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LFH: Allison Pineau se relance à Nîmes

LBE

jeudi 5 mars 2015 - © Yves Michel

 6 min 16 de lecture

Allison Pineau est de retour dans le championnat français. L’arrière internationale pose cette fois, son sac au HBC Nîmes. Sous réserve d'une homologation par la Commission Nationale de Contrôle et de Gestion de la FFHB, elle va signer un contrat jusqu’à la fin de la saison en tant que joker médical.

C’est un retour qui devrait enfin stabiliser la joueuse et la remettre sur une trajectoire plus conforme à ses qualités et surtout ses ambitions. A 25 ans, Allison Pineau revient dans le championnat français. Après des expériences à l’étranger (Valcea, Vardar Skopje et Krim Ljubljana) qui ne se sont pas avérées concluantes (voir plus bas) et surtout perturbées par une série de blessures, la demi-centre internationale a répondu à l’invitation du HBC Nîmes. Elle est recrutée comme joker médical pour pallier à la longue absence de Klara Cerna. « Ce n’est pas un recrutement poste pour poste mais une opportunité qu’on ne pouvait pas laisser passer, nous a confié le président nîmois, Bertrand Roux. Christophe Chagnard, notre entraîneur va s’employer à la remettre en bonne forme. Il aime beaucoup ce genre de profil. »  Qui en effet, ferait la fine bouche, surtout pour une aussi courte période, jusqu’à la fin de la présente saison ? Mais depuis deux ans, celle qui en 2009 avait été consacrée meilleure joueuse mondiale est plus souvent passée par des périodes de doute que par la consécration. C’est donc dans le Gard et dans un club sain qu’elle a choisi de remettre le pied à l’étrier.

L’avis de Christophe Chagnard, entraîneur du HBC Nîmes (notre photo du bas)

Christophe, c’est un sacré pari fait par le club…
Oui et j’espère que ce sera un pari gagnant. C’est une joueuse qui a d’énormes qualités et j’aime bien ce genre de situation. Elle veut se relancer en ayant de nouveau des choses à prouver. Nous nous sommes rapidement qualifiés pour les play-offs et son apport sera obligatoirement un plus. 

Il lui faut quelqu’un qui lui redonne confiance…
Au-delà de cet aspect, la joueuse me plait. C’est quelqu’un de complet qui défend et comme elle a de réelles affinités avec Camille Ayglon dans ce secteur, c’est très favorable. Elle a bien-sûr déjà beaucoup d’expérience avec le haut niveau et avec elle cette année, on espère aller le plus loin possible dans les compétitions où nous sommes encore en course.

Son arrivée ne risque-t-elle pas de doublonner avec Mouna Chebbah ?
Alors contrairement à d’autres, j’estime qu’Allison n’est pas une demi-centre comme l'est Mouna. Allison est une joueuse qui peut glisser sur la base arrière, elle peut même montrer sa polyvalence sur le côté droit. C’est sûr qu’il va peut-être y avoir embouteillage à moments donnés, c’est à moi de réfléchir comment les utiliser au mieux. Mais il n’y a aucune ambiguïté sur la question, d’ailleurs Mouna a été parmi les 1ères informées lorsque nous nous sommes mis d’accord avec Allison.

Est-ce que votre collaboration peut aller au-delà de la fin de saison ?
Elle a fait franchement d’énormes efforts pour venir chez nous, cela prouve son envie de se relancer. J’ai été très clair avec elle. Si elle arrive, c’est pour nous apporter un plus sur une période bien définie. Elle a envie de rejouer au plus haut niveau, c’est sûr mais nos finances ne nous permettront pas de la garder. Je rajouterai que pour Nîmes, c’est une bonne exposition car enfin, cela va nous mettre en valeur autrement qu’en commission d’appel après un résultat non validé en coupe de France (*).

(*) depuis, Nîmes est revenu à Dijon et cette fois, tous les buts ont été bien comptés. Le HBCN s'est qualifié pour les demi-finales de la CDF en s'imposant en Bourgogne, 21-26.

