Depuis l'attentat de Sousse il y a moins d’une semaine, organiser la 6ème édition du Trophée des Champions en Tunisie apparait inconcevable. La sécurité des équipes et des accompagnants est au centre des discussions et une solution de repli (vraisemblablement vers la France) est envisagée. Mais pour que l’épreuve se déroule, il faut désormais trouver un nouveau lieu et un nouveau montage financier.
Réunis lundi en comité directeur puis mardi en assemblée générale, les dirigeants de la Ligue Nationale de Handball ont débattu sur l’opportunité d’organiser la 6ème édition du Trophée des Champions en Tunisie et plus particulièrement dans les environs de Sousse. Il y a moins d’une semaine, tout avait été remis en cause après le tragique attentat qui a frappé le secteur et fait 39 morts. Et si mardi aucune décision n’a été arrêtée, la solution de repli (vers la France ou plus improbable, vers un autre pays) faisait l’unanimité parmi l’assemblée. « On ne voit pas comment maintenir en l’état une manifestation sportive d’envergure au moment où des pays européens déconseillent à leurs ressortissants de se déplacer en Tunisie et continuent à rapatrier ceux qui en font la demande. » Voilà ce qu’on pouvait entendre par la voix de quelques présidents de clubs de D1 masculine à l'issue de l'AG. Et même si certains désiraient « ménager les partenaires tunisiens condamnés ainsi à une double peine », il est on ne peut plus clair que le Trophée des Champions ne se déroulerait pas en Tunisie cette année, ni même dans le futur puisque le bail de trois ans arrive à terme et que le Qatar s’est extrêmement bien positionné pour les prochaines éditions. « Nous estimons que les conditions ne sont pas réunies pour organiser le Trophée sereinement dans des conditions satisfaisantes et il nous est apparu peu évident que la compétition ait lieu à Monastir, nous a indiqué ce mercredi, Mathias Barbera, le directeur de la communication de la LNH. Il n’y a pas aujourd’hui de décision officielle et on se donne dix jours pour étudier tous les scénarios. Il existe plein d’impacts d’ordre économique à prendre en compte. Il faut aussi que nous prenions le temps de dialoguer avec nos partenaires.» Alors comment expliquer ce délai de réflexion ? Tout simplement parce qu’on ne déménage pas un tournoi d’une telle envergure d’un simple claquement de doigt et qu’en cette période… estivale, la marge de manœuvre est étroite et les portes pas si bien ouvertes que cela.
Depuis qu’il existe, le Trophée des Champions prend en charge plus d’une centaine de personnes qu’il faut transporter, héberger, encadrer et nourrir. Ce qui nécessite un coût global de 120 à 130 000 euros. Jusque-là, le financement de l'épreuve était majoritairement pris en charge par des sponsors tunisiens ou bien implantés dans le pays. C’est pour "sauver" une partie de ce financement que les responsables de la Ligue se sont donné un délai de réflexion. Mais les Tunisiens vont-ils accepter de faire la promotion de leur pays à l’extérieur de leurs frontières ? Là est toute la négociation. Se pose en même temps, la question du lieu où sera organisée la compétition. Les quatre clubs qualifiés (PSG, Montpellier, St Raphaël et Nantes), ont tous, la capacité de le faire*. D’autant qu’une programmation en France va engendrer un poste supplémentaire celui des recettes aux guichets, ce qui était impossible de percevoir en Tunisie. Outre les quatre villes citées, il peut y avoir des candidatures spontanées. Mais en si peu de temps, il ne faut pas s’attendre à des miracles. Cette semaine, à la LNH plus que partout ailleurs, le mercure va s’envoler. La température n'est pas prête de descendre mais quoi qu’il en soit, une solution sera trouvée car personne n'est disposé (nous a-t-on assuré) à renoncer au Trophée des Champions.
* S'il va être difficile à St Raphaël de dégager un hébergement conséquent pour accueillir l'épreuve, Montpellier ne pourra disposer de l'Arena de Pérols puisque la même semaine y débute l'Euro masculin de basket-ball. Nantes peut encore utiliser Beaulieu puisque les travaux ne sont programmés qu'au début 2016.