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Challenge Cup : Chloé Bulleux, la serial buteuse

Europe

samedi 9 mai 2015 - © Pierre Menjot

 5 min 48 de lecture

L’ailière droite se sent d’attaque. Avec 54 buts, Chloé Bulleux trône sur le classement des buteuses de Challenge Cup avant la finale retour, dimanche, face à Szczecin. « Ça n’aura un intérêt que si on gagne la Coupe d’Europe », avertit la néo-internationale, qui explose totalement cette saison en Gironde.

Cela tiendrait presque de l’anecdote. D’ailleurs, si son père ne lui avait pas soufflé, Chloé Bulleux ne saurait même pas qu’elle est (et qu’elle sera, a priori*) la meilleure buteuse de la Challenge Cup, quatrième compétition européenne. « Franchement, je suis contente, mais ça ne va pas changer ma vie », lâche l’ailière droite. Car la gauchère ne veut pas entendre parler de récompense individuelle tant qu’il n’y a pas une victoire collective. Pas de cerise sans gâteau. Et le dessert est encore loin d’être emballé car l’UMBB, vainqueur 21-20 à l’aller chez les Polonaises de Szczecin, va devoir réaliser un nouveau match complet pour soulever la Challenge Cup, premier trophée de la nouvelle entité girondine.

Cela pourrait donc tenir de l’anecdote, et poutant... Chloé Bulleux, 23 ans, a déjà marqué 54 buts en 9 matchs (6 buts de moyenne) et va succéder au palmarès de serial buteuse à une autre Miossaise, Alexandra Lacrabère. Avec 3,9 unités de moyenne en LFH également (avec l’Union), elle vit surtout sa première saison en marquant autant. « Mais c’est la première où j’ai autant de ballons, justifie celle qui a commencé le hand 15 ans, je tire aussi les penaltys et il y a pas mal de contre-attaques. C’est surtout la première année que je joue autant, je suis mieux physiquement donc je suis plus facilement à la conclusion. » Un cercle vertueux qui a mené l’ailière jusqu’en équipe de France récemment, en Golden League (3 matchs, 6 buts sur 9) et en stage à Brest. Ce qui semblait bien inaccessible il y a un an encore, quand la joviale Bulleux se morfondait quelque peu à Metz.

Mais cela n’a rien d’étonnant pour ceux qui la connaissent. « A l’entraînement, elle savait faire beaucoup de choses, mais ne n’exprimait pas complètement en match, se souvient Christophe Chagnard, qui a accompagné sa formation à Nîmes. Elle manquait de temps de jeu et de confiance en soi à Metz, elle a trouvé tout ça à Mios. » Elle y a aussi trouvé un cadre de vie épanouissant au sein d’un collectif jeune, ainsi qu’un entraîneur, Manu Mayonnade, qui « n’hésite pas à [lui] confier des responsabilités » et avec qui elle « communique beaucoup », apprécie-t-elle. « Je suis bien, j’ai confiance en moi et en les autres. A Metz, on avait beaucoup de pression, je me prenais la tête, donc je faisais des conneries. » Et Bulleux n’était plus vraiment la Chloé que tout le monde connaît. « Elle a toujours amené beaucoup de peps dans le groupe, souligne Manuela Ilie, qui l’a lancée à 17 ans en équipe première à Nîmes. Elle était insouciante, ouverte avec les jeunes comme les moins jeunes du groupe, tout en restant rigoureuse dans son travail. »

La gauchère désormais libérée, ses qualités de buteuses éclatent au grand jour. Tirs au second poteau dans la lucarne – « mon préféré » -, lobes, coup de poignet qui lui permet de ramener au premier poteau après un saut ample grâce à ses jambes explosives. « J’aime bien jouer avec la gardienne », sourit l’ailière. Cela tombe bien, sa coéquipière Julie Foggea est plutôt joueuse lors des entraînements au tir, durant lesquels les deux ex-coéquipières en France juniors s’écharpent pendant une heure. « Quand elle est arrivée, j’étais un peu sur le cul, avoue la gardienne girondine. Elle a fait des progrès fou à Metz, elle a une bonne gamme de tirs et sait s’adapter grâce à un bon jump et une bonne coordination du haut du corps. Et puis elle n’a pas froid aux yeux, elle va au tir même quand il n’y a pas beaucoup d’angle… » Des atouts qui peuvent la mener « très haut », répondent toutes les personnes interrogées, « même si, maintenant qu’elle est sous les projecteurs de l’équipe de France, tout le monde va attendre tout et très vite d’elle », prévient Ilie. Une deuxième Challenge Cup (après celle soulevée avec Nîmes en 2009) associée à un trophée de meilleure marqueuse seraient deux belles promesses pour la suite.