L’histoire lézardée d’une battante

Le destin d’Allison Pineau a en effet basculé en 2008 aux Jeux Olympiques de Pékin lorsque quinzième joueuse en réserve, elle n’a jamais pu participer à l’épreuve. De cette frustration d’avoir passé plus de deux semaines à suivre ses partenaires depuis les tribunes, elle tirera la force pour ne plus vivre ce  genre de situation. Un an plus tard, elle revient en Chine pour le Mondial. La France passe tous les obstacles et parvient en finale contre la Russie. Les filles de Trefilov font parler l’expérience et font la différence très rapidement. Allison elle, accroche sa 2ème breloque internationale autour du cou après l’or des Jeux Méditerranéens six mois plutôt et la distinction de meilleure demi-centre de l’épreuve. Entre temps elle a changé de club, quittant Issy les Moulineaux qui vient d’être administrativement rétrogradé en D2, pour Metz. A 20 ans, sa carrière est bien lancée. En 2010, elle décroche le doublé des coupes nationales, en 2011, le titre national. La même année, la revoilà chef de file d’une équipe de France qui affirme de réelles ambitions au championnat du Monde au Brésil. La sélection tricolore passe tous les obstacles pour se retrouver en demi-finale face au Danemark. Mais le sort s’acharne sur elle. Dès la 3ème minute, la meneuse de jeu s’écroule sur le parquet de Sao Paulo. Genou gauche en vrac avec rupture des ligaments croisés. Elle doit entamer un véritable parcours de la combattante et surtout une course contre la montre, sept mois avant les Jeux de Londres qu’elle s'était jurée de disputer. La blessure évolue au mieux, le pari de la rééducation et de la remise en forme est sur le point d’être gagné. Ses ambitions sont intactes et avant de se remettre dans le grand bain, décide de quitter le championnat français et signe un juteux contrat en faveur de Valcea qui vient d’échouer en demi-finale de la Ligue des Champions. Durant l'été et malgré un sans faute jusqu’en quarts de finale, la France se fait expulser de Londres par le Monténégro.



Amère désillusion vite estompée par un déménagement en Roumanie en compagnie d’Amandine Leynaud. L’idylle ne va durer que neuf mois, le club connaissant de sérieux problèmes de trésorerie. Sans attaches, elle reviendra en région parisienne et entretiendra sa condition physique à l’INSEP. Mais elle ne veut pas faire de cette 1ère expérience à l’étranger, un échec.  Elle veut tenter une nouvelle fois, l’aventure et trouve un accord avec la Macédoine et le club phare de Vardar Skopje récemment racheté par un milliardaire russe. Elle ne sera pas seule à partager le quotidien au cœur des Balkans puisque Amandine Leynaud l’a suivie et Siraba Dembélé, la copine des années fastes à Issy les Moulineaux les a rejointes. En mai, elle dispute le Final Four de la Ligue des Champions et cale en demi-finale. Mais pour la native de Chartres, le ciel s’assombrit en octobre avec une nouvelle blessure, à la cheville et un désaccord persistant avec les dirigeants macédoniens. Elle rompt son contrat avant d’échouer en Slovénie à Krim Ljubljana. Elle ne s’y acclimate pas (le trésorier du club jouant les fantômes), dispute quelques matches sans grande conviction. Elle y restera quatre mois. C’est un peu moins de temps qu’elle va passer à Nîmes mais cette fois, en connaissance de cause et elle sera payée.

Après son passage à Nîmes et un peu plus de deux ans après avoir quitté Valcea, Allison Pineau devrait rejoindre le club de Baia Mare. Le n°1 roumain qui est engagé en Ligue des Champions (dans la même poule que Metz) a déjà consenti à d'énormes efforts de recrutement en attirant l'été dernier, les championnes du Monde brésiliennes Alexandra Do Nascimento et Barbara Arenhart et un peu plus tôt, la Norvégienne Camilla Herrem.

