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LDC F : Metz dans un cercle vicieux

Champion's League

vendredi 6 février 2015 - © Laurent Hoppe

 6 min 20 de lecture

Deuxième défaite en deux journées de tour principal pour les Dragonnes. Retombées très vite dans leurs travers, défaillantes aux moments-clés, elles ont été dominées de bout en bout par les Suédoises de Sävehof (22-25). La qualification pour les quarts se complique, mais reste possible.

Quelque chose n'a pas fonctionné dans l'évacuation du stress. Le trac, le poids de l'enjeu, reconnus coupables de la défaite messine à Viborg (27-26, lundi), sont réapparus devant Sävehof. Ils sont allés en s'amplifiant contre ces Suédoises, jusqu'alors incapables de gagner sur la scène européenne.

Le côté gauche de la défense à plat s'est fissuré d'entrée de jeu, permettant à Joanna Lindvall et Ida Oden de donner à Sävehof un break qu'elles n'imaginaient alors pas conserver pour le restant de l'heure (0-2, puis 1-3). En s'aventurant à deux reprises hors de sa zone, à la façon d'un Manuel Neuer, Laura Glauser (38 % d'arrêts) a vu le ballon revenir dans ses filets comme un boomerang. « On a rajouté de la crispation à l'enjeu. Quand on se fait percer si facilement, quand on commence par rater deux-trois occasions, on ne se décrispe pas » pointe Jérémy Roussel, qui a posé son premier (et seul) temps mort dès la huitième minute (1-5).

Malgré le premier but en jaune et bleu d'Olivera Vukcevic (9-13, 21'), le retour du 1x1 made in Claudine Mendy (29'), ou les tirs en appui de Katia Andryushina, ses joueuses n'ont jamais pu expier leur pêché originel. Les signes extérieurs de fébrilité ont défilé, de la défense absolument figée face à une Karlsson déboulant plein axe (8-12, 19'), à ce chapelet de balles de -1, multiples en seconde mi-temps. « On les a gâchées un peu bêtement » déplore l'entraîneur. Au mieux, elles ont tapé les montants de Filippa Idehn, la gardienne en short. Au pire, elles n'ont pas été cadrées...

« C'est une défaite collective » synthétise Roussel. Inéluctable sur le déroulé de la partie, troublante par comparaison avec le visage présenté quatre jours plus tôt au Danemark. D'un match à l'autre, le taux d'efficacité des championnes de France est tombé sous la barre symbolique des 50 %, tandis que leur jeu placé n'a pas eu le pétillant de celui de Sävehof. Dire que la charnière suédoise, Alm-Karlsson-Oden, immuable, a tenu la même intensité pendant cinquantaine minutes sur soixante... Limitées en rotations, mais déshinibées et dangereuses sur les ailes, les Scandinaves se sont relancées dans la course aux quarts de finale. « Pour la confiance, c'était très important de gagner, savoure Ida Oden, leur capitaine. Nous savions que nous devions nous battre pendant soixante minutes. C'est ce que nous avons fait. Je suis très fière de mon équipe. »

« Rien n'est perdu » veut croire la Messine Lindsay Burlet. Elle n'a pas tort : son club reste quatrième du groupe 2, donc potentiellement qualifié. Il s'expose néanmoins à la menace grandissante de Baia Mare (qui affrontera Györ dimanche) et, donc, de Savehöf. « Mais, ajoute l'internationale juniors, pas mauvaise dans son rôle de défenseur exclusif après le repos, il faut se remobiliser et ne pas perdre confiance. » « Tant que mathématiquement, il y a quelque chose à faire, on ne lâchera pas, affirme Roussel. Il faudra nécessairement jouer d'une autre façon. En affichant ce visage-là, on ne peut pas prétendre à grand chose pour l'instant. »

METZ HANDBALL – IK SÄVEHOF (SUE) : 22-25
3758 spectateurs.
Arbitres : Jelena Vujacic, Andjelina Kazanegra (MTN).