* Agata Cebula, la demi-centre de Szczecin, doit marquer 13 buts de plus que Bulleux dimanche pour la rattraper

Le match : l’UMBB la veut vraiment
Ce n’est qu’aux pénaltys que les Girondines ont passé le premier tour de la Challenge Cup, face aux Néerlandaises de Schuler Afbouwgroep. Depuis, la Coupe d’Europe a offert des bouffées d'air bénéfiques à une équipe qui est toujours restée dans les quatre dernières places de LFH. Elle a même enclenchée une dynamique avec la victoire au Havre, en demi-finale retour (38-26). « On s’est remises en question, l’ambiance commençait à peser après le match aller, rappelle Julie Foggea. Et depuis cette qualification, ça va beaucoup mieux. On est vraiment contentes d’être là. » Battues en finale de la Coupe de la Ligue, les Girondines comptent bien remporter la Challenge Cup, que Mios a déjà empochée en 2011, afin de booster leur fin de saison. Mais tout reste à faire après le maigrelet succès de l’aller (21-20). « Rien n’est gagné, on garde vraiment les pieds sur terre », prévient la gardienne de l’Union et futur Fleuryssoise, qui espère « offrir un superbe spectacle à notre public ». Un public qui a répondu présent puisque la salle Jean Dauguet (2300 places) devrait être copieusement garnie.

Coupe des Coupes : Fleury en rêve, mais…
C’est sans doute le plus gros défi de la saison fleuryssoise : ne pas perdre au Danemark pour ramener la Coupe des Coupes, ce que seul Besançon a déjà réussi en France. Un énorme défi alors que les grands gabarits de Midtjylland ont longtemps fait mal aux filles de Fred Bougeant dimanche dernier (victoire 23-22). Il faudra au moins tenir la route comme à Orléans pour espérer réussir cette mission, en évitant un premier quart d’heure aussi hésitant. Il s’agira surtout de limiter à nouveau l’impact de Sabine Englert (8 arrêts à l’aller), sans doute la joueuse clé de ce match si elle retrouve son standing habituel.

**********************

Challenge Cup (C4), finale retour
UNION MIOS BIGANOS BEGLES – POGON BALTICA SZCZECIN (POL)
17H30 (en direct sur Ma Chaîne Sport).
A Bordeaux, salle Jean Dauguet. Arbitres : Mmes Kijauskaite et Zaliene (LIT).

Coupe des Coupes (C2), finale retour
FC MIDTJYLLAND (DAN) – FLEURY LOIRET HANDBALL
15H10 (en direct sur Ma Chaîne Sport).
A Ikast. Arbitres : MM. Bol et Van Eck (PB).

Challenge Cup : Chloé Bulleux, la serial buteuse 

Europe

samedi 9 mai 2015 - © Pierre Menjot

 5 min 48 de lecture

L’ailière droite se sent d’attaque. Avec 54 buts, Chloé Bulleux trône sur le classement des buteuses de Challenge Cup avant la finale retour, dimanche, face à Szczecin. « Ça n’aura un intérêt que si on gagne la Coupe d’Europe », avertit la néo-internationale, qui explose totalement cette saison en Gironde.

Cela tiendrait presque de l’anecdote. D’ailleurs, si son père ne lui avait pas soufflé, Chloé Bulleux ne saurait même pas qu’elle est (et qu’elle sera, a priori*) la meilleure buteuse de la Challenge Cup, quatrième compétition européenne. « Franchement, je suis contente, mais ça ne va pas changer ma vie », lâche l’ailière droite. Car la gauchère ne veut pas entendre parler de récompense individuelle tant qu’il n’y a pas une victoire collective. Pas de cerise sans gâteau. Et le dessert est encore loin d’être emballé car l’UMBB, vainqueur 21-20 à l’aller chez les Polonaises de Szczecin, va devoir réaliser un nouveau match complet pour soulever la Challenge Cup, premier trophée de la nouvelle entité girondine.

Cela pourrait donc tenir de l’anecdote, et poutant... Chloé Bulleux, 23 ans, a déjà marqué 54 buts en 9 matchs (6 buts de moyenne) et va succéder au palmarès de serial buteuse à une autre Miossaise, Alexandra Lacrabère. Avec 3,9 unités de moyenne en LFH également (avec l’Union), elle vit surtout sa première saison en marquant autant. « Mais c’est la première où j’ai autant de ballons, justifie celle qui a commencé le hand 15 ans, je tire aussi les penaltys et il y a pas mal de contre-attaques. C’est surtout la première année que je joue autant, je suis mieux physiquement donc je suis plus facilement à la conclusion. » Un cercle vertueux qui a mené l’ailière jusqu’en équipe de France récemment, en Golden League (3 matchs, 6 buts sur 9) et en stage à Brest. Ce qui semblait bien inaccessible il y a un an encore, quand la joviale Bulleux se morfondait quelque peu à Metz.

