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Issy-Paris respire encore

LBE

mercredi 27 mai 2015 - © Pierre Menjot

 7 min 11 de lecture

Résumé de la finale aller de D1F.
Menées tout le match, reléguées à quatre buts à moins de dix minutes du terme, les Isséennes ont encore trouvé les ressources pour revenir et même mener, avant d’échouer à un but (21-22). Alors même si Fleury a frappé un premier coup, rien n’est joué dans cette finale.

Même Gnonsiane Niombla, pourtant pas du genre à traîner la patte, a demandé à sortir. Il fallait une chaise, au cœur de cette seconde période suffocante, pour que la demi-centre loiretaine s’étende de tout son long pour récupérer quelques minutes. Fleury s’attendait à un gros combat, il a été servi, car Issy-Paris a su jouer avec ses forces, une défense très solide, et beaucoup de courage, pour ne pas sombrer dans cette première manche « où tout le monde nous prédisait dix buts de retard », sait Angélique Spincer. Oui, les Parisiennes ont fait le match avec leur adversaire, grandissime favori pour le titre, et même plus que ça. Après une heure de jeu, les filles de Pablo Morel ne comptent qu’un but de retard (21-22). Mais elles vont devoir s’imposer dans le Loiret, comme elles l’avaient fait l’an dernier, en demi-finale retour.

Encore faudra-t-il réussir à contenir l’armada adverse. Ce mercredi, Pablo Morel avait choisi de bloquer Laura Kamdop en pivot, bien privée de balles (1/2) et souvent repoussée par les solides postes 2 Lassource et Camara. « Je m’y attendais, j’espère que ça a ouvert des brèches pour les autres », soufflait la vaillante. Cela a en effet offert quelques décalages aux ailes mais Houette (4/8) a longtemps buté sur une excellente Attingré. Et quand les arrières de Fleury se sont trop entêtées à jouer entre elles en oubliant un peu les extérieurs, Issy-Paris s’est trouvé à son aise, jusqu’à ce que Barbosa, par une double extension à 9 mètres ou un « coast to coast » façon basketteur, débloque la situation (6 buts, meilleure marqueuse de son équipe). Bien contré, le vice-champion d’Europe faisait néanmoins la course en tête (3-4, 7e puis 6-8, 19e).

Mangué creusait même un premier écart de 4 buts (7-11, 23e) face à des Parisiennes qui, soit ne trouvaient pas de solution face à la 0-6 adverse, soit butaient sur une énorme Zoqbi de Paula, 10 arrêts à la pause (18 au total). Puis Niombla était pénalisée de 2 minutes, les premières du match pour son équipe. Issy en profitait à merveille, Attingré y allant même de son but (et en pleine « lulu » !) sur le coup de la chasuble tenté par Fred Bougeant (qui n’y reviendra d’ailleurs pas). Mais plus que sa réalisation la gardienne internationale enchaînait les parades et offrait autant de ballons de contre pour Zalewski ou Niakaté. Et à la faveur d’un 3-0 pour finir la première demi-heure, les locales recollaient (11-12, 30e). Puis dans un début de seconde période plus défensif encore, Stine Oftedal surgissait pour égaliser enfin (14-14, 38e). « On a baissé d’intensité, reconnaît Maakan Tounkara, et dans des grands matchs comme ça, face à une équipe comme Issy, on savait que ça se paierait. Même si on s’était bien préparées, on s’attendait à un match aussi difficile. »

