Les dirigeants de la LNH ont renoncé à organiser la prochaine édition du Trophée des Champions en Tunisie, touchée il y a quelques semaines par un attentat. L’épreuve reste programmée début septembre et sera accueillie à Nantes.
C’était une décision bien difficile à prendre mais il fallait trancher. Préoccupée par la volonté de ne pas mettre en péril la sécurité de ses équipes, la Ligue Nationale de Handball a officiellement décidé de ne pas organiser le prochain Trophée des Champions en Tunisie. Depuis l’attentat sanglant (38 morts dont 30 britanniques) perpétré à Sousse le 26 juin dernier, tout avait été remis en question. Sur Handzone et très rapidement après les évènements, Philippe Bernat-Salles nous avait fait part de sa préoccupation concernant la situation sur place tout en ne voulant pas prendre de décision trop hâtive même si un repli vers la France paraissait inéluctable. Il y a moins de deux semaines, sur la demande de l’ambassadeur de Tunisie en France et en présence d’un "émissaire" de la Fédération Tunisienne de Handball, le président de la LNH et son directeur général ont participé à une réunion où la question a été évoquée dans ses moindres détails. Les autorités tunisiennes ont tenté de donner de nouvelles garanties sur la sécurisation du Trophée des Champions. La discussion a surtout porté sur ce qui pourrait être fait dans le renforcement de la sécurité. Escortes renforcées, détachements policiers spéciaux dans l’environnement immédiat des équipes, double cordon de filtrage concernant l’accès pour le public à la salle de Monastir, on a vite quitté le cadre festif de l’épreuve. « C'est le manque de visibilité qui nous a conduit à prendre cette décision de ne pas revenir en Tunisie, nous a confié Etienne Capon, le directeur général de la LNH. Il n'y a pas assez de garanties à l'heure actuelle, pour organiser sur place, un évènement que l'on souhaite festif. Dans le doute, on préfère s'abstenir même si officiellement la destination n'est pas déconseillée aux touristes. » A l'unanimité, le comité directeur de la LNH s'est rangé derrière ce point de vue.
Pendant ce temps de réflexion, un plan B de repli a été activé. Dans ce domaine, le club de Nantes (un des quatre participants au Trophée) a joué un rôle majeur en se déclarant intéressé par l’organisation de la compétition à condition qu’il n’en assume pas la seule charge financière. Il est vrai qu’un rapatriement en France posait l’épineux problème du financement, la plupart des partenaires étant tunisiens ou affiliés. En si peu de temps, Gaël Pelletier et son équipe administrative ont mis tout leur savoir-faire au service de l’intérêt général et le dossier qu’ils ont présenté n’engendre aucun coût superflu et pourrait même dégager quelques bénéfices en raison d’une ligne qui n’existait pas jusque-là, concernant les entrées au guichet. En effet, en Tunisie, l’accès à la salle était totalement gratuit. Là, il sera payant et vu le plateau proposé avec notamment un PSG renforcé par la présence de Nikola Karabatic, le remplissage ne devrait poser aucun problème. Le déroulement de l’épreuve s’effectuera sur deux jours (demi-finales puis finales) dans une nouvelle salle, celle que le « H » occupera durant toute la saison, le temps de rénover le désormais célèbre Palais des Sports de Beaulieu. La Trocardière (4500 places) est le lieu choisi. « On va y prendre nos habitudes, nous a indiqué Gaël Pelletier. En plus, cette salle est toute neuve, dotée de toutes les techniques modernes et elle offre un confort de réception qui est largement supérieur à celui de Beaulieu. Pour nous, y organiser le Trophée est une occasion rêvée de la rôder. » Le PSG, Montpellier, St Raphaël et Nantes seront donc au rendez-vous du Trophée des Champions 2015 en Loire-Atlantique. La Tunisie déjà meurtrie par les sanglants évènements qui se sont déroulés sur son sol devra passer son tour. Et pour longtemps puisque pour l’année prochaine, l’épreuve est convoitée par le Qatar.
Initialement prévue les vendredi 4 et samedi 5 septembre, l’épreuve est maintenue à ces mêmes dates.