçon aux champions du monde 2007 en première période (16-9, 26e). Et Borja Fernandez, énorme en pivot où il a marqué et provoqué un paquet de penaltys, y est pour beaucoup.
L’Allemagne s’est néanmoins accrochée, dans le sillage d’un Gensheimer capable du pire (2 penaltys manqués face à Stojanovic, un ballon important perdu) comme du meilleur, à l’image d’un coup de poignet en pleine lucarne à 9 mètres. A cheval sur les deux mi-temps, les Allemands infligent un 10-4 conclu par un lobe astucieux de Groetzki (20-19, 39e). Mais le Qatar ne laisse pas l’opportunité à son adversaire de revenir et recreuse un matelas de trois buts (22-19) grâce à un excellent Capote et au retour inspiré de Saric dans les cages (10 arrêts). Markovic, également très précieux (6 buts), valide le succès des locaux. La troupe de Rivera, face à la Pologne qu’on n’attendait pas à tel niveau, rêve à présent de grande finale. Et sur ce qu’elle a montré, elle a largement ses chances.
L'Espagne imprime son rythme
La dernière confrontation entre l'Espagne et le Danemark avait accouché d'une monstrueuse doudoune et d'un titre mondial pour la Rioja. cette fois, les choses ont été beaucoup plus serrées, mais tactiquement Manuel Cadenas et l'Espagne ont fini par amener le Danemark là ou il souhaitaient.
A avoir la balle en main à 10 secondes de la fin, suffisant pour que le bras armé de l'Espagne, Joan Canellas loge la balle en bas dans le petit filet de Jannick Green. Pour en arriver là, les Espagnols avaient consciencieusement cassé le jeu rapide danois et si Mikkel Hansen ou Mads Mensah Larsen arrivaient quand même à faire parler le bras et les jambes, pour le reste et surtout à droite de l'attaque danoise, c'était Waterloo morne plaine. Pendant ce temps, Valero Rivera, l'autre héros absolu espagnol du match faisait exploser encore une fois Niklas Landin dans sa tête. Encore une fois le gardien danois n'aura pas su être décisif au bon moment. Etre bon à la 5° minute c'est bien, faire les arrêts quand tout se joue c'est bien mieux et dans le domaine, un autre minot de 24 ans lui en montré un rayon. Un certain Gonzalo Perez de Vargas qui n'a pas des stats de folies, mais qui a fait des sacrés arrêts aux vrais moments clefs de la partie.
Au final une nième désillusion danoise dans un Mondial et l'Espagne qui se dresse sur la route des Bleus. On a hâte d'y être, enfin à voir, car si les deux équipes se lancent dans un poker menteur et tue tout rythme de jeu, on risque d'avoir de graves hausses de tension sur les 60 minutes de match.