Et puis l’expérience a commencé à jouer, celle accumulée en Coupe d’Europe notamment. Niombla, Agathe, Houette puis Lopez Herrero, pour son retour de blessure, enfilaient un 4-0 (15-19, 50e). Issy-Paris manquait de solutions. Sauf Stine Oftedal, encore une fois fantastique, qui récupérait un ballon arrêté par Zoqbi, se faufilait et fusillait la Brésilienne à 6 mètres (16-19). Dans le sillage de leur demi-centre, les Isséennes se révoltaient, provoquaient une double exclusion adverse et infligeaient un 5-0 qui les plaçaient en tête (21-20, 57e). Mais dans la foulée, après que Mangué ait égalisé en appui, la demi-centre manquait un penalty. Et c’est Fleury, toujours par son Espagnole, qui marquait à 15 secondes de la fin (21-22), Zoqbi se chargeant de bloquer le tir de l’égalisation tenté par Zalewski. Un petit but donc, qui laisse tout suspense pour la suite. « Gagner à l’extérieur, ce n’est quand même pas anodin, souligne Tounkara. C’est suffisant, même si rien n’est encore fait. On doit gommer nos petites erreurs, nos 2 minutes d’ici dimanche. » Car si Issy-Paris a encore étonné, c’est bien Fleury qui n’a jamais été aussi près d’un premier titre de champion de France…

ISSY PARIS HAND – FLEURY LOIRET HANDBALL
21 – 22 (Mi-temps : 11-12)
Statistiques du match à venir

Pablo Morel, entraîneur d’Issy-Paris : « Ma réaction est mitigée. Quand on est dans le feu de l’action, même si on a couru après le score, on rêvait de gagner d’un but. Mais en toute objectivité, on fait la course derrière. Ce match est à notre image, on joue avec notre fougue et on commet les bêtises de notre jeunesse. On a essayé de contrer Fleury, on était bien compact en défense même si c’était dur, car ça tape de partout. On a essayé de tenir le rythme sur grand espace également, en étant appliqués au repli. Voilà, on apprend, on essaie de profiter de ces moments et on va aller à Fleury pour faire un grand match, avec la même recette. Et si on fait comme ce soir, déjà on sera fier, puis on verra pour le titre. Fleury, chez eux, c’est du très lourd. Mais les filles savent qu’elles ont été au rendez-vous et qu’en même temps elles sont capables d’un peu mieux. »

Armelle Attingré, gardienne d’Issy-Paris : « Je déteste perdre, maos pour une fois, je vais être positive. On s’est bien battu, on n’a pas été ridicules du tout. Même si on aurait pu mieux faire, en étant plus concentrées, plus appliqués comme sur les relances (elle en a loupé deux, ndlr), certains tirs et certaines balles. Parce que sans tout ça, contre Fleury, ça ne marchera pas. C’est une équipe de Ligue des champions ! Franchement elles sont fortes, elles ont tout, des joueuses majeures à chaque poste. Pour nous, le but est d’essayer de ne pas leur donner le titre, mais le titre en lui-même on n’y pense pas, ce serait fou. Il faut réussir le match parfait, ça arrive une fois dans une vie. On veut surtout sortir de là la tête haute. »

Coralie Lassource, ailière d’Issy-Paris : « Franchement, on fait un bon match, les laisser à 22 buts c’est une belle performance. L’objectif était de réussir ça, c’était le dernier de la saison à domicile, et on l’a bien fait. On rate beaucoup de tirs, avec beaucoup de poteau aussi. Maintenant, ça va être très, très, très dur là-bas, ce sera encore un gros combat, elles vont nous mettre une énorme pression, cette fois pendant tout le match. Mais on est prêtes. »

Manon Houette, ailière de Fleury : « On était venues en se disant que gagner d’un but ce serait parfait, voilà… On voulait gagner, ça se jouer sur la fin car Issy lâche rien et dès qu’on a un moment de faiblesse, ça se paie cash, encore plus en finale. On est deux fois à +4, ce sont des moments importants et puis on a des problèmes de réussite aux shoots, c’est dommage de ne pas maintenir cet écart. Maintenant il va falloir faire le ‘taf’ dimanche, en conservant notre grosse défense, et sans prendre de 2 minutes. »

Laura Kamdop, pivot de Fleury : « C’était un gros combat, c’était intense, mais ça on le savait. On a souvent été devant mais on n’a pas su maintenir l’écart. Il y avait un peu de fatigue, un peu trop d’envie de bien faire peut-être aussi. Je veux rester positive quand même, on gagne à l’extérieur, c’est important. Bien sûr que je suis confiante pour le retour à la maison, il faut bien ! »


Issy-Paris respire encore 

LBE

mercredi 27 mai 2015 - © Pierre Menjot

 7 min 11 de lecture

Résumé de la finale aller de D1F.
Menées tout le match, reléguées à quatre buts à moins de dix minutes du terme, les Isséennes ont encore trouvé les ressources pour revenir et même mener, avant d’échouer à un but (21-22). Alors même si Fleury a frappé un premier coup, rien n’est joué dans cette finale.

