Une victoire chez le leader, c'est ce que vise le PSG pour garder toutes ses chances dans la course au titre. A cinq journées de la fin, rien n'est joué mais Montpellier conserve toutes les cartes en main.
« J’ai rarement vu un champion de France ne pas mériter son titre. Montpellier est leader depuis la 2ème journée, s’ils sont champions, c’est qu’ils le méritent.» Philippe Gardent espère encore inverser la tendance. L’entraîneur qui vit sans doute ses dernières semaines à la tête du PSG n’est pas dupe. Le match de ce jeudi en terre héraultaise est capital pour la fin de la saison même si en cas de succès, cela ne suffira pas totalement. « Si les Montpelliérains gagnent, cela se présentera très bien pour eux. Même si derrière, ils perdent à Dunkerque et Chambéry, il leur restera toujours un point. » Les deux équipes se sont rencontrées à trois reprises cette saison (Eurotournoi, trophée des Champions et match aller en D1) et à chaque fois, le succès a basculé dans le camp parisien. En décembre dernier, un écart de 16 buts (36-20) est venu sanctionner la défaite du MAHB à Coubertin. « Le contexte n’était pas le même, insiste Philippe Gardent, les équipes ont évolué. Quant à savoir sur quelles épaules sera la pression, je dirais que je m’en fiche un peu. De chaque côté, on a des joueurs aguerris à ce type de rendez-vous. » Ces derniers jours, l’effectif montpelliérain a été moins sollicité. Paris était encore engagé en Ligue des Champions, a disputé et gagné la finale de la coupe de France face à Nantes. Ce qui peut être un poids en moins puisqu’un billet européen a été décroché. « C’est l’interprétation que vous faites de cette victoire en coupe. Pour nous, c’est une énorme satisfaction d’autant qu’il a fallu se démener pour se débarrasser des Nantais. D’avoir gagné deux trophées (en comptant celui des Champions en septembre) ne nous consolerait pas de ne pas être champions. » Le PSG est donc dans une logique de reconquête, deux ans après être monté sur la plus haute marche du podium. Pourtant, cette formation parisienne ne se rend-elle pas à Montpellier plus diminuée que son vis-à-vis ? Dans l’Hérault, Patrice Canayer a mis à profit les 15 jours qui lui étaient octroyés pour réintégrer ses blessés. Mathieu Grébille (opéré d’une luxation à l’épaule) et Baptiste Bonnefond (entorse à la cheville) ont retrouvé le groupe et seront ce jeudi sur la feuille de match.
Pour Paris, la semaine internationale a été fatale à William Accambray qui lors du 1er match contre la Macédoine a laissé une partie de son genou droit à Skopjé. Saison terminée pour l’arrière tricolore et une contrariété à gérer pour Philippe Gardent. «L’absence de "Willi" est très pénalisante car c’est un élément-clé de notre dispositif autant en défense qu’en attaque. J’ai aussi confiance en "Duggie" qui est capable de sortir le match qu’on attend de lui. En ce moment, il a les dents qui rayent le parquet. » Mladen Bojinovic (notre photo) va donc sortir du placard dans lequel il était le plus souvent "préservé" depuis deux saisons. Victime de l’opulence parisienne et d’un banc un peu trop profond où se frayer un chemin dans le sillage des Narcisse, Hansen et Accambray s’avère problématique. « C’est un mec qui au niveau mental a un fonctionnement assez rare, s’extasie le coach francilien. Il n’a pas toujours vécu des moments agréables mais il a toujours eu une attitude exemplaire, il n’a jamais démissionné. » L’ancienne coqueluche de Bougnol (où il a passé 10 saisons) et qui n’a été aligné qu’à cinq reprises cette saison en LNH sera lancé dans l’Arena de Pérols où plus de 9000 spectateurs vont l’attendre, non pas pour l’ovationner mais pour pousser derrière le MAHB. « Quand tu connais bien "Duggie", ce n’est pas la peine de faire de longs discours. Il transpire le handball et pige mieux que quiconque les situations qui se présentent. Là, il est tellement heureux de pouvoir entrer dans le système, d’essayer de me prouver que je me suis gouré... que je suis sûr qu’il peut être bon sur ce type de match. Même si ses dernières sorties à Montpellier n’ont pas été très réussies. » Bojinovic opérationnel pour pallier la défection d’Accambray, Philippe Gardent a du tenir compte d’un autre paramètre. Xavier Barachet traîne une douleur à la cheville depuis le ¼ de finale retour à Veszprem. Il a été préservé avant la finale de la Coupe de France, l’a jouée par intermittence sans avoir eu un rendement optimal, a rejoint l’équipe de France, a été aligné en Macédoine mais mis au repos sur le retour à Toulouse. « On verra bien, souffle l’entraîneur. On le prend avec nous et on décidera au dernier moment. » La scène est donc prête pour ce qui pourrait s'apparenter au dernier tournant de la saison. Le PSG a eu du retard à l’allumage, ce dont Montpellier a largement profité. En cinq journées, tout est possible. Le 4 juin au soir ou peut-être avant, une équipe fêtera un titre. Le quinzième pour Montpellier, le 2ème pour le PSG version qatarie.