LFH: Allison Pineau se relance à Nîmes  

LBE

jeudi 5 mars 2015 - © Yves Michel

 6 min 16 de lecture

Allison Pineau est de retour dans le championnat français. L’arrière internationale pose cette fois, son sac au HBC Nîmes. Sous réserve d'une homologation par la Commission Nationale de Contrôle et de Gestion de la FFHB, elle va signer un contrat jusqu’à la fin de la saison en tant que joker médical.

C’est un retour qui devrait enfin stabiliser la joueuse et la remettre sur une trajectoire plus conforme à ses qualités et surtout ses ambitions. A 25 ans, Allison Pineau revient dans le championnat français. Après des expériences à l’étranger (Valcea, Vardar Skopje et Krim Ljubljana) qui ne se sont pas avérées concluantes (voir plus bas) et surtout perturbées par une série de blessures, la demi-centre internationale a répondu à l’invitation du HBC Nîmes. Elle est recrutée comme joker médical pour pallier à la longue absence de Klara Cerna. « Ce n’est pas un recrutement poste pour poste mais une opportunité qu’on ne pouvait pas laisser passer, nous a confié le président nîmois, Bertrand Roux. Christophe Chagnard, notre entraîneur va s’employer à la remettre en bonne forme. Il aime beaucoup ce genre de profil. »  Qui en effet, ferait la fine bouche, surtout pour une aussi courte période, jusqu’à la fin de la présente saison ? Mais depuis deux ans, celle qui en 2009 avait été consacrée meilleure joueuse mondiale est plus souvent passée par des périodes de doute que par la consécration. C’est donc dans le Gard et dans un club sain qu’elle a choisi de remettre le pied à l’étrier.

L’avis de Christophe Chagnard, entraîneur du HBC Nîmes (notre photo du bas)

Christophe, c’est un sacré pari fait par le club…
Oui et j’espère que ce sera un pari gagnant. C’est une joueuse qui a d’énormes qualités et j’aime bien ce genre de situation. Elle veut se relancer en ayant de nouveau des choses à prouver. Nous nous sommes rapidement qualifiés pour les play-offs et son apport sera obligatoirement un plus. 

Il lui faut quelqu’un qui lui redonne confiance…
Au-delà de cet aspect, la joueuse me plait. C’est quelqu’un de complet qui défend et comme elle a de réelles affinités avec Camille Ayglon dans ce secteur, c’est très favorable. Elle a bien-sûr déjà beaucoup d’expérience avec le haut niveau et avec elle cette année, on espère aller le plus loin possible dans les compétitions où nous sommes encore en course.

Son arrivée ne risque-t-elle pas de doublonner avec Mouna Chebbah ?
Alors contrairement à d’autres, j’estime qu’Allison n’est pas une demi-centre comme l'est Mouna. Allison est une joueuse qui peut glisser sur la base arrière, elle peut même montrer sa polyvalence sur le côté droit. C’est sûr qu’il va peut-être y avoir embouteillage à moments donnés, c’est à moi de réfléchir comment les utiliser au mieux. Mais il n’y a aucune ambiguïté sur la question, d’ailleurs Mouna a été parmi les 1ères informées lorsque nous nous sommes mis d’accord avec Allison.

Est-ce que votre collaboration peut aller au-delà de la fin de saison ?
Elle a fait franchement d’énormes efforts pour venir chez nous, cela prouve son envie de se relancer. J’ai été très clair avec elle. Si elle arrive, c’est pour nous apporter un plus sur une période bien définie. Elle a envie de rejouer au plus haut niveau, c’est sûr mais nos finances ne nous permettront pas de la garder. Je rajouterai que pour Nîmes, c’est une bonne exposition car enfin, cela va nous mettre en valeur autrement qu’en commission d’appel après un résultat non validé en coupe de France (*).

(*) depuis, Nîmes est revenu à Dijon et cette fois, tous les buts ont été bien comptés. Le HBCN s'est qualifié pour les demi-finales de la CDF en s'imposant en Bourgogne, 21-26.