Même Gnonsiane Niombla, pourtant pas du genre à traîner la patte, a demandé à sortir. Il fallait une chaise, au cœur de cette seconde période suffocante, pour que la demi-centre loiretaine s’étende de tout son long pour récupérer quelques minutes. Fleury s’attendait à un gros combat, il a été servi, car Issy-Paris a su jouer avec ses forces, une défense très solide, et beaucoup de courage, pour ne pas sombrer dans cette première manche « où tout le monde nous prédisait dix buts de retard », sait Angélique Spincer. Oui, les Parisiennes ont fait le match avec leur adversaire, grandissime favori pour le titre, et même plus que ça. Après une heure de jeu, les filles de Pablo Morel ne comptent qu’un but de retard (21-22). Mais elles vont devoir s’imposer dans le Loiret, comme elles l’avaient fait l’an dernier, en demi-finale retour.

Encore faudra-t-il réussir à contenir l’armada adverse. Ce mercredi, Pablo Morel avait choisi de bloquer Laura Kamdop en pivot, bien privée de balles (1/2) et souvent repoussée par les solides postes 2 Lassource et Camara. « Je m’y attendais, j’espère que ça a ouvert des brèches pour les autres », soufflait la vaillante. Cela a en effet offert quelques décalages aux ailes mais Houette (4/8) a longtemps buté sur une excellente Attingré. Et quand les arrières de Fleury se sont trop entêtées à jouer entre elles en oubliant un peu les extérieurs, Issy-Paris s’est trouvé à son aise, jusqu’à ce que Barbosa, par une double extension à 9 mètres ou un « coast to coast » façon basketteur, débloque la situation (6 buts, meilleure marqueuse de son équipe). Bien contré, le vice-champion d’Europe faisait néanmoins la course en tête (3-4, 7e puis 6-8, 19e).

Mangué creusait même un premier écart de 4 buts (7-11, 23e) face à des Parisiennes qui, soit ne trouvaient pas de solution face à la 0-6 adverse, soit butaient sur une énorme Zoqbi de Paula, 10 arrêts à la pause (18 au total). Puis Niombla était pénalisée de 2 minutes, les premières du match pour son équipe. Issy en profitait à merveille, Attingré y allant même de son but (et en pleine « lulu » !) sur le coup de la chasuble tenté par Fred Bougeant (qui n’y reviendra d’ailleurs pas). Mais plus que sa réalisation la gardienne internationale enchaînait les parades et offrait autant de ballons de contre pour Zalewski ou Niakaté. Et à la faveur d’un 3-0 pour finir la première demi-heure, les locales recollaient (11-12, 30e). Puis dans un début de seconde période plus défensif encore, Stine Oftedal surgissait pour égaliser enfin (14-14, 38e). « On a baissé d’intensité, reconnaît Maakan Tounkara, et dans des grands matchs comme ça, face à une équipe comme Issy, on savait que ça se paierait. Même si on s’était bien préparées, on s’attendait à un match aussi difficile. »

