Dans la torpeur d'un 14 juillet ensoleillé où une partie du pays se masse au bord des routes du Tour de France et l'autre cherche désespérément un coin de fraîcheur, le PSG est sorti des dunes et a enfin officialisé la signature de Nikola Karabatic. Le meneur de jeu tricolore sera parisien jusqu'en 2019.
Jamais un transfert n’aura été plus prévisible que celui de Nikola Karabatic. Jamais un transfert n’aura été plus emblématique que celui de l'intéressé lui-même qui déjà en 2009 avait quitté le prestigieux championnat allemand et le club de Kiel pour rejoindre... Montpellier.
Polichinelle avait tenté en vain de préserver son secret, mais comme le petit frère Luka et l’entraîneur Noka Serdarusic avaient déjà signé, la venue du meneur de jeu tricolore dans la capitale était inéluctable. L’envie des trois hommes de (re)travailler ensemble existait, autant fallait-il rassembler les pièces du puzzle et conclure à l’accord. Notamment concernant Nikola puisque le FC Barcelone n’entendait pas brader les deux années de contrat qui le liaient au Français. Le pouvoir de persuasion et la cassette de l’émir du Qatar ont fait le reste pour ne pas dire, l’essentiel. Ce qui a donc été fait dans la plus stricte intimité même si la conclusion était prévisible.
Nikola Karabatic s’engage pour quatre ans et retrouve au PSG, des visages familiers.
A commencer donc par Luka, son frère qu’il avait côtoyé à Montpellier un peu plus de trois ans (2009-2013) et cinq mois à Aix. Il croisera une nouvelle fois la route de son père spirituel Serdarusic, celui qui l’avait accueilli durant l’été 2005, dans l’effectif du club de Kiel. Ils se retrouveront à Aix en 2013 mais c’est en Allemagne que les deux hommes se forgeront un palmarès impressionnant. Le joueur tricolore y passera quatre saisons (au cours desquelles il remportera quatre titres nationaux et une Ligue des Champions), le germano-croate lui, quittera le club avant l’heure, convoité par Rhein Neckar Löwen dont il déclinera l’offre pour raison de santé.
Autres retrouvailles attendues, celles avec ses coéquipiers de l’équipe de France. Depuis que Paris est passé sous contrôle qatari, ils sont finalement nombreux à avoir signé dans la capitale. Il y a eu tout d’abord la même année Luc Abalo et Samuel Honrubia, les deux ailiers des Bleus, puis Daniel Narcisse et la saison dernière, Thierry Omeyer, William Accambray et Xavier Barachet. A l’heure où la tendance des clubs de LNH s’oriente en majorité sur un recrutement de joueurs étrangers, le PSG qui certes à des moyens quasi illimités (du moins bien supérieurs aux autres dans toute l’Europe) s’attache aussi (comme Montpellier) à faire confiance aux Tricolores les plus emblématiques.
Les intentions des dirigeants parisiens sont très claires. Avec l’arrivée d’un nouvel entraîneur mais surtout celle du meilleur joueur du monde 2007 et 2014, ils espèrent franchir la marche supplémentaire qui les conduise vers ce qui leur est refusé depuis deux ans, le Final Four de la Ligue des Champions et à court terme, une victoire dans la plus prestigieuse des compétitions européennes. Avec une des meilleures bases arrière qui puisse être alignée (Barachet, Narcisse, Karabatic, Hansen, Accambray) , le club de la capitale augmente son potentiel.
Nikola Karabatic rentrera de ses vacances au Mexique en fin de semaine. Le temps de régler certaines formalités avec le club parisien et sans doute lire attentivement les 81 pages des minutes du greffe du Tribunal Correctionnel de Montpellier dans l'affaire des paris illicites, avant le reprise officielle fixée au 21 juillet et le 1er stage du PSG handball à Doha, une semaine plus tard.