bandeau handzone

Allison Pineau: "A Nîmes, il y a un vrai challenge"

LBE

mercredi 11 mars 2015 - © Yves Michel

 5 min 3 de lecture

Allison Pineau n'a pas eu longtemps à attendre. Elle retrouve, pour au moins trois mois, le championnat français puisque la "pige" qu'elle va effectuer avec Nîmes a été homologuée par la Fédération. Et dans le Gard, elle ne compte pas faire de la figuration.

Fraîcheur et spontanéité. Voilà les deux traits qui caractérisent au mieux Allison Pineau. A 25 ans, celle qui avait été élue meilleure joueuse du monde 2009 n’a pas son pareil pour ne laisser personne indifférent. Elle a aussi l’image d’une guerrière qui s’est toujours relevée lorsque les aléas de la vie ne lui étaient guère favorables. Depuis plus de deux ans et son départ à l’étranger, la demi-centre internationale a tenté de trouver ce qui lui convenait le mieux. Elle est souvent allée au devant d'énormes désillusions dans les trois clubs qui l'ont accueillie. Elle a donc décidé de réorienter sa carrière et au moins terminer ce qu'il reste d’une saison mal engagée, dans le cadre familial du HBC Nîmes. Trois mois au cours desquels elle va se forger un moral à toute épreuve pour mieux repartir.

Elle nous avait promis de nous réserver un long entretien lorsqu’elle reviendrait jouer en France. Comme à son habitude, elle a tenu parole. Fidèle et naturelle. Tiens, voilà encore deux traits de personnalité qui lui collent à la peau.

Allison, comment te retrouves-tu à Nîmes ?
Le 1er contact a eu lieu en dehors de toutes considérations techniques, hors du staff puis ensuite c’est "Cha" (Christophe Chagnard, l’entraîneur) qui m’a appelé. Mais on n’a pas eu à discuter trop longtemps pour se mettre d’accord.

Nîmes, c’est l’idéal pour revenir en France ?
C’est une question d’opportunité. Je ne vais pas te cacher que lorsque j’ai quitté Krim, j’ai eu plusieurs sollicitations mais surtout, à Nîmes en cette fin de saison, il y a un vrai challenge avec bientôt les play-offs et la coupe de France. Je suis là pour gagner des titres, c’est la raison pour laquelle j’étais partie à l’étranger et même si cela s’est passé différemment, les objectifs restent les mêmes.

On ne peut dire que ces 2 ans et ½ à l’étranger se soient bien passés...
Ça ne s’est pas déroulé comme je l’aurais souhaité. Avec l’étranger, il faut faire le tri car beaucoup de clubs mentent. Notamment ceux qui m’ont contactée et qui, derrière, n’ont pas pu assumer leurs engagements financiers.

Tu fais allusion à quel club ?
J’ai vécu trois expériences différentes. Par rapport à Valcea, j’ai su très tôt dans la saison qu’il y aurait des difficultés, on était payé avec deux mois de retard et je les ai quittés après l’élimination de la Ligue des Champions. Pour Krim, j’ai eu tort de leur faire confiance. J’ai perdu du temps, j’aurais pu être dans de meilleures dispositions dans un autre club, et là, c’est vraiment un de mes mauvais choix. Au Vardar, j’avais signé trois ans jusqu’en 2016. Avec eux, je l’ai "en travers de la gorge", ils m'ont fait passer pour ce que je n'étais pas et je n’oublierai rien. Ils ont balancé pas mal de mensonges sur mon compte et j’ai de la rancune par rapport à ça. C’était injuste, infondé mais face au pouvoir de l’argent, on se sent démuni.

Es-tu plus méfiante désormais ?
Oui bien-sûr ! Je l’étais déjà avant de partir, maintenant je suis plus sur mes gardes. Mais j’ai beaucoup appris de ces trois expériences. J’ai bien grandi mentalement et professionnellement sur l’approche de l’activité.

Pour venir à Nîmes, tes prétentions sont-elles moindres ?
J’ai fait forcément des efforts financiers mais ce n’était pas la priorité. Le plus important, c’était de retrouver un club, de me faire plaisir sur un terrain et bien terminer la saison car jusque-là, c’était plutôt critique pour moi.



As-tu l’impression qu’on t’attend au tournant ?
Très souvent, on oublie que je n’ai que 25 ans, que j’ai encore du temps devant moi. J’ai aussi l’impression que cela amuse certains clubs et certains entraîneurs.