Et puis l’expérience a commencé à jouer, celle accumulée en Coupe d’Europe notamment. Niombla, Agathe, Houette puis Lopez Herrero, pour son retour de blessure, enfilaient un 4-0 (15-19, 50e). Issy-Paris manquait de solutions. Sauf Stine Oftedal, encore une fois fantastique, qui récupérait un ballon arrêté par Zoqbi, se faufilait et fusillait la Brésilienne à 6 mètres (16-19). Dans le sillage de leur demi-centre, les Isséennes se révoltaient, provoquaient une double exclusion adverse et infligeaient un 5-0 qui les plaçaient en tête (21-20, 57e). Mais dans la foulée, après que Mangué ait égalisé en appui, la demi-centre manquait un penalty. Et c’est Fleury, toujours par son Espagnole, qui marquait à 15 secondes de la fin (21-22), Zoqbi se chargeant de bloquer le tir de l’égalisation tenté par Zalewski. Un petit but donc, qui laisse tout suspense pour la suite. « Gagner à l’extérieur, ce n’est quand même pas anodin, souligne Tounkara. C’est suffisant, même si rien n’est encore fait. On doit gommer nos petites erreurs, nos 2 minutes d’ici dimanche. » Car si Issy-Paris a encore étonné, c’est bien Fleury qui n’a jamais été aussi près d’un premier titre de champion de France…

ISSY PARIS HAND – FLEURY LOIRET HANDBALL
21 – 22 (Mi-temps : 11-12)
Statistiques du match à venir

Pablo Morel, entraîneur d’Issy-Paris : « Ma réaction est mitigée. Quand on est dans le feu de l’action, même si on a couru après le score, on rêvait de gagner d’un but. Mais en toute objectivité, on fait la course derrière. Ce match est à notre image, on joue avec notre fougue et on commet les bêtises de notre jeunesse. On a essayé de contrer Fleury, on était bien compact en défense même si c’était dur, car ça tape de partout. On a essayé de tenir le rythme sur grand espace également, en étant appliqués au repli. Voilà, on apprend, on essaie de profiter de ces moments et on va aller à Fleury pour faire un grand match, avec la même recette. Et si on fait comme ce soir, déjà on sera fier, puis on verra pour le titre. Fleury, chez eux, c’est du très lourd. Mais les filles savent qu’elles ont été au rendez-vous et qu’en même temps elles sont capables d’un peu mieux. »

Armelle Attingré, gardienne d’Issy-Paris : « Je déteste perdre, maos pour une fois, je vais être positive. On s’est bien battu, on n’a pas été ridicules du tout. Même si on aurait pu mieux faire, en étant plus concentrées, plus appliqués comme sur les relances (elle en a loupé deux, ndlr), certains tirs et certaines balles. Parce que sans tout ça, contre Fleury, ça ne marchera pas. C’est une équipe de Ligue des champions ! Franchement elles sont fortes, elles ont tout, des joueuses majeures à chaque poste. Pour nous, le but est d’essayer de ne pas leur donner le titre, mais le titre en lui-même on n’y pense pas, ce serait fou. Il faut réussir le match parfait, ça arrive une fois dans une vie. On veut surtout sortir de là la tête haute. »

Coralie Lassource, ailière d’Issy-Paris : « Franchement, on fait un bon match, les laisser à 22 buts c’est une belle performance. L’objectif était de réussir ça, c’était le dernier de la saison à domicile, et on l’a bien fait. On rate beaucoup de tirs, avec beaucoup de poteau aussi. Maintenant, ça va être très, très, très dur là-bas, ce sera encore un gros combat, elles vont nous mettre une énorme pression, cette fois pendant tout le match. Mais on est prêtes. »

Manon Houette, ailière de Fleury : « On était venues en se disant que gagner d’un but ce serait parfait, voilà… On voulait gagner, ça se jouer sur la fin car Issy lâche rien et dès qu’on a un moment de faiblesse, ça se paie cash, encore plus en finale. On est deux fois à +4, ce sont des moments importants et puis on a des problèmes de réussite aux shoots, c’est dommage de ne pas maintenir cet écart. Maintenant il va falloir faire le ‘taf’ dimanche, en conservant notre grosse défense, et sans prendre de 2 minutes. »

Laura Kamdop, pivot de Fleury : « C’était un gros combat, c’était intense, mais ça on le savait. On a souvent été devant mais on n’a pas su maintenir l’écart. Il y avait un peu de fatigue, un peu trop d’envie de bien faire peut-être aussi. Je veux rester positive quand même, on gagne à l’extérieur, c’est important. Bien sûr que je suis confiante pour le retour à la maison, il faut bien ! »