Siffert, gardien du temple
Et si les gardiens de buts détenaient les clés du match ? A l’aller, le Parisien Thierry Omeyer avait été déterminant avec 21 arrêts à son crédit. Ce jeudi, "Titi" retrouvera son partenaire de la saison dernière, Arnaud Siffert. Longtemps relégué à un rôle de second, le portier du MAHB a pris un peu plus d’envergure. Surtout depuis la mi-février où (pour des raisons médicales non dévoilées), le Croate Venio Losert s’est retiré. Suppléé par le jeune Kévin Mesnard, l’ancien parisien, dunkerquois et nantais a du assurer le gros du boulot. 21 arrêts face à Cesson, 19 face à Nantes, 14 à Créteil et Nîmes, ses performances ont souvent préservé la dynamique montpelliéraine.
Arnaud, ce match contre PSG, c’est un moment particulier ?
Forcément, de par le classement des deux équipes, c’est un choc. L’Aréna sera pleine, on va j’espère sentir le public derrière nous et on en aura besoin, vu ce qui nous attend.
C’est le tournant de la saison ?
A cinq journées de la fin face à notre adversaire direct, il y a forcément un enjeu. Maintenant, ce ne sera déterminant que si on gagne. Si on perd, il ne faut pas se mettre la pression. On gardera notre destin en mains.
Qu’est-ce qui fait que Montpellier a retrouvé sa place de leader ?
En deux ans, on a traversé beaucoup d'épreuves mais on a toujours montré que l’équipe était solide. On a gagné en confiance et en maturité. Cette saison, on a voulu jouer sur plusieurs tableaux. C’était ambitieux, ce n’est pas passé loin. Maintenant il ne nous reste que le championnat pour remporter quelque chose.
Tu parlais d’évolution dans l’équipe…
Oui, le travail de la saison passée avec l’incorporation de nouveaux joueurs, jeunes en plus, nous a servi cette année et celui de cette saison, va encore nous faire avancer.
C’est la dernière année où le PSG est "prenable" ?
Rien n’est établi. Déjà, c’est important d’avoir des gens qui travaillent ensemble, dans le même sens. Si le PSG est champion cette année, on dira que la machine était bien rodée. Si par contre on arrive à leur tenir tête et garder une avance jusqu’à la fin, cela les mettra peut-être déjà sous pression pour la saison prochaine.
Si Montpellier gagne ce jeudi, le titre ne sera plus très loin...
Je ne veux pas écrire le match à l’avance, il y a tant de paramètres. La fin de calendrier est difficile. Même si Paris a remporté la coupe de France, ils voudront gagner jeudi. Mais une répartition équitable des titres me conviendrait parfaitement !
MONTPELLIER HANDBALL - PARIS ST GERMAIN HANDBALL
Pronostic : Montpellier
Arbitres :
Charlotte et Julie Bonaventura
Date et Heure :
Le 07/05/2015 A 20:45:00
Lieu :
ARENA
Route de la Mer - PEROLS
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