Comment cela ?
J’ai quand même un beau palmarès pour mon âge mais je n’ai pas la considération que je devrais avoir.

Tu as connu une ascension assez rapide. Trop rapide ?
Non pas... "trop" rapide, je pense que par moments, je n’ai pas eu assez de chance et puis certains propos m’ont déplu et d’autres m’ont fait beaucoup sourire.

Par exemple ?
Ben, on a dit que j’étais ingérable et une mercenaire. Quand on me connait vraiment, on sait que j’aime être posée quelque part sans trop bouger. J’ai fait trois ans à Issy, trois ans à Metz, si j’ai quitté le championnat de France, c’est parce que j’avais l’impression d’en avoir fait le tour et j’avais envie de connaître autre chose. J'ai toujours essayé de m'intégrer et je pense que je suis très sociable.  

La récente sélection pour la Golden League est-elle un gage de confiance ?
Oui, j’étais encore sans club et Alain Portes n’a pas hésité à me retenir. On a eu une discussion lorsque j’ai décidé de résilier mon contrat avec Krim et il m’a dit tout de suite qu’il comptait sur moi. En tout cas, je l’en remercie car être sur cette liste, c’est très réconfortant.

Est-ce qu’à 25 ans, on pense à l’après-handball, à fonder une famille ?
J’y pense mais pour le moment, je suis plutôt axée sur ma carrière sportive. La vie de maman… ce n’est jamais simple de dire "allez, j’arrête et je fais un enfant". Il faut construire sa vie de famille, sa vie personnelle aussi, ce n’est pas quelque chose qui se décide à la légère.

On sait que ton bail avec Nîmes est limité dans le temps. Sais-tu où tu seras la saison prochaine ?
Bien-sûr !

A l’étranger ?
Oui.

En Roumanie, à Baia Mare par exemple ?
Oui, on peut suivre cette piste sauf qu’aujourd’hui rien n’est encore signé et c’est mal venu d’en parler car il reste des échéances.

Il y a une rumeur qui t’annonce du côté de Nice…
(sourires et réflexion)… peut-être…… peut-être bien… (rires)

Allison Pineau: "A Nîmes, il y a un vrai challenge" 

LBE

mercredi 11 mars 2015 - © Yves Michel

 5 min 3 de lecture

Allison Pineau n'a pas eu longtemps à attendre. Elle retrouve, pour au moins trois mois, le championnat français puisque la "pige" qu'elle va effectuer avec Nîmes a été homologuée par la Fédération. Et dans le Gard, elle ne compte pas faire de la figuration.

Fraîcheur et spontanéité. Voilà les deux traits qui caractérisent au mieux Allison Pineau. A 25 ans, celle qui avait été élue meilleure joueuse du monde 2009 n’a pas son pareil pour ne laisser personne indifférent. Elle a aussi l’image d’une guerrière qui s’est toujours relevée lorsque les aléas de la vie ne lui étaient guère favorables. Depuis plus de deux ans et son départ à l’étranger, la demi-centre internationale a tenté de trouver ce qui lui convenait le mieux. Elle est souvent allée au devant d'énormes désillusions dans les trois clubs qui l'ont accueillie. Elle a donc décidé de réorienter sa carrière et au moins terminer ce qu'il reste d’une saison mal engagée, dans le cadre familial du HBC Nîmes. Trois mois au cours desquels elle va se forger un moral à toute épreuve pour mieux repartir.

Elle nous avait promis de nous réserver un long entretien lorsqu’elle reviendrait jouer en France. Comme à son habitude, elle a tenu parole. Fidèle et naturelle. Tiens, voilà encore deux traits de personnalité qui lui collent à la peau.

Allison, comment te retrouves-tu à Nîmes ?
Le 1er contact a eu lieu en dehors de toutes considérations techniques, hors du staff puis ensuite c’est "Cha" (Christophe Chagnard, l’entraîneur) qui m’a appelé. Mais on n’a pas eu à discuter trop longtemps pour se mettre d’accord.

Nîmes, c’est l’idéal pour revenir en France ?
C’est une question d’opportunité. Je ne vais pas te cacher que lorsque j’ai quitté Krim, j’ai eu plusieurs sollicitations mais surtout, à Nîmes en cette fin de saison, il y a un vrai challenge avec bientôt les play-offs et la coupe de France. Je suis là pour gagner des titres, c’est la raison pour laquelle j’étais partie à l’étranger et même si cela s’est passé différemment, les objectifs restent les mêmes.

On ne peut dire que ces 2 ans et ½ à l’étranger se soient bien passés...
Ça ne s’est pas déroulé comme je l’aurais souhaité. Avec l’étranger, il faut faire le tri car beaucoup de clubs mentent. Notamment ceux qui m’ont contactée et qui, derrière, n’ont pas pu assumer leurs engagements financiers.

Tu fais allusion à quel club ?
J’ai vécu trois expériences différentes. Par rapport à Valcea, j’ai su très tôt dans la saison qu’il y aurait des difficultés, on était payé avec deux mois de retard et je les ai quittés après l’élimination de la Ligue des Champions. Pour Krim, j’ai eu tort de leur faire confiance. J’ai perdu du temps, j’aurais pu être dans de meilleures dispositions dans un autre club, et là, c’est vraiment un de mes mauvais choix. Au Vardar, j’avais signé trois ans jusqu’en 2016. Avec eux, je l’ai "en travers de la gorge", ils m'ont fait passer pour ce que je n'étais pas et je n’oublierai rien. Ils ont balancé pas mal de mensonges sur mon compte et j’ai de la rancune par rapport à ça. C’était injuste, infondé mais face au pouvoir de l’argent, on se sent démuni.

Es-tu plus méfiante désormais ?
Oui bien-sûr ! Je l’étais déjà avant de partir, maintenant je suis plus sur mes gardes. Mais j’ai beaucoup appris de ces trois expériences. J’ai bien grandi mentalement et professionnellement sur l’approche de l’activité.

Pour venir à Nîmes, tes prétentions sont-elles moindres ?
J’ai fait forcément des efforts financiers mais ce n’était pas la priorité. Le plus important, c’était de retrouver un club, de me faire plaisir sur un terrain et bien terminer la saison car jusque-là, c’était plutôt critique pour moi.



As-tu l’impression qu’on t’attend au tournant ?
Très souvent, on oublie que je n’ai que 25 ans, que j’ai encore du temps devant moi. J’ai aussi l’impression que cela amuse certains clubs et certains entraîneurs.

Comment cela ?
J’ai quand même un beau palmarès pour mon âge mais je n’ai pas la considération que je devrais avoir.

Tu as connu une ascension assez rapide. Trop rapide ?
Non pas... "trop" rapide, je pense que par moments, je n’ai pas eu assez de chance et puis certains propos m’ont déplu et d’autres m’ont fait beaucoup sourire.

Par exemple ?
Ben, on a dit que j’étais ingérable et une mercenaire. Quand on me connait vraiment, on sait que j’aime être posée quelque part sans trop bouger. J’ai fait trois ans à Issy, trois ans à Metz, si j’ai quitté le championnat de France, c’est parce que j’avais l’impression d’en avoir fait le tour et j’avais envie de connaître autre chose. J'ai toujours essayé de m'intégrer et je pense que je suis très sociable.  

La récente sélection pour la Golden League est-elle un gage de confiance ?
Oui, j’étais encore sans club et Alain Portes n’a pas hésité à me retenir. On a eu une discussion lorsque j’ai décidé de résilier mon contrat avec Krim et il m’a dit tout de suite qu’il comptait sur moi. En tout cas, je l’en remercie car être sur cette liste, c’est très réconfortant.

Est-ce qu’à 25 ans, on pense à l’après-handball, à fonder une famille ?
J’y pense mais pour le moment, je suis plutôt axée sur ma carrière sportive. La vie de maman… ce n’est jamais simple de dire "allez, j’arrête et je fais un enfant". Il faut construire sa vie de famille, sa vie personnelle aussi, ce n’est pas quelque chose qui se décide à la légère.

On sait que ton bail avec Nîmes est limité dans le temps. Sais-tu où tu seras la saison prochaine ?
Bien-sûr !

A l’étranger ?
Oui.

En Roumanie, à Baia Mare par exemple ?
Oui, on peut suivre cette piste sauf qu’aujourd’hui rien n’est encore signé et c’est mal venu d’en parler car il reste des échéances.

Il y a une rumeur qui t’annonce du côté de Nice…
(sourires et réflexion)… peut-être…… peut-être bien… (rires)