Mais cela n’a rien d’étonnant pour ceux qui la connaissent. « A l’entraînement, elle savait faire beaucoup de choses, mais ne n’exprimait pas complètement en match, se souvient Christophe Chagnard, qui a accompagné sa formation à Nîmes. Elle manquait de temps de jeu et de confiance en soi à Metz, elle a trouvé tout ça à Mios. » Elle y a aussi trouvé un cadre de vie épanouissant au sein d’un collectif jeune, ainsi qu’un entraîneur, Manu Mayonnade, qui « n’hésite pas à [lui] confier des responsabilités » et avec qui elle « communique beaucoup », apprécie-t-elle. « Je suis bien, j’ai confiance en moi et en les autres. A Metz, on avait beaucoup de pression, je me prenais la tête, donc je faisais des conneries. » Et Bulleux n’était plus vraiment la Chloé que tout le monde connaît. « Elle a toujours amené beaucoup de peps dans le groupe, souligne Manuela Ilie, qui l’a lancée à 17 ans en équipe première à Nîmes. Elle était insouciante, ouverte avec les jeunes comme les moins jeunes du groupe, tout en restant rigoureuse dans son travail. »

La gauchère désormais libérée, ses qualités de buteuses éclatent au grand jour. Tirs au second poteau dans la lucarne – « mon préféré » -, lobes, coup de poignet qui lui permet de ramener au premier poteau après un saut ample grâce à ses jambes explosives. « J’aime bien jouer avec la gardienne », sourit l’ailière. Cela tombe bien, sa coéquipière Julie Foggea est plutôt joueuse lors des entraînements au tir, durant lesquels les deux ex-coéquipières en France juniors s’écharpent pendant une heure. « Quand elle est arrivée, j’étais un peu sur le cul, avoue la gardienne girondine. Elle a fait des progrès fou à Metz, elle a une bonne gamme de tirs et sait s’adapter grâce à un bon jump et une bonne coordination du haut du corps. Et puis elle n’a pas froid aux yeux, elle va au tir même quand il n’y a pas beaucoup d’angle… » Des atouts qui peuvent la mener « très haut », répondent toutes les personnes interrogées, « même si, maintenant qu’elle est sous les projecteurs de l’équipe de France, tout le monde va attendre tout et très vite d’elle », prévient Ilie. Une deuxième Challenge Cup (après celle soulevée avec Nîmes en 2009) associée à un trophée de meilleure marqueuse seraient deux belles promesses pour la suite.

* Agata Cebula, la demi-centre de Szczecin, doit marquer 13 buts de plus que Bulleux dimanche pour la rattraper

Le match : l’UMBB la veut vraiment
Ce n’est qu’aux pénaltys que les Girondines ont passé le premier tour de la Challenge Cup, face aux Néerlandaises de Schuler Afbouwgroep. Depuis, la Coupe d’Europe a offert des bouffées d'air bénéfiques à une équipe qui est toujours restée dans les quatre dernières places de LFH. Elle a même enclenchée une dynamique avec la victoire au Havre, en demi-finale retour (38-26). « On s’est remises en question, l’ambiance commençait à peser après le match aller, rappelle Julie Foggea. Et depuis cette qualification, ça va beaucoup mieux. On est vraiment contentes d’être là. » Battues en finale de la Coupe de la Ligue, les Girondines comptent bien remporter la Challenge Cup, que Mios a déjà empochée en 2011, afin de booster leur fin de saison. Mais tout reste à faire après le maigrelet succès de l’aller (21-20). « Rien n’est gagné, on garde vraiment les pieds sur terre », prévient la gardienne de l’Union et futur Fleuryssoise, qui espère « offrir un superbe spectacle à notre public ». Un public qui a répondu présent puisque la salle Jean Dauguet (2300 places) devrait être copieusement garnie.

Coupe des Coupes : Fleury en rêve, mais…
C’est sans doute le plus gros défi de la saison fleuryssoise : ne pas perdre au Danemark pour ramener la Coupe des Coupes, ce que seul Besançon a déjà réussi en France. Un énorme défi alors que les grands gabarits de Midtjylland ont longtemps fait mal aux filles de Fred Bougeant dimanche dernier (victoire 23-22). Il faudra au moins tenir la route comme à Orléans pour espérer réussir cette mission, en évitant un premier quart d’heure aussi hésitant. Il s’agira surtout de limiter à nouveau l’impact de Sabine Englert (8 arrêts à l’aller), sans doute la joueuse clé de ce match si elle retrouve son standing habituel.

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Challenge Cup (C4), finale retour
UNION MIOS BIGANOS BEGLES – POGON BALTICA SZCZECIN (POL)
17H30 (en direct sur Ma Chaîne Sport).
A Bordeaux, salle Jean Dauguet. Arbitres : Mmes Kijauskaite et Zaliene (LIT).

Coupe des Coupes (C2), finale retour
FC MIDTJYLLAND (DAN) – FLEURY LOIRET HANDBALL
15H10 (en direct sur Ma Chaîne Sport).
A Ikast. Arbitres : MM. Bol et Van Eck (PB).

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