METZ : Andryushina 3/6 ; P. Baudouin 4/7 (2/2 penaltys) ; Flippes 0/2 ; Gonzalez Ortega 1/2 ; Gros 6/13 (1/2 penaltys) ; Kanto (capitaine) 3/6 ; puis Burlet ; Liscevic 1/4 ; Luciano ; Mendy 3/4 ; Vukcevic 1/3, Glauser 0/1.
Gardiennes : Glauser (15/39 arrêts en 59', dont 0/1 penalty) puis Pierson (0/1 penalty en 1').
Exclusions : Kanto (30'), Luciano (39'), P. Baudouin (43' et 56'). 14 passes décisives (Andryushina et Mendy 4). 3 interceptions. 14 pertes de balle (Mendy 4). Réussite au tir : 47 %.
Entraîneur : Jérémy Roussel.

SÄVEHOF : Alm 1/8 (0/2 penaltys) ; Enhöring 4/4 ; Karlsson 6/12 ; Lindvall-Haggren 3/4 ; Oden (capitaine) 6/12 (2/2 penaltys) ; Sand 5/9.
Gardiennes : Idehn (9/30 arrêts en 59', dont 0/2 penaltys) puis Bundsen (0/1 penalty en 1').
Exclusions : Karlsson (38' et 52'). 11 pertes de balle (Karlsson 4). Réussite au tir : 51 %.
Entraîneur : Henrik Signell.

Evolution du score : 1-3 (5') ; 3-6 (10') ; 6-10 (15') ; 8-12 (20') ; 10-13 (25') ; 12-15 (mi-temps) ; 14-17 (35') ; 15-18 (40') ; 17-19 (45') ; 19-21 (50') ; 20-23 (55').

Quatre questions à... Claudine Mendy, arrière gauche de Metz, précieuse en attaque quand elle a été trouvée lancée.

Claudine Mendy : « Être guerrières n’est pas suffisant »

Pourquoi n’avez-vous jamais pu revenir au score ?
On a couru après le score tout le match, on a eu pas mal de ballons en mains pour revenir. Mais on les a jetés, on a aussi commencé à rater des tirs. Mais ce sont surtout nos gros problèmes défensifs qui nous empêchent de revenir. Ca fait beaucoup pour une équipe qui vise les quarts de finale. Malgré tout ce déchet, on ne finit qu’à trois buts. Le score nous laisse de l’espoir. Mais si on veut vraiment se qualifier, on ne peut pas se permettre de faire ça.

Que devez-vous changer ?
On doit être plus rigoureuses, et ne pas accepter de se faire pénétrer comme ça. Et puis il faut relativiser. Quand on récupère un ballon, même si on est derrière, il ne faut pas courir comme des malades. Car on perd de nouveau le ballon derrière et mentalement, ça nous affecte, on doit défendre encore, dépenser de l’énergie. Si on arrive à gérer le rythme, parfois jouer vite, parfois non, on sera déjà bien.

On a l’impression que l’état d’esprit n’est plus le même…
Je ne pense pas qu’on soit moins guerrières. On a toujours eu cette image de filles valeureuses mais plus le niveau s’élève, plus on doit se donner. Là, pendant la première mi-temps, on continue à espérer car on est courageuses. Mais ce n’est pas suffisant. On doit se dire qu’on est capables de revenir et qu’on doit être beaucoup plus précises tactiquement.

Vous avez grillé vos deux jokers
Oui mais le point positif, c’est qu’on est toujours en course. C’était un match à la maison, il y avait de la pression et on savait ce match important, c’est certain que Sävehof réussit une bonne opération. Mais Metz n’est jamais aussi fort que quand il est dos au mur… On aimerait bien gagner à Györ, oui. Maintenant, tous les matches sont importants, on ne doit plus calculer et j’espère que ça nous libèrera.

