Les Bleus ont de nouveau survolé un match à élimination directe ! Face à une Slovénie trop tendre sur la base arrière et qui aura gaspillé un maximum de munitions, la France a parfaitement pris ses aises dès l'entame de match. Même si les partenaires de Cédric Sorhaindo ont joué à nous faire peur en milieu de seconde période, la démonstration dans ce quart de finale est unique ! Alors que la Pologne, le Qatar et l'Espagne ont plus que souffert pour passer, les Bleus continuent à voguer sur un océan de calme vers la fin de ce Mondial.
En fait les Français on fait peu ou prou le même début de match que face à l’Argentine… Pourtant en face, la Slovénie avait bien d’autres armes à commencer par le meilleur buteur de ce Mondial, Dragan Gajic, intenable en contre attaque et sur son aile depuis le début. Malheureusement pour lui, en face, il y avait un certain Michael Guigou, 33 ans aujourd’hui et accessoirement coéquipier de tous les jours avec Montpellier de la gâchette slovène. Et au petit jeu de poker menteur du « je sais que tu sais, mais tu sais que je sais que tu sais, je gagne », incontestablement le natif d’Apt a gagné sur bien des tableaux.
Mais le pire n’était pas à gauche de la défense bleue, il était derrière, bien derrière, enfin dans les buts au milieu du 2m*3m qui semblait faire la moitié en dimension dans les têtes slovènes. En bref Thierry Omeyer sortait encore un show dont il a le secret avec en victime favorite un Miha Zvizej totalement dans le dur avec un 0/4 plein centre en tête à tête… A l’autre bout, la défense verte n’avait pas les clefs pour contrer un Daniel Narcisse redevenu Air France en 3 matches et qui jouait les aiguilleurs à tous les coins du terrain. Certains y perdaient leur short, d’autres leurs chevilles quand il ne jouait pas en haute altitude, là où personne ne peut lui contester le droit d’être le roi des airs. Mais si il n’y avait eu que Daniel Narcisse... Valentin Porte était lui aussi intenable avec un 4/4 royal à l’aile. Le tout ponctué de quelques jets de 7 mètres bien sentis de Guillaume Joli obtenus par Cédric Sorhaindo quand il ne finissait pas lui-même le boulot.
En bref la première période sera comme pour l’Argentine une longue agonie des Slovènes incapables de se révolter et qui ne trouvaient quasiment aucune clef à la défense tricolore si ce n’est quelques coups sur jeu rapide avec un Jure Dolenec (Photo ci-dessus) seul vrai danger pour la Slovénie. A ce petit jeu on flirtait avec un +10 et le +8 à la pause était tout de même plus qu’encourageant.
Surtout que le +10 ne tardait pas à venir, Barachet, Mahé et Karabatic en remettaient une couche dès l’entame de la seconde période en supériorité numérique et avec le +11 à la 34°, tout semblait sous contrôle. Un peu trop même, la défense adverse changeait et allait chercher très haut les arrières bleus qui n’avaient pas la lucidité de changer de braquet pour se mettre à courir dans les espaces. Résultat, pertes de balles, échecs sur un Gorazd Skof devenu chaud bouillant et erreurs défensives se succédaient pendant un bon quart d’heure et la France encaissait un 10-3 qui filait la trouille à tout le monde quasiment…
Surtout que cela se terminait par une double infériorité numérique due à un mauvais changement signalé alors que le jeu et le chrono étaient arrêtés, sans doute une nouvelle règle de ce Mondial ou une crise de palu du délégué, mais bref… Il fallait que Thierry Omeyer referme la baraque à double tour et la machine repartait enfin avec la rentrée des tauliers. Un Michael Guigou qui piquait les ballons, un Daniel Narcisse qui reprenait son envol et un Nikola Karabatic enfin perforateur. Le 4-0 qui suivait tuait pour de bon le match si tant est que les Bleus aient eu la moindre inquiétude sur ce gros passage à vide. Au final un +9 un peu cinglant et encore une démonstration qui va marquer les esprits. Reste que face à cette Espagne qui a su faire front face au Danemark, il faudra peut-être éviter de se trouer sur 10 minutes.
Les réactions : de la satisfaction, mais pas d'euphorie
Kentin Mahé, ailier de l’équipe de France : « Rien n’est facile mais on est vachement disciplinés, appliqués. On ne laisse pas aux équipes adverses l’espoir de revenir, ça se voit dans leur attitude qu’ils sont au bout du rouleau, qu’ils ne peuvent plus avancer. C’est exactement cet état-là qu’on veut provoquer chez l’adversaire et on y arrive bien depuis deux matches. Moi je me suis senti plutôt bien, j’ai pu faire souffler Mika (Guigou) et marquer quelques buts. On est confiants pour la suite, je suis certain qu’on va continuer sur cette lancée. Bien sûr qu’on souhaite le titre, on ne le dit pas ouvertement mais tout le monde l’a dans un coin de la tête. »
Luka Karabatic, excellent en défense : « C’est un peu le même scénario que l’Argentine, si ça pouvait être comme ça à chaque fois, on signerait tout de suite (sourire). On est bien entrés dans le match, en étant agressifs, avec un bon Titi derrière. Ca nous a permis de marquer des buts faciles sur montées de balle. On ne pensait pas faire si rapidement une grosse différence, car la Slovénie est vraiment une bonne équipe. Maintenant c’est l’Espagne, une des meilleures équipes au monde, elle joue très bien depuis le début du tournoi. Ce sera encore un très gros combat. »
Vid Kavticnik, arrière de la Slovénie : « Aujourd’hui ç’a été difficile pour nous, on n’a pas réussi à mettre en place notre jeu. Et Titi a été trop fort, pfff (soupir). Après c’est difficile à jouer quand on manque trop de shoots à 6 mètres. Globalement on est satisfaits, on arrive en quarts de finale, donc le premier truc qu’il fallait faire on l’a fait. Maintenant on a encore 2 matches à gagner pour jouer la 5e place et se placer au mieux pour les Jeux olympiques.
A Doha, Ali Bin Hamad Al-Attiyah Arena
Le mercredi 26 janvier 20 à 19h00
Slovénie - France : 23 - 32 (Mi-temps : 10-18)
2 500 spectateurs
Arbitres :
MM NOVOTNY J et HORACEK V (République Tchèque)
Evolution du score : 1-3 5°, 1-6 10°, 4-9 15°, 6-13 20°, 8-17 25°, 10-18 MT - 12-21 35°, 15-22 40°, 17-24 45°, 20-24 50°, 21-28 55°, 23-32 FT.