L’histoire lézardée d’une battante

Le destin d’Allison Pineau a en effet basculé en 2008 aux Jeux Olympiques de Pékin lorsque quinzième joueuse en réserve, elle n’a jamais pu participer à l’épreuve. De cette frustration d’avoir passé plus de deux semaines à suivre ses partenaires depuis les tribunes, elle tirera la force pour ne plus vivre ce  genre de situation. Un an plus tard, elle revient en Chine pour le Mondial. La France passe tous les obstacles et parvient en finale contre la Russie. Les filles de Trefilov font parler l’expérience et font la différence très rapidement. Allison elle, accroche sa 2ème breloque internationale autour du cou après l’or des Jeux Méditerranéens six mois plutôt et la distinction de meilleure demi-centre de l’épreuve. Entre temps elle a changé de club, quittant Issy les Moulineaux qui vient d’être administrativement rétrogradé en D2, pour Metz. A 20 ans, sa carrière est bien lancée. En 2010, elle décroche le doublé des coupes nationales, en 2011, le titre national. La même année, la revoilà chef de file d’une équipe de France qui affirme de réelles ambitions au championnat du Monde au Brésil. La sélection tricolore passe tous les obstacles pour se retrouver en demi-finale face au Danemark. Mais le sort s’acharne sur elle. Dès la 3ème minute, la meneuse de jeu s’écroule sur le parquet de Sao Paulo. Genou gauche en vrac avec rupture des ligaments croisés. Elle doit entamer un véritable parcours de la combattante et surtout une course contre la montre, sept mois avant les Jeux de Londres qu’elle s'était jurée de disputer. La blessure évolue au mieux, le pari de la rééducation et de la remise en forme est sur le point d’être gagné. Ses ambitions sont intactes et avant de se remettre dans le grand bain, décide de quitter le championnat français et signe un juteux contrat en faveur de Valcea qui vient d’échouer en demi-finale de la Ligue des Champions. Durant l'été et malgré un sans faute jusqu’en quarts de finale, la France se fait expulser de Londres par le Monténégro.



Amère désillusion vite estompée par un déménagement en Roumanie en compagnie d’Amandine Leynaud. L’idylle ne va durer que neuf mois, le club connaissant de sérieux problèmes de trésorerie. Sans attaches, elle reviendra en région parisienne et entretiendra sa condition physique à l’INSEP. Mais elle ne veut pas faire de cette 1ère expérience à l’étranger, un échec.  Elle veut tenter une nouvelle fois, l’aventure et trouve un accord avec la Macédoine et le club phare de Vardar Skopje récemment racheté par un milliardaire russe. Elle ne sera pas seule à partager le quotidien au cœur des Balkans puisque Amandine Leynaud l’a suivie et Siraba Dembélé, la copine des années fastes à Issy les Moulineaux les a rejointes. En mai, elle dispute le Final Four de la Ligue des Champions et cale en demi-finale. Mais pour la native de Chartres, le ciel s’assombrit en octobre avec une nouvelle blessure, à la cheville et un désaccord persistant avec les dirigeants macédoniens. Elle rompt son contrat avant d’échouer en Slovénie à Krim Ljubljana. Elle ne s’y acclimate pas (le trésorier du club jouant les fantômes), dispute quelques matches sans grande conviction. Elle y restera quatre mois. C’est un peu moins de temps qu’elle va passer à Nîmes mais cette fois, en connaissance de cause et elle sera payée.

Après son passage à Nîmes et un peu plus de deux ans après avoir quitté Valcea, Allison Pineau devrait rejoindre le club de Baia Mare. Le n°1 roumain qui est engagé en Ligue des Champions (dans la même poule que Metz) a déjà consenti à d'énormes efforts de recrutement en attirant l'été dernier, les championnes du Monde brésiliennes Alexandra Do Nascimento et Barbara Arenhart et un peu plus tôt, la Norvégienne Camilla Herrem.