Propos recueillis par Pierre Menjot

LDC F : Metz dans un cercle vicieux 

Champion's League

vendredi 6 février 2015 - © Laurent Hoppe

 6 min 20 de lecture

Deuxième défaite en deux journées de tour principal pour les Dragonnes. Retombées très vite dans leurs travers, défaillantes aux moments-clés, elles ont été dominées de bout en bout par les Suédoises de Sävehof (22-25). La qualification pour les quarts se complique, mais reste possible.

Quelque chose n'a pas fonctionné dans l'évacuation du stress. Le trac, le poids de l'enjeu, reconnus coupables de la défaite messine à Viborg (27-26, lundi), sont réapparus devant Sävehof. Ils sont allés en s'amplifiant contre ces Suédoises, jusqu'alors incapables de gagner sur la scène européenne.

Le côté gauche de la défense à plat s'est fissuré d'entrée de jeu, permettant à Joanna Lindvall et Ida Oden de donner à Sävehof un break qu'elles n'imaginaient alors pas conserver pour le restant de l'heure (0-2, puis 1-3). En s'aventurant à deux reprises hors de sa zone, à la façon d'un Manuel Neuer, Laura Glauser (38 % d'arrêts) a vu le ballon revenir dans ses filets comme un boomerang. « On a rajouté de la crispation à l'enjeu. Quand on se fait percer si facilement, quand on commence par rater deux-trois occasions, on ne se décrispe pas » pointe Jérémy Roussel, qui a posé son premier (et seul) temps mort dès la huitième minute (1-5).

Malgré le premier but en jaune et bleu d'Olivera Vukcevic (9-13, 21'), le retour du 1x1 made in Claudine Mendy (29'), ou les tirs en appui de Katia Andryushina, ses joueuses n'ont jamais pu expier leur pêché originel. Les signes extérieurs de fébrilité ont défilé, de la défense absolument figée face à une Karlsson déboulant plein axe (8-12, 19'), à ce chapelet de balles de -1, multiples en seconde mi-temps. « On les a gâchées un peu bêtement » déplore l'entraîneur. Au mieux, elles ont tapé les montants de Filippa Idehn, la gardienne en short. Au pire, elles n'ont pas été cadrées...

« C'est une défaite collective » synthétise Roussel. Inéluctable sur le déroulé de la partie, troublante par comparaison avec le visage présenté quatre jours plus tôt au Danemark. D'un match à l'autre, le taux d'efficacité des championnes de France est tombé sous la barre symbolique des 50 %, tandis que leur jeu placé n'a pas eu le pétillant de celui de Sävehof. Dire que la charnière suédoise, Alm-Karlsson-Oden, immuable, a tenu la même intensité pendant cinquantaine minutes sur soixante... Limitées en rotations, mais déshinibées et dangereuses sur les ailes, les Scandinaves se sont relancées dans la course aux quarts de finale. « Pour la confiance, c'était très important de gagner, savoure Ida Oden, leur capitaine. Nous savions que nous devions nous battre pendant soixante minutes. C'est ce que nous avons fait. Je suis très fière de mon équipe. »

« Rien n'est perdu » veut croire la Messine Lindsay Burlet. Elle n'a pas tort : son club reste quatrième du groupe 2, donc potentiellement qualifié. Il s'expose néanmoins à la menace grandissante de Baia Mare (qui affrontera Györ dimanche) et, donc, de Savehöf. « Mais, ajoute l'internationale juniors, pas mauvaise dans son rôle de défenseur exclusif après le repos, il faut se remobiliser et ne pas perdre confiance. » « Tant que mathématiquement, il y a quelque chose à faire, on ne lâchera pas, affirme Roussel. Il faudra nécessairement jouer d'une autre façon. En affichant ce visage-là, on ne peut pas prétendre à grand chose pour l'instant. »

METZ HANDBALL – IK SÄVEHOF (SUE) : 22-25
3758 spectateurs.
Arbitres : Jelena Vujacic, Andjelina Kazanegra (MTN).

METZ : Andryushina 3/6 ; P. Baudouin 4/7 (2/2 penaltys) ; Flippes 0/2 ; Gonzalez Ortega 1/2 ; Gros 6/13 (1/2 penaltys) ; Kanto (capitaine) 3/6 ; puis Burlet ; Liscevic 1/4 ; Luciano ; Mendy 3/4 ; Vukcevic 1/3, Glauser 0/1.
Gardiennes : Glauser (15/39 arrêts en 59', dont 0/1 penalty) puis Pierson (0/1 penalty en 1').
Exclusions : Kanto (30'), Luciano (39'), P. Baudouin (43' et 56'). 14 passes décisives (Andryushina et Mendy 4). 3 interceptions. 14 pertes de balle (Mendy 4). Réussite au tir : 47 %.
Entraîneur : Jérémy Roussel.

SÄVEHOF : Alm 1/8 (0/2 penaltys) ; Enhöring 4/4 ; Karlsson 6/12 ; Lindvall-Haggren 3/4 ; Oden (capitaine) 6/12 (2/2 penaltys) ; Sand 5/9.
Gardiennes : Idehn (9/30 arrêts en 59', dont 0/2 penaltys) puis Bundsen (0/1 penalty en 1').
Exclusions : Karlsson (38' et 52'). 11 pertes de balle (Karlsson 4). Réussite au tir : 51 %.
Entraîneur : Henrik Signell.

Evolution du score : 1-3 (5') ; 3-6 (10') ; 6-10 (15') ; 8-12 (20') ; 10-13 (25') ; 12-15 (mi-temps) ; 14-17 (35') ; 15-18 (40') ; 17-19 (45') ; 19-21 (50') ; 20-23 (55').

Quatre questions à... Claudine Mendy, arrière gauche de Metz, précieuse en attaque quand elle a été trouvée lancée.

Claudine Mendy : « Être guerrières n’est pas suffisant »

Pourquoi n’avez-vous jamais pu revenir au score ?
On a couru après le score tout le match, on a eu pas mal de ballons en mains pour revenir. Mais on les a jetés, on a aussi commencé à rater des tirs. Mais ce sont surtout nos gros problèmes défensifs qui nous empêchent de revenir. Ca fait beaucoup pour une équipe qui vise les quarts de finale. Malgré tout ce déchet, on ne finit qu’à trois buts. Le score nous laisse de l’espoir. Mais si on veut vraiment se qualifier, on ne peut pas se permettre de faire ça.

Que devez-vous changer ?
On doit être plus rigoureuses, et ne pas accepter de se faire pénétrer comme ça. Et puis il faut relativiser. Quand on récupère un ballon, même si on est derrière, il ne faut pas courir comme des malades. Car on perd de nouveau le ballon derrière et mentalement, ça nous affecte, on doit défendre encore, dépenser de l’énergie. Si on arrive à gérer le rythme, parfois jouer vite, parfois non, on sera déjà bien.

On a l’impression que l’état d’esprit n’est plus le même…
Je ne pense pas qu’on soit moins guerrières. On a toujours eu cette image de filles valeureuses mais plus le niveau s’élève, plus on doit se donner. Là, pendant la première mi-temps, on continue à espérer car on est courageuses. Mais ce n’est pas suffisant. On doit se dire qu’on est capables de revenir et qu’on doit être beaucoup plus précises tactiquement.

Vous avez grillé vos deux jokers
Oui mais le point positif, c’est qu’on est toujours en course. C’était un match à la maison, il y avait de la pression et on savait ce match important, c’est certain que Sävehof réussit une bonne opération. Mais Metz n’est jamais aussi fort que quand il est dos au mur… On aimerait bien gagner à Györ, oui. Maintenant, tous les matches sont importants, on ne doit plus calculer et j’espère que ça nous libèrera.

Propos recueillis par Pierre Menjot

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