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LFH : Fleury roi de France

LBE

dimanche 31 mai 2015 - © Pierre Menjot

 8 min 0 de lecture

Résumé de la finale retour de D1F.
Fleury en rêvait, Fleury l’a fait. Déjà vainqueur à l’aller, le club du Loiret s’est à nouveau imposé face à Issy-Paris grâce à une énorme seconde période. Les Fleuryssoises ont remporté tous les titres possibles en France en un an. Impressionnant.

A Orléans, de nos envoyés spéciaux

C’est fou comme ça peut vous transporter, un titre de champion de France. Tenez, demandez à Fred Bougeant, l’entraîneur de Fleury. On vous l’avait dit, le garçon est dur à l’extrême, au quotidien comme pendant les matchs. Dimanche, le Normand, 40 ans et six titres mais encore jamais champion au plus haut niveau, s’est offert une tournée de bises, une à chaque joueuse sur le banc, assorties de longues embrassades avec ses adjoints, quand le match était plié (28-21, 56e). Voilà, les Fleuryssoises sont championnes de France, leur objectif quand le projet est né, il y a trois ans de ça. Elles avaient failli l’être en 2013 déjà, mais Metz l’avait emporté d’un petit but. Cette fois, les Lorraines n’étaient pas là, et l’histoire n’aurait pas forcément été différente en cas de nouveau duel. Car Issy-Paris a encore prouvé qu’il méritait largement sa place de finaliste, accrocheur comme toujours, et a offert une opposition à la hauteur, pour le plus grand plaisir du handball féminin qui, dans deux salles combles et chaudes, s’est offert une belle publicité.

Les Parisiennes font de belles vice-championnes, conclusion d’une saison très réussie pour ce groupe, et les larmes qui coulaient sur les joues des sœurs Oftedal sont autant de promesses pour l’avenir, malgré un effectif un peu plus serré encore (trois départs, aucune arrivée prévue). « C’est cruel mais c’est le sport, il faut un vainqueur et un vaincu, l’équipe qui a été la meilleure toute la saison gagne », souffle Pablo Morel. Supérieur, le leader de la phase régulière l’a aussi été dans cette finale, faisant globalement la course devant. « On a fait le match qu’il fallait pendant 90 minutes sur 120, reprend le coach parisien. On était sur la corde et là, on a atteint les limites de nos compétences. » Trop brouillon d’entrée (5 ballons perdus en quinze minutes) et logiquement mené (4-1, 4e), Issy est pourtant revenu et a même pris les devants grâce à l’efficacité de Lassource (5/5) et les tirs en appui de Stine Oftedal (11-12, 22e). Et malgré une nouvelle entame de période ratée, Spincer et ses coéquipières s’accrochaient toujours (18-17).

C’est à ce moment que Fleury changeait sa défense. Barbosa (par ailleurs à 2 x 2 min) sortait sur la demi-centre norvégienne, et c’est tout le bloc qui était plus étagé. Ce qui délitait tout le jeu de la jeune base arrière parisienne, laissant Camara ou Niakaté souvent seules et à l'arrêt. « On voulait leur poser des problèmes tactiques, explique Fred Bougeant, on avait gardé cette solution car elle demande beaucoup d’énergie, mais on l’a sortie quand on l’avait imaginé, lorsqu’on menait d’un ou deux buts, pour tuer le match. » Une affaire bien menée car  derrière, Fernandez montrait ce dont elle est souvent capable quand les moments chauds arrivent, Zoqbi de Paula arrêtait tout, Niombla marquait dans le but vide après le coup de la chasuble, et les locales enfilaient un 7-1 rédhibitoire (28-21, 54e). Une baisse d’intensité coupable mais compréhensible quand Oftedal, le principal danger offensif de l’équipe en l'absence de Jovanovic, est aussi surveillée (aucun tir tenté en seconde période…). « On n’a pas su courir dans les intervalles, pas su se poser », regrette Morel. « Les défauts de notre jeunesse », rappelle Karolina Zalewski.

Face à la puissance dégagée cette année par Fleury, cette capacité à remplir le Palais des sports d’Orléans quasiment à chaque fois, ces spectateurs remarquables (et qui ne sifflent pas l’adversaire), cette équipe dirigeante fournie, il en aurait fallu davantage. « Ce club, c’est magnifique, savoure Bougeant, les yeux embrumés. Gagner les trois titres nationaux en douze mois, il faut le faire. » Souverain en son royaume, le club loiretain va maintenant découvrir le rôle de locomotive du handball français, que tenait Metz chaque année au plus haut niveau européen. Un costume qu’il est prêt à assumer. « Même en Ligue des champions, on ne se cachera pas, jure le coach. On va essayer d’avoir un groupe de 17 joueuses professionnelles, 20 avec le centre de formation, pour pouvoir jouer sur les deux tableaux. Et il faut travailler, travailler et travailler. » La recette a pour l’instant porté ses fruits.

FLEURY LOIRET HANDBALL – ISSY PARIS HAND
30 – 24 (Mi-temps : 14 – 15)

Statistiques du match 

Match aller : 22-21. Fleury est champion de France.

Les cinq derniers champions
2015 : Fleury
2014 : Metz
2013 : Metz
2012 : Arvor-Brest
2011 : Metz

Le classement de la saison en LFH : 1. Fleury, 2. Issy-Paris, 3. Metz, 4. Nîmes, 5. Nantes, 6. Nice, 7. Toulon, 8. UMBB, 9. Dijon, 10. Le Havre.

Les réactions :

Mélissa Agathe, arrière (et pivot ce dimanche…)  de Fleury : « C’est super, notre parcours a été très difficile et on est très contentes. On connaît Issy, on sait qu’elles sont chaque fois très performantes en défense, mais on a su gérer Stine Oftedal. Elles nous avaient battu l’an dernier en demi-finale, c’est une petite revanche. Maintenant, on veut aller chercher tous les prochains titres ! »

Alexandrina Barbosa, arrière de Fleury, qui est championne de France, d’Allemagne, de Roumanie et d’Espagne : « Je suis très contente, mon premier match en revenant de blessure était contre Issy-Paris, je finis contre Issy-Paris, c’est une belle manière de boucler la boucle. On y a toujours cru, on savait qu’en étant très solides en défense, qu’on s’y prenait bien sur Stine Oftedal, on garderait un petit avantage. On respectait nos adversaires mais on n’a pas eu peur, même quand elles étaient devant. Quand on a mieux joué en attaque, ça s’est décanté. Maintenant on va faire la Ligue des champions, ce sera notre première année donc on va voir ce qu’on y fait. On peut créer la surprise mais on va faire les choses petit à petit. »

Gnonsiane Niombla, capitaine de Fleury : « On savoure ce moment, c’est génial d’être allé chercher le titre cette saison, c’est le résultat de trois années de travail et ça concrétise le truc. Ça aurait surtout été terriblement frustrant de perdre devant ce public. C’était un match hyper intense, à la mi-temps on s’est dit ‘Allez les filles on peut pas se louper là’. Et puis on a appliqué les consignes de Fred et ç’a marché. Maintenant on grandit encore, on va disputer la Ligue des champions et ce ne sera pas pour y faire de la figuration. »

Marta Mangué, arrière de Fleury, qui disputait son dernier match avec le club avant d’aller à Brest : « C’était un match très, très important pour moi, le dernier, après le dernier entraînement, la dernière semaine avec ce club. Je peux sortir par la grande porte après le titre de champion et les deux Coupes. J’ai apporté ce que je pouvais, le lcub m’a apporté aussi, tout le monde a été très gentil. C’est une étape qui se termine mais une nouvelle commence. Ce sera très dur pour Fleury, il faut être plus solide en défense, mais il y aura plus de joueuses l’an prochain et le groupe reste à 80%, c’est positif. Et puis il reste toujours la touche espagnole, c’est une arme (sourire). »

Karolina Zalewski, ailière d’Issy-Paris : « En deuxième période on manque d’agressivité en défense, qui était notre point fort lors du match aller et qu’on n’a pas réussi à prolonger. On aurait dû batailler plus. On n’avait pas tant la pression que ça, les favorites c’était elles, mais on a une équipe jeune et qui manque encore d’expérience. Dans les moments plus tendus, cette jeunesse, qui est notre force, fait qu’on commet des erreurs. Maintenant il faut se dire que c’est le début d’une nouvelle aventure, si on nous avait dit qu’on jouerait la finale en début de saison on aurait signé de suite. Et je suis certains que la saison prochaine nous réservera des surprises. »

Kalidiatou Niakaté, arrière d’Issy-Paris : « On est déçues, bien sûr, même si on savait très bien que Fleury était au-dessus. On connaît un gros trou en deuxième période, c’est à la fois au niveau physique et dans la tête. On n’arrivait plus trop à attaquer, on sentait qu’elles étaient meilleures et on a baissé les bras, on n’aurait pas dû. On a manqué un peu de combativité. Mais je reste super fière de notre parcours, et de notre belle première partie de finale. »

 

LFH : Fleury roi de France 

LBE

dimanche 31 mai 2015 - © Pierre Menjot

 8 min 0 de lecture

Résumé de la finale retour de D1F.
Fleury en rêvait, Fleury l’a fait. Déjà vainqueur à l’aller, le club du Loiret s’est à nouveau imposé face à Issy-Paris grâce à une énorme seconde période. Les Fleuryssoises ont remporté tous les titres possibles en France en un an. Impressionnant.

A Orléans, de nos envoyés spéciaux

C’est fou comme ça peut vous transporter, un titre de champion de France. Tenez, demandez à Fred Bougeant, l’entraîneur de Fleury. On vous l’avait dit, le garçon est dur à l’extrême, au quotidien comme pendant les matchs. Dimanche, le Normand, 40 ans et six titres mais encore jamais champion au plus haut niveau, s’est offert une tournée de bises, une à chaque joueuse sur le banc, assorties de longues embrassades avec ses adjoints, quand le match était plié (28-21, 56e). Voilà, les Fleuryssoises sont championnes de France, leur objectif quand le projet est né, il y a trois ans de ça. Elles avaient failli l’être en 2013 déjà, mais Metz l’avait emporté d’un petit but. Cette fois, les Lorraines n’étaient pas là, et l’histoire n’aurait pas forcément été différente en cas de nouveau duel. Car Issy-Paris a encore prouvé qu’il méritait largement sa place de finaliste, accrocheur comme toujours, et a offert une opposition à la hauteur, pour le plus grand plaisir du handball féminin qui, dans deux salles combles et chaudes, s’est offert une belle publicité.

Les Parisiennes font de belles vice-championnes, conclusion d’une saison très réussie pour ce groupe, et les larmes qui coulaient sur les joues des sœurs Oftedal sont autant de promesses pour l’avenir, malgré un effectif un peu plus serré encore (trois départs, aucune arrivée prévue). « C’est cruel mais c’est le sport, il faut un vainqueur et un vaincu, l’équipe qui a été la meilleure toute la saison gagne », souffle Pablo Morel. Supérieur, le leader de la phase régulière l’a aussi été dans cette finale, faisant globalement la course devant. « On a fait le match qu’il fallait pendant 90 minutes sur 120, reprend le coach parisien. On était sur la corde et là, on a atteint les limites de nos compétences. » Trop brouillon d’entrée (5 ballons perdus en quinze minutes) et logiquement mené (4-1, 4e), Issy est pourtant revenu et a même pris les devants grâce à l’efficacité de Lassource (5/5) et les tirs en appui de Stine Oftedal (11-12, 22e). Et malgré une nouvelle entame de période ratée, Spincer et ses coéquipières s’accrochaient toujours (18-17).

C’est à ce moment que Fleury changeait sa défense. Barbosa (par ailleurs à 2 x 2 min) sortait sur la demi-centre norvégienne, et c’est tout le bloc qui était plus étagé. Ce qui délitait tout le jeu de la jeune base arrière parisienne, laissant Camara ou Niakaté souvent seules et à l'arrêt. « On voulait leur poser des problèmes tactiques, explique Fred Bougeant, on avait gardé cette solution car elle demande beaucoup d’énergie, mais on l’a sortie quand on l’avait imaginé, lorsqu’on menait d’un ou deux buts, pour tuer le match. » Une affaire bien menée car  derrière, Fernandez montrait ce dont elle est souvent capable quand les moments chauds arrivent, Zoqbi de Paula arrêtait tout, Niombla marquait dans le but vide après le coup de la chasuble, et les locales enfilaient un 7-1 rédhibitoire (28-21, 54e). Une baisse d’intensité coupable mais compréhensible quand Oftedal, le principal danger offensif de l’équipe en l'absence de Jovanovic, est aussi surveillée (aucun tir tenté en seconde période…). « On n’a pas su courir dans les intervalles, pas su se poser », regrette Morel. « Les défauts de notre jeunesse », rappelle Karolina Zalewski.

Face à la puissance dégagée cette année par Fleury, cette capacité à remplir le Palais des sports d’Orléans quasiment à chaque fois, ces spectateurs remarquables (et qui ne sifflent pas l’adversaire), cette équipe dirigeante fournie, il en aurait fallu davantage. « Ce club, c’est magnifique, savoure Bougeant, les yeux embrumés. Gagner les trois titres nationaux en douze mois, il faut le faire. » Souverain en son royaume, le club loiretain va maintenant découvrir le rôle de locomotive du handball français, que tenait Metz chaque année au plus haut niveau européen. Un costume qu’il est prêt à assumer. « Même en Ligue des champions, on ne se cachera pas, jure le coach. On va essayer d’avoir un groupe de 17 joueuses professionnelles, 20 avec le centre de formation, pour pouvoir jouer sur les deux tableaux. Et il faut travailler, travailler et travailler. » La recette a pour l’instant porté ses fruits.

FLEURY LOIRET HANDBALL – ISSY PARIS HAND
30 – 24 (Mi-temps : 14 – 15)

Statistiques du match 

Match aller : 22-21. Fleury est champion de France.

Les cinq derniers champions
2015 : Fleury
2014 : Metz
2013 : Metz
2012 : Arvor-Brest
2011 : Metz

Le classement de la saison en LFH : 1. Fleury, 2. Issy-Paris, 3. Metz, 4. Nîmes, 5. Nantes, 6. Nice, 7. Toulon, 8. UMBB, 9. Dijon, 10. Le Havre.

Les réactions :

Mélissa Agathe, arrière (et pivot ce dimanche…)  de Fleury : « C’est super, notre parcours a été très difficile et on est très contentes. On connaît Issy, on sait qu’elles sont chaque fois très performantes en défense, mais on a su gérer Stine Oftedal. Elles nous avaient battu l’an dernier en demi-finale, c’est une petite revanche. Maintenant, on veut aller chercher tous les prochains titres ! »

Alexandrina Barbosa, arrière de Fleury, qui est championne de France, d’Allemagne, de Roumanie et d’Espagne : « Je suis très contente, mon premier match en revenant de blessure était contre Issy-Paris, je finis contre Issy-Paris, c’est une belle manière de boucler la boucle. On y a toujours cru, on savait qu’en étant très solides en défense, qu’on s’y prenait bien sur Stine Oftedal, on garderait un petit avantage. On respectait nos adversaires mais on n’a pas eu peur, même quand elles étaient devant. Quand on a mieux joué en attaque, ça s’est décanté. Maintenant on va faire la Ligue des champions, ce sera notre première année donc on va voir ce qu’on y fait. On peut créer la surprise mais on va faire les choses petit à petit. »

Gnonsiane Niombla, capitaine de Fleury : « On savoure ce moment, c’est génial d’être allé chercher le titre cette saison, c’est le résultat de trois années de travail et ça concrétise le truc. Ça aurait surtout été terriblement frustrant de perdre devant ce public. C’était un match hyper intense, à la mi-temps on s’est dit ‘Allez les filles on peut pas se louper là’. Et puis on a appliqué les consignes de Fred et ç’a marché. Maintenant on grandit encore, on va disputer la Ligue des champions et ce ne sera pas pour y faire de la figuration. »

Marta Mangué, arrière de Fleury, qui disputait son dernier match avec le club avant d’aller à Brest : « C’était un match très, très important pour moi, le dernier, après le dernier entraînement, la dernière semaine avec ce club. Je peux sortir par la grande porte après le titre de champion et les deux Coupes. J’ai apporté ce que je pouvais, le lcub m’a apporté aussi, tout le monde a été très gentil. C’est une étape qui se termine mais une nouvelle commence. Ce sera très dur pour Fleury, il faut être plus solide en défense, mais il y aura plus de joueuses l’an prochain et le groupe reste à 80%, c’est positif. Et puis il reste toujours la touche espagnole, c’est une arme (sourire). »

Karolina Zalewski, ailière d’Issy-Paris : « En deuxième période on manque d’agressivité en défense, qui était notre point fort lors du match aller et qu’on n’a pas réussi à prolonger. On aurait dû batailler plus. On n’avait pas tant la pression que ça, les favorites c’était elles, mais on a une équipe jeune et qui manque encore d’expérience. Dans les moments plus tendus, cette jeunesse, qui est notre force, fait qu’on commet des erreurs. Maintenant il faut se dire que c’est le début d’une nouvelle aventure, si on nous avait dit qu’on jouerait la finale en début de saison on aurait signé de suite. Et je suis certains que la saison prochaine nous réservera des surprises. »

Kalidiatou Niakaté, arrière d’Issy-Paris : « On est déçues, bien sûr, même si on savait très bien que Fleury était au-dessus. On connaît un gros trou en deuxième période, c’est à la fois au niveau physique et dans la tête. On n’arrivait plus trop à attaquer, on sentait qu’elles étaient meilleures et on a baissé les bras, on n’aurait pas dû. On a manqué un peu de combativité. Mais je reste super fière de notre parcours, et de notre belle première partie de finale. »