C'est la finale qui clôturera la fête du hand à Coubertin. A 15h30, celle de l'apothéose entre le tenant de la Coupe de France masculine, le Paris St Germain et Nantes, récent lauréat de la Coupe de la Ligue. L'enjeu est de taille pour les Parisiens qui n'ont encore officiellement rien gagné cette saison.
Il y a trois ans, lorsque les Qataris ont débarqué à Paris, on a bien cru que l’argent emporterait tout sur son passage et que la domination du PSG allait s’installer pour des décennies comme avait su le faire Montpellier auparavant ! Une sombre affaire de paris illicites est venue perturber cette saison 2012-2013, le PSG a réussi à rafler son 1er titre de champion, Dunkerque la coupe de la Ligue, Montpellier, la coupe de France. La saison dernière, alors que ces mêmes Parisiens avaient augmenté leur budget et que la razzia était plus que jamais annoncée, Dunkerque s’est emparé du titre national, Montpellier de la coupe de la Ligue et dans la capitale, on a sauvé les meubles avec la coupe de France. Cette année, au rayon des récompenses, seul Nantes est fixé. Les joueurs du "H" ont enfin remporté le 1er trophée de leur histoire, la coupe de la Ligue. Ceux de l’Hérault eux, sont en excellente position pour un 15ème titre national mais ils restent sous la menace du PSG qu'ils retrouveront le 7 mai prochain. La pression est pourtant sur les épaules de Daniel Narcisse et de ses partenaires. Ce dimanche face à Nantes, ils ont une occasion (peut-être) unique de rajouter une ligne à leur palmarès. Les rôles seraient ainsi parfaitement distribués.
Pourtant en Loire-Atlantique, personne n’est favorable à un tel scénario car deux coupes la même année, dans une seule et même vitrine ne serait pas pour déplaire. Et puis, pour y parvenir, Coubertin offre un meilleur environnement que Carpentier. Les deux formations se sont affronté à deux reprises cette saison, dans chacune des salles. Porte de Choisy, tout se passait bien jusqu’à la 28ème minute (14-14). Avant l’exclusion définitive de l’arrière Maqueda (notre photo), avant que le pantalon ne tombe sur les chevilles de Thierry Anti et que le coach nantais ait un accrochage avec le délégué du match, avant que Mikkel Hansen ne marque treize buts et qu’un écart conséquent vienne corriger le "H" (33-21). Moins de trois semaines plus tard, ce sont de touchantes retrouvailles porte de Saint Cloud pour les quarts de finale de la coupe de la Ligue. Cette fois, personne n’est expulsé même si la tension est palpable. A trente secondes du terme, c’est l’égalité parfaite (24-24) et l’épreuve des tirs au but semble inéluctable. Sur l’ultime possession, comme un symbole, Maqueda, le banni du 1er match récupère un ballon qui au départ ne lui était pas destiné, prend l’intervalle et crucifie Annonay. Ce dimanche donc, 3ème édition cette saison, d’un PSG-Nantes dans la capitale.
Cette nouvelle confrontation intervient dans un contexte particulier. Les Parisiens sortent d’une élimination de la Ligue des Champions face aux Hongrois de Veszprém et d’un match très serré jusqu’au money-time, en LNH mercredi face à Créteil. Les Nantais eux, ont eu dix jours pour préparer cette finale, après s’être inclinés à domicile face à Tremblay. « C’est sûr qu’ils vont se présenter un peu plus frais que nous, souligne Philippe Gardent. C’est comme ça, on ne peut pas lutter contre le calendrier qui nous est proposé. En général, plus on a de matches, plus on est sollicités, mieux c’est et le signe qu’on est engagé sur plusieurs compétitions. L’équipe est fatiguée mais elle est dans le rythme, ce qui peut être pour nous un avantage. Ce qui m’importe le plus c’est de récupérer tous les blessés. » En effet, William Accambray (lumbago), Xavier Barachet (cheville) et Marko Kopljar étaient absents contre les Cristoliens. Leur défection a été préjudiciable au rendement de l'équipe. « Ça aurait été prendre un gros risque de les faire jouer et d’hypothéquer leur présence dimanche. J’aurais pu forcer un petit peu la main et leur dire d’y aller mais je pense que mon choix a été le bon. » Si "Duggie" Bojinovic qui n'a pas trop eu de temps de jeu cette saison a répondu présent, si le jeune Benoit Kounkoud a timidement goûté à l'ambiance, il est un élément qui ne laisse personne indifférent. En ce moment, Mikkel Hansen est en pleine réussite. En trois jours, le Danois a inscrit… 28 buts. « J’ai l’impression que plus il est fatigué, plus il est bon donc on va continuer à le faire courir, plaisante "Boule". C’est le Mikkel Hansen qu’on aime, il est au niveau depuis le début de la saison, il se consacre totalement à l’équipe et c’est intéressant. On nous a tellement cassé les c……. l’an dernier pour nous faire remarquer qu’il jouait mal, j’aurais envie de vous dire, cassez-les moi cette fois pour savoir pourquoi il joue bien. » Entre une équipe nantaise qui a fait un trait sur le podium du championnat mais qui a déjà réussi sa saison et une formation parisienne qui a une certaine pression sur les épaules, le pronostic de cette finale est difficile à arrêter. Tout va compter. « On joue chez nous à Paris et cela doit être un atout supplémentaire, souhaite Daniel Narcisse. Désormais, la moindre défaite peut rendre la saison très compliquée. Il faut aussi que le public soit derrière nous.» Ce qui est loin d’être gagné tant les supporters nantais ont un temps d'avance, ils seront par exemple 500 irréductibles à garnir les travées de Coubertin. C’est aussi un autre challenge que le PSG aura à relever dans les années à venir. Habituer un public de connaisseurs qui sait manifester son enthousiasme lorsque c’est nécessaire. Faire du bruit spontanément et